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Présidentielle 2024: Le camp du report et du dialogue se renforce

Le camp du report et du dialogue politique prend de l’épaisseur. Ce dimanche deux grosses pointures ont affiché ouvertement leur adhésion soit pour le report du scrutin, soit pour le dialogue. Il s’agit de Souleymane Jules, ambassadeur représentant du Sénégal à l’Unesco qui a clairement avoué que nous ne sommes prêts pour la présidentielle. Maodo Malick Mbaye président du Groupe d’initiatives pour une Médiation à l’africaine (GIMA), lui plaide pour un dialogue direct.


Rédigé par leral.net le Lundi 13 Novembre 2023 à 08:31 | | 0 commentaire(s)|

Les partisans du report de l’élection présidentielle du 25 février 2024 s’affichent de plus en plus. L’idée lancée par Boubacar Camara, leader du Parti pour la construction et la solidarité (Pcs)/Jengu Tabax a un allié de taille. Il s’agit de Souleymane Jules Diop, ambassadeur représentant du Sénégal à l'UNESCO.

« Nous ne sommes pas prêts », a tranché net l’invité de l'émission « Le Jury du Dimanche » de la RFM, Souleymane Jules Diop précisant que Boucabacar Camara a raison. « Nous risquons de connaître des convulsions, des contestations, des difficultés, des mouvements de rue qui risquent de compromettre pour longtemps la sécurité de ce pays et peut-être sa défense », a ajouté l’ambassadeur représentant du Sénégal à l’UNESCO.

Tournant le regard vers son mentor Macky Sall, il reconnaît que cette option n’est pas facile. « Apparemment, ce n’est pas ce que souhaite le président de la République. Je pense que pour le bien de ce pays et pour connaître de nouvelles avancées, le faire ne serait pas une mauvaise chose mais ce serait une première », explique-t-il. C’est clair, la décision de reporter le scrutin passe très mal, à l’en croire, pour Macky Sall, lui qui s’est engagé à rester fidèle à ses engagements.

« Il ne veut pas être le premier sénégalais à reporter une élection présidentielle. Il ne veut pas qu’on lui dise encore que vous aviez donné votre parole et vous êtes en train de vous renier », concède Souleymane Jules Diop qui trouve que la stabilité du pays vaut un tel revirement. Il pensait, également, sans doute, au contexte actuel au centre duquel se trouve Ousmane Sonko est encore sous l’emprise de potentiels remous.

D'après le journal Point Actu, hier, Boubacar Camara, premier à avoir plaidé le report de l’élection présidentielle a maintenu sa position. « Il y a un désordre tel dans le pays que mettre de l’ordre passe avant l’élection présidentielle », a réaffirmé Camara. C’est peut-être ce à quoi pense Souleymane Jules Diop, lui qui évoque les contentieux judiciaires en cours. Souleymane Jules est allé jusqu’à incriminer la qualité des textes régissant le processus électoral, les qualifiant d’avoir été mal rédigés et imprécis. « Nos textes ont été élaborés sans envisager certains cas, certains scénarios, y compris celui que nous avons d’avoir pour la première des requêtes concernant la déchéance », attaque-t-il.

Sur un autre tableau, celui du dialogue, des voix autorisées de Benno Bokk Yaakaar ne dissimulent guère leur position. Il en est ainsi de Maodo Malick Mbaye, président du Groupe d’initiatives pour une Médiation à l’africaine (GIMA). « Donnons-nous la chance d’un ultime dialogue pour se dire des vérités amères mais définitivement curatives. Parlons nous car après ce sera trop tard », a lancé cet allié de Macky Sall. « Notre unité nationale est potentiellement menacée tous les jours par des actes isolés de défiance et les Sénégalais le mesurent chaque jour avec amertume et inquiétude », constate, amer, Maodo Malick Mbaye.

« La défiance se dégénère en violence privée, familiale, sociale, urbaine, avec un terrible sentiment de désenchantement qui s’est installé, et se diffuse dans notre conscience collective. Le moment est venu, pour nous Sénégalais, de nous parler sans gant mais avec pudeur, sans filtre mais avec retenue, de se dire des vérités amères mais qui soignent définitivement », a-t-il fortement plaidé.

Du côté de l’opposition notamment au Fite, coalition mise en place par une trentaine de partis pour exiger un scrutin inclusif et transparent, on reste silencieux. Un silence qui ne ferme pas la porte aux spéculations. Nombreux se demandent comment réussir une élection inclusive sans passer par le dialogue. Des ténors comme Idrissa Seck et Khalifa Ababacar Sall restent aussi aphones sur la question. En revanche, cette idée de report se heurte à la volonté ouvertement exprimée de leaders comme Bougane Guèye et Malick Gackou. Ces deux leaders sont, en effet, décidés à aller à la présidentielle de 2024.

Ousmane Wade