C’était vrai hier, avec le président Léopold Sédar Senghor qui, pour ne pas avoir à gérer le « problème casamançais » encore latent, s’est barré du pouvoir pour aller se réfugier auprès de l’Académie Française. En effet, une première lettre en date du 25 décembre 1980 puis une seconde du 22 avril 1981, que lui avait adressées l’abbé Augustin Diamacoune Senghor, ne consistaient-elles pas déjà en une volonté, de la part du futur secrétaire général du MFDC, d’actualiser le « problème casamançais » ? Quant au président Abdou Diouf, n’en parlons pas ! Son amour pour la Casamance frise presque naturellement la haine. L’amour du président Abdoulaye Wade pour la Casamance, lui, se réduit plutôt à son amour pour sa mère, dont il dit être d’origine casamançaise. Quid alors du présumé amour du président Macky Sall pour la Casamance ?
Tenez, si un problème similaire au « problème casamançais » se posait à Fatick, cette région chère au président Macky Sall, nul doute que le chef de l’Etat choisirait des Fatickois, parmi les plus sages, les plus intègres, en tous points de vue, d’entre les Fatickois, pour leur confier la gestion de ce qu’il conviendrait alors d’appeler le « dossier fatickois ». Simplement, parce que le président Macky Sall aime Fatick.
Or, pour ce qui est de la gestion du « dossier casamançais », le président Macky Sall – en tant qu’ancien ministre de l’Intérieur, en tant qu’ancien Premier ministre et comme chef de l’Etat – n’a pas trouvé mieux que de choisir les plus véreux et les plus fourbes d’entre les Casamançais, et de leur « confier » ledit dossier, prétendument pour rechercher et, éventuellement, pour trouver des solutions au « problème casamançais ». Il faut donc en inférer que le président Macky Sall, comme ses prédécesseurs, n’aime pas, ou pas assez, la Casamance. Pourquoi ?... Pourquoi, disions-nous, les dirigeants de notre pays, ceux d’hier comme ceux de nos jours, n’aiment-ils pas, ou pas assez, la Casamance ?
Une sagesse ancienne, bien de chez nous, et certainement aussi d’ailleurs, nous apprend que l’amour pour sa « patrie » est par essence contagieux ou il n’est pas. C’est-à-dire, de la force de notre amour pour notre « patrie » dépendent le regard de l’autre, de « l’étranger », et, à plus forte raison, la force de l’empathie de ce dernier à l’égard de la « patrie » qu’il va nouvellement découvrir.
Plus fondamentalement, est-ce que nous Casamançais, nous aimons la Casamance ? Aimons-nous assez notre mère-patrie ?
C’était le 22 février 2006, à Ngor, près de Dakar, dans une salle de conférence de l’hôtel Ngor Diarama. En effet, ce jour-là, Me Mbaye Jacques Diop, alors président du Conseil de la République pour les Affaires Economiques et Sociales (CRAES) va réussir ce que personne avant lui n’aura pu engranger à son actif : nous faire fumer le calumet de la paix avec notre frère « ennemi » Ansoumana Badji. L’étape suivante est prévue pour Ziguinchor, où nous sommes particulièrement attendus, Ansoumana Badji et nous, notamment pour consacrer nos retrouvailles. Mais ce sera sans compter avec les « Casamançais-bon-teint », qui nous signifieront, sans détour, qu’ils vont se tenir ferme sur leurs deux pieds pour voir comment et pourquoi un non-Casamançais (en l’occurrence Me Mbaye Jacques Diop) va pouvoir ramener la paix en Casamance, en lieu et place des natifs de la Casamance qu’ils sont. Aussi, à cet instant même, nous résoudrons-nous à admettre que, fondamentalement, les auteurs de cette assertion, quoique « Casamançais-bon-teint », ou plutôt parce que « Casamançais-bon-teint », n’aiment pas la Casamance.
Plus récemment, – c’était à la veille du départ heurté du président Abdoulaye Wade du pouvoir, au terme de ses douze années passées à la tête de l’Etat –, alors qu’un regroupement de femmes casamançaises avait fini de prendre ses distances d’avec celui qui va donc disposer sous peu du statut d’ancien chef de l’Etat, ces dernières ont cru devoir se désoler, publiquement, de ce que, finalement, le président Abdoulaye Wade n’aura pas daigné les autoriser à aller dans le maquis casamançais pour en extraire leurs « maris », leurs « frères » ou leurs « fils ». Elles, qui disent tant aimer leurs « maris », leurs « frères » ou leurs « fils », certainement par-dessus tout, et qui sont censées également aimer grandement la Casamance en tant que leur mère-patrie, paradoxalement, éprouveraient le besoin irascible d’être autorisées à aller ramener à la « raison républicaine » lesdits « maris », « frères » ou « fils ». Elles en auraient le pouvoir, sinon la volonté, mais faudrait-il encore les y autoriser.
