Il s'agit d'un camouflet pour Barack Obama, dont la fête est en partie gachée. Le président américain, qui considère le "reset" avec la Russie comme l'une des réussites internationales de son premier mandat, a tout fait pour que Poutine assiste à son G8. Pour satisfaire le numéro un russe, il a même accepté de changer le lieu de la rencontre, originellement prévue à Chicago, sa ville.
En pleine campagne électorale américaine, Vladimir Poutine donne donc des arguments de poids à l'adversaire républicain d'Obama, Mitt Romney, qui répète que le "reset" est un échec et que la Russie est toujours l'ennemi numéro un des Etats-Unis!
Pourquoi le président russe snobe-t-il le G8 ?
1/ Le Kremlin avance des raisons de politique intérieure. Tout juste installé à la présidence, Vladimir Poutine doit désigner les principaux ministres qui vont gérer le pays pendant les années à venir. Après les tensions politiques de ces derniers mois, le choix est en effet difficile. Il s'agit de ménager l'aile "réformatrice" du clan Poutine tout en s'assurant du contrôle des flux financiers, par la nomination d'hommes sûrs.
Mais cela aurait sans doute pu attendre deux jours - et surtout être réglé avant : selon la lette spécialisée "Eurasia Daily Monitor", la loi russe prévoit que le nouveau gouvernement doit être nommé avant le 15 mai, soit quatre jours avant le G8 ! Enfin, il paraît bien étrange qu'afin de pouvoir constituer le cabinet, le président dépêche à Camp David le .... Premier ministre, chef du gouvernement .
2/ La vraie raison intérieure est sans doute ailleurs : les importantes manifestations anti-Poutine qui se sont déroulées en début de semaine et qui ont été violemment réprimées par une police très mal tenue. Le Kremlin semble redouter qu'en cas de départ du président, seule autorité du pays, d'autres rassemblements pourraient gravement dégénérer et mettre en cause le régime lui-même.
3/ A l'évidence, ce camouflet a aussi une dimension de politique étrangère. L'homme fort russe entend faire savoir au monde qu'il est mécontent de la façon dont les Etats-Unis traitent son régime. Mardi, le Département d'Etat s'est dit "perturbé" par les images des violences policières contre des manifestants pacifiques qui, à Moscou, dénonçaient le retour du Poutine au Kremlin. D'une manière générale, Vladimir Poutine accuse, depuis plusieurs mois, les Etats-Unis de soutenir l'opposition russe, à la fois financièrement et politiquement.
4/ Sa non-venue est aussi une manière d'insister sur le différend lourd et persistant entre la Russie et les Etats-Unis sur l'installation d'un bouclier antimissiles américain en Europe, dossier qui doit être discuté dès la fin du G8, au sommet de l'Otan qui se tiendra, lui, à Chicago.
5/ C'est également une façon de dénoncer un projet de loi présenté au Congrès - loi appelée "Sergeï Magnitsky Act" (du nom du jeune avocat russe, dont la mort en prison à Moscou en 2009 a suscité un grand émoi dans tout le pays et au-delà). Ce texte prévoit une interdiction de visa et le gel des avoirs de tout officiel russe soupçonné d'avoir attenté aux droits de l'Homme en Russie. L'administration Obama a fait plusieurs fois savoir qu'elle ne soutenait pas ce projet, mais le Kremlin semble considérer que l' opposition de la Maison Blanche est trop molle.
6/ Enfin, ce camouflet est une manière indirecte de dire au monde (et à l'opinion russe) que, pour Moscou, les Etats-Unis ne sont pas (plus) les patrons de la planète chez qui on doit se précipiter dès le lendemain de son investiture à la présidence ...
SOURCE:Rewmi.com
En pleine campagne électorale américaine, Vladimir Poutine donne donc des arguments de poids à l'adversaire républicain d'Obama, Mitt Romney, qui répète que le "reset" est un échec et que la Russie est toujours l'ennemi numéro un des Etats-Unis!
Pourquoi le président russe snobe-t-il le G8 ?
1/ Le Kremlin avance des raisons de politique intérieure. Tout juste installé à la présidence, Vladimir Poutine doit désigner les principaux ministres qui vont gérer le pays pendant les années à venir. Après les tensions politiques de ces derniers mois, le choix est en effet difficile. Il s'agit de ménager l'aile "réformatrice" du clan Poutine tout en s'assurant du contrôle des flux financiers, par la nomination d'hommes sûrs.
Mais cela aurait sans doute pu attendre deux jours - et surtout être réglé avant : selon la lette spécialisée "Eurasia Daily Monitor", la loi russe prévoit que le nouveau gouvernement doit être nommé avant le 15 mai, soit quatre jours avant le G8 ! Enfin, il paraît bien étrange qu'afin de pouvoir constituer le cabinet, le président dépêche à Camp David le .... Premier ministre, chef du gouvernement .
2/ La vraie raison intérieure est sans doute ailleurs : les importantes manifestations anti-Poutine qui se sont déroulées en début de semaine et qui ont été violemment réprimées par une police très mal tenue. Le Kremlin semble redouter qu'en cas de départ du président, seule autorité du pays, d'autres rassemblements pourraient gravement dégénérer et mettre en cause le régime lui-même.
3/ A l'évidence, ce camouflet a aussi une dimension de politique étrangère. L'homme fort russe entend faire savoir au monde qu'il est mécontent de la façon dont les Etats-Unis traitent son régime. Mardi, le Département d'Etat s'est dit "perturbé" par les images des violences policières contre des manifestants pacifiques qui, à Moscou, dénonçaient le retour du Poutine au Kremlin. D'une manière générale, Vladimir Poutine accuse, depuis plusieurs mois, les Etats-Unis de soutenir l'opposition russe, à la fois financièrement et politiquement.
4/ Sa non-venue est aussi une manière d'insister sur le différend lourd et persistant entre la Russie et les Etats-Unis sur l'installation d'un bouclier antimissiles américain en Europe, dossier qui doit être discuté dès la fin du G8, au sommet de l'Otan qui se tiendra, lui, à Chicago.
5/ C'est également une façon de dénoncer un projet de loi présenté au Congrès - loi appelée "Sergeï Magnitsky Act" (du nom du jeune avocat russe, dont la mort en prison à Moscou en 2009 a suscité un grand émoi dans tout le pays et au-delà). Ce texte prévoit une interdiction de visa et le gel des avoirs de tout officiel russe soupçonné d'avoir attenté aux droits de l'Homme en Russie. L'administration Obama a fait plusieurs fois savoir qu'elle ne soutenait pas ce projet, mais le Kremlin semble considérer que l' opposition de la Maison Blanche est trop molle.
6/ Enfin, ce camouflet est une manière indirecte de dire au monde (et à l'opinion russe) que, pour Moscou, les Etats-Unis ne sont pas (plus) les patrons de la planète chez qui on doit se précipiter dès le lendemain de son investiture à la présidence ...
SOURCE:Rewmi.com