Certaines, plus amères, vous diront tout simplement que les hommes n'ont plus foi en l'amour, sont viscéralement des chasseurs éternels, ou ne prennent tout simplement plus la peine de s'engager dans une société où l'on consomme les relations temporaires comme on change de slip. Mark Regnerus et Jeremy Uecker, auteurs de Premarital Sex in America, ont étudié la façon dont leurs concitoyens se rencontrent, restent ensemble et finissent par évoquer l'idée de se marier. Ils corroborrent cette hypothèse du sexe à tout va comme raison à la pénurie d'hommes prêts à vous passer la bague au doigt. Bon alors, la faute à qui, à quoi?
Qui couche finit vieille fille?
Votre mère et vos copines vous serinaient déjà avec des "Ce n'est pas en couchant rapidement avec un garçon qu'il restera avec toi", et cela vous semblait extrêmement rétrograde. Voire de la pudibonderie démodée. Selon Mark Regnerus, cependant, c'est exact. Il va même plus loin: cette société où le sexe est si facile à obtenir rend l'engagement plus difficile pour un homme. Au moment où les partenaires font l'amour, cela induit un lien psychologique et affectif moins "spécial", aux yeux de l'homme en tout cas. La femme avec qui il fait l'amour ne lui offre là rien d'unique en plus qu'une autre femme. Pourquoi donc s'attacher à celle-ci en particulier?
Ce que le chercheur conseille alors, c'est de prendre toute la mesure de la valeur qu'a l'acte sexuel. "Le sexe est une grande valeur. Les hommes le veulent. Ils feront le tour du monde pour lui. Ils se battront pour lui. Et pour l'obtenir avec la bonne personne, ils sont prêts à toutes sortes d'engagements. Ils pourraient devenir patients à cette fin. Ils pourraient faire la cour. Apprendre à connaître une femme. Mais ils ne le feront pas s'ils n'y sont pas obligés. Les femmes séduisantes oublient trop souvent qu'elles ont là un grand pouvoir. Brader cette opportunité, quelles qu'en soient les raisons, est stupide, si vous voulez mon avis. C'est du gaspillage. Mais ce pouvoir est d'autant plus efficace qu'il est exercé en masse, en groupe, évidemment. Avant, les femmes assuraient les arrières les unes des autres, mais plus maintenant. Aujourd'hui, elles se font la compétition". La faute des filles, comme d'habitude, pffff.
Et la cohabitation dans ce cas?
Les couples qui cohabitent ne signent-ils pas, en prenant un bail par exemple, une forme d'engagement? Ils partagent une vie commune, les soucis de l'autre: n'est-ce pas la preuve que les hommes sont toujours prêts à s'engager, simplement sous une autre forme? Beaucoup de filles de nos jours voudraient entendre un "oui" à une cohabitation, à défaut de se fiancer. Cet engagement leur semble tout aussi sincère...
Ici encore, l'auteur et chercheur est sceptique. Selon lui, la cohabitation est un garde-fou et une manière habile de satisfaire sa dulcinée sans s'engager. "Sa popularité est le reflet du pouvoir du sexe sur le 'marché'. La cohabitation est une situation de win-win pour l'homme: accès plus stable à une vie sexuelle, sans des attentes supplémentaires en matière d'engagement ou de responsabilités maritales. Les plus gros problèmes relationnels ne doivent pas réellement être résolus (Après tout, vous n'êtes quand même pas mariés!). Oui, vous passez plus de temps l'un avec l'autre et vous pensez devenir plus intimes, je comprends ce point de vue. Mais la cohabitation, fondamentalement, repose sur quoi? L'incertitude et une moindre prise de risque. C'est une façon de voir comment les choses se passent. Ce qui est logique dans une ère où les relations durent relativement peu de temps et où les familles vivent des divroces. Mais peu de gens peuvent vivre de cette incertitude, or l'instabilité de la cohabitation est inhérente à cette inquiétude".
Une illusion d'engagement pour endormir les envies des femmes, donc? Quelle fourberie! Nos excuses, Messieurs, si après ces quelques lignes, vos chères et tendres vous demandent pour quand sont les fiançailles...
(7sur7Sydney)