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Pour une relance du secteur touristique au Sénégal

Rédigé par leral.net le Vendredi 4 Mai 2012 à 18:08 | | 0 commentaire(s)|

Le tourisme peut contribuer à la réalisation des objectifs économiques, mais aussi sociaux et
environnementaux d’une nation.


Pour une relance du secteur touristique au Sénégal
Ainsi, le tourisme, particulièrement dans un pays à tradition
touristique comme le Sénégal, peut avoir des effets particulièrement bénéfiques sur l’emploi et la
croissance économique. Dans les pays à tradition touristique, il ne faut pas douter de l’importance
stratégique d’une politique du tourisme. Il s’agit donc de garantir des conditions-cadre favorables au
développement positif du secteur. Des mesures d’incitation sont nécessaires de la part de l’Etat,
notamment à cause des échecs de marché et des coûts de transaction élevés dans la production et
de la commercialisation touristique.

La politique du tourisme a besoin aujourd’hui d’une stratégie claire et autonome, qui fixe des
principes de planification et de développement. Ces principes doivent permettre la mise en place des
conditions-cadre, et d’un véritable programme d’encouragement, stimulant et soutenant les initiatives
opérationnelles de l’économie privée. Ainsi, il est impératif de soutenir l’innovation et la coopération,
notamment au niveau de la promotion touristique.

Objectifs d’une nouvelle politique du tourisme

Au-delà des promesses de campagne, il est primordial pour un pays comme le Sénégal d’avoir une
politique du tourisme explicite. Or, dans l’intérêt de laisser jouer la concurrence librement et de
laisser le marché s’autoréguler, cette politique doit se limiter à l’amélioration des conditions générales
de la branche, et à l’encouragement touristique.
L’objectif premier de cette nouvelle politique du tourisme doit être l’augmentation de la compétitivité
de la destination.

La base de la politique sénégalaise du tourisme se trouve dans la conception même du tourisme.
Cette conception que souligne le rapport sur les assises du secteur (2002) a fourni les bases de la
politique du tourisme durant deux décennies. Or, avec les changements technologiques et
économiques de ces dernières années, il est devenu nécessaire de remodeler la politique du tourisme.
La nouvelle politique du tourisme sénégalaise doit impérativement prendre en compte de nouveaux
stratégies et instruments.

Stratégies de la politique touristique
1- Créer des conditions favorables
Travailler pour une meilleure acceptation du tourisme: l’attitude de la population autochtone est un
élément essentiel de la qualité du produit touristique. Il s’agit d’encourager les Sénégalais à
surmonter l’attitude critique qu’ils peuvent avoir face au tourisme.
• Favoriser l’innovation: s’adapter aux nouveaux défis de la concurrence internationale nécessite des
moyens financiers pour la recherche et le développement, et pour le conseil aux entreprises
touristiques. Il faut rajeunir l’offre et relancer la demande par un comportement novateur.
• Améliorer les conditions-cadre internationales: il faut défendre les intérêts du Sénégal sur la scène
internationale, notamment en encourageant la libéralisation du tourisme, et en empêchant par
exemple les restrictions de devises. Il faut en outre faciliter les transferts de capitaux et les
investissements, tout en collaborant avec les autres pays de la sous région.
2- Renforcer la présence sur le marché
Renforcer l’image de marque du Sénégal : stimuler la demande grâce à des efforts de
communication. L’image de marque est une gage de qualité pour le visiteur. Les prestataires de
services sont appelés à coopérer sous la bannière de la destination, unité concurrentielle du
tourisme.
• Développer des produits stratégiques: il s’agit de franchir le pas de la prestation individuelle vers
les produits intégrés, agissant sous l’égide de la destination, tout en suivant l’évolution de la
demande.
• Améliorer la qualité des prestations: les prix des prestations touristiques au Sénégal sont
relativement élevés. Il faut alors garantir une qualité de haut niveau pour assurer un excellent
rapport qualité/prix. De nouveau, il faut dépasser la qualité individuelle pour focaliser sur la qualité
globale de la destination.
• Promouvoir l’utilisation de la télématique: assurer la présence du Sénégal sur les marchés
électroniques, notamment Internet. Il faut promouvoir la destination de manière à ce que le client
puisse à tout moment et depuis n’importe où accéder à des informations précises sur le tourisme du
pays.
3-Améliorer l’attrait de la destination
Développer le capital humain: avec la création des écoles du tourisme et d’un diplôme de
spécialiste en tourisme, les jeunes peuvent aujourd’hui se spécialiser dans le secteur. Il est
primordial d’améliorer l’image et le prestige de ces formations afin d’assurer l’avenir de la
branche.
• Attirer une main d’œuvre motivée: vu les conditions de travail difficiles et les salaires souvent
médiocres, les demandeurs d’emplois sont trop peu nombreux. Or, dans l’intérêt d’une culture de
service indigène, il est important de rationaliser les travaux répétitifs et ennuyeux et d’améliorer
l’image du secteur pour augmenter la part de la main d’œuvre.
• Promouvoir le changement structurel dans le domaine de l’hébergement: donner à l’hôtellerie des
moyens en terme de conseil d’entreprise, de favoriser la rationalisation et la collaboration, pour
améliorer la rentabilité de la branche.
• Revaloriser l’infrastructure: le haut niveau de développement des infrastructures est l’un des
atouts des pays qui réussissent dans le domaine. Il importe de maintenir et d’améliorer
l’infrastructure existante.

