Cinquante et deux années ont, en effet, permis de construire, avec une fascinante abnégation patriotique et une ardente citoyenneté un Etat-Nation qui marche, allègrement vers une démocratie qui permet, à chaque citoyen, d’exprimer ses droits, d’assumer ses devoirs et de participer au combat pour le développement. Il importe d’appeler l’attention du peuple, avant de démarrer le cycle 2012 – 2019, sur la nécessité de recadrer les principes fondateurs et directeurs retenus pour que l’Etat du Sénégal puisse, enfin, quitter les dérives, le surplace et l’inertie. Une analyse des plateaux programmatiques proposés par les hommes politiques, surtout, la teneur des politiques esquissées par les coalitions respectives démontrent, dans une totale mesure, l’accentuation de la demande sociale ou, même, des exigences sociales. C’est pour cette raison que la Nation, pour ne pour ne pas dire le peuple, devrait exiger réexamen de l’opérationnalité de l’Etat du Sénégal afin d’éviter, cette fois, une cristallisation des dérives dont les principales, à notre sens, sont :
• une gouvernance non appropriée
• l’enrichissement illicite
• l’impunité
• la patrimonialisation du pouvoir d’Etat
• l’insatisfaction généralisée.
Une telle situation, du reste, très préoccupante incite le peuple à s’interroger sur le mode de gouvernance à déployer au terme de l’installation de Monsieur le Président de la République élu pour la période 2012 – 2019. Il convient de respecter le rituel d’Etat, toutes les politesses légales, enfin, le cérémonial inhérent à la passation des pouvoirs. Mais cette étape consacre l’expression exigée par la solennité du rôle de Chef de l’Etat qui reste, sans conteste, le Père de la Nation, le Gardien de la Constitution et le Gestionnaire de la Cohésion Nationale et de l’Intégrité du Territoire.
Pourquoi une catharsis ?
Il est utile, avant de s’engager, ou de placer une option en matière de gouvernance, d’analyser l’existant pour connaitre l’état des défauts, les causes des échecs et l’étendue de l’existant. Ce travail pourrait constituer, entre 2012 et début 2013, la mission du pouvoir d’Etat.
Cette démarche, pour dire cette catharsis, aiderait le pouvoir à situer les priorités et à définir les moyens qui sont de nature à stabiliser la marche de l’Etat et à débrouiller le chaos qui a poussé le peuple à choisir , en mars 2012, une alternance qui ne voudrait, point, dire un simple remaniement.
D’ailleurs la vertu cardinale de la continuité de l’Etat est consolidée et appelle, pour respecter l’esprit et la lettre de cette règle, une pratique qui ne vient remettre en question, en aucune façon, ces dits principes. Il est demandé au pouvoir en place, de ne point remettre en cause les acquis mais de réarmer l’Etat afin de rétablir, au terme du mandat actuel, l’équilibre qui permet au Sénégal de disposer d’un minimum citoyen et social irrévocable.
Par contre, il ne s’agit point de remplacement ou de continuation, mais d’adéquation pour que l’Etat ne plonge, cette fois encore, son nez dans la poussière. C’est pourquoi le peuple exige une approche qui ne serait point un recours à des rustines aux pneus crevés de l’automobile Sénégal.
Aussi, ne serait-il pas inutile de pratiquer, avant toute élection ou tout recours aux audits, une catharsis qui suppose :
1) La restructuration de modes de gestion des ressources publiques,
2) La redéfinition des institutions et le recadrage de leur distribution,
3) Le remodelage de la décentralisation,
4) La requalification du service public national,
5) La re-précision de l’indemnisation,
6) L’encadrement du mérite.
Avant de continuer l’Etat du Sénégal, le peuple exige une pause car l’indépendance acquise en 1960 aura permis, malheureusement, l’institutionnalisation de l’enrichissement sans cause. Car les bergers ont vendu, par le biais de procédés obscurs fondés particulièrement sur la concussion, la corruption et l’impunité, tout le troupeau à l’insu du propriétaire qui n’est autre que le peuple.
Avant de continuer, encore, la Nation doit recadrer toutes les procédures afférentes au fonctionnement de l’Etat devenu, tout comme, un champ de ruines. Les tenants du pouvoir d’Etat continuent, de 1960 à nos jours, à s’enrichir alors que le peuple reste, toujours, le bec dans l’eau.