Si le président Abdoulaye Wade est resté sourd à l’appel de ce regroupement de femmes casamançaises, son successeur, le président Macky Sall, quant à lui, va se montrer plutôt attentif à ce « cri du cœur ». Et ce sera pour les inviter à dérouler, sans délai, leur agenda y relatif. Mal lui en prendra cependant, car, en fait d’agenda, il sera plutôt question d’une « feuille de route » pour leur mission, que les candidates à cette aventure attendront vainement du président de la République ; tandis que pour certains esprits sensibles ou autrement plus avisés, la « feuille de route » serait plutôt synonyme de « contrepartie financière ».
Pour notre part, nous en déduisons que – si, dans ces circonstances-là, amour il y a pour de présumés maris, frères ou fils, de la part de ces filles réputées authentiques de la Casamance – un tel amour ne saurait pour autant suffire, à lui seul, pour déteindre sur ce qui nous est proprement commun, à savoir notre mère-patrie, la Casamance, dût-elle avoir vocation à être chérie de tous les Casamançais de sang, d’adoption ou de cœur.
Par ailleurs, d’aucuns se souviennent certainement de notre promesse, faite publiquement, depuis Ziguinchor, en décembre 2011, quant à notre volonté de déposer une plainte, auprès des tribunaux compétents, contre les auteurs et les commanditaires de l’enlèvement de militaires et de gendarmes survenu un mois auparavant en Casamance. A cette même fin, nous avions cru devoir saisir, par écrit, puis de manière réitérative par téléphone, l’une des ONG (organisations non-gouvernementales) basées au Sénégal et spécialisées dans la défense des droits humains. C’était le 26 décembre 2011. Voici la teneur substantielle de notre lettre adressée en vain à cette ONG, dont nous avions également envoyé une copie conforme à une seconde ONG, elle aussi basée au Sénégal :
« Monsieur le Président,
»Dans mon allocution introductive des Etats Généraux du Processus de Paix en Casamance, qui se sont tenus du 17 au 18 décembre 2011 à Ziguinchor, solennellement, j’ai pris l’engagement de poursuivre, dorénavant, systématiquement, auprès des tribunaux compétents, les auteurs de crimes et autres délits perpétrés en Casamance et ayant quelque rapport avec le conflit qui oppose l’Etat au Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC).
»Aussi, Monsieur Chérif Ahmed DIEME, alias Docteur Apakéna, installé en Allemagne, ayant formellement revendiqué, au nom du « Cercle des intellectuels et universitaires du MFDC », l’attentat de Cabeum (Région de Sédhiou), perpétré contre un poste militaire ; tout en en faisant un acte dirigé contre lesdits Etats Généraux et leurs organisateurs, j’ai décidé d’ester en justice contre lui et la structure qu’il dit représenter ; non sans y prendre en compte l’attentat de Diégoune (où deux jeunes lycéens ont trouvé la mort) et celui de Diagnon (où onze exploitants forestiers avaient été sauvagement massacrés).
»Pour ce faire, j’aurai certainement besoin de votre concours, notamment par le truchement de votre expertise et de votre savoir-faire.
»Dans ce sens, il me semble indiqué d’y associer, sous votre coordination, d’autres organisations officiant dans le même domaine que X, telles que, entre autres, Y et Z.
»Ainsi, un Collectif d’avocats ou de juristes (je pense aux Conseils de vos organisations respectives), pourrait être constitué à cette fin.
»Dans l’attente d’un accueil favorable à ma présente requête, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, ma profonde gratitude ainsi que l’expression de ma très haute considération. »
Certes, notre démarche, en l’occurrence, avait une visée purement pédagogique. Mais elle se voulait également un acte ou une mesure de prévention. Aussi, sommes-nous convaincu que, si nous avions été suivi dans cette voie par les deux ONG en question, nous aurions fait l’économie de l’enlèvement des douze démineurs de la société Mechem survenu le 3 mai 2013 en Casamance. Sauf que nous avions dû pécher ici par naïveté, notamment en ayant pensé que les deux ONG saisies à cet effet seraient de l’aventure avec nous, simplement pour être dirigées par d’éminentes personnalités originaires de la Casamance ou réputées telles. La présomption de leur amour pour la Casamance nous avait alors aveuglé.
Et dire que ces ONG n’ont de cesse, aujourd’hui encore, de rappeler aux ravisseurs et à leurs éventuels complices qu’ils encourent de lourdes sanctions pour ces crimes, qui pourraient d’ailleurs, selon ces mêmes ONG, être qualifiés de crimes contre l’humanité. Bref ! c’est à croire que l’«ici» et le «maintenant» des actes incriminés ne sont guère suffisants, à moins qu’ils ne soient carrément inexistants, pour leur donner le caractère de crime. Autrement dit, chez nous, présentement, ces actes ne seraient pas des crimes. Mais, sait-on jamais, peut-être le seront-ils demain, sous la bénédiction d’autres cieux.
