Des années 90 à nos jours, la carte SIM qui avait à l’origine une taille comparable à celle des cartes bleues s’est progressivement miniaturisée. L’industrie est partie du format 1FF, communément appelé SIM. Il a été remplacé par le format 2FF, puis le 3FF est arrivé avant le 4FF. Ces formats correspondent respectivement à la Mini-SIM, la Micro-SIM et à la Nano-SIM. On parle désormais de plus en plus de l’eSIM qui change beaucoup de choses dans le principe traditionnel de fonctionnement des cartes SIM.
Qu’est-ce que l’eSIM ?
Les formats ont évolué au fil des années, toujours dans le sens de la miniaturisation. Pour les constructeurs, cette transformation est motivée par le besoin constant de gagner de l’espace. Le moindre millimètre acquis dans les téléphones est précieux et c’est d’ailleurs ce qui a conduit au sacrifice du port Jack qui est devenu une espèce rare de nos jours. De la carte SIM à la carte Nano-SIM, il ne restait plus que l’essentiel : la minuscule die (circuit métallique) en silicium pour connecter l’utilisateur au réseau de son opérateur.
Avec l’eSIM, les choses sont différentes. La puce est directement intégrée à la carte mère. D’où son nom qui est une abréviation de Embedded SIM, qu’on peut traduire en français par SIM intégrée ou SIM embarquée. On ne peut ni retirer ni intégrer une eSIM à appareil. La « carte » pourrait d’ailleurs faire corps avec un processeur ou plus précisément le SoC des smartphones. Qualcomm a effectué une démonstration d’une puce Snapdragon intégrant directement l’eSIM au cours du Mobile World Congress de 2017.
Les avantages de l’eSIM
Le premier avantage, c’est la dématérialisation. L’utilisateur n’aura plus à se soucier de découper sa SIM au bon format lorsqu’il achète une nouvelle puce ou quand il change de smartphone et que le format supporté n’est pas le même que celui de l’appareil précédent. On n’oublie pas le désagrément qui peut être lié au fait d’utiliser une aiguille ou un objet pointu pour ouvrir le tiroir réservé aux SIM. Tout ceci sera inexistant quand l’eSIM deviendra la norme.
L’autre avantage de l’eSIM, c’est son caractère minuscule qui favorise son intégration à la quasi-totalité des objets connectés du quotidien, à commencer par les montres connectées. La Gear S2 de Samsung est la première smartwatch grand public à intégrer une eSIM. C’est désormais le cas avec la plupart des modèles, y compris l’Apple Watch depuis la Series 3.
Que ce soit avec une smartwatch ou un smartphone, la gestion des réseaux ou du choix des opérateurs s’effectue via une interface facile à prendre en main. Cerise sur le gâteau, on peut utiliser plus d’un réseau à la fois sans désactiver le premier. Un usage multi-SIM est donc possible.
Les désavantages de l’eSIM
Pour l’instant, le principal inconvénient lié à l’eSIM est le défaut de compatibilité avec les opérateurs qui dans leur majorité font encore de la résistance pour adopter le standard. Forcément, l’eSIM leur fait perdre une partie de leur contrôle sur les utilisateurs avec l’usage d’une carte propre.
En France, aucun opérateur ne permet encore l’usage d’une eSIM sur un smartphone, mais tous disent travailler activement pour se mettre dans les rangs, d’autant qu’avec les iPhone XS et XS Max, ils ressentent désormais un peu plus la pression. Orange devrait être le premier à faire le pas puisqu’il propose déjà un abonnement via eSIM sur les Apple Watch disposant d’un module cellulaire.
Enfin, comme autre défaut, le passage d’urgence d’un smartphone à un autre ne serait pas aussi rapide qu’actuellement en insérant juste sa carte SIM dans un autre appareil. Par exemple, en cas de faible autonomie de la batterie où vous seriez ponctuellement obligé d’utiliser votre SIM dans un autre appareil, il faudra passer par l’étape d’activation avec l’application fournie par l’opérateur. C’est forcément moins pratique.
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