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Programme économique de Macky Sall : Yoonu Yokuté : un chemin semé d’embûches

Quand, en mars dernier, le Président Macky Sall arrive au pouvoir l’économie sénégalaise est exsangue, les populations en proie au doute et au désespoir. Huit mois après, les clignotants économiques passent du rouge au flavescent sans susciter une forte espérance. Les Sénégalais, fatigués et appauvris, restent dans le doute face à un bilan économique et social mitigé, un gouvernement en apprentissage et visiblement inexpérimenté, une coalition pesante. Et pourtant en 2013, si le Président Macky Sall ne déroule pas un programme rassurant qui mette en orbite une économie plombée par douze années d’errements de tous ordres, il donnera un signal de mauvais présage pour la suite. Pour avoir réussi son programme d’emprunt sur le marché de l’UEMOA de 5O milliards — et qui a rapporté en définitive 88 milliards —, soit une sur-souscription de 176 %, le gouvernement peut se targuer d’une confiance conséquente du marché. Un bon signe pour 2013.


Rédigé par leral.net le Mardi 25 Décembre 2012 à 03:39 | | 9 commentaire(s)|

Macky Sall dans la forêt de Kédougou!
Macky Sall dans la forêt de Kédougou!
L’économie sénégalaise ne va pas bien. Elle a même mal, très mal en tous ses fondamentaux. Un mal endémique, structurel, diront les observateurs les plus pessimistes. Un état fragile de convalescence, en voie d’amélioration, rétorqueront les plus optimistes. De toutes façons, il est tout à fait convenable de dire que la santé économique d’un pays se mesure d’abord à l’aune du moral de ses citoyens. Et si ce baromètre devait servir d’instrument de mesure, il y aurait fort à craindre pour les Sénégalais que les vocables pauvreté, crise, paupérisation, mal-vivre, problèmes, survie etc. soient les plus connus de leur champ lexical. Moral à la cheville, mal-être en bandoulière, il est assurément difficile de leur opposer les clignotants verdoyants des agrégats économiques que brandit à satiété le ministre des Finances, M. Amadou KANE, pour leur redonner un espoir dans la capacité de leurs nouveaux dirigeants à relancer une économie en berne, sous perfusion et soumise aux arrêts de rigueur. Ils n’y verraient que du feu.
Paupérisation rampante

A son corps défendant, le gouvernement issu de l’alternance démocratique du 25 mars ne peut pas être pris pour responsable de cette crise socio-économique aiguë dans un contexte d’effondrement institutionnel aggravé que traverse le pays. Douze années de mal gouvernance sont passées par là. Plus d’une décennie d’errements stratégiques, de choix économiques hasardeux, de tâtonnements financiers, de politiques publiques incontinentes handicapées voire gangrénées par la corruption, en somme de miss-management, ont plongé le Sénégal dans la crise économique et sociale. Une crise durement ressentie par plus de 60 % de la population vivant en deçà du seuil de pauvreté, disposant de moins 1000 fcfa par pour jour et par personne.
Les grandiloquentes infrastructures routières et ouvrages de circulation concentrés à Dakar et les réalisations, somme toute, conséquentes, en travaux publics et bâtiments dans les secteurs socio-éducatifs cachent mal le sentiment de marginalisation des centres suburbains et ruraux. Le secteur rural victime de campagnes agricoles ratées, le secteur industriel en déliquescence, la pêche pillée et piratée, le tourisme à l’abandon, l’éducation et la recherche en destruction avancée, l’essentiel des fondamentaux de notre économie a montré ces dernières années un visage bien abîmé. Ce marasme économique a précipité les franges populaires les plus pauvres dans la misère, et plongé les classes moyennes dans la précarité. Dans un contexte de rareté des ressources exogènes nécessaires à l’investissement, les commandes publiques qui dans un pays en développement constituent un important levier d’essor des TPE, PME et PMI, n’ont pas eu l’incidence économique attendue sur la relance économique, la consommation des ménages, la redistribution des chances, la lutte contre le chômage, encore moins l’exportation et la création de chaînes de valeur. Le plus souvent, elles ont servi, ces dernières années, à créer de nouveaux fortunés par une accumulation indécente de richesses financières, mobilières et immobilières, des dépenses somptuaires improductives.
Quelques indicateurs économiques suffisent à prouver l’étendue des difficultés : la dette publique de 3041 milliards, dont 2384 milliards de dette extérieure et 717 d’encours intérieurs. Le déficit de la balance commerciale dépasse 1400 milliards et celui des dépenses publiques culmine à plus de 45O milliards. Le chômage inappréciable en valeur absolue serait de l’ordre de 25 % en valeur relative, sans réellement traduire la dure réalité des bataillons de jeunes diplômés sans espoir de travail.
Après l’euphorie

