• Un rôle politique déterminant jusque dans les années 1970. Créée en 1831 pour déjouer l'influence du Congrès qui choisissait jusqu'alors seul les candidats, la convention devait désigner le champion du parti pour la course à la Maison-Blanche et définir son programme. Jusque dans les années 1970, le suspense est réel. Le candidat investi n'émerge parfois qu'après de longues tractations entre différents courants et des débats passionnés. À la convention démocrate de 1924, les divergences entre courants rural et urbain sont telles que la convention dure 17 jours (le format actuel est de 3-4 jours) et qu'il faut une centaine de tours pour atteindre une nomination. En 1960, à la surprise générale, les délégués préfèrent JFK à Johnson, le chef des démocrates au Sénat. En 1980, une fronde de Ted Kennedy oblige Jimmy Carter à revoir son programme économique.
Mais, à partir des années 1970, l'ascendant politique de la convention décline au profit des primaires qui se généralisent. Primaires et caucus indiquent bien avant la convention le candidat qui a reçu le nombre requis de délégués pour être investi. La diffusion de la convention a aussi beaucoup changé la donne.
• Construire une histoire autour du candidat. L'arrivée de la télévision a profondément transformé l'événement et son rôle. De rituel réservé aux accros de la politique, il devient événement hypermédiatisé. Les chaînes hertziennes diffusent en direct les conventions pendant au moins une heure chaque soir. Ces prime time offrent aux candidats une tribune nationale inédite pour se faire connaître des électeurs, surtout ceux peu politisés qui n'ont pas suivi les primaires. Les partis affichent leur unité, exposent leurs programmes sur les problématiques majeures: fiscalité, sécurité, immigration, etc. L'enjeu pour le candidat va être avant tout de se construire une image, un récit engageant autour de sa personne. À défaut de suspense politique, la clé d'une convention politique réussie est l'émotion. D'où le passage obligé des discours des proches laudateurs et de l'épouse du candidat.
Conséquence: depuis les années 1970, les conventions sont scénarisées à la minute près pour éviter les dérapages et les temps morts. L'impact est réel. En 2008, plus de 38 millions d'Américains ont suivi les discours d'intronisation de Barack Obama et de John McCain. Une audience encore plus grosse que celle réunie par le télécrochet American Idol, reine de l'audimat. Les retombées sont certaines. Une étude a montré qu'en 2004 18,1 millions d'électeurs ont décidé leur vote au moment de la convention.
• Un tremplin pour la nouvelle génération. Les discours les plus mémorables ne sont pas forcément ceux prononcés par le candidat à la Maison-Blanche. Les conventions servent aussi à révéler les jeunes talents de la politique américaine qui pourraient prétendre un jour, eux aussi, être «commandant en chef». En 2004, Barack Obama, alors juste candidat au Sénat, marque les esprits en prononçant le discours principal de la convention démocrate. Comme avant lui, Ronald Reagan ou Hubert Humphrey (vice-président de Johnson).
Par Constance Jamet
Mais, à partir des années 1970, l'ascendant politique de la convention décline au profit des primaires qui se généralisent. Primaires et caucus indiquent bien avant la convention le candidat qui a reçu le nombre requis de délégués pour être investi. La diffusion de la convention a aussi beaucoup changé la donne.
• Construire une histoire autour du candidat. L'arrivée de la télévision a profondément transformé l'événement et son rôle. De rituel réservé aux accros de la politique, il devient événement hypermédiatisé. Les chaînes hertziennes diffusent en direct les conventions pendant au moins une heure chaque soir. Ces prime time offrent aux candidats une tribune nationale inédite pour se faire connaître des électeurs, surtout ceux peu politisés qui n'ont pas suivi les primaires. Les partis affichent leur unité, exposent leurs programmes sur les problématiques majeures: fiscalité, sécurité, immigration, etc. L'enjeu pour le candidat va être avant tout de se construire une image, un récit engageant autour de sa personne. À défaut de suspense politique, la clé d'une convention politique réussie est l'émotion. D'où le passage obligé des discours des proches laudateurs et de l'épouse du candidat.
Conséquence: depuis les années 1970, les conventions sont scénarisées à la minute près pour éviter les dérapages et les temps morts. L'impact est réel. En 2008, plus de 38 millions d'Américains ont suivi les discours d'intronisation de Barack Obama et de John McCain. Une audience encore plus grosse que celle réunie par le télécrochet American Idol, reine de l'audimat. Les retombées sont certaines. Une étude a montré qu'en 2004 18,1 millions d'électeurs ont décidé leur vote au moment de la convention.
• Un tremplin pour la nouvelle génération. Les discours les plus mémorables ne sont pas forcément ceux prononcés par le candidat à la Maison-Blanche. Les conventions servent aussi à révéler les jeunes talents de la politique américaine qui pourraient prétendre un jour, eux aussi, être «commandant en chef». En 2004, Barack Obama, alors juste candidat au Sénat, marque les esprits en prononçant le discours principal de la convention démocrate. Comme avant lui, Ronald Reagan ou Hubert Humphrey (vice-président de Johnson).
Par Constance Jamet