Non ! Non ! Non ! Nous, Casamançais, nous n’aimons pas assez collectivement la Casamance. C’est également la conviction du major Alpha Dia, président de Nouvelle Vision pour un projet de Société en Casamance (NVPSC). En effet, pour ce cadre de l’armée à la retraite, « les hommes armés ne sont pas en brousse, mais dans les quartiers voire dans les cœurs : nous ne nous supportons pas, nous ne sommes pas gentils les uns envers les autres… Pour 3000 F, on a vendu un parent, pour 5000 F, on a posé une mine… » (scoopsdeziguinchor.com). C’est encore ce que le président Abdoulaye Wade affirmait en substance quand, lors d’une audience accordée le 20 avril 2006 à des Vieux casamançais, dignes Fils de la Casamance, il déclara : « Vous, Casamançais, vous ne vous aimez pas mutuellement… » Mais savons-nous seulement pourquoi nous ne nous aimons pas mutuellement, nous Casamançais ? Et, donc, pourquoi nous n’aimons pas assez collectivement notre mère-patrie et, a fortiori, pourquoi les dirigeants de notre pays, ceux d’hier comme ceux de nos jours, n’aiment pas, ou pas assez, la Casamance ?
Il s’avère que c’est précisément ce « Pourquoi cumulé ? », resté sans réponses à ce jour, qui nous a conduits dans le maquis casamançais : qui dans le maquis proprement dit, qui dans la clandestinité, qui en exil.
Nous adressant tout particulièrement à toutes les Sénégalaises et à tous les Sénégalais, et principalement aux Casamançaises et aux Casamançais, nous voudrions leur dire, solennellement : Levez-vous ! Levons-nous ! Et tâchons de trouver la ou les réponses à ce « Pourquoi cumulé ? » : Pourquoi tous les dirigeants de notre pays, ceux d’hier comme ceux de nos jours, n’aiment-ils pas, ou pas assez, la Casamance ? Et pourquoi nous Casamançais, n’aimons-nous pas assez notre mère-patrie ? Alors, et seulement alors, la cessation définitive des hostilités en Casamance, parce qu’elle ne peut que participer de la ou des réponses à ce « Pourquoi cumulé ? », deviendra une réalité. Nécessairement ! Ceci est, à tout le moins, notre profonde conviction.
Quoi qu’il en soit, pour être casamançais, le « problème casamançais », autrement appelé le « problème sénégalais en Casamance », n’en est pas moins – nous ne saurions nous lasser de le ressasser – un « problème éminemment sénégalo-bissauguinéo-gambien en Casamance ». Autrement dit, la Guinée-Bissau et la Gambie sont objectivement une partie du « problème casamançais » ou, s’il l’on veut, du « problème sénégalais en Casamance ». Cela était vrai hier ; ça l’est davantage aujourd’hui, au regard notamment de l’actualité récente liée à la gestion des crises consécutives à l’enlèvement, en Casamance, en novembre 2011, de militaires et de gendarmes, et en mai 2013, de douze démineurs de la société sud-africaine Mechem. Aussi, le bon sens suggère-t-il que la Guinée-Bissau et la Gambie ne puissent, en l’occurrence, être juge et partie. Par conséquent, en ce qui nous concerne, nous ne saurions, ni raisonnablement, ni rationnellement, et sous aucun prétexte, attendre de ces deux pays-frères qu’ils puissent jouer quelque rôle, en tant que pays garants d’éventuels accords de paix en Casamance. Tout au plus, attendons-nous, des Autorités bissau-guinéennes et gambiennes, ce qu’il conviendrait d’appeler une neutralité bienveillante, sinon active, mais positive, dans le cadre d’une gestion mutualisée du processus de paix en Casamance.
En tout état de cause, ayons bien à l’esprit ce que le président de l’Assemblée Nationale, Monsieur Moustapha Niasse, disait il n’y a pas si longtemps :
« Une nouvelle République est à fonder.
Un nouveau Sénégal est à créer.
Cela est possible, si nous le voulons.
Nous devons le vouloir.
L’Histoire de notre Peuple nous le permet et nous y engage.
Le Destin de toute une Nation fait de cette mobilisation un impératif, un devoir, un objectif, un sacerdoce. »
Le Mouvement pour le Fédéralisme et la Démocratie Constitutionnels (MFDC) ne revendique pas moins que cela. Mieux, dans cette dynamique de refondation de la République et de profonde réforme de l’Etat sénégalais, qu’appelle de ses vœux le président de l’Assemblée Nationale ; et, surtout, dans l’heureuse perspective de la paix durable en Casamance, le Mouvement pour le Fédéralisme et la Démocratie Constitutionnels (MFDC) exige, plus que jamais, au risque de nous répéter exagérément, l’invention, puis l’adoption par le Peuple, d’une nouvelle Constitution du Sénégal ; mais une nouvelle Constitution du Sénégal qui consacre, expressément :
-Le principe selon lequel le Sénégal est à la fois UN et PLURIEL ;
-Le principe, donc, en vertu duquel le Peuple sénégalais est la réunion indissoluble des Peuples du Fleuve, des Niayes, du Ferlo, du Sine-Saloum, du Sénégal Oriental et de la Casamance; autrement dit, le principe selon lequel ces Peuples du Sénégal incarnent les Régions Naturelles éponymes ;
-L’élévation des Régions Naturelles du Sénégal en Provinces autonomes, juridiquement, techniquement et financièrement.