Passée la période d’euphorie politique populaire, l’avènement du Président Macky Sall, dans une telle situation sonnait comme une délivrance salutaire. Mais la réalité socioéconomique était d’une tout autre ampleur. Les comptes de la Nation avaient subi de tels dommages qu’on pouvait imaginer que le Sénégal serait en faillite. Le nouveau Gouvernement, qui n’a pas respecté en totalité sa cure d’amaigrissement, tente de remettre à flots les agrégats économiques mais reste confronté à une complexité socio-économique sans précédent.
Coincé entre les impératifs d’urgences sociales et humanitaires (inondations et paupérisation notamment) et l’impérieux besoin d’investissements structurants à long terme, il navigue en eaux troubles. Le programme de « Yoonu Yokuté », qui semble sous-tendre sa vision politique, trouve difficilement un terrain d’application trop dilué, voire empêtré dans les ténébreuses préconisations des Assises nationales. Le Président est pour ainsi dire encadré, pour ne pas dire plombé, par une coalition hirsute, sans âme et sans état d’état d’âme pour se partager l’usufruit de la victoire. Mais au banquet des vainqueurs, il y a aussi joie et contrition. Il faut dire que le Premier ministre du président Macky Sall, M. Abdoul Mbaye, ne brille pas par sa créativité débordante, entenaillé dans la même logique politicienne que le chef de l’Etat.
Sa déclaration de politique générale en septembre ne fut rien d’autre qu’un amoncellement de projets en apparence cohérents, mais sans originalité particulière et sans base comptable et financière. Et, surtout, sans justification d’existence de ressources capables de les soutenir financièrement. Il a fallu attendre la récente tenue du Conseil présidentiel sur l’investissement pour avoir une idée de l’enveloppe globale que le gouvernement entend consacrer au financement du développement au cours des cinq prochaines années : une bagatelle de 5100 milliards de francs autour des secteurs-clés comme l’agriculture, la pêche, l’énergie et, à une plus basse échelle, la santé, l’éducation et le tourisme. L’industrie n’est pas occultée mais, dans le tableau de présentation, elle n’est pas, loin s’en faut, la priorité. Et pourtant, il ne suffit pas d’être économiste pour comprendre que si l’agriculture est une mamelle importante pour le développement d’un pays, l’industrie l’est tout autant.

