Le projet, très ambitieux, va finalement voir le jour. Annoncé par le président Emmanuel Macron lors de sa visite à Dakar en février, le campus franco-sénégalais doit ouvrir ses portes en septembre 2019 dans la ville nouvelle de Diamniadio, à 30 km à l’est de la capitale sénégalaise.
Contrairement à ce que son nom pourrait indiquer, il ne s’agira pas d’un ensemble de bâtiments abritant une université française au Sénégal, mais d’un hub de formations innovantes. « C’est une co-construction », a insisté Frédérique Vidal, ministre française de l’Enseignement supérieur, lors d’un point presse au ministère, vendredi 16 novembre, à l’issue du deuxième comité de pilotage organisé pour ce projet. « Le campus franco-sénégalais est la concrétisation d’une forte volonté politique des deux présidents de la République, qui permettra de réfléchir ensemble aux activités liées à la coopération universitaire, de recherche et d’innovation entre nos deux pays », a affirmé Mary Teuw Niane, son homologue sénégalais.
« L’idée, c’est de créer de nouvelles choses qui n’auraient pas pu exister sans cette coopération, pas de dupliquer les offres de formation qui existent déjà sur place », explique Mme Vidal, sans donner plus d’informations sur le contenu des formations. Il y aura aussi la possibilité pour les étudiants sénégalais de passer les concours des grandes écoles françaises. Les grandes orientations sont données, « il faut maintenant opérationnaliser », complète M. Niane.
« Tout cela paraît théorique, mais ça va prendre du temps à se mettre en forme, car c’est un projet complexe, explique un proche du dossier. Globalement, c’est un espace qui accueillera des projets à incuber, sans murs. Des experts français viendront en mission pour appuyer les établissements sénégalais, qui seront les porteurs de projets. » Plusieurs établissements français et sénégalais ont d’ores et déjà adhéré à l’initiative, notamment le Conservatoire national des arts et métiers (CNAM), le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et l’Institut de recherche pour le développement (IRD), côté français, ainsi que plusieurs universités et grandes écoles sénégalaises.
Des entreprises et autres partenaires publics ou privés, sous forme de consortium, sont également parties prenantes. Le groupe Eiffage devrait par exemple assurer la formation des accompagnateurs. « Il y a au moins deux partenaires, de part et d’autre, pour chaque projet pédagogique. C’est au cas par cas », indique M. Niane.
Le modèle économique et le mode de gouvernance restent à définir. « La pression politique est là, du fait des annonces du président Macron mais aussi du côté de Macky Sall, confie un observateur. C’était très mal parti, car avec autant d’acteurs, ça prend du temps. Finalement, ça se présente plutôt bien. »
Le Sénégal y voit un moyen de « renforcer son capital humain », dans le cadre de la deuxième phase du Plan Sénégal émergent, et de former des ressources humaines de qualité pour « attirer les entreprises de haute technologie et répondre aux besoins déjà existants des entreprises en ingénieurs et niveaux plus élevés », espère le ministre de l’enseignement supérieur : « Nous voulons apporter de la valeur ajoutée qui permettra aux jeunes Sénégalais de se former sur place. » Selon M. Niane, 80 % des bacheliers qui entrent dans le supérieur ont un profil littéraire ou de sciences sociales. « Ces proportions ne sont pas en adéquation avec les potentialités d’offres d’emploi de notre économie. Nous aimerions, grâce à ce campus et à la Cité du savoir, arriver à 50 % de profils scientifiques et techniques dans quelques années », confie-t-il.
L’objectif est d’attirer des sommités internationales autant que des étudiants de toute la sous-région. « En 2017, nous avions 12 000 étudiants étrangers dans nos universités, avance M. Niane. La présence dans ce campus de filières françaises reconnues va rendre notre pays plus attractif pour toute l’Afrique de l’Ouest. »
Côté français, il s’agit aussi continuer d’attirer des étudiants étrangers, mais en les formant chez eux. Avec plus de 300 000 élèves par an, la France est le quatrième pays d’accueil d’étudiants étrangers, mais elle a vu leur nombre baisser de 8,1 % entre 2010 et 2015. Des mesures visant à « multiplier les campus franco-étrangers » offrant des diplômes français et à un « doubler les partenariats avec l’Afrique » devraient bientôt être annoncées.
