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Présidentielle 2024: Karim Wade étale sa force de frappe

Depuis que le parlement a acté son éligibilité, Karim Wade ne cesse, selon une source proche du fils de l’ancien président Wade, de multiplier les actes de générosité en direction d’anciens caciques du Pds et même de membres de l’opposition radicale incarnée par Yewwi Askan Wi. La même source affirme que Karim Wade passe ses journées à recevoir et à téléphoner de « gros » poissons dans le cadre de son opération dénommée « gnibissi », (retour au barcail, en Ouolof).


Rédigé par leral.net le Mercredi 16 Août 2023 à 17:49 | | 0 commentaire(s)|

Doha, la ville lumière n’est plus l’attraction des seuls commerçants et autres friands de bonnes affaires. La ville réputée pour son pour son shopping d’apparat, son urbanisme ultramoderne et sa vie nocturne à l’ambiance fébrile fait courir mille et un libéraux. Les militants du Parti démocratique sénégalais (Pds) n’ont désormais d’yeux que la cité qatariote où réside depuis plus de 7 ans.

Condamné à six de prison pour enrichissement illicite, le fils de l'ancien président Wade, gracié par le chef de l'Etat Macky Sall et libéré, avait quitté Dakar, à bord d'un jet privé, en compagnie d'un procureur général du Qatar. Alors surnommé « ministre du Ciel et de la Terre », en raison de ses nombreux portefeuilles et prérogatives (Infrastructures, Transport aérien, Coopération internationale, Aménagement du territoire...), il avait été placé en détention préventive à Dakar en avril 2013, puis jugé-avec d'autres coaccusés- et condamné en mars 2015 à six ans de prison ferme et à 138 milliards FCFA d'amende pour « enrichissement illicite », verdict confirmé, en appel, en août 2015.

D'après le journal Point Actu, cette lourde page de l’histoire politique du Sénégal a été tournée le samedi 5 août dernier. Karim Wade et Khalifa Ababacar Sall, ex-maire de Dakar, ont retrouvé leur éligibilité à quelque sept mois de la présidentielle de février 2024. La réforme du code électoral adoptée par 124 voix pour, 1 contre et 0 abstention permet à une personne condamnée et ayant bénéficié ensuite d'une amnistie ou d'une grâce-ce qui est le cas de Sall et Wade- de figurer sur les listes électorales, et donc de se présenter aux élections. C’est cette nouvelle qui projette davantage de lumière sur Doha où, selon une source proche du fils de l’ancien président Wade, Karim Wade multiplie les libéralités au profit de nombre de personnalités et même de ténors politiques.

A en croire, en effet, notre source, le très probable futur candidat du Pds prépare activement son retour bercail. Fort, selon son père, en ingénierie financière, Karim Wade est en train de déblayer le terrain à coups de cadeaux et autres générosités. Il serait en grande discussion avec les grands responsables, fait la paix avec tout le monde et pose des actes dans le social.

« Quiconque lui rend visite, en revient bien heureux avec soit beaucoup d’argent ou un véhicule flambant neuf », soupire, à tort ou à raison, la même source. Dans cette pré-campagne dorée, Karim Wade a fait des anciens libéraux une cible au centre de sa stratégie. L’exilé de Doha aurait renoué le contact avec ces caciques libéraux en rupture de ban. Et, alerte notre source, « des retours au Pds » ne sont pas à exclure. Une autre source ayant requis l’anonymat va jusqu’à citer parmi ces « retours » en vue celui de ténors comme Oumar Sarr. Le fondateur du Parti des libéraux et démocrates/And Suqali (Pld/As), ministre des Mines et de la Géologie serait, en effet, dans le calepin de Karim Wade alors qu’il avait quitté le Pds pour s’offusquer de la mainmise du fils de Wade sur le parti.

Comme Idrissa Seck, président du parti Rewmi, Karim Wade a lancé l’opération « Gnibissi », (retour au bercail, en ouolof). Il aurait ainsi appelé les anciens libéraux (qui avaient quitté le Pds) pour Macky Sall à revenir au bercail. La presse a annoncé qu’il aurait même téléphoné à un de ses anciens collaborateurs, aujourd’hui membre de Yewwi Askan Wi.

Ousmane Wade