« L ’avortement n’est pas toujours la solution pour les personnes victimes de viol et d’inceste », a fait savoir Nafissatou Ndial Diouf, assistante sociale basée à Diourbel. Selon elle, dans les départements gynécologiques, beaucoup de dossiers concernant ces personnes y sont traités et ce sont des cas qui leur viennent de la police ou de la gendarmerie.
« Il est très rare de voir une personne venir se faire consulter pour viol, inceste ou un des parents venir avec sa progéniture. La quasi-totalité des cas traités nous viennent de par la loi», a-t-elle fait comprendre. Et de poursuivre: « les patientes sont reçues tardivement, de ce fait on note une discordance entre les données physiques et l’interrogatoire. Il s’y ajoute le problème de plateau technique pour la confirmation ou non de l’abus sexuel».
Dans les structures de santé, la prise en charge de ces personnes reste globale. En plus des soins, l’aspect psychologique, l’appui financier et même la sécurité de la personne sont souvent confiés à l’assistante sociale.
« Une fois à l’hôpital, ces personnes commencent à extérioriser le refus de voir naître cet enfant. Elles sont le plus souvent sous l’emprise d’un avortement ou d’un suicide et c’est là que nous, assistantes sociales, nous intervenons afin d’aider la personne à accepter ce qui lui arrive», a déclaré Mme Diouf.
Et de poursuivre : « c’est une tâche difficile de convaincre la personne à accepter ce qui lui arrive à première vue, mais au fur et à mesure qu’on l’assiste, avec l’accompagnement des parents qui est très important, la victime finit par accepter et garder l’enfant. Dans certains cas où l’agresseur est un membre de la famille et que l’on a un cas d’inceste, on est souvent dans l’incapacité d’aider la victime car on est confronté par le refus des parents de voir leurs enfants aller et venir pour des séances de thérapie».
Au sein de la communauté, les Badjénou Gox (Marraine de quartier), sont le plus habituellement informées de cas d’abus sexuel. Cependant, elles sont dépourvues de moyens afin de traquer les bourreaux.
«Nous sommes dans le quartier, des gens viennent nous voir pour nous signaler des cas d’abus sexuel comme le viol et l’inceste. Mais dans la majorité des cas, nous n’avons pas les moyens pour les vérifier. Et c’est quand une grossesse surgit que le problème est étalé au grand jour et l’auteur poursuivi après une plainte d’un des proches», a fait savoir Badjene Fatoumata Diop du quartier des Hlm.
Et de poursuivre : « les parents sont souvent complices de ces actes de viol. Ils refusent de dénoncer les abus dans le seul but de préserver leur soi-disant honneur et c’est la victime qui en souffre. Cette dernière est obligée ou forcée de vivre avec ce mal toute sa vie. D’autres passent par cette phase pour dire non à toute relation conjugale et par ricochet, refuser le mariage».
Des victimes se prononcent
Selon un rapport de l’Organisation mondiale de la santé effectué au Sénégal en 2013 sur la question de la prise en charge des personnes victimes de viol et d’inceste, la plupart des victimes disent ne pas être soutenues par leurs parents et leur entourage. A cet effet, le rapport fait noter un soutien notable, selon les victimes, des «Badjénou Gox » et autres leaders de la communauté comme les chefs de quartiers.
L’Association des femmes juristes est citée comme étant un soutien majeur dans le processus juridique. Du coté psychologique, il existe une insuffisance des dispositifs de soutien aux victimes. Les moyens et la ressource humaine étant très limités ou presque inexistants, ces dernières estiment qu’elles ne sont pas prises en charge et la plupart se disent meurtries et déclarent qu’elles n’oublieront jamais cette violence subie.
Selon un des médecins qui s’est prononcé dans le rapport de l’Oms 2013: «il n’existe même pas de psychologue dans nos hôpitaux, la majeure partie reste à Dakar alors qu’il est difficile de faire déplacer ces victimes ; parfois elles n’ont même pas les moyens financiers pour honorer le déplacement en vue d’une assistance psychologique qui reste cruciale dans leur prise en charge et souvent négligée».
