Lorsque le Premier ministre sortant, Abdoul Mbaye, dans sa déclaration de politique général, le 10 septembre 2012, indiquait expressément que l’Etat envisageait de remettre en question les 40% de subvention consenti par le régime précédent sur l’électricité, arguant qu’elle était devenue «insoutenable pour les finances publiques», le Rassemblement démocratique sénégalais (Rds), notre parti, était vigoureusement monté au créneau pour dénoncer cette forme insidieuse d’augmentation du courant, que devrait malheureusement supporter la poche, déjà suffisamment éprouvée, du consommateur. Lorsque le nouveau pouvoir, dans sa quête effrénée de nouvelles ressources budgétaires, avait corsé la pression fiscale sur les entreprises, par une augmentation de l’impôt sur les sociétés, le faisant passer de 25 à 30%, nous l’avions également fustigé.
Comme nous l’avons fait avec la même vigueur pour les 3% de précompte fiscale sur les bénéfices industriels et commerciaux, institués par le nouveau Code général des impôts, en vigueur depuis le 1er Janvier dernier. Ce prélèvement fiscal, obligatoire dés le franchissement du cordon douanier, sous prétexte de mieux soumettre les Pme à l’impôt sur le revenu, exempte les grosses sociétés, dés lors qu’elles sont à mesure d’attester qu’elles relèvent du "Centre des Grandes Entreprises". Cette nouvelle taxe demeure un véritable cauchemar pour le secteur informel, qui menaça même un moment de la répercuter sur les prix au consommateur. Les faits ne nous auront pas démenti lorsque dix mois plus tard les auteurs du rapport Doing Business 2014, commandité par la Banque mondiale, ont avancé comme principale explication de la contre-performance enregistrée par le Sénégal (178e sur 189 pays) le fait que l’Etat sénégalais a la main particulièrement lourde sur les taxes et impôts, auxquels sont assujetties les entreprises.
A contrario, lorsque le chef de l’Etat, dans la foulée de ses premiers actes de gouvernance, a décidé de valoriser de 10% les maigres pensions des retraités, le Rds a applaudi des deux mains ! Comme nous avions également accueilli avec satisfaction la mesure salutaire portant baisse de l’insupportable Isr (impôt sur le revenu) qui n’avait de cesse de ruiner les bulletins de salaire. Cette revue à la baisse du barème de l’Isr, en vigueur depuis le 1er janvier 2013, aura eu une incidence non négligeable sur les revenus des salariés, dont certains ont vu leurs net-à-payer enregistrer des hausses, variant de 15.000 à 90.000 fcfa. Le président de la République aura presque «forcé la main» aux techniciens des impôts pour réaliser une telle prouesse qui, quoiqu’on dise, contribue à améliorer, un tant soi peu, le pouvoir d’achat des salariés. Et aura coûté 28 milliards de manque à gagner au fisc. Notre assentiment fut également sans équivoque lors du décaissement des 34 milliards pour apurer les créances l’Etat auprès des entreprises locales, qui croulaient sous le poids de cette dette, et se gardaient par conséquent d’embaucher… Qu’y a-t-il de mal à reconnaître ces dits efforts, consentis par l’Etat (peu importe sous quel régime) pour améliorer le bien-être des populations ?
Niasse «porte-parole» de Wade ?
Lorsque, le 20 septembre dernier, la sociologue émérite, Fatou Sow Sarr, présentait, au Centre ouest-africain de recherche (Warc), son ouvrage, intitulé «Les premières héritières de la loi sur la Parité», le président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niass, auteur de la préface dudit ouvrage, réputé irréductible adversaire politique de Wade, ne croyait pas si bien dire en avançant ces sages propos : «Les idées ne connaissent pas la politique, l’étique ne connaît pas la politique, la vérité ne connaît pas la politique Quels que soient les clivages politiques et les opinions, personne ne pourra l’effacer : c’est un fait d’histoire, Abdoulaye Wa¬de a favorisé, géré, conduit et réalisé la question de la parité». Et le leader de l’Alliance des forces de progrès (Afp), après avoir félicité l’actuel chef de l’Etat d’avoir, sous son magistère, mis en œuvre cette disposition légale révolutionnaire, et conscient du sacro-saint principe de la continuité de l’Etat, de conclure en ces termes : «La parité a remis ensemble Abdoulaye Wade et Macky Sall».