Contrairement à ce que son nom pourrait indiquer, il ne s’agira pas d’un ensemble de bâtiments abritant une université française au Sénégal, mais d’un hub de formations innovantes. « C’est une co-construction », a insisté Frédérique Vidal, ministre française de l’Enseignement supérieur, lors d’un point presse au ministère, vendredi 16 novembre, à l’issue du deuxième comité de pilotage organisé pour ce projet.
« Un espace qui accueillera des projets à incuber »
Concrètement, 17 formations pré- et post-bac seront proposées à la rentrée prochaine, dans les domaines de l’agronomie et de l’agroalimentaire, du numérique, du renforcement de capacités et de la formation pour les entreprises, tandis que 19 autres initiatives pédagogiques sont à l’étude.« L’idée, c’est de créer de nouvelles choses qui n’auraient pas pu exister sans cette coopération, pas de dupliquer les offres de formation qui existent déjà sur place », explique Mme Vidal, sans donner plus d’informations sur le contenu des formations. Il y aura aussi la possibilité pour les étudiants sénégalais de passer les concours des grandes écoles françaises. Les grandes orientations sont données, « il faut maintenant opérationnaliser », complète M. Niane.
« Tout cela paraît théorique, mais ça va prendre du temps à se mettre en forme, car c’est un projet complexe, explique un proche du dossier. Globalement, c’est un espace qui accueillera des projets à incuber, sans murs. Des experts français viendront en mission pour appuyer les établissements sénégalais, qui seront les porteurs de projets. »
Des entreprises et autres partenaires publics ou privés, sous forme de consortium, sont également parties prenantes. Le groupe Eiffage devrait par exemple assurer la formation des accompagnateurs. « Il y a au moins deux partenaires, de part et d’autre, pour chaque projet pédagogique. C’est au cas par cas », indique M. Niane.
Le modèle économique et le mode de gouvernance restent à définir. « La pression politique est là, du fait des annonces du président Macron mais aussi du côté de Macky Sall, confie un observateur. C’était très mal parti, car avec autant d’acteurs, ça prend du temps. Finalement, ça se présente plutôt bien. »
Un observatoire astronomique et un aquarium
Prévu sur deux hectares, le campus franco-sénégalais s’inscrira dans la Cité du savoir, un vaste projet éducatif en construction dans la ville nouvelle de Diamniadio. Elle intégrera plusieurs écoles et instituts, ainsi que des infrastructures de pointe, tels un observatoire astronomique, un planétarium, un super-calculateur de 537 téraflops, des laboratoires de génétique moléculaire et un aquarium.Le Sénégal y voit un moyen de « renforcer son capital humain », dans le cadre de la deuxième phase du Plan Sénégal émergent, et de former des ressources humaines de qualité pour « attirer les entreprises de haute technologie et répondre aux besoins déjà existants des entreprises en ingénieurs et niveaux plus élevés », espère le ministre de l’enseignement supérieur : « Nous voulons apporter de la valeur ajoutée qui permettra aux jeunes Sénégalais de se former sur place. »
L’objectif est d’attirer des sommités internationales autant que des étudiants de toute la sous-région. « En 2017, nous avions 12 000 étudiants étrangers dans nos universités, avance M. Niane. La présence dans ce campus de filières françaises reconnues va rendre notre pays plus attractif pour toute l’Afrique de l’Ouest. »
Côté français, il s’agit aussi continuer d’attirer des étudiants étrangers, mais en les formant chez eux. Avec plus de 300 000 élèves par an, la France est le quatrième pays d’accueil d’étudiants étrangers, mais elle a vu leur nombre baisser de 8,1 % entre 2010 et 2015. Des mesures visant à « multiplier les campus franco-étrangers » offrant des diplômes français et à un « doubler les partenariats avec l’Afrique » devraient bientôt être annoncées.