Pôles de compétitivité

La querelle d’école sur la primauté de l’une sur l’autre est surannée et est passée de mode. Bien au contraire, la chaîne de valeur qui s’établit entre ces deux secteurs, grâce à la prévalence des impératifs de filière, est à la mesure de l’importance capitale que constituent de nos jours ce qu’il est convenu d’appeler les pôles de compétitivité. Essentiellement extractif à la faveur de nos richesses en phosphates et autres minerais (or, basalte, fer etc.), notre tissu industriel est aussi de transformation alimentaire de produits finis et semi finis en congruence avec notre productivité agricole.
Il n’apparaît pas clairement une réelle volonté à doper le secteur industriel sénégalais à travers des filières aussi fertiles que le lait, la viande à travers l’élevage, les fruits et légumes, le maraîchage et les cultures de saison. Comment le gouvernement du président Macky Sall peut-il, sur ce point, manquer autant de vision, d’inventivité, d’audaces ? On peut en dire autant de l’économie numérique à qui est dédié un ministre chargé de la Communication. Riche d’un potentiel de croissance énorme avec des marges de progression incommensurables, ce secteur demeure une activité essentiellement libérale. Le gouvernement aurait donc tort de se contenter des maigres recettes fiscales et autres impôts sur les bénéfices de l’ordre 100 milliards, seulement… Il gagnerait à se montrer plus imaginatif sur la manière d’y créer un service public et parapublic conséquent en mettant en valeur le savoir-faire extraordinaire des ingénieurs sénégalais qui monnayent leur talent un peu partout dans le monde.
Il ne s’agit pas de recourir aux vieilles recettes éculées de la nationalisation, comme l’avaient du reste réclamé certaines organisations syndicales du secteur des télécommunications. Mais il est surtout question de mettre en place un dispositif de Partenariat Public Privé (PPP) efficace propre à garantir au service public une place de choix et des gains conséquents profitables à la nation. Comment pourrait-il se passer de cette inestimable niche de valeurs qu’est l’économie numérique ? Sans parler des nombreuses perspectives qu’elle ouvre dans les domaines de l’éducation, de la formation, de la santé et du développement durable.
Absence de vision
Ce manque de vision prospective est aussi constaté dans le domaine crucial de la recherche et de l’enseignement abandonné et paupérisé dans des conditions détestables d’indigence. Il est important que le Programme Triennal d’investissement Prioritaire, qui accorde sa priorité à l’agriculture avec une dotation potentielle de plus 700 milliards, se penche également sur les autres secteurs d’investissement structurants, qualifiés de non immédiatement rentables. Ils revêtent un caractère éminemment stratégique pour notre développement, l’éducation et la recherche en l’occurrence. Par ailleurs, il est heureux que la santé, à travers la Caisse de Protection Sociale Universelle, dotée de 10 milliards – c’est même insuffisant — soit en pôle position aux regards de son impact socioéconomique. Les prévisions d’investissements dans les infrastructures de production rurale sont également dignes d’intérêt, même s’il y a lieu de faire plus et mieux pour harmoniser les programmes de développement sur toute l’étendue du territoire national.
Quid du secteur énergétique, qui « pompe » d’importantes ressources de l’Etat (subvention annuelle 105 milliards ramenée à 80 milliards en 2013) pour rendre son coût soutenable aux usagers ? La réalisation d’une production de 375 KW pourra-t-elle suffire pour endiguer l’effroyable supplice que subissent les Sénégalais à cause des coupures intempestives du courant et leur impact négatif sur la croissance ? De 2005 à nos jours, le Sénégal perd chaque année un à deux points de croissance du fait de l’insuffisance de la fourniture en énergie, sans parler des conséquences incalculables sur l’attractivité en termes