•Organiser le territoire, et assurer une exploitation durablede celle-ci:garantir la sauvegarde des
paysages, qui sont le principal atout du tourisme sénégalais. La qualité de l’environnement doit
devenir un pilier fondamental de l’offre touristique

4-L’encouragement touristique

L’Etat peut contribuer activement à la création et au maintien de réels avantages concurrentiels dans
le domaine du tourisme. Pour ce faire, il importe de faire une promotion efficace des destinations
sénégalaises, et de renforcer la coopération, non seulement au niveau du marketing, mais aussi au
niveau du développement des produits eux-mêmes. L’offre ne peut être complètement réinventée,
étant donné que l’image, les installations et équipements, et le réseau organisationnel sont en place
depuis longtemps.
Or, il est possible de repositionner le Sénégal comme une destination unique en son genre et de
développer de nouveaux produits (ensemble de prestations de service).
Ce repositionnement passe nécessairement par l’innovation, au niveau de la palette des prestations,
mais aussi au niveau de la communication marketing. La coopération entre prestataires, sous
l’emblème de la destination, est également une nécessité. Ainsi, la coopération horizontale peut
conduire à des économies d’échelle, donc à des baisses des coûts et des prix, et la coopération
verticale à une convergence vers les objectifs de la destination.
L’offre de la destination Sénégalaise est souvent considérée en partie vieille, ennuyeuse et dépassée,
d’où l’importance d’une adaptation des produits aux nouvelles conditions du marché, afin d’améliorer
sa compétitivité.

Conclusion

Le Sénégal doit continuer à garantir le plus haut niveau de qualité possible, dans tous ses produits.
On ne peut réinventer le tourisme du pays, puisque les avantages comparatifs demeurent: un paysage
idyllique, une infrastructure attrayant, un environnement préservé et un personnel hautement qualifié.
Dans cette situation, il est essentiel de soutenir des projets novateurs et d’encourager la collaboration
entre entreprises touristiques. Dans une prochaine intervention, nous reviendrons sur les instruments
de relance de notre politique touristique.


Dr Bassirou NIANG, Doctorat en Sciences économiques et de gestion, Coordinateur du Collectif des
Jeunes Cadres de la Région de Matam (C.J.C.M)

DEA, Sciences des Organisations et des Institutions,
DESS, Management des affaires
Université Paul Valéry Montpellier 3
Enseignant- Chercheur, Université de Thiès, BEM- Dakar, UCAO-Saint Michel
Chef département Recouvrement SAPCO-Sénégal- bibassniang30@hotmail.com