Est-ce qu’en tenant des propos si élogieux Moustapha Niass est devenu pour autant le «porte-parole» de Wade ? Il a plutôt porté la parole de la République, en reconnaissant un évident acquis démocratique qui aura favorisé une forte présence des femmes (64) dans l’hémicycle, pour cette 12e législature. Pour avoir publiquement loué les mérites de Maître Abdoulaye Wade en quoi cela a réduit les propres mérites de Moustapha Niass ? En rien du tout. Au contraire cet acte républicain l’aura plutôt grandi. Même si d’aucuns lui reprochent de ne l’avoir pas dit pendant que Wade était encore au pouvoir, il n’en demeure pas moins que c’est tout à son l’honneur. «Il n’est jamais trop tard pour bien faire», dit un vieil adage. Le président Macky Sall n’est pas en reste, pour avoir sacrifié au même gentlemen agreement, quand il rendait un hommage public à son prédécesseur, lors de l’inauguration, le 1er août 2013, de l’autoroute à péage, Dakar-Diamniadio ; cette aubaine pour la mobilité urbaine, dont Wade-le-bâtisseur est le géniteur. Ne voilà-t-il pas d’admirables exemples de célébration de la Démocratie, sève nourricière des valeurs de la République ?
Le député Iba Der Thiam, s’interdisant comme toujours tout nihilisme béat, admettait lui aussi une réalité en disant sans complexe, à travers une récente contribution parue dans la presse, tout le bien qu’il pensait de cet effort consenti par le nouveau pouvoir, dans sa volonté de répondre à la demande sociale, en mobilisant une enveloppe financière de 5 milliards cfa, affectée à la «Bourse de sécurité familiale». Pas moins de 50 mille familles démunis auront bénéficié de cet appui financier, non remboursable, à raison de 100.000 cfa par ménage. Comme il aura honnêtement reconnu et apprécié ce tournant non-négligeable dans la lutte contre les inégalités sociales qu’est la «Couverture médicale universelle» (Cmu), pour le démarrage de laquelle il a été d’emblée affecté aux mutuelles de santé une enveloppe initiale de 1,7 milliard F Cfa, prélevée sur le montant de 5 milliards de F Cfa, inscrit dans le budget 2013. C’est tout à son honneur d’avoir souligné que la matérialisation de cette Cmu - qui était une promesse électorale de Macky Sall - est une excellente chose pour les populations infantiles de moins de cinq ans, dont certains postes de santé ont d’ailleurs commencé, depuis le 1er octobre passé, à leur appliquer la gratuité concernant les frais de consultation, de vaccination et d’hospitalisation. En attendant son extension, à compter de janvier 2014, à d’autres couches de la population.
Au demeurant, n’est-il pas du rôle du député de veiller au respect des engagements pris par nos élites politiques, même si lesdits engagements sont supposés avoir été pris dans l’enthousiasme d’une campagne électorale, pour séduire l’électorat ? N’est-il pas, par conséquence, du devoir du parlementaire de décerner au besoin, non pas uniquement des blâmes sanctionnant négativement «les trains qui n’arrivent pas à l’heure», mais également des satisfecits, s’il s’avère que des engagements pris devant le peuple ont été rigoureusement respectés ? Et, sous ce registre, il ne serait facile de prendre à défaut le député Iba Der Thiam qui, depuis qu’il a effectué son entrée à l’hémicycle, en 1993, sous la propre bannière de son parti, la Cdp garb gi, aura admirablement habitué les Sénégalais, tout au long des différentes législatures, et sous différents régimes, à ses interpellations du gouvernement à travers de nombreuses questions orales et d’actualité, se faisant volontiers l’écho des préoccupations des couches défavorisées et des «sans voix».