d’investissements et de tourisme. Concernant l’emploi, l’année 2013 pourrait peut-être lever un coin du voile sur les réelles intentions du programme du Président, qui promettait entre 100 000 et 500 000 postes de travail supplémentaires aux demandeurs d’emplois. Mais dans quels secteurs ? Cet énorme espoir soulevé chez les jeunes, qui ont en grande partie voté pour le candidat de Benno Bokk Yaakar, pourrait retomber comme un soufflet si le gouvernement n’indiquait pas clairement les directions qu’il entend prendre, pour les réaliser. Or, rien dans la politique industrielle ni dans le redéploiement dans les secteurs pastoraux, agricoles, touristiques, virtuels, ne permet de croire en la possibilité d’un tel exploit.
Pressions fiscales sur les entreprises
Il en est ainsi de la lutte contre les inondations, dont le programme décennal estimé à 700 milliards est au stade des vœux pieux. Sur cette somme faramineuse, seule une allocation annuelle de 13 milliards est inscrite au budget 2013. Un budget qui connaît une progression de plus de 8 %, 186 milliards s’ajoutant au 2344,786 milliards, pour un montant de plus de 2500 milliards.
Mais ce n’est pas tant l’aspect quantitatif ou l’évolution notable des prévisions qui importe, que l’utilisation et la pertinence des choix de dépenses. L’année 2013 va révéler au grand jour les capacités managériales du gouvernement, qui aura son « budget » et ne se contentera plus de terminer l’année budgétaire du régime précédent. Cependant, les espérances fiscales sont ambitieuses avec près de 1500 milliards. Mais la pression fiscale, de l’ordre de près de 20 %, est encore très forte. L’Etat, qui a donné coup de pouce aux ménages en se délestant de près de 30 milliards de nos francs, entend se rabattre sur les entreprises qui perdront une importante niche fiscale sur leurs revenus. C’est ainsi que le taux de l’impôt sur les sociétés revient à 30 % contre 25 % concédés par le gouvernement précédent.
Cette libéralité accordée aux ménages vient à point nommé pour les soulager d’un poids pesant. Mais d’un autre côté, la pression sur les entreprises pourrait, sans mesures d’accompagnement, avoir une conséquence néfaste sur la compétitivité et la croissance des entreprises. On comprend difficilement du reste que le patronat n’ait réagi que mollement alors que la dette due aux entreprises reste abyssale, que l’Etat ramène à 90 jours le délai de paiement des créances. Il s’y ajoute que le code des passations des marchés, malgré son impératif de transparence et de bonne gouvernance, demeure un facteur de blocage de l’activité, à cause de ses procédures bureaucratiques et sa porosité à la corruption.
Mauvais présage
En somme, il s’avère bien à l’analyse que le gouvernement du président Macky Sall a hérité d’une situation économique et sociale des plus carabinées. Les réponses qu’il apporte pour l’heure semblent bien timides face à l’amplitude des enjeux et l’ampleur des défis à relever. En 2013, il est de notoriété pour l’économie mondiale que les prévisions de croissance économiques ne seront pas extensibles. En Europe comme aux Etats-Unis. Ce contexte de stagnation économique devrait davantage profiter aux pays émergents, les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). La crise financière mondiale, qui s’est mue en crise économique profonde, a jusqu’ici relativement épargné l’Afrique subsaharienne dont le taux de croissance vacille entre 6 et 8 %. Notre continent devient un pôle de croissance potentiellement intéressant. L’ambition du président de la République est de porter notre croissance à 7 %, et non à deux chiffres comme l’avait prédit outrageusement Wade. Avec un taux de croissance de 4 %, le Sénégal est encore loin du compte. Et le programme Yoonu Yokuté, prévu sur cinq années, risque d’être un mauvais présage pour les ambitions de notre jeune président…
ALY SAMBA NDIAYE
« Le Témoin » N° 1108 –Hebdomadaire Sénégalais ( DECEMBRE 2012)

