Et pour en venir, plus précisément, à l’objet de cette contribution, je dois dire que c’est la récente réaction de certains leaders de l’opposition concernant le clash diplomatique provoqué par la sortie de l’ambassadeur des USA dans notre pays qui m’a poussé à étudier de près la charte de bonne gouvernance issue des assises nationales. Et au regard des pratiques que j’ai constaté, j’en suis arrivé à la conclusion que Benno Siggil Sénégal ne respecte aucun des engagements auxquels ses leaders ont pourtant, librement, souscrits. Et naturellement je me suis interrogé sur les raisons d’une attitude qui me semble révélatrice de symptômes plus profonds. Pour ne pas sombrer dans les querelles d’interprétation je n’évoquerai que quatre violations graves et inquiétantes.
Premièrement, Benno Siggil Sénégal ne respecte pas l’engagement suivant, contenu de la charte de bonne gouvernance : « nous engageons les organisations politiques à veiller au respect scrupuleux des normes démocratiques dans leur fonctionnement et à l’éducation citoyenne de leurs membres » (cf page 6). S’ils voulaient rester cohérents, les partis signataires de la charte de bonne gouvernance auraient dû, immédiatement, après les assises nationales organiser des congrès de renouvèlement de leurs instances sur des bases démocratiques et mettre en œuvre des programmes de formation citoyenne pour leurs membres. Or aucun des partis concernés n’a, encore, fait preuve de cette audace là. Pire, en lieu et place d’une formation citoyenne ces leaders gavent leurs militants d’une littérature de la haine et de la détestation.
Deuxièmement, en refusant toute retenue et toute indulgence face au Président de la République et à ses partisans, Benno siggil Sénégal viole l’engagement que voici : « favoriser le respect mutuel, la convivialité, le bon voisinage, et faire de la diversité un facteur d’enrichissement réciproque et d’intégration » (cf page 2).
Troisièmement, en voulant faire de la question de la candidature à l’élection présidentielle, une affaire exclusive de ses leaders, Benno Siggil Sénégal foule aux pieds la recommandation qui dit : « nous nous engageons à œuvrer à la consolidation/institutionnalisation de la démocratie participative » cf page 3. En effet, on aurait compris, par exemple, que les composantes de Benno puissent organiser des primaires afin de laisser le peuple du changement choisir, en toute liberté, le meilleur candidat pour lequel il souhaite se battre, mais ils préfèrent choisir, en lieu et place de leurs militants.
Quatrièmement, en réclamant, de manière régulière et intempestive la démission du Président de la République, en refusant de lui reconnaitre ses prérogatives républicaines, en l’agressant, verbalement, chaque fois qu’il est aux prises avec l’étranger, les leaders de Benno montrent qu’ils n’ont que mépris face aux valeurs défendues par la charte de bonne gouvernance en ces termes : « le Sénégal, état de droit, est un pays où le gouvernement est fondé sur l’éthique, la démocratie participative, la concertation, le respect des institutions et des libertés individuelles et collectives et la défense des intérêts nationaux » (cf page2).
Quiconque ressent le besoin peut vérifier, par lui-même, que la liste des violations par Benno Siggil Sénégal est loin de se clore par ces quelques énumérations. La question est, dès lors, de savoir pourquoi des personnes qui sont sensées, du moins je l’espère, consacreraient tant de temps à organiser une rencontre politique de l’envergure des assises nationales, à mobiliser des gens très sérieux et à condenser des principes d’actions sans avoir aucun souci ni d’en tirer profit, ni de s’en inspirer ?
Chacun peut en avoir l’interprétation qu’il voudra. Pour ma part, j’ai deux hypothèses : la conduite des assises a échappé à l’opposition au profit de la société civile, ce qui expliquerait qu’elle ne se reconnaisse plus dans les conclusions des travaux, ou, alors, les assises n’étaient qu’un instrument partisan pensé et élaboré pour gêner les tenants du pouvoir actuel, ce qui enlèverait tout crédit à ses conclusions et expliquerait l’attitude, constatée, de distanciation par rapport aux recommandations faites par la charte de bonne gouvernance. Bien sur, il y a une dernière hypothèse qui, si elle se révélait juste, serait, pourtant, une effroyable réalité : les dirigeants de Benno Siggil Sénégal ne seraient-ils, en définitif, que des personnes incompétentes qui ne se serviraient de la souffrance des populations que pour assouvir des projets égoïstes et qui ne trouveraient leur bonheur que dans l’évocation de nos malheurs et de nos désespoirs quotidiens ? Sans aucun souci de la résolution de nos problèmes aux quels ils resteraient, ad aeternam, étrangers, enfermés qu’ils sont dans le douillet loft, aux flans de l’atlantique, de Monsieur Amath Dansokho, dans les salons huppés du Méridien Président ou dans les banquets fastueux des chancelleries occidentales ? Mon Dieu, fasse, que cette dernière hypothèse ne soit qu’une vue d’un esprit traumatisé par tant d’inefficacité d’une classe politique qui a la prétention de s’auto définir comme l’alternative à une situation déjà bien compliquée.