Fondée sur le principe du commun vouloir de vie commune à plusieurs Peuples ; principe-fondateur de toute Nation véritable, la nouvelle Constitution du Sénégal aura, ainsi, le mérite, sinon la prétention, notamment, d’éteindre définitivement la « crise casamançaise ». Or, ce principe-fondateur de toute Nation véritable n’en suggère pas moins, en substance, et fondamentalement, que ce sont précisément les spécificités ou particularités respectives des autres Régions Naturelles du Sénégal – et rien d’autre ! – qui font, et qui justifient, les spécificités ou particularités propres à la Casamance. Et vice versa ! A cette spécificité ou particularité près, cependant, que, tel un mur, la République sœur de Gambie sépare littéralement la Casamance du reste du pays. Ceci, autant que cela, est une vérité de fait. C'est-à-dire, une vérité incontestable.
Mais, il est aussi une autre vérité de fait, selon laquelle le Sénégal, que nous avons hérité de la colonisation, est le Sénégal du Fleuve, des Niayes, du Ferlo, du Sine-Saloum, du Sénégal Oriental et de la Casamance. Soit, un Sénégal qui n’appartient pas plus au Fleuve qu’aux Niayes, ni davantage au Ferlo qu’au Sine-Saloum, au Sénégal Oriental qu’à la Casamance. Qui plus est, et pour paraphraser tout à propos une assertion de Spinoza, qu’est-ce que la division raisonnée, en différentes parties raisonnables, d’un bien commun (en l’occurrence la Nation ou l’Etat), si ce n’est – concomitamment, et sous l’autorité d’une constitution – la possession relativement exclusive par chacun (à savoir chacun des Peuples composant le Peuple sénégalais) de la portion (la Région Naturelle) qui lui échoit et l’abandon volontairement mesurée, de la part des autres (Peuples), de leurs droits sur cette même portion ? Il apparait clair, sous ce rapport, que le Sénégal hérité de la colonisation obéit, à bon droit, dans le cadre de l’aménagement de son territoire, aux réalités socioculturelles et géographiques de ses Régions Naturelles, tant et si bien que les Peuples éponymes sont territorialement groupés. Voilà pourquoi, nous appelons, une fois encore, solennellement, à la réhabilitation de ce Sénégal-là. Or, nous le pouvons. Et, puisque nous le voulons, alors faisons-le ! La paix durable en Casamance est à ce prix.
D’ailleurs, pourquoi est-ce que l’on s’entête à vouloir régler le « problème casamançais » par effraction ?
Figurez-vous que le président Macky Sall a été inspiré, et bien inspiré, par le « problème casamançais », notamment avec son « concept de développement territorial ». Un « concept de développement territorial » qui pourrait faire l’objet, selon le vœu même du chef de l’Etat, d’une expérimentation contrôlée en Casamance, avant de l’étendre aux autres régions du pays. Soit ! Mais, croyez-vous, pour autant, que l’on va songer à « vendre » un tel « concept de développement territorial » aux populations, et donc communiquer sur le sujet sans en avoir honte, notamment en indiquant que le « problème casamançais » aura eu au moins le mérite de nous balancer cela sur la figure ? Eh bien, non ! Rien de tout cela. Hélas !
Au demeurant, en tant qu’ancien secrétaire général du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance ; et comme président du Mouvement pour le Fédéralisme et la Démocratie Constitutionnels, nous sommes conscient, certainement mieux que personne, de ce qui est acceptable du point de vue de nos militants, de nos sympathisants et de nos combattants. Mieux, et n’en déplaise aux « colporteurs de la paix », qui sévissent partout en Casamance, voire au-delà, prétendument pour le retour de la paix durable en Casamance, nous sommes parfaitement conscient de ce qui est acceptable pour la Casamance et de ce ne l’est pas. Cela est d’autant plus vrai que, jamais, nous n’avons réclamé l’impossible au nom du MFDC. Nous ne réclamons pas, par exemple, des négociations de paix sur la Lune, encore moins sur la planète Mars ; pas même à l’étranger. Le secret ? C’est que nous sommes résolument et objectivement prêt pour des négociations de paix, au nom du MFDC, ou plus exactement au nom des MFDC réunis, dans la justice et la vérité. Et que nous le voulons, tout aussi résolument et objectivement. Et que nous y croyons, profondément, à la différence peut-être de beaucoup d’autres. Le secret réside, aussi, dans le fait que nous avons pris toute la mesure, non seulement de ce qui est acceptable pour la Casamance, mais de ce qui ne l’est pas.