Particulièrement mu par son irrépressible tempérament de syndicaliste (qui lui aura valu des embastillements sous le régime senghorien), l’histoire retiendra qu’il aura été l’un des rares parlementaires à dénoncer régulièrement la «marginalisation des Arabisants», considérant injuste l’exclusion dont cette élite intellectuelle et linguistique est l’objet dans les sphères décisionnelles. Et il continue de se battre pour que les «daaras» (écoles coraniques), qui ont produit cette élite et qui furent jadis des foyers d’excellence ayant forgés de brillantes destinées nationales, retrouvent leur lustre d’antan.
Tous les patriotes sincères peuvent témoigner que l’inlassable député Iba Der Thiam ne répugne pas à voler au secours des corps de métier souvent «oubliés» dans la redistribution des dividendes nationales. De la situation des producteurs d’oignons - dont il ne cesse de dénoncer depuis 2008 le dumping économique qu’on leur inflige et de réclamer l’écoulement prioritaire de leurs productions sur le marché national par l’arrêt des importations - à l’avenir des boulangeries traditionnelles menacées de disparition, en passant par le déguerpissement des 700 ouvriers-mécaniciens de la Cité Keur Damel, aucun aspect de la vie nationale ne le laisse indifférent. Etendant ses préoccupation jusqu’à la fameuse «Aide à la Presse», il avait saisi par écrit l’ex-Premier ministre Abdoul Mbaye, lui suggérant, compte tenu des nombreuses charges qui pèsent de nos jours sur les entreprises de presse, de revaloriser cette aide, en la portant de 700 millions à 1 milliard de nos francs.
Le Craes était pourtant plus juteux !
L’influence de l’alcool et de la drogue dans la récurrence des accidents de la circulation reste aussi présente dans la ligne de mire de l’infatigable député. Il lui tient toujours à cœur que l’Etat fasse cerner les véritables causes de ces accidents tragiques, qui endeuillent régulièrement de nombreuses familles, et que l’on attribue tantôt à la vétusté du matériel roulant, tantôt à la défaillance humaine, dans le milieu du transport en commun surtout.
Une autre légitime revendication pour l’aboutissement laquelle, en ces temps de crise surtout, des milliers de «goorgoorlus» bénissent certainement «leur» député, reste évidemment la réduction du coût loyer. Le député Thiam avait réussi à obtenir, depuis 2008, la mise en place d’une commission ad hoc, incluant de dynamiques parlementaires comme Me El Hadji Diouf. Et celui que la presse affuble tantôt du sobriquet de «recordman des questions orales», face à la nonchalance du gouvernement, a du se résoudre à interpeller récemment le président Macky Sall pour que son gouvernement vienne devant les députés éclairer la lanterne des populations sur ses réelles intentions. Dans la mesure surtout où un travail colossale avait déjà été abattu par la Commission d’enquête parlementaire, proposée à cet effet par le député Iba Der Thiam et instituée par la résolution n°2/2008. La mise en œuvre de cet excellent rapport, comprenant 34 propositions, qui tiennent compte des intérêts aussi bien des propriétaires d’immeubles que de ceux des locataires et de l’Administration, devrait à terme favoriser une baisse d’environ 25% sur le loyer, dans les capitales régionales et départementales.
Enfin celui qui a été ironiquement catalogué la semaine dernière de «porte-parole de Macky Sall», par ses frères libéraux d’Outre-Atlantique, n’aura pas moins manqué d’inviter ce même Macky Sall, dans le cadre du contrôle régalien de l’action de l’Exécutif dévolu à l’Assemblée nationale, «à mettre à la disposition des représentants du peuple le contenu des nouveaux accords de défense», signés par le président Macky Sall avec les présidents français Sarkozy et Hollande, afin que la Représentation parlementaire puisse être édifiée sur «les avantages et changements pouvant en découler pour notre pays, relativement à sa sécurité, à son Armée, à son leadership dans la sous-région, et à la consolidation de son indépendance».