Tamba Danfakha, Secrétaire général de l’UNP
Contact : talantamba@yahoo.fr
Premièrement, Benno Siggil Sénégal ne respecte pas l’engagement suivant, contenu de la charte de bonne gouvernance : « nous engageons les organisations politiques à veiller au respect scrupuleux des normes démocratiques dans leur fonctionnement et à l’éducation citoyenne de leurs membres » (cf page 6). S’ils voulaient rester cohérents, les partis signataires de la charte de bonne gouvernance auraient dû, immédiatement, après les assises nationales organiser des congrès de renouvèlement de leurs instances sur des bases démocratiques et mettre en œuvre des programmes de formation citoyenne pour leurs membres. Or aucun des partis concernés n’a, encore, fait preuve de cette audace là. Pire, en lieu et place d’une formation citoyenne ces leaders gavent leurs militants d’une littérature de la haine et de la détestation.
Deuxièmement, en refusant toute retenue et toute indulgence face au Président de la République et à ses partisans, Benno siggil Sénégal viole l’engagement que voici : « favoriser le respect mutuel, la convivialité, le bon voisinage, et faire de la diversité un facteur d’enrichissement réciproque et d’intégration » (cf page 2).
Troisièmement, en voulant faire de la question de la candidature à l’élection présidentielle, une affaire exclusive de ses leaders, Benno Siggil Sénégal foule aux pieds la recommandation qui dit : « nous nous engageons à œuvrer à la consolidation/institutionnalisation de la démocratie participative » cf page 3. En effet, on aurait compris, par exemple, que les composantes de Benno puissent organiser des primaires afin de laisser le peuple du changement choisir, en toute liberté, le meilleur candidat pour lequel il souhaite se battre, mais ils préfèrent choisir, en lieu et place de leurs militants.
Quatrièmement, en réclamant, de manière régulière et intempestive la démission du Président de la République, en refusant de lui reconnaitre ses prérogatives républicaines, en l’agressant, verbalement, chaque fois qu’il est aux prises avec l’étranger, les leaders de Benno montrent qu’ils n’ont que mépris face aux valeurs défendues par la charte de bonne gouvernance en ces termes : « le Sénégal, état de droit, est un pays où le gouvernement est fondé sur l’éthique, la démocratie participative, la concertation, le respect des institutions et des libertés individuelles et collectives et la défense des intérêts nationaux » (cf page2).
Quiconque ressent le besoin peut vérifier, par lui-même, que la liste des violations par Benno Siggil Sénégal est loin de se clore par ces quelques énumérations. La question est, dès lors, de savoir pourquoi des personnes qui sont sensées, du moins je l’espère, consacreraient tant de temps à organiser une rencontre politique de l’envergure des assises nationales, à mobiliser des gens très sérieux et à condenser des principes d’actions sans avoir aucun souci ni d’en tirer profit, ni de s’en inspirer ?
Chacun peut en avoir l’interprétation qu’il voudra. Pour ma part, j’ai deux hypothèses : la conduite des assises a échappé à l’opposition au profit de la société civile, ce qui expliquerait qu’elle ne se reconnaisse plus dans les conclusions des travaux, ou, alors, les assises n’étaient qu’un instrument partisan pensé et élaboré pour gêner les tenants du pouvoir actuel, ce qui enlèverait tout crédit à ses conclusions et expliquerait l’attitude, constatée, de distanciation par rapport aux recommandations faites par la charte de bonne gouvernance. Bien sur, il y a une dernière hypothèse qui, si elle se révélait juste, serait, pourtant, une effroyable réalité : les dirigeants de Benno Siggil Sénégal ne seraient-ils, en définitif, que des personnes incompétentes qui ne se serviraient de la souffrance des populations que pour assouvir des projets égoïstes et qui ne trouveraient leur bonheur que dans l’évocation de nos malheurs et de nos désespoirs quotidiens ? Sans aucun souci de la résolution de nos problèmes aux quels ils resteraient, ad aeternam, étrangers, enfermés qu’ils sont dans le douillet loft, aux flans de l’atlantique, de Monsieur Amath Dansokho, dans les salons huppés du Méridien Président ou dans les banquets fastueux des chancelleries occidentales ? Mon Dieu, fasse, que cette dernière hypothèse ne soit qu’une vue d’un esprit traumatisé par tant d’inefficacité d’une classe politique qui a la prétention de s’auto définir comme l’alternative à une situation déjà bien compliquée.
Tamba Danfakha, Secrétaire général de l’UNP
Contact : talantamba@yahoo.fr