Dakar, le 1er septembre 2013.
Jean-Marie François BIAGUI
Président du Mouvement pour le Fédéralisme
et la Démocratie Constitutionnels (MFDC)
Tenez, si un problème similaire au « problème casamançais » se posait à Fatick, cette région chère au président Macky Sall, nul doute que le chef de l’Etat choisirait des Fatickois, parmi les plus sages, les plus intègres, en tous points de vue, d’entre les Fatickois, pour leur confier la gestion de ce qu’il conviendrait alors d’appeler le « dossier fatickois ». Simplement, parce que le président Macky Sall aime Fatick.
Or, pour ce qui est de la gestion du « dossier casamançais », le président Macky Sall – en tant qu’ancien ministre de l’Intérieur, en tant qu’ancien Premier ministre et comme chef de l’Etat – n’a pas trouvé mieux que de choisir les plus véreux et les plus fourbes d’entre les Casamançais, et de leur « confier » ledit dossier, prétendument pour rechercher et, éventuellement, pour trouver des solutions au « problème casamançais ». Il faut donc en inférer que le président Macky Sall, comme ses prédécesseurs, n’aime pas, ou pas assez, la Casamance. Pourquoi ?... Pourquoi, disions-nous, les dirigeants de notre pays, ceux d’hier comme ceux de nos jours, n’aiment-ils pas, ou pas assez, la Casamance ?
Une sagesse ancienne, bien de chez nous, et certainement aussi d’ailleurs, nous apprend que l’amour pour sa « patrie » est par essence contagieux ou il n’est pas. C’est-à-dire, de la force de notre amour pour notre « patrie » dépendent le regard de l’autre, de « l’étranger », et, à plus forte raison, la force de l’empathie de ce dernier à l’égard de la « patrie » qu’il va nouvellement découvrir.
Plus fondamentalement, est-ce que nous Casamançais, nous aimons la Casamance ? Aimons-nous assez notre mère-patrie ?
C’était le 22 février 2006, à Ngor, près de Dakar, dans une salle de conférence de l’hôtel Ngor Diarama. En effet, ce jour-là, Me Mbaye Jacques Diop, alors président du Conseil de la République pour les Affaires Economiques et Sociales (CRAES) va réussir ce que personne avant lui n’aura pu engranger à son actif : nous faire fumer le calumet de la paix avec notre frère « ennemi » Ansoumana Badji. L’étape suivante est prévue pour Ziguinchor, où nous sommes particulièrement attendus, Ansoumana Badji et nous, notamment pour consacrer nos retrouvailles. Mais ce sera sans compter avec les « Casamançais-bon-teint », qui nous signifieront, sans détour, qu’ils vont se tenir ferme sur leurs deux pieds pour voir comment et pourquoi un non-Casamançais (en l’occurrence Me Mbaye Jacques Diop) va pouvoir ramener la paix en Casamance, en lieu et place des natifs de la Casamance qu’ils sont. Aussi, à cet instant même, nous résoudrons-nous à admettre que, fondamentalement, les auteurs de cette assertion, quoique « Casamançais-bon-teint », ou plutôt parce que « Casamançais-bon-teint », n’aiment pas la Casamance.
Plus récemment, – c’était à la veille du départ heurté du président Abdoulaye Wade du pouvoir, au terme de ses douze années passées à la tête de l’Etat –, alors qu’un regroupement de femmes casamançaises avait fini de prendre ses distances d’avec celui qui va donc disposer sous peu du statut d’ancien chef de l’Etat, ces dernières ont cru devoir se désoler, publiquement, de ce que, finalement, le président Abdoulaye Wade n’aura pas daigné les autoriser à aller dans le maquis casamançais pour en extraire leurs « maris », leurs « frères » ou leurs « fils ». Elles, qui disent tant aimer leurs « maris », leurs « frères » ou leurs « fils », certainement par-dessus tout, et qui sont censées également aimer grandement la Casamance en tant que leur mère-patrie, paradoxalement, éprouveraient le besoin irascible d’être autorisées à aller ramener à la « raison républicaine » lesdits « maris », « frères » ou « fils ». Elles en auraient le pouvoir, sinon la volonté, mais faudrait-il encore les y autoriser.
Si le président Abdoulaye Wade est resté sourd à l’appel de ce regroupement de femmes casamançaises, son successeur, le président Macky Sall, quant à lui, va se montrer plutôt attentif à ce « cri du cœur ». Et ce sera pour les inviter à dérouler, sans délai, leur agenda y relatif. Mal lui en prendra cependant, car, en fait d’agenda, il sera plutôt question d’une « feuille de route » pour leur mission, que les candidates à cette aventure attendront vainement du président de la République ; tandis que pour certains esprits sensibles ou autrement plus avisés, la « feuille de route » serait plutôt synonyme de « contrepartie financière ».
