Jeudi matin, l'université de Garissa au Kenya a été prise d'assaut par un groupe d'hommes armés, des Shebab, militants islamistes somaliens liés à al-Qaida, relate Le Monde. L'attaque qui a fait au moins 147 morts et 79 blessés fait partie d'une tendance plus générale selon Quartz: «De plus en plus d'organisations terroristes semblent cibler des établissements d'enseignement.» Mais pour quelles raisons?
On se souvient de la prise d'otages de Beslan en Russie en 2004, de la tuerie dans une école juive de Toulouse en 2012, de l'enlèvement des lycéennes de Chibok par Boko Haram en avril 2014 et du massacre de l'école militaire de Peshawar au Pakistan fin 2014.
The Atlantic soulignait après ce dernier évènement, en se fondant sur les données de l'université du Maryland, que le nombre d'attaques terroristes contre les écoles a grimpé en flèche depuis 2004.
Graphique réalisé par The Atlantic.
Quartz avance deux raisons principales pour expliquer cette tendance «perceptible». La première: «Les écoles et les élèves sont des cibles symboliques.» Emma Bradford et Margaret A. Wilson, spécialites en psychologie légale de l'université de Liverpool, livraient ainsi l'analyse suivante dans le Journal of Police and Criminal Psychology: «Ces attaques suscitent une forte réaction émotionnelle.»
Elles ajoutaient:
«Les écoles et les autres établissements d'enseignement représentent des cibles vulnérables. Une cible vulnérable est un site relativement peu gardé où des personnes se rassemblent, souvent en grand nombre, ayant en conséquence le potentiel pour des pertes massives.»
Mais, «il existe également des raisons précises, politiques et culturelles poussant des terroristes à cibler une école ou une université», poursuit Quartz. «L'acte est le message. Les terroristes qui attaquent les écoles veulent réduire le nombre d'institutions qui diffusent des idéologies contraires à leur vision du monde.»