Touba étant la deuxième ville du Sénégal sur le plan démographique , « peut-on raisonnablement s’opposer à ce que tous les investisseurs songent à s’y implanter après Dakar ?» se posera –t-il comme interrogation avant de s’indigner « Au nom de je ne sais quoi peut-on sevrer plus d’un million de Sénégalais de services financiers dans ce monde de plus en plus globalisé ?. Mon scepticisme, poursuit-il, remonte à un entretien que Serigne Saliou m’avait accordé en présence de beaucoup de témoins quelques temps après sa décision de bouter hors de Touba les radios qui y étaient pourtant régulièrement implantées dont la mienne; au cours de cette entrevue, il m’avait clairement exprimé ses regrets et fait comprendre qu’on lui avait donné une mauvaise information sur ces radios ». Selon lui , c’est sur de fausses allégations que le marabout a été amené à prendre ces mesures car , dira-t-il « une petite enquête a abouti à indexer certains membres du conseil rural d’alors que la ligne éditoriale de la radio « Disso.fm » dérangeait. Ces oligarques attachés à la préservation de futiles intérêts ont ourdi un complot ayant abouti cette décision du marabout ». Afin de prouver toute la manigance dont les radios et les banques avaient fait l’objet , Serigne Abdoul Aziz Mbacké affirmera que pour lui signifier toute sa désolation , le saint homme lui avait offert une Mercedes 500 Full options en lui demandant « expressément » de circuler avec pour bien faire comprendre et faire accepter par tout le monde la qualité de leurs relations. Fort de ce constat , la PDG de Darou Tanzil Communication , nous signifiera , la mort dans l’âme « mon malaise vient donc de la profonde similarité entre ces deux affaires et me pousse à me poser ces questions : quels intérêts inavoués se tapissent derrière cette interdiction ? Pourquoi la BICIS est-elle si singulièrement indexée alors qu’elle est loin d’être la seule institution financière dans ce fameux périmètre sacré ?. N’assiste-t-on pas à une version locale de la guerre larvée que se livrent certaines banques ? Pourquoi certains esprits fort aiguisés voient derrière toute cette agitation une main Marocaine ? » . Des questions qui amèneront le marabout homme d’affaires à faire une précision de taille selon laquelle les plus grandes autorités de la ville de Touba disposent de comptes bancaires . Ce service de proximité offre , à l’en croire , beaucoup d’avantages surtout sur le plan des transferts avec une diaspora mouride établie partout dans ce vaste monde ; comptes non tenus des emplois indirects induits par cette implantation. Mais plus grave que tout cela, signale-t-il, « je crains que cette mesure n’ait des répercussions incalculables sur le plan économique car beaucoup d’investisseurs vont désormais hésiter avant de venir s’implanter à Touba où certains semblent ignorer un principe intangible de gestion : la continuité ». A l’ère de la mondialisation galopante, à l’ère de l’internet , peut-on encore raisonnablement se comporter , s’interroge notre interlocuteur, « de manière aussi autarcique ? ce manque d’ouverture, cette frilosité me sidèrent et me font penser que certains se trompent de siècle ! ». Pour toutes ces raisons Il demandera , « humblement » à toutes les parties de savoir raison garder car , fera-t-il remarquer , délocaliser une institution n’est pas chose aisée . Revenant sur l’expérience qu’il a , lui-même , vécue , le promoteur , qui en plus de « Disso fm » tient deux journaux en ligne , déclare que sa station ne doit son salut qu’à la mobilisation de ses auditeurs car la bataille n’a pas été facile même si , aujourd’hui , cette radio, ajoutera-t-il, est devenue incontournable dans la zone . Il invitera ses détracteurs à prendre référence chez Søren Kierkegaard qui disait : « il ya deux façons de se tromper : l’une est de croire ce qui n’est pas, l’autre de refuser de croire ce qui est . ». En somme , Serigne Abdoul Aziz Mbacké ne se fera pas prier pour soutenir mordicus que « les habitants de Touba, tous les habitants de Touba ont besoin de services financiers de proximité ; affirmer le contraire à l’ère de la décentralisation serait une incongruité et une énormité ».
Amadou Moustapha Mbaye http://lepeuple-sn.com/
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