Pour notre part, nous en déduisons que – si, dans ces circonstances-là, amour il y a pour de présumés maris, frères ou fils, de la part de ces filles réputées authentiques de la Casamance – un tel amour ne saurait pour autant suffire, à lui seul, pour déteindre sur ce qui nous est proprement commun, à savoir notre mère-patrie, la Casamance, dût-elle avoir vocation à être chérie de tous les Casamançais de sang, d’adoption ou de cœur.
Par ailleurs, d’aucuns se souviennent certainement de notre promesse, faite publiquement, depuis Ziguinchor, en décembre 2011, quant à notre volonté de déposer une plainte, auprès des tribunaux compétents, contre les auteurs et les commanditaires de l’enlèvement de militaires et de gendarmes survenu un mois auparavant en Casamance. A cette même fin, nous avions cru devoir saisir, par écrit, puis de manière réitérative par téléphone, l’une des ONG (organisations non-gouvernementales) basées au Sénégal et spécialisées dans la défense des droits humains. C’était le 26 décembre 2011. Voici la teneur substantielle de notre lettre adressée en vain à cette ONG, dont nous avions également envoyé une copie conforme à une seconde ONG, elle aussi basée au Sénégal :
« Monsieur le Président,
»Dans mon allocution introductive des Etats Généraux du Processus de Paix en Casamance, qui se sont tenus du 17 au 18 décembre 2011 à Ziguinchor, solennellement, j’ai pris l’engagement de poursuivre, dorénavant, systématiquement, auprès des tribunaux compétents, les auteurs de crimes et autres délits perpétrés en Casamance et ayant quelque rapport avec le conflit qui oppose l’Etat au Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC).
»Aussi, Monsieur Chérif Ahmed DIEME, alias Docteur Apakéna, installé en Allemagne, ayant formellement revendiqué, au nom du « Cercle des intellectuels et universitaires du MFDC », l’attentat de Cabeum (Région de Sédhiou), perpétré contre un poste militaire ; tout en en faisant un acte dirigé contre lesdits Etats Généraux et leurs organisateurs, j’ai décidé d’ester en justice contre lui et la structure qu’il dit représenter ; non sans y prendre en compte l’attentat de Diégoune (où deux jeunes lycéens ont trouvé la mort) et celui de Diagnon (où onze exploitants forestiers avaient été sauvagement massacrés).
»Pour ce faire, j’aurai certainement besoin de votre concours, notamment par le truchement de votre expertise et de votre savoir-faire.
»Dans ce sens, il me semble indiqué d’y associer, sous votre coordination, d’autres organisations officiant dans le même domaine que X, telles que, entre autres, Y et Z.
»Ainsi, un Collectif d’avocats ou de juristes (je pense aux Conseils de vos organisations respectives), pourrait être constitué à cette fin.
»Dans l’attente d’un accueil favorable à ma présente requête, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, ma profonde gratitude ainsi que l’expression de ma très haute considération. »
Certes, notre démarche, en l’occurrence, avait une visée purement pédagogique. Mais elle se voulait également un acte ou une mesure de prévention. Aussi, sommes-nous convaincu que, si nous avions été suivi dans cette voie par les deux ONG en question, nous aurions fait l’économie de l’enlèvement des douze démineurs de la société Mechem survenu le 3 mai 2013 en Casamance. Sauf que nous avions dû pécher ici par naïveté, notamment en ayant pensé que les deux ONG saisies à cet effet seraient de l’aventure avec nous, simplement pour être dirigées par d’éminentes personnalités originaires de la Casamance ou réputées telles. La présomption de leur amour pour la Casamance nous avait alors aveuglé.
Et dire que ces ONG n’ont de cesse, aujourd’hui encore, de rappeler aux ravisseurs et à leurs éventuels complices qu’ils encourent de lourdes sanctions pour ces crimes, qui pourraient d’ailleurs, selon ces mêmes ONG, être qualifiés de crimes contre l’humanité. Bref ! c’est à croire que l’«ici» et le «maintenant» des actes incriminés ne sont guère suffisants, à moins qu’ils ne soient carrément inexistants, pour leur donner le caractère de crime. Autrement dit, chez nous, présentement, ces actes ne seraient pas des crimes. Mais, sait-on jamais, peut-être le seront-ils demain, sous la bénédiction d’autres cieux.