Ils sont certainement légion dans l’opinion à ignorer que Iba Der Thiam a été la première personnalité sénégalaise à avoir été proposée (par l’ex-président Wade, appuyé en cela par son tout-puissant ministre d’Etat d’alors et homme de confiance, Idrissa Seck), au poste du Craes (Conseil de la République pour les affaires économiques et sociales), alors en chantier. Comme ils ont été par la suite nombreux, nos compatriotes (et j’en fus), à en vouloir terriblement au professeur Iba Der Thiam d’avoir décliné cette offre, préférant, disait-il «continuer à servir ses mandants à l’Assemblée nationale». Ce qui balisa la voie à l’ancien maire de Rufisque, Maître Mbaye Jacques Diop, qui fut porté, par décret, à la tête de cette prestigieuse institution le 09 août 2004. Aussi, un second renoncement de Iba Der Thiam n’aura pas surprit outre-mesure le président Wade qui, quelques années plus tard, en juin 2007, avait vu, ébahi, son «ami et confident» décliner un poste de ministre d’Etat qu’il lui proposait. Il préféra, là aussi, rester à la Place Soweto, dont la précédente législature aura notée que sur les 139 questions orales posées par les députés, les 139 portaient la signature de Iba Der Thiam.
J’ai toujours été admiratif du combat politique que nos amis libéraux de la Fédération Pds de France mènent avec constance et abnégation. Pour avoir jadis déploré, avec eux, le catastrophisme dont faisait lamentablement preuve certains responsables de l’ancienne opposition, qui se faisaient un point d’honneur de repeindre systématiquement en noir les réalisations du président Wade - allant même jusqu’à considérer comme «éléphants blancs» ses imposantes infrastructures, pourtant faites de béton, de goudron et d’acier -, il me revient d’inviter fraternellement nos amis libéraux de la diaspora française à ne pas tomber dans les travers que nous fustigions naguère. Car, à travers leur dernière sortie, au vitriol, ils ont fait un procès particulièrement injuste à «notre» Député du Peuple. Encore victime de son honnêteté intellectuelle !
Mame Mactar Guèye
Secrétaire général du Rds
mamemactar@yahoo.fr
Comme nous l’avons fait avec la même vigueur pour les 3% de précompte fiscale sur les bénéfices industriels et commerciaux, institués par le nouveau Code général des impôts, en vigueur depuis le 1er Janvier dernier. Ce prélèvement fiscal, obligatoire dés le franchissement du cordon douanier, sous prétexte de mieux soumettre les Pme à l’impôt sur le revenu, exempte les grosses sociétés, dés lors qu’elles sont à mesure d’attester qu’elles relèvent du "Centre des Grandes Entreprises". Cette nouvelle taxe demeure un véritable cauchemar pour le secteur informel, qui menaça même un moment de la répercuter sur les prix au consommateur. Les faits ne nous auront pas démenti lorsque dix mois plus tard les auteurs du rapport Doing Business 2014, commandité par la Banque mondiale, ont avancé comme principale explication de la contre-performance enregistrée par le Sénégal (178e sur 189 pays) le fait que l’Etat sénégalais a la main particulièrement lourde sur les taxes et impôts, auxquels sont assujetties les entreprises.