Avant de continuer, enfin, moralisation et normalisation du fonctionnement de l’Etat du Sénégal doivent être opérées pour que cette fois, l’étape 2012 – 2019 ne débouche, contre toute attente, sur déconfiture méthodique de la République. Mesurer le temps perdu, évaluer le niveau de la gabegie, calculer l’intensité de l’enrichissement illicite, analyser les préjudices nés de la gouvernance et admettre le fait que l’Etat n’a enrichi que de sénégalais qui ont eu à occuper des pôles positions au détriment du peuple constituent, sans conteste, les principales missions du pouvoir issu des élections du dimanche 25 mars 2012.
Socialisme, sursaut national, libéralisme social ou Sopi devraient, dans l’esprit des populations du Sénégal, aider à la construction nationale. Mais la pratique aura prouvé « que la boutique », comme le disait un homme d’Etat, « est restée la même. Peut être, la peinture a changé et que le boutiquier africain a le même procédé de vente que son prédécesseur blanc ou colon ».
Notons donc le fait que l’alternance constitue au Sénégal, au double plan de l’esprit et de la lettre, un recours dépouillé, au plan de la pratique, de toute sa substance.
L’indépendance, dès son avènement, imposait une rigueur et des sacrifices féroces mais elle enfanta l’enrichissement illicite. L’ajustement et le réajustement structurels n’ont empêché, également, la corruption et la concussion. Mais ont permis à leurs auteurs de procéder à des privatisations qui ont, également, enrichi un segment de l’élite qui prétend nous gouverner. Devrions-nous oublier, peut être pas, la période 2000 – 2012 qui reste une raffinerie de la corruption et le dépeçage, sans vergogne, de l’Etat devenu charogne ? Une nation sans futur a la responsabilité et le devoir d’éviter de devenir un champ de ruines, une fabrique d’insurrections institutionnelles dont la fréquence et la récurrence empêchent, en fait, la construction d’une unicité nationale inviolable. L’argent détourné, de 1960 à nos jours, constitue une raison pour lutter contre toute patrimonialisation de l’Etat du Sénégal, un motif pour mettre un terme à toute action qui est de nature à permettre, en effet, de gouverner contre le peuple.
Le peuple attend quitter, en cette mandature qui s’inaugure, l’extrême inconfort dans lequel des hommes politiques cherchent à l’installer. Aussi, il avertit que l’ère des dérives est résolue et il s’engage à définir une configuration d’une mandature réelle à bâtir sur une espérance lucide et sur une démarche qui ne vient, point, insulter l’avenir.
Wagane FAYE
Professeur d’Anglais
Expert Associé à CARED AFRIQUE
E-mail : ngenbale@hotmail.fr
• une gouvernance non appropriée
• l’enrichissement illicite
• l’impunité
• la patrimonialisation du pouvoir d’Etat
• l’insatisfaction généralisée.
Une telle situation, du reste, très préoccupante incite le peuple à s’interroger sur le mode de gouvernance à déployer au terme de l’installation de Monsieur le Président de la République élu pour la période 2012 – 2019. Il convient de respecter le rituel d’Etat, toutes les politesses légales, enfin, le cérémonial inhérent à la passation des pouvoirs. Mais cette étape consacre l’expression exigée par la solennité du rôle de Chef de l’Etat qui reste, sans conteste, le Père de la Nation, le Gardien de la Constitution et le Gestionnaire de la Cohésion Nationale et de l’Intégrité du Territoire.
Pourquoi une catharsis ?
Il est utile, avant de s’engager, ou de placer une option en matière de gouvernance, d’analyser l’existant pour connaitre l’état des défauts, les causes des échecs et l’étendue de l’existant. Ce travail pourrait constituer, entre 2012 et début 2013, la mission du pouvoir d’Etat.
Cette démarche, pour dire cette catharsis, aiderait le pouvoir à situer les priorités et à définir les moyens qui sont de nature à stabiliser la marche de l’Etat et à débrouiller le chaos qui a poussé le peuple à choisir , en mars 2012, une alternance qui ne voudrait, point, dire un simple remaniement.