Non ! Non ! Non ! Nous, Casamançais, nous n’aimons pas assez collectivement la Casamance. C’est également la conviction du major Alpha Dia, président de Nouvelle Vision pour un projet de Société en Casamance (NVPSC). En effet, pour ce cadre de l’armée à la retraite, « les hommes armés ne sont pas en brousse, mais dans les quartiers voire dans les cœurs : nous ne nous supportons pas, nous ne sommes pas gentils les uns envers les autres… Pour 3000 F, on a vendu un parent, pour 5000 F, on a posé une mine… » (scoopsdeziguinchor.com). C’est encore ce que le président Abdoulaye Wade affirmait en substance quand, lors d’une audience accordée le 20 avril 2006 à des Vieux casamançais, dignes Fils de la Casamance, il déclara : « Vous, Casamançais, vous ne vous aimez pas mutuellement… » Mais savons-nous seulement pourquoi nous ne nous aimons pas mutuellement, nous Casamançais ? Et, donc, pourquoi nous n’aimons pas assez collectivement notre mère-patrie et, a fortiori, pourquoi les dirigeants de notre pays, ceux d’hier comme ceux de nos jours, n’aiment pas, ou pas assez, la Casamance ?
Il s’avère que c’est précisément ce « Pourquoi cumulé ? », resté sans réponses à ce jour, qui nous a conduits dans le maquis casamançais : qui dans le maquis proprement dit, qui dans la clandestinité, qui en exil.
Nous adressant tout particulièrement à toutes les Sénégalaises et à tous les Sénégalais, et principalement aux Casamançaises et aux Casamançais, nous voudrions leur dire, solennellement : Levez-vous ! Levons-nous ! Et tâchons de trouver la ou les réponses à ce « Pourquoi cumulé ? » : Pourquoi tous les dirigeants de notre pays, ceux d’hier comme ceux de nos jours, n’aiment-ils pas, ou pas assez, la Casamance ? Et pourquoi nous Casamançais, n’aimons-nous pas assez notre mère-patrie ? Alors, et seulement alors, la cessation définitive des hostilités en Casamance, parce qu’elle ne peut que participer de la ou des réponses à ce « Pourquoi cumulé ? », deviendra une réalité. Nécessairement ! Ceci est, à tout le moins, notre profonde conviction.
Quoi qu’il en soit, pour être casamançais, le « problème casamançais », autrement appelé le « problème sénégalais en Casamance », n’en est pas moins – nous ne saurions nous lasser de le ressasser – un « problème éminemment sénégalo-bissauguinéo-gambien en Casamance ». Autrement dit, la Guinée-Bissau et la Gambie sont objectivement une partie du « problème casamançais » ou, s’il l’on veut, du « problème sénégalais en Casamance ». Cela était vrai hier ; ça l’est davantage aujourd’hui, au regard notamment de l’actualité récente liée à la gestion des crises consécutives à l’enlèvement, en Casamance, en novembre 2011, de militaires et de gendarmes, et en mai 2013, de douze démineurs de la société sud-africaine Mechem. Aussi, le bon sens suggère-t-il que la Guinée-Bissau et la Gambie ne puissent, en l’occurrence, être juge et partie. Par conséquent, en ce qui nous concerne, nous ne saurions, ni raisonnablement, ni rationnellement, et sous aucun prétexte, attendre de ces deux pays-frères qu’ils puissent jouer quelque rôle, en tant que pays garants d’éventuels accords de paix en Casamance. Tout au plus, attendons-nous, des Autorités bissau-guinéennes et gambiennes, ce qu’il conviendrait d’appeler une neutralité bienveillante, sinon active, mais positive, dans le cadre d’une gestion mutualisée du processus de paix en Casamance.
En tout état de cause, ayons bien à l’esprit ce que le président de l’Assemblée Nationale, Monsieur Moustapha Niasse, disait il n’y a pas si longtemps :
« Une nouvelle République est à fonder.
Un nouveau Sénégal est à créer.
Cela est possible, si nous le voulons.
Nous devons le vouloir.
L’Histoire de notre Peuple nous le permet et nous y engage.
Le Destin de toute une Nation fait de cette mobilisation un impératif, un devoir, un objectif, un sacerdoce. »
Le Mouvement pour le Fédéralisme et la Démocratie Constitutionnels (MFDC) ne revendique pas moins que cela. Mieux, dans cette dynamique de refondation de la République et de profonde réforme de l’Etat sénégalais, qu’appelle de ses vœux le président de l’Assemblée Nationale ; et, surtout, dans l’heureuse perspective de la paix durable en Casamance, le Mouvement pour le Fédéralisme et la Démocratie Constitutionnels (MFDC) exige, plus que jamais, au risque de nous répéter exagérément, l’invention, puis l’adoption par le Peuple, d’une nouvelle Constitution du Sénégal ; mais une nouvelle Constitution du Sénégal qui consacre, expressément :
-Le principe selon lequel le Sénégal est à la fois UN et PLURIEL ;
-Le principe, donc, en vertu duquel le Peuple sénégalais est la réunion indissoluble des Peuples du Fleuve, des Niayes, du Ferlo, du Sine-Saloum, du Sénégal Oriental et de la Casamance; autrement dit, le principe selon lequel ces Peuples du Sénégal incarnent les Régions Naturelles éponymes ;
-L’élévation des Régions Naturelles du Sénégal en Provinces autonomes, juridiquement, techniquement et financièrement.
