Les prix du carburant s'envolent notamment sous l'effet de la hausse des cours du pétrole. Mais est-ce qu'ils baisseront lorsque l'or noir refluera sur les marchés mondiaux? Oui, à en croire une étude universitaire publiée en fin de semaine dernière par les économistes Erwan Gautier (université de Nantes) et Ronan Le Saout (École polytechnique). Leur travail se fonde sur les données récoltées chaque jour par le ministère de l'Économie entre 2007 et 2009 auprès de 10.000 stations-service.
Contrairement aux craintes des autorités et des consommateurs, «les variations à la baisse sont aussi nombreuses que les variations à la hausse, et elles sont de même ampleur», selon les chercheurs. Ils ont observé en revanche que les gérants répercutent seulement les trois quarts des variations des prix des cours internationaux sur le litre de gazole et les deux tiers pour l'essence. «Cet écart est cohérent avec l'importance de la matière première -le pétrole raffiné- dans le prix du litre à la pompe (entre 75% et 85% des coûts totaux)», explique Erwan Gautier.
En clair, si le prix à la pompe varie dans une moindre proportion que les cours internationaux, c'est parce que les autres coûts qui entrent en compte dans le calcul du prix, eux, ne bougent pas. Ces conclusions confirment en partie les résultats d'une étude du ministère de l'Économie datant de juin 2011. Selon cette dernière, qui se penchait sur l'évolution des prix durant quelques semaines seulement, la baisse des cours mondiaux avait été mieux répercutée sur le diesel que sur l'essence.
Les deux économistes aboutissent toutefois à des résultats plus précis. Les stations essence répercutent les mouvements de cours à Rotterdam, où est échangé le pétrole raffiné, dans les 5 à 10 jours en moyenne. L'Union française de l'industrie pétrolière (Ufip) explique ce délai par les temps de transport nécessaires à l'approvisionnement des pompes et par la nécessité d'écouler les stocks existants achetés avant les variations de cours. Les prix sont révisés de préférence les mardis et les vendredis, tous les 5 jours en moyenne pour le diesel, tous les 6,5 jours pour l'essence.
Les supermarchés changent les prix plus souvent
Tous les acteurs du marché ne sont pas aussi prompts à modifier les prix, décèlent-ils. Les supermarchés, par exemple, les changent plus fréquemment et de façon plus importante que les autres stations essence, appartenant la plupart du temps à des compagnies pétrolières. Cela peut s'expliquer par les coûts, analyse Erwan Gautier: «Les supermarchés partagent une partie des charges liées à l'exploitation des pompes avec leur magasin.» D'autre part, leur marge est extrêmement réduite sur les carburants: il s'agit pour eux d'un produit d'appel pour attirer la clientèle et ils cassent les prix.
À la lecture de l'étude, la concurrence régnant sur le marché semble pousser les acteurs à répercuter les mouvements de cours le plus honnêtement possible. La proximité entre une station-service et un supermarché doté de pompes, par exemple, incitera la première à ajuster plus prestement ses prix. D'autre part, les stations d'autoroute, éloignées de toute concurrence, répercutent moins les mouvements de cours internationaux. Et, à l'exception de la région parisienne, les tarifs bougent légèrement plus souvent en ville qu'à la campagne. Les stations proposant de nombreux services et des carburants de haute qualité ajusteront également moins bien les mouvements de pr
Contrairement aux craintes des autorités et des consommateurs, «les variations à la baisse sont aussi nombreuses que les variations à la hausse, et elles sont de même ampleur», selon les chercheurs. Ils ont observé en revanche que les gérants répercutent seulement les trois quarts des variations des prix des cours internationaux sur le litre de gazole et les deux tiers pour l'essence. «Cet écart est cohérent avec l'importance de la matière première -le pétrole raffiné- dans le prix du litre à la pompe (entre 75% et 85% des coûts totaux)», explique Erwan Gautier.
En clair, si le prix à la pompe varie dans une moindre proportion que les cours internationaux, c'est parce que les autres coûts qui entrent en compte dans le calcul du prix, eux, ne bougent pas. Ces conclusions confirment en partie les résultats d'une étude du ministère de l'Économie datant de juin 2011. Selon cette dernière, qui se penchait sur l'évolution des prix durant quelques semaines seulement, la baisse des cours mondiaux avait été mieux répercutée sur le diesel que sur l'essence.
Les deux économistes aboutissent toutefois à des résultats plus précis. Les stations essence répercutent les mouvements de cours à Rotterdam, où est échangé le pétrole raffiné, dans les 5 à 10 jours en moyenne. L'Union française de l'industrie pétrolière (Ufip) explique ce délai par les temps de transport nécessaires à l'approvisionnement des pompes et par la nécessité d'écouler les stocks existants achetés avant les variations de cours. Les prix sont révisés de préférence les mardis et les vendredis, tous les 5 jours en moyenne pour le diesel, tous les 6,5 jours pour l'essence.
Les supermarchés changent les prix plus souvent
Tous les acteurs du marché ne sont pas aussi prompts à modifier les prix, décèlent-ils. Les supermarchés, par exemple, les changent plus fréquemment et de façon plus importante que les autres stations essence, appartenant la plupart du temps à des compagnies pétrolières. Cela peut s'expliquer par les coûts, analyse Erwan Gautier: «Les supermarchés partagent une partie des charges liées à l'exploitation des pompes avec leur magasin.» D'autre part, leur marge est extrêmement réduite sur les carburants: il s'agit pour eux d'un produit d'appel pour attirer la clientèle et ils cassent les prix.
À la lecture de l'étude, la concurrence régnant sur le marché semble pousser les acteurs à répercuter les mouvements de cours le plus honnêtement possible. La proximité entre une station-service et un supermarché doté de pompes, par exemple, incitera la première à ajuster plus prestement ses prix. D'autre part, les stations d'autoroute, éloignées de toute concurrence, répercutent moins les mouvements de cours internationaux. Et, à l'exception de la région parisienne, les tarifs bougent légèrement plus souvent en ville qu'à la campagne. Les stations proposant de nombreux services et des carburants de haute qualité ajusteront également moins bien les mouvements de pr