Ainsi, par rapport aux agressions sexuelles, la perception de cette violence sexuelle est dépendante des conséquences de cette dernière, telle que la grossesse qui en résulte. Une grossesse perçue comme étant un élément de l’agression qui est là pour le leur rappeler.
Sud Quotidien
« Il est très rare de voir une personne venir se faire consulter pour viol, inceste ou un des parents venir avec sa progéniture. La quasi-totalité des cas traités nous viennent de par la loi», a-t-elle fait comprendre. Et de poursuivre: « les patientes sont reçues tardivement, de ce fait on note une discordance entre les données physiques et l’interrogatoire. Il s’y ajoute le problème de plateau technique pour la confirmation ou non de l’abus sexuel».
Dans les structures de santé, la prise en charge de ces personnes reste globale. En plus des soins, l’aspect psychologique, l’appui financier et même la sécurité de la personne sont souvent confiés à l’assistante sociale.
« Une fois à l’hôpital, ces personnes commencent à extérioriser le refus de voir naître cet enfant. Elles sont le plus souvent sous l’emprise d’un avortement ou d’un suicide et c’est là que nous, assistantes sociales, nous intervenons afin d’aider la personne à accepter ce qui lui arrive», a déclaré Mme Diouf.
Et de poursuivre : « c’est une tâche difficile de convaincre la personne à accepter ce qui lui arrive à première vue, mais au fur et à mesure qu’on l’assiste, avec l’accompagnement des parents qui est très important, la victime finit par accepter et garder l’enfant. Dans certains cas où l’agresseur est un membre de la famille et que l’on a un cas d’inceste, on est souvent dans l’incapacité d’aider la victime car on est confronté par le refus des parents de voir leurs enfants aller et venir pour des séances de thérapie».
Au sein de la communauté, les Badjénou Gox (Marraine de quartier), sont le plus habituellement informées de cas d’abus sexuel. Cependant, elles sont dépourvues de moyens afin de traquer les bourreaux.
«Nous sommes dans le quartier, des gens viennent nous voir pour nous signaler des cas d’abus sexuel comme le viol et l’inceste. Mais dans la majorité des cas, nous n’avons pas les moyens pour les vérifier. Et c’est quand une grossesse surgit que le problème est étalé au grand jour et l’auteur poursuivi après une plainte d’un des proches», a fait savoir Badjene Fatoumata Diop du quartier des Hlm.
Et de poursuivre : « les parents sont souvent complices de ces actes de viol. Ils refusent de dénoncer les abus dans le seul but de préserver leur soi-disant honneur et c’est la victime qui en souffre. Cette dernière est obligée ou forcée de vivre avec ce mal toute sa vie. D’autres passent par cette phase pour dire non à toute relation conjugale et par ricochet, refuser le mariage».
Des victimes se prononcent
Selon un rapport de l’Organisation mondiale de la santé effectué au Sénégal en 2013 sur la question de la prise en charge des personnes victimes de viol et d’inceste, la plupart des victimes disent ne pas être soutenues par leurs parents et leur entourage. A cet effet, le rapport fait noter un soutien notable, selon les victimes, des «Badjénou Gox » et autres leaders de la communauté comme les chefs de quartiers.
L’Association des femmes juristes est citée comme étant un soutien majeur dans le processus juridique. Du coté psychologique, il existe une insuffisance des dispositifs de soutien aux victimes. Les moyens et la ressource humaine étant très limités ou presque inexistants, ces dernières estiment qu’elles ne sont pas prises en charge et la plupart se disent meurtries et déclarent qu’elles n’oublieront jamais cette violence subie.
Selon un des médecins qui s’est prononcé dans le rapport de l’Oms 2013: «il n’existe même pas de psychologue dans nos hôpitaux, la majeure partie reste à Dakar alors qu’il est difficile de faire déplacer ces victimes ; parfois elles n’ont même pas les moyens financiers pour honorer le déplacement en vue d’une assistance psychologique qui reste cruciale dans leur prise en charge et souvent négligée».
Ainsi, par rapport aux agressions sexuelles, la perception de cette violence sexuelle est dépendante des conséquences de cette dernière, telle que la grossesse qui en résulte. Une grossesse perçue comme étant un élément de l’agression qui est là pour le leur rappeler.
Sud Quotidien