Fondée sur le principe du commun vouloir de vie commune à plusieurs Peuples ; principe-fondateur de toute Nation véritable, la nouvelle Constitution du Sénégal aura, ainsi, le mérite, sinon la prétention, notamment, d’éteindre définitivement la « crise casamançaise ». Or, ce principe-fondateur de toute Nation véritable n’en suggère pas moins, en substance, et fondamentalement, que ce sont précisément les spécificités ou particularités respectives des autres Régions Naturelles du Sénégal – et rien d’autre ! – qui font, et qui justifient, les spécificités ou particularités propres à la Casamance. Et vice versa ! A cette spécificité ou particularité près, cependant, que, tel un mur, la République sœur de Gambie sépare littéralement la Casamance du reste du pays. Ceci, autant que cela, est une vérité de fait. C'est-à-dire, une vérité incontestable.
Mais, il est aussi une autre vérité de fait, selon laquelle le Sénégal, que nous avons hérité de la colonisation, est le Sénégal du Fleuve, des Niayes, du Ferlo, du Sine-Saloum, du Sénégal Oriental et de la Casamance. Soit, un Sénégal qui n’appartient pas plus au Fleuve qu’aux Niayes, ni davantage au Ferlo qu’au Sine-Saloum, au Sénégal Oriental qu’à la Casamance. Qui plus est, et pour paraphraser tout à propos une assertion de Spinoza, qu’est-ce que la division raisonnée, en différentes parties raisonnables, d’un bien commun (en l’occurrence la Nation ou l’Etat), si ce n’est – concomitamment, et sous l’autorité d’une constitution – la possession relativement exclusive par chacun (à savoir chacun des Peuples composant le Peuple sénégalais) de la portion (la Région Naturelle) qui lui échoit et l’abandon volontairement mesurée, de la part des autres (Peuples), de leurs droits sur cette même portion ? Il apparait clair, sous ce rapport, que le Sénégal hérité de la colonisation obéit, à bon droit, dans le cadre de l’aménagement de son territoire, aux réalités socioculturelles et géographiques de ses Régions Naturelles, tant et si bien que les Peuples éponymes sont territorialement groupés. Voilà pourquoi, nous appelons, une fois encore, solennellement, à la réhabilitation de ce Sénégal-là. Or, nous le pouvons. Et, puisque nous le voulons, alors faisons-le ! La paix durable en Casamance est à ce prix.
D’ailleurs, pourquoi est-ce que l’on s’entête à vouloir régler le « problème casamançais » par effraction ?
Figurez-vous que le président Macky Sall a été inspiré, et bien inspiré, par le « problème casamançais », notamment avec son « concept de développement territorial ». Un « concept de développement territorial » qui pourrait faire l’objet, selon le vœu même du chef de l’Etat, d’une expérimentation contrôlée en Casamance, avant de l’étendre aux autres régions du pays. Soit ! Mais, croyez-vous, pour autant, que l’on va songer à « vendre » un tel « concept de développement territorial » aux populations, et donc communiquer sur le sujet sans en avoir honte, notamment en indiquant que le « problème casamançais » aura eu au moins le mérite de nous balancer cela sur la figure ? Eh bien, non ! Rien de tout cela. Hélas !
Au demeurant, en tant qu’ancien secrétaire général du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance ; et comme président du Mouvement pour le Fédéralisme et la Démocratie Constitutionnels, nous sommes conscient, certainement mieux que personne, de ce qui est acceptable du point de vue de nos militants, de nos sympathisants et de nos combattants. Mieux, et n’en déplaise aux « colporteurs de la paix », qui sévissent partout en Casamance, voire au-delà, prétendument pour le retour de la paix durable en Casamance, nous sommes parfaitement conscient de ce qui est acceptable pour la Casamance et de ce ne l’est pas. Cela est d’autant plus vrai que, jamais, nous n’avons réclamé l’impossible au nom du MFDC. Nous ne réclamons pas, par exemple, des négociations de paix sur la Lune, encore moins sur la planète Mars ; pas même à l’étranger. Le secret ? C’est que nous sommes résolument et objectivement prêt pour des négociations de paix, au nom du MFDC, ou plus exactement au nom des MFDC réunis, dans la justice et la vérité. Et que nous le voulons, tout aussi résolument et objectivement. Et que nous y croyons, profondément, à la différence peut-être de beaucoup d’autres. Le secret réside, aussi, dans le fait que nous avons pris toute la mesure, non seulement de ce qui est acceptable pour la Casamance, mais de ce qui ne l’est pas.
Dakar, le 1er septembre 2013.
Jean-Marie François BIAGUI
Président du Mouvement pour le Fédéralisme
et la Démocratie Constitutionnels (MFDC)