A contrario, lorsque le chef de l’Etat, dans la foulée de ses premiers actes de gouvernance, a décidé de valoriser de 10% les maigres pensions des retraités, le Rds a applaudi des deux mains ! Comme nous avions également accueilli avec satisfaction la mesure salutaire portant baisse de l’insupportable Isr (impôt sur le revenu) qui n’avait de cesse de ruiner les bulletins de salaire. Cette revue à la baisse du barème de l’Isr, en vigueur depuis le 1er janvier 2013, aura eu une incidence non négligeable sur les revenus des salariés, dont certains ont vu leurs net-à-payer enregistrer des hausses, variant de 15.000 à 90.000 fcfa. Le président de la République aura presque «forcé la main» aux techniciens des impôts pour réaliser une telle prouesse qui, quoiqu’on dise, contribue à améliorer, un tant soi peu, le pouvoir d’achat des salariés. Et aura coûté 28 milliards de manque à gagner au fisc. Notre assentiment fut également sans équivoque lors du décaissement des 34 milliards pour apurer les créances l’Etat auprès des entreprises locales, qui croulaient sous le poids de cette dette, et se gardaient par conséquent d’embaucher… Qu’y a-t-il de mal à reconnaître ces dits efforts, consentis par l’Etat (peu importe sous quel régime) pour améliorer le bien-être des populations ?
Niasse «porte-parole» de Wade ?
Lorsque, le 20 septembre dernier, la sociologue émérite, Fatou Sow Sarr, présentait, au Centre ouest-africain de recherche (Warc), son ouvrage, intitulé «Les premières héritières de la loi sur la Parité», le président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niass, auteur de la préface dudit ouvrage, réputé irréductible adversaire politique de Wade, ne croyait pas si bien dire en avançant ces sages propos : «Les idées ne connaissent pas la politique, l’étique ne connaît pas la politique, la vérité ne connaît pas la politique Quels que soient les clivages politiques et les opinions, personne ne pourra l’effacer : c’est un fait d’histoire, Abdoulaye Wa¬de a favorisé, géré, conduit et réalisé la question de la parité». Et le leader de l’Alliance des forces de progrès (Afp), après avoir félicité l’actuel chef de l’Etat d’avoir, sous son magistère, mis en œuvre cette disposition légale révolutionnaire, et conscient du sacro-saint principe de la continuité de l’Etat, de conclure en ces termes : «La parité a remis ensemble Abdoulaye Wade et Macky Sall».
Est-ce qu’en tenant des propos si élogieux Moustapha Niass est devenu pour autant le «porte-parole» de Wade ? Il a plutôt porté la parole de la République, en reconnaissant un évident acquis démocratique qui aura favorisé une forte présence des femmes (64) dans l’hémicycle, pour cette 12e législature. Pour avoir publiquement loué les mérites de Maître Abdoulaye Wade en quoi cela a réduit les propres mérites de Moustapha Niass ? En rien du tout. Au contraire cet acte républicain l’aura plutôt grandi. Même si d’aucuns lui reprochent de ne l’avoir pas dit pendant que Wade était encore au pouvoir, il n’en demeure pas moins que c’est tout à son l’honneur. «Il n’est jamais trop tard pour bien faire», dit un vieil adage. Le président Macky Sall n’est pas en reste, pour avoir sacrifié au même gentlemen agreement, quand il rendait un hommage public à son prédécesseur, lors de l’inauguration, le 1er août 2013, de l’autoroute à péage, Dakar-Diamniadio ; cette aubaine pour la mobilité urbaine, dont Wade-le-bâtisseur est le géniteur. Ne voilà-t-il pas d’admirables exemples de célébration de la Démocratie, sève nourricière des valeurs de la République ?