( Les News )


1.Posté par Mbindiss le 25/12/2012 05:54 | Alerter
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Le bonnet de El Hadj Bakari Konte,Gambie Sara

2.Posté par gal gal le 25/12/2012 08:49 | Alerter
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MACKY avait loue une chambre pour lui ,sa femme et leurs enfants et ses deux neveux en 2000
il mettait un rideau la nuit pour le soutoura mais les gemissements sexuels de marieme faye reveillaient parfois les enfants

en 8 annees il a detourne 8 milliards et il menace d autre voleurs comme lui

SENEGAL MO NEKH

3.Posté par P le 25/12/2012 10:39 | Alerter
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@ Gal gal
Ce n'est pas parce que tu as ete concu dans ces conditions de rideau separateur qu tu dois imposer ces conditions à tout le monde.
Non, tu dois plutot t'en prendre à ton lepreux de pere qui defoncait ta mere au vu et au su de tes ainés........

Ca sert à quoi d'utiliser ce langage ordurier envers une personne?

Ca te plait ce que je t'ai dit?

Bonnes fetes de fin d'année .

4.Posté par fall le 25/12/2012 11:51 | Alerter
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merci CHARLES et N'DIAYE aujourd'hui vous n'êtes plus derrière le Président sait comme cela la vie l'oublie est très rapide dans ce monde

5.Posté par fall le 25/12/2012 11:54 | Alerter
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dans la photo voici deux qui font partie de ceux qui ont leur vie à MACKY aujourd'hui ils sont laisses en rade l'oublie est très facile dans ce monde

6.Posté par arbitre le 25/12/2012 16:19 | Alerter
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Quand Souleymane Jules Diop apostrophait le chef de l'Etat sur sa fortune : Que Macky Sall nous dise !


« La seule condition pour que
le mal puisse triompher, c’est que
les bons ne fassent rien »
Edmund BURKE