D’ailleurs la vertu cardinale de la continuité de l’Etat est consolidée et appelle, pour respecter l’esprit et la lettre de cette règle, une pratique qui ne vient remettre en question, en aucune façon, ces dits principes. Il est demandé au pouvoir en place, de ne point remettre en cause les acquis mais de réarmer l’Etat afin de rétablir, au terme du mandat actuel, l’équilibre qui permet au Sénégal de disposer d’un minimum citoyen et social irrévocable.
Par contre, il ne s’agit point de remplacement ou de continuation, mais d’adéquation pour que l’Etat ne plonge, cette fois encore, son nez dans la poussière. C’est pourquoi le peuple exige une approche qui ne serait point un recours à des rustines aux pneus crevés de l’automobile Sénégal.
Aussi, ne serait-il pas inutile de pratiquer, avant toute élection ou tout recours aux audits, une catharsis qui suppose :
1) La restructuration de modes de gestion des ressources publiques,
2) La redéfinition des institutions et le recadrage de leur distribution,
3) Le remodelage de la décentralisation,
4) La requalification du service public national,
5) La re-précision de l’indemnisation,
6) L’encadrement du mérite.
Avant de continuer l’Etat du Sénégal, le peuple exige une pause car l’indépendance acquise en 1960 aura permis, malheureusement, l’institutionnalisation de l’enrichissement sans cause. Car les bergers ont vendu, par le biais de procédés obscurs fondés particulièrement sur la concussion, la corruption et l’impunité, tout le troupeau à l’insu du propriétaire qui n’est autre que le peuple.
Avant de continuer, encore, la Nation doit recadrer toutes les procédures afférentes au fonctionnement de l’Etat devenu, tout comme, un champ de ruines. Les tenants du pouvoir d’Etat continuent, de 1960 à nos jours, à s’enrichir alors que le peuple reste, toujours, le bec dans l’eau.
Avant de continuer, enfin, moralisation et normalisation du fonctionnement de l’Etat du Sénégal doivent être opérées pour que cette fois, l’étape 2012 – 2019 ne débouche, contre toute attente, sur déconfiture méthodique de la République. Mesurer le temps perdu, évaluer le niveau de la gabegie, calculer l’intensité de l’enrichissement illicite, analyser les préjudices nés de la gouvernance et admettre le fait que l’Etat n’a enrichi que de sénégalais qui ont eu à occuper des pôles positions au détriment du peuple constituent, sans conteste, les principales missions du pouvoir issu des élections du dimanche 25 mars 2012.
Socialisme, sursaut national, libéralisme social ou Sopi devraient, dans l’esprit des populations du Sénégal, aider à la construction nationale. Mais la pratique aura prouvé « que la boutique », comme le disait un homme d’Etat, « est restée la même. Peut être, la peinture a changé et que le boutiquier africain a le même procédé de vente que son prédécesseur blanc ou colon ».
Notons donc le fait que l’alternance constitue au Sénégal, au double plan de l’esprit et de la lettre, un recours dépouillé, au plan de la pratique, de toute sa substance.
L’indépendance, dès son avènement, imposait une rigueur et des sacrifices féroces mais elle enfanta l’enrichissement illicite. L’ajustement et le réajustement structurels n’ont empêché, également, la corruption et la concussion. Mais ont permis à leurs auteurs de procéder à des privatisations qui ont, également, enrichi un segment de l’élite qui prétend nous gouverner. Devrions-nous oublier, peut être pas, la période 2000 – 2012 qui reste une raffinerie de la corruption et le dépeçage, sans vergogne, de l’Etat devenu charogne ? Une nation sans futur a la responsabilité et le devoir d’éviter de devenir un champ de ruines, une fabrique d’insurrections institutionnelles dont la fréquence et la récurrence empêchent, en fait, la construction d’une unicité nationale inviolable. L’argent détourné, de 1960 à nos jours, constitue une raison pour lutter contre toute patrimonialisation de l’Etat du Sénégal, un motif pour mettre un terme à toute action qui est de nature à permettre, en effet, de gouverner contre le peuple.
Le peuple attend quitter, en cette mandature qui s’inaugure, l’extrême inconfort dans lequel des hommes politiques cherchent à l’installer. Aussi, il avertit que l’ère des dérives est résolue et il s’engage à définir une configuration d’une mandature réelle à bâtir sur une espérance lucide et sur une démarche qui ne vient, point, insulter l’avenir.
Wagane FAYE
Professeur d’Anglais
Expert Associé à CARED AFRIQUE
E-mail : ngenbale@hotmail.fr