Le projet agricole de Fanaye Diéry, qui défraie la chronique de faits divers et politiques, a-t-il été bien expliqué et compris des acteurs de la région? Les évènements qui ont poussé à des exactions inadmissibles, parce que basés sur une bagarre politique et sur l’incompréhension de certains, ne doivent pas faire oublier que le projet de réalisation d’une fabrique de bioéthanol et d’une exploitation agricole de 20.000 ha demeure une voie de sortie pour ces populations enclavées et dénuées de promotion agricole valablement productive. Quand on écoute les différents acteurs parler avec une grandiloquence toute patriotique de « pertes de nos terres », on peut se demander si on mange ces terres, si on vit de ces terres. On peut certes vivre pour sa terre, mais il est aussi bon de vivre de sa terre. Car à bien y regarder, ce projet, s’il est bien mené, et c’est là l’essentiel, peut sortir cette partie du Fouta de sa léthargie économique.
Un tel projet agricole mérite de l’attention, et de faire preuve de réalisme économique car les sociétés modernes ont besoin de s’adapter à des besoins nouveaux comme le biocarburant, dont le bioéthanol sera le fleuron. Mais ce bioéthanol demande à être produit. D’où l’exploitation de tournesol dans une zone propice à sa culture. Le tournesol est la matière première gratuite qui doit servir à la production d’éthanol, lequel peut nous réduire fortement notre dépendance énergétique. Alors, les sceptiques s’empressent de crier qu’on leur a « volé leurs terres », dramatisant en accentuant leurs propos de « terre de nos ancêtres », histoire de parfaire le crime.
Pourtant, aucune case n’a été rasée dans ce désert aride, personne n’a été expulsé, aucun exode infâmant n’a été entrepris. Dans ce Diéry désolé, il a été tracé un carré de 20.000 ha, entre Ndierba, Bogel Dali, Belel Gawdi, Houkki Otto et Rimbakh. A l’intérieur de cet espace, il est prévu une exploitation de graines de tournesol répartie selon des modalités agraires très précises, avec une logique de production en chaîne continue, qui verrait se suivre le labour, la semence, la gestation, la récolte, et la jachère. 180.000 tonnes par an en sortiraient, au bout d’un travail continu qui verrait 2400 travailleurs, compte non tenu des administratifs, y gagner des sommes allant de 4000F à plus par jour selon les tâches. Sans oublier les 80 camions qui seraient en rotation entre le site et le port où il faudra acheminer les graines et la biomasse. Pour ce qui sont passés par là il y a quelques années, à voir les villageois assis sous de maigres arbustes à ne rien faire, faut convenir que ça fait une certaine animation. Sans oublier que l’usine d’éthanol qui sera construite entraînera une nouvelle main d’œuvre qui va produire 72.000m3 d’éthanol par an. Ce projet a des retombées sur l’écosystème des villages environnants. Ces 20.000 ha seront irrigués par des motopompes haut de gamme qui serviront aussi à des usages agro-pastoraux, puisque les zones aménagées et protégées autour des villages permettront une culture fourragère, et ouvriront des opportunités d’agriculture. Même le bétail se sentira mieux, car de la tige de tournesol, en la triturant, on obtient un composte qui sert à l’alimentation du bétail. Bref, c’est peut-être pas l’Eldorado, mais ça permet de booster la vie économique d’une région qui jusqu’à présent a été d’une aridité inquiétante. Les impacts sociaux sont tout aussi appréciables et se manifestent déjà. Il suffit d’expliquer aux bénéficiaires que cette exploitation permet de poser dans ces villages un budget social de 800 millions par an, car elles nécessitent de poser des écoles, des mosquées, des centres de santé, sans compter l’aide aux GIE féminins. Faire travailler 4500 personnes dans une zone où le chômage le disputait à la précarité n’est pas acte malveillant de tristes négociants à la limite de l’esclavagisme, qui ne veulent, à part faire des affaires, mais est-ce interdit, que travailler à la hausse du pouvoir d’achat dans la région et participer à l’éradication de l’exode rural qui la frappe. On peut contester un projet, on se doit cependant d’en expliquer à tous les concernés les tenants et les aboutissants, pour en tirer le meilleur effet, au lieu de se battre avec comme seuls arguments des bisbilles politiciennes qui représentent des intérêts particuliers. Qu’ils leur expliquent plutôt ce qu’ils peuvent perdre en rejetant un tel projet agro-industriel.