Le député Iba Der Thiam, s’interdisant comme toujours tout nihilisme béat, admettait lui aussi une réalité en disant sans complexe, à travers une récente contribution parue dans la presse, tout le bien qu’il pensait de cet effort consenti par le nouveau pouvoir, dans sa volonté de répondre à la demande sociale, en mobilisant une enveloppe financière de 5 milliards cfa, affectée à la «Bourse de sécurité familiale». Pas moins de 50 mille familles démunis auront bénéficié de cet appui financier, non remboursable, à raison de 100.000 cfa par ménage. Comme il aura honnêtement reconnu et apprécié ce tournant non-négligeable dans la lutte contre les inégalités sociales qu’est la «Couverture médicale universelle» (Cmu), pour le démarrage de laquelle il a été d’emblée affecté aux mutuelles de santé une enveloppe initiale de 1,7 milliard F Cfa, prélevée sur le montant de 5 milliards de F Cfa, inscrit dans le budget 2013. C’est tout à son honneur d’avoir souligné que la matérialisation de cette Cmu - qui était une promesse électorale de Macky Sall - est une excellente chose pour les populations infantiles de moins de cinq ans, dont certains postes de santé ont d’ailleurs commencé, depuis le 1er octobre passé, à leur appliquer la gratuité concernant les frais de consultation, de vaccination et d’hospitalisation. En attendant son extension, à compter de janvier 2014, à d’autres couches de la population.
Au demeurant, n’est-il pas du rôle du député de veiller au respect des engagements pris par nos élites politiques, même si lesdits engagements sont supposés avoir été pris dans l’enthousiasme d’une campagne électorale, pour séduire l’électorat ? N’est-il pas, par conséquence, du devoir du parlementaire de décerner au besoin, non pas uniquement des blâmes sanctionnant négativement «les trains qui n’arrivent pas à l’heure», mais également des satisfecits, s’il s’avère que des engagements pris devant le peuple ont été rigoureusement respectés ? Et, sous ce registre, il ne serait facile de prendre à défaut le député Iba Der Thiam qui, depuis qu’il a effectué son entrée à l’hémicycle, en 1993, sous la propre bannière de son parti, la Cdp garb gi, aura admirablement habitué les Sénégalais, tout au long des différentes législatures, et sous différents régimes, à ses interpellations du gouvernement à travers de nombreuses questions orales et d’actualité, se faisant volontiers l’écho des préoccupations des couches défavorisées et des «sans voix».
Particulièrement mu par son irrépressible tempérament de syndicaliste (qui lui aura valu des embastillements sous le régime senghorien), l’histoire retiendra qu’il aura été l’un des rares parlementaires à dénoncer régulièrement la «marginalisation des Arabisants», considérant injuste l’exclusion dont cette élite intellectuelle et linguistique est l’objet dans les sphères décisionnelles. Et il continue de se battre pour que les «daaras» (écoles coraniques), qui ont produit cette élite et qui furent jadis des foyers d’excellence ayant forgés de brillantes destinées nationales, retrouvent leur lustre d’antan.
Tous les patriotes sincères peuvent témoigner que l’inlassable député Iba Der Thiam ne répugne pas à voler au secours des corps de métier souvent «oubliés» dans la redistribution des dividendes nationales. De la situation des producteurs d’oignons - dont il ne cesse de dénoncer depuis 2008 le dumping économique qu’on leur inflige et de réclamer l’écoulement prioritaire de leurs productions sur le marché national par l’arrêt des importations - à l’avenir des boulangeries traditionnelles menacées de disparition, en passant par le déguerpissement des 700 ouvriers-mécaniciens de la Cité Keur Damel, aucun aspect de la vie nationale ne le laisse indifférent. Etendant ses préoccupation jusqu’à la fameuse «Aide à la Presse», il avait saisi par écrit l’ex-Premier ministre Abdoul Mbaye, lui suggérant, compte tenu des nombreuses charges qui pèsent de nos jours sur les entreprises de presse, de revaloriser cette aide, en la portant de 700 millions à 1 milliard de nos francs.
Le Craes était pourtant plus juteux !
L’influence de l’alcool et de la drogue dans la récurrence des accidents de la circulation reste aussi présente dans la ligne de mire de l’infatigable député. Il lui tient toujours à cœur que l’Etat fasse cerner les véritables causes de ces accidents tragiques, qui endeuillent régulièrement de nombreuses familles, et que l’on attribue tantôt à la vétusté du matériel roulant, tantôt à la défaillance humaine, dans le milieu du transport en commun surtout.
