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Procès Ndéye Khady Guèye: Le parquet requiert 3 ans d’emprisonnement assortis de sursis

«J’ai donné corps et âme à ce projet», a déclaré Ndèye Khady Guèye devant le juge où elle a tenu à contester vigoureusement les faits de détournement de 1,89 milliard de F Cfa, de prise d’intérêt illégale et de blanchiment de capitaux à elle reprochés. Elle estime n’avoir rien d’illégal à se reprocher. Ça, c’était au cours des débats d’audience.


Rédigé par leral.net le Jeudi 2 Mars 2017 à 22:39 | | 0 commentaire(s)|

Ndeye Khady Gueye
Ndeye Khady Gueye
Le moment des réquisitions venu, le parquet, lui, n’a pas voulu l’entendre de cette oreille. Voulant camper le débat sur cette affaire, il est d’abord revenu sur la peine prononcée en première instance. Elle était de 5 ans d’emprisonnement ferme et des dommages et intérêts fixés 100 millions, dit-il. Il a déploré la fréquence à laquelle nos deniers publics sont détournés. Et estime que le délit de prise illégale d’intérêt était largement constitué.

Le parquet a également évoqué des éléments de l’enquête qui, dit-il, ont permis de découvrir que la dame avait loué son propre immeuble au Fpe qu’elle administre à raison de 1 250 000 F Cfa. Convaincu de la culpabilité des deux mis en cause poursuivis respectivement pour détournement de deniers publics et complicité, le parquet a requis contre Ndèye Khady Guèye et Babacar Mané, 3 ans d’emprisonnement assortis de sursis.

Egalement défenseurs des intérêts de l’Etat, les avocats de la partie civile ont estimé que l’infraction est caractérisée. «Elle a pu se payer 10 000 actions de la Bnd étant entendu que chaque action a une valeur de 10 000 f Cfa mais aussi d’un terrain de 44 hectares à Diass d’une valeur de 3 milliards. Il n’y a pas de contestation sérieuse possible dans ce dossier. Le délit de détournement de deniers publics ne peut non plus être écarté, dès lors que des fonds illicites ont été encaissés», insiste la partie civile qui dit avoir «pris la parole juste pour s’indigner de ces détournements».

A la suite du réquisitoire du parquet, la défense, pour sa part, a plaidé l’innocence du sieur Babacar Mané. Elle a estimé que celui-ci ignorait tout de cette transaction frauduleuse qui lui est reprochée. L’infraction de complicité demande la matérialisation de cette complicité qu’on lui reproche. On lui prête des aveux qu’il n’a jamais connus. Le sieur Mané était l’administrateur de la Sap (Société africaine de participation) créée par la dame Ndèye Khady Gueye. Un simple acte de gestion ne peut être assimilable à une infraction intentionnelle, note-t-il avant de plaider la relaxe pure et simple pour son client qui est impliqué dans une affaire à laquelle il est totalement étranger.

"Je ne vois pas moi, un tribunal capable de condamner ma cliente pour détournement. Si j’étais à votre place, j’allais prononcer l’abandon des poursuites", a ajouté Me Seydou Guèye, avocat de Ndèye Khady Gueye. Après avoir dénoncé la demande de saisie du domicile de la dame formulée par ses confrères, il s’interroge même: «Quels sont les fonds qui sont blanchis ?»
"Je demande la relaxe pure et simple, a dit la défense avant de souligner l’incohérence manifeste de la demande de dommages et intérêts puisque dit-il, il ne manque pas un franc dans les caisses de la Nation".

Me Baboucar Cissé, lui, a parlé de rapport commandité par le Centif pour couper la tête de Ndèye Khady Guèye. "Et c’est sur la base de ce rapport, à l’issue d’une enquête, qu’elle a été arrêtée et écrouée. A l’examen des faits, aucun délit lui étant reproché n’est établi», a soutenu l’avocat avant de plaider la relaxe pour les mis en cause. Délibéré le 20 avril prochain.

Youssoupha Mine - Seneweb.com

la rédaction