Dakaractu.com
Un tel projet agricole mérite de l’attention, et de faire preuve de réalisme économique car les sociétés modernes ont besoin de s’adapter à des besoins nouveaux comme le biocarburant, dont le bioéthanol sera le fleuron. Mais ce bioéthanol demande à être produit. D’où l’exploitation de tournesol dans une zone propice à sa culture. Le tournesol est la matière première gratuite qui doit servir à la production d’éthanol, lequel peut nous réduire fortement notre dépendance énergétique. Alors, les sceptiques s’empressent de crier qu’on leur a « volé leurs terres », dramatisant en accentuant leurs propos de « terre de nos ancêtres », histoire de parfaire le crime.
Pourtant, aucune case n’a été rasée dans ce désert aride, personne n’a été expulsé, aucun exode infâmant n’a été entrepris. Dans ce Diéry désolé, il a été tracé un carré de 20.000 ha, entre Ndierba, Bogel Dali, Belel Gawdi, Houkki Otto et Rimbakh. A l’intérieur de cet espace, il est prévu une exploitation de graines de tournesol répartie selon des modalités agraires très précises, avec une logique de production en chaîne continue, qui verrait se suivre le labour, la semence, la gestation, la récolte, et la jachère. 180.000 tonnes par an en sortiraient, au bout d’un travail continu qui verrait 2400 travailleurs, compte non tenu des administratifs, y gagner des sommes allant de 4000F à plus par jour selon les tâches. Sans oublier les 80 camions qui seraient en rotation entre le site et le port où il faudra acheminer les graines et la biomasse. Pour ce qui sont passés par là il y a quelques années, à voir les villageois assis sous de maigres arbustes à ne rien faire, faut convenir que ça fait une certaine animation. Sans oublier que l’usine d’éthanol qui sera construite entraînera une nouvelle main d’œuvre qui va produire 72.000m3 d’éthanol par an. Ce projet a des retombées sur l’écosystème des villages environnants. Ces 20.000 ha seront irrigués par des motopompes haut de gamme qui serviront aussi à des usages agro-pastoraux, puisque les zones aménagées et protégées autour des villages permettront une culture fourragère, et ouvriront des opportunités d’agriculture. Même le bétail se sentira mieux, car de la tige de tournesol, en la triturant, on obtient un composte qui sert à l’alimentation du bétail. Bref, c’est peut-être pas l’Eldorado, mais ça permet de booster la vie économique d’une région qui jusqu’à présent a été d’une aridité inquiétante. Les impacts sociaux sont tout aussi appréciables et se manifestent déjà. Il suffit d’expliquer aux bénéficiaires que cette exploitation permet de poser dans ces villages un budget social de 800 millions par an, car elles nécessitent de poser des écoles, des mosquées, des centres de santé, sans compter l’aide aux GIE féminins. Faire travailler 4500 personnes dans une zone où le chômage le disputait à la précarité n’est pas acte malveillant de tristes négociants à la limite de l’esclavagisme, qui ne veulent, à part faire des affaires, mais est-ce interdit, que travailler à la hausse du pouvoir d’achat dans la région et participer à l’éradication de l’exode rural qui la frappe. On peut contester un projet, on se doit cependant d’en expliquer à tous les concernés les tenants et les aboutissants, pour en tirer le meilleur effet, au lieu de se battre avec comme seuls arguments des bisbilles politiciennes qui représentent des intérêts particuliers. Qu’ils leur expliquent plutôt ce qu’ils peuvent perdre en rejetant un tel projet agro-industriel.
Dakaractu.com