La France s'est dite lundi favorable à ce que l'Union européenne impose une contribution aux opérateurs énergétiques qui feraient des « bénéfices indus » avec la flambée des prix de gros de l'électricité sur le continent, rejoignant l'Allemagne qui a proposé cette approche, dimanche 4 septembre. « Nous défendons un mécanisme de contribution européenne (...) qui serait demandé donc aux opérateurs énergétiques », a déclaré le président français Emmanuel Macron, alors que la Commission européenne prépare son propre plan pour contenir la flambée des prix de l'électricité constatée cet été.
Revirement ?
Surtout ne pas dire « taxe sur les superprofits ». Mais en évoquant des bénéfices « indus », « excessifs » des géants de l’énergie, dont « les coûts de production sont largement inférieurs au prix du marché », Emmanuel Macron en a donné une parfaite définition. Le camp présidentiel n’y voit toutefois ni virage, ni concession. « Le gouvernement, le président de la République, le ministre de l’Économie ont depuis de longues semaines proposé une réforme du marché européen de l’énergie. Donc, je crois que les propos du président précisent et complètent cette approche-là », estime David Amiel, député Renaissance et co-rapporteur de la mission parlementaire sur le sujet.
Du côté de la Nupes, l’analyse est évidemment bien différente : c’est une victoire morale, souligne-t-on dans les rangs de la gauche. Mais l’on reste prudent face au mécanisme présenté par le chef de l’État. « On va attendre de voir concrètement ce que sont les propositions du président de la République, explique Benjamin Lucas, député écologiste. Ce ne serait pas la première fois qu’on aurait des annonces qui apparaissent comme étant de nature à rassurer celles et ceux qui proposent un certain nombre de mesures fiscales, et puis derrière, dans la mise en œuvre, on voit bien qu’on est toujours rattrapé par les lobbies, rattrapé par ce qui est l’identité politique de ce pouvoir particulièrement injuste et inégalitaire. »
Mécanisme non fiscal
Plutôt qu’une taxe nationale sur les « superprofits », la France soutient donc un mécanisme au niveau européen, qui permettrait de récupérer une partie des bénéfices engrangés par les opérateurs énergétiques. Berlin a promis de soutenir ce type de mécanisme auprès de la Commission. Ce dispositif serait appliqué aux entreprises qui produisent de l'électricité dans des centrales nucléaires, au charbon ou encore à partir de sources renouvelables. Ces entreprises bénéficient aujourd’hui de la flambée des prix de l'électricité sur le continent, entraînés dans le sillage du gaz. Le prix européen de l'électricité est en effet indexé sur celui du gaz, qui atteint depuis la guerre en Ukraine des sommets historiques. Les cours de l’électricité ont battu de nouveaux records, à 1 000 euros le mégawattheure, contre 85 euros il y a un an. C’est pourquoi la France exige de Bruxelles une réforme rapide du système pour freiner la hausse de l'électricité qui dope l'inflation.
Avec cette taxe sur les superprofits qui ne dit pas son nom, Emmanuel Macron prive en tout cas ses opposants d’un cheval de bataille populaire et reprend la main sur un dossier qui divisait sa majorité et gagnait du terrain chez les voisins européens.
Les ministres de l'Énergie de l'UE se retrouveront vendredi pour discuter de la situation lors d'une réunion extraordinaire. La Commission a proposé de plafonner une partie des prix de gros de l'électricité, d'adopter des tarifs réglementés pour les plus fragiles et de renforcer les mesures incitatives pour réduire la consommation, selon un projet consulté par l'AFP.
Revirement ?
Surtout ne pas dire « taxe sur les superprofits ». Mais en évoquant des bénéfices « indus », « excessifs » des géants de l’énergie, dont « les coûts de production sont largement inférieurs au prix du marché », Emmanuel Macron en a donné une parfaite définition. Le camp présidentiel n’y voit toutefois ni virage, ni concession. « Le gouvernement, le président de la République, le ministre de l’Économie ont depuis de longues semaines proposé une réforme du marché européen de l’énergie. Donc, je crois que les propos du président précisent et complètent cette approche-là », estime David Amiel, député Renaissance et co-rapporteur de la mission parlementaire sur le sujet.
Du côté de la Nupes, l’analyse est évidemment bien différente : c’est une victoire morale, souligne-t-on dans les rangs de la gauche. Mais l’on reste prudent face au mécanisme présenté par le chef de l’État. « On va attendre de voir concrètement ce que sont les propositions du président de la République, explique Benjamin Lucas, député écologiste. Ce ne serait pas la première fois qu’on aurait des annonces qui apparaissent comme étant de nature à rassurer celles et ceux qui proposent un certain nombre de mesures fiscales, et puis derrière, dans la mise en œuvre, on voit bien qu’on est toujours rattrapé par les lobbies, rattrapé par ce qui est l’identité politique de ce pouvoir particulièrement injuste et inégalitaire. »
Mécanisme non fiscal
Plutôt qu’une taxe nationale sur les « superprofits », la France soutient donc un mécanisme au niveau européen, qui permettrait de récupérer une partie des bénéfices engrangés par les opérateurs énergétiques. Berlin a promis de soutenir ce type de mécanisme auprès de la Commission. Ce dispositif serait appliqué aux entreprises qui produisent de l'électricité dans des centrales nucléaires, au charbon ou encore à partir de sources renouvelables. Ces entreprises bénéficient aujourd’hui de la flambée des prix de l'électricité sur le continent, entraînés dans le sillage du gaz. Le prix européen de l'électricité est en effet indexé sur celui du gaz, qui atteint depuis la guerre en Ukraine des sommets historiques. Les cours de l’électricité ont battu de nouveaux records, à 1 000 euros le mégawattheure, contre 85 euros il y a un an. C’est pourquoi la France exige de Bruxelles une réforme rapide du système pour freiner la hausse de l'électricité qui dope l'inflation.
Avec cette taxe sur les superprofits qui ne dit pas son nom, Emmanuel Macron prive en tout cas ses opposants d’un cheval de bataille populaire et reprend la main sur un dossier qui divisait sa majorité et gagnait du terrain chez les voisins européens.
Les ministres de l'Énergie de l'UE se retrouveront vendredi pour discuter de la situation lors d'une réunion extraordinaire. La Commission a proposé de plafonner une partie des prix de gros de l'électricité, d'adopter des tarifs réglementés pour les plus fragiles et de renforcer les mesures incitatives pour réduire la consommation, selon un projet consulté par l'AFP.