Une autre légitime revendication pour l’aboutissement laquelle, en ces temps de crise surtout, des milliers de «goorgoorlus» bénissent certainement «leur» député, reste évidemment la réduction du coût loyer. Le député Thiam avait réussi à obtenir, depuis 2008, la mise en place d’une commission ad hoc, incluant de dynamiques parlementaires comme Me El Hadji Diouf. Et celui que la presse affuble tantôt du sobriquet de «recordman des questions orales», face à la nonchalance du gouvernement, a du se résoudre à interpeller récemment le président Macky Sall pour que son gouvernement vienne devant les députés éclairer la lanterne des populations sur ses réelles intentions. Dans la mesure surtout où un travail colossale avait déjà été abattu par la Commission d’enquête parlementaire, proposée à cet effet par le député Iba Der Thiam et instituée par la résolution n°2/2008. La mise en œuvre de cet excellent rapport, comprenant 34 propositions, qui tiennent compte des intérêts aussi bien des propriétaires d’immeubles que de ceux des locataires et de l’Administration, devrait à terme favoriser une baisse d’environ 25% sur le loyer, dans les capitales régionales et départementales.
Enfin celui qui a été ironiquement catalogué la semaine dernière de «porte-parole de Macky Sall», par ses frères libéraux d’Outre-Atlantique, n’aura pas moins manqué d’inviter ce même Macky Sall, dans le cadre du contrôle régalien de l’action de l’Exécutif dévolu à l’Assemblée nationale, «à mettre à la disposition des représentants du peuple le contenu des nouveaux accords de défense», signés par le président Macky Sall avec les présidents français Sarkozy et Hollande, afin que la Représentation parlementaire puisse être édifiée sur «les avantages et changements pouvant en découler pour notre pays, relativement à sa sécurité, à son Armée, à son leadership dans la sous-région, et à la consolidation de son indépendance».
Ils sont certainement légion dans l’opinion à ignorer que Iba Der Thiam a été la première personnalité sénégalaise à avoir été proposée (par l’ex-président Wade, appuyé en cela par son tout-puissant ministre d’Etat d’alors et homme de confiance, Idrissa Seck), au poste du Craes (Conseil de la République pour les affaires économiques et sociales), alors en chantier. Comme ils ont été par la suite nombreux, nos compatriotes (et j’en fus), à en vouloir terriblement au professeur Iba Der Thiam d’avoir décliné cette offre, préférant, disait-il «continuer à servir ses mandants à l’Assemblée nationale». Ce qui balisa la voie à l’ancien maire de Rufisque, Maître Mbaye Jacques Diop, qui fut porté, par décret, à la tête de cette prestigieuse institution le 09 août 2004. Aussi, un second renoncement de Iba Der Thiam n’aura pas surprit outre-mesure le président Wade qui, quelques années plus tard, en juin 2007, avait vu, ébahi, son «ami et confident» décliner un poste de ministre d’Etat qu’il lui proposait. Il préféra, là aussi, rester à la Place Soweto, dont la précédente législature aura notée que sur les 139 questions orales posées par les députés, les 139 portaient la signature de Iba Der Thiam.
J’ai toujours été admiratif du combat politique que nos amis libéraux de la Fédération Pds de France mènent avec constance et abnégation. Pour avoir jadis déploré, avec eux, le catastrophisme dont faisait lamentablement preuve certains responsables de l’ancienne opposition, qui se faisaient un point d’honneur de repeindre systématiquement en noir les réalisations du président Wade - allant même jusqu’à considérer comme «éléphants blancs» ses imposantes infrastructures, pourtant faites de béton, de goudron et d’acier -, il me revient d’inviter fraternellement nos amis libéraux de la diaspora française à ne pas tomber dans les travers que nous fustigions naguère. Car, à travers leur dernière sortie, au vitriol, ils ont fait un procès particulièrement injuste à «notre» Député du Peuple. Encore victime de son honnêteté intellectuelle !
Mame Mactar Guèye
Secrétaire général du Rds
mamemactar@yahoo.fr