Ce n’est ni par sentiment de haine ni par esprit de parti. Ce n’est pas non plus par soif de vengeance. Macky Sall a nourri pendant trois ans la horde de plumitifs du journal« Il est midi » qui ont fait déferler leurs baves injurieuses sur d’honnêtes citoyens et sur moi-même. Son homme de main, Ndiogou Wack Seck, dans ses meilleurs jours, avait même bénéficié d’un groupe électrogène acheté par la Primature que dirigeait Macky Sall, qui indiquait lui-même la voie à suivre en s’attaquant à des hommes honorables comme Mamadou Dia et Amath Dansokho. Malgré tout, quand ses frères libéraux se sont vengés de ses attaques et quand Abdoulaye Wade a voulu l’humilier, j’ai été parmi ses plus grands défenseurs, l’enjoignant de quitter le Pds. Je ne peux donc être accusé de parti-pris. C’est une nécessité qu’arrivés à ce point dans la marche de notre pays, confrontés à des échéances qui seront décisives pour son avenir, nous exigions de chaque prétendant à la Magistrature suprême un minimum de vérité. Le leader de l’Apr en avait lui-même fait une exigence, qui avait convoqué le corps diplomatique accrédité à Dakar dans un hôtel, pour mettre en accusation son prédécesseur à la Primature, en violation flagrante de la présomption d’innocence.
Nous sommes donc effarés de découvrir que pendant qu’Idrissa Seck était inculpé et envoyé en prison, pendant que les missions rogatoires enquêtaient à l’étranger pour trouver les preuves de sa culpabilité, se manigançait un gigantesque détournement de fonds publics sur lequel Macky Sall est aujourd’hui interpellé. C’était en effet pendant la même période de l’année, à l’été 2005, que sept milliards de francs taïwanais destinés aux populations démunies ont été détournés par Pierre Aïm, ami du président Abdoulaye Wade, qui a lui-même avoué qu’il avait mis un milliard de francs dans sa poche et logé le reste dans un compte d’un prétendu ami de Karim Wade, à la demande du chef de l’Etat. Poursuivi par la clameur, le chef de l’Etat avait fini par déclarer, dans un communiqué du Conseil des ministres, qu’un de ses amis lui avait « offert » de l’argent qu’il voulait remettre dans les comptes du Trésor. C’était la première fois que dans l’histoire de ce pays, un communiqué du Conseil des ministres, celui du jeudi 5 janvier 2006, contenait un mensonge aussi grave.
Selon l’explication de Macky Sall, l’argent, celui de Taïwan bien sûr, a été restitué et distribué à différents ministres. Une explication qui ne peut pas suffire. Comment a-t-il été restitué, dans quels comptes, par qui, et pourquoi avoir versé de l’argent d’un obscur ami du chef de l’Etat dans des comptes du Trésor, sans aucune loi de finances rectificatives, sans dire dans quel compte cet argent a été viré ? Quel que soit le bout par lequel on prend cette affaire, il s’agit d’un détournement de fonds publics et Macky Sall ne peut pas s’en laver les mains avec ses réfutations captieuses. C’est trop gros pour être avalé et la réponse qu’il donne face à une affaire d’une telle gravité est simplement scandaleuse !
Au même moment, toujours pendant l’arrestation d’Idrissa Seck, se déroulait un autre détournement sur lequel des preuves évidentes ont été fournies, au moins concernant le virement de 26 milliards de francs qui ont disparu dans la nature, qui devaient servir à la construction de villas présidentielles elles-mêmes introuvables. Mais là aussi survient un curieux retournement de situation. Interrogé sur la question de savoir s’il allait convoquer Karim Wade dans les mêmes termes, Macky Sall s’est rebiffé, déclarant que s’il devait le refaire, il demanderait l’avis d’Abdoulaye Wade avant de convoquer son fils, ne sachant pas que « c’était si important ». Monsieur ne se donne aucune limite, sur le chemin de la repentance. Il peut même accueillir Karim Wade dans une équipe qu’il va diriger.
Il s’agit d’une absolution choquante. Et quand même on penserait qu’il en voudrait à celui qui lui a causé tant de souffrances, il dit que non. Le président aurait été « abusé ». Monsieur Sall est donc tombé des grandeurs, par ce qu’il avoue être une maladresse qu’il ne répétera plus. Que n’a-t-il pas ajouté un merci à ses bienfaiteurs puisque de ses propres aveux, il n’est redevable des honneurs qu’il a reçus et de sa haute fortune qu’à la bonté des Wade et à leur générosité.
Soit ! Il doit au peuple qu’il appelle à l’élire, des réponses précises sur ses actes de gestion. Les Wade ne nous aideront jamais dans ce sens, puisqu’ils sont les instigateurs de tous ces scandales. C’est le cas de cette licence attribuée aux trafiquants de drogue de Ndangane Samba alors que Macky Sall était Premier ministre et Djibo Kâ ministre de la Pêche. Idrissa Seck a été interpellé sur sa gestion de la plus violente des façons, jeté en prison, alors que la moindre preuve de sa culpabilité n’avait été produite par ses accusateurs. Il serait donc injuste que l’on se taise devant tant de faits accablants et de mensonges évidents. A Macky Sall, nous demandons la vérité sur cette affaire. Nous ne pouvons déroger à cette règle sans être injustes. Il louait un modeste appartement à Derklé. Il possède maintenant une radio qui vaut 200 millions de francs, un appartement plus coûteux à Huston, une maison qui vaut un milliard de francs dans laquelle il vient de déménager avec un parc automobile que personne ne possède dans ce pays. Qu’il nous dise comment il s’est bâti cette fortune colossale en six ans. Nous osons aussi lui demander, lui qui a fait nommer sa sœur à l’ambassade du Sénégal à Paris, son frère à l’ambassade du Sénégal en Chine, son beau-frère au Consulat à New-York, s’il ne souffre pas des mêmes maux dont il accable l’actuel régime. Et que ceux qui ont eu la patience de me lire me disent s’ils ont vu dans mes écrits une volonté de nuire ou un souci de vérité. Qu’ils me disent, dans ce qui vient d’être dit, une seule chose qui ne méritait pas d’être sue par mes concitoyens. Qu’ils me disent ensuite si un homme qui figure dans un rapport d’une institution comme l’Onel, pour avoir voté de force dans une élection, sans pièce d’identité, qui a fait nommer les membres de sa famille dans nos ambassades et consulats alors qu’ils n’ont jamais été diplomates, qui, parti de rien, s’est bâti une fortune colossale en six ans, ne mérite pas que l’on s’interroge sur ses prétentions.


SJD

7.Posté par narou le 25/12/2012 16:57 | Alerter
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8.Posté par jawrigne le 25/12/2012 18:02 | Alerter
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9.Posté par NOUVEAU SITE TRES ENRICHISSANT le 25/12/2012 18:47 | Alerter
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