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Quand Mansour Sy Jamil déclarait Macky Sall, « meilleur président du monde » (Ibrahima Sarr, Ancien ambassadeur)

Rédigé par leral.net le Jeudi 31 Mai 2018 à 14:06 | | 0 commentaire(s)|

Le politicien Serigne Mansour Sy Jamil s’illustre ces derniers temps (disons depuis que son allié de circonstance Khalifa Sall a été arrêté pour des crimes économiques commis), par des attaques ad hominem, souvent au bas de la ceinture, contre le président de la République, le Président Macky Sall. Tout y va, jusqu’à la désignation du Chef de l’Etat comme seul instigateur et assassin de l’étudiant qui a perdu la vie lors de rixes au campus universitaire de l’UGB.
 
De nombreuses personnes se sont gardées de répondre à cette mise en procès insensée, indécente, sans doute aussi en raison du profil de l’attaquant : un membre de la famille Sy de Tivaouane, une des plus illustres familles religieuses de ce pays, connue pour sa mesure et son sens élevé de la courtoisie républicaine. Malheureusement, la pudeur avec laquelle la question Mansour Sy Jamil est abordée, le refus du Président Sall de répondre à ses provocations, n’a suscité chez « l’ami de Khalifa Sall » aucune forme de remise en question quant à son discours haineux.
 
Mansour Sy Jamil poursuit son opposition viscérale, sa haine compulsive, presqu’atavique, contre Macky Sall, saisissant la moindre faille, l’accablant de tous les maux, le désignant coupable de tout. La raison, le marabout politicien l’a découverte comme une divination, au lendemain de la condamnation du maire de Dakar : « J’ai dit à Macky de ne pas laisser Khalifa aller en prison ».
 
Mais de quoi Macky Sall aurait l’air, s’il suffisait d’une simple demande d’un homme, soit-il Mansour Sy Jamil, pour que la marche de la Justice s’arrête ; pour qu’au nom d’une prétendue stabilité nationale ou d’on ne sait quelle appartenance confrérique, un homme rattrapé par ses propres agissements, faisant preuve d’une arrogance notoire, devrait bénéficier d’un traitement d’exception ?
 
Depuis, le bon Macky est devenu le mal Sall. Tout ce qui était découvert en lui d’intelligent, est devenu la manifestation de la « cancrelure » et il ne se trouve pas une seule cause, une seule action du Chef de l’Etat qui trouve grâce aux yeux de notre marabout politicien.
 
Car il y a bien eu un avant et un après Khalifa Sall. L’opposition venue assister à la rencontre initiée par le Président Sall il y a un an, jour pour jour, lors du lancement de la Journée du Dialogue national, est restée médusée quand, du haut de la tribune qu’il s’est offerte, le reborn politician, échappé des cendres du communisme athée, a échangé son froc de révolutionnaire contre un boubou de bouffon laudateur. Repris par tous les haut-parleurs, le marabout n’a pas tari d’éloges envers le Président Sall, chantant ses louanges, empruntant leur pommade aux griots les plus aguerris, pour en enduire son héros du jour.
 
 « Vous êtes le meilleur président du monde. Ce n’est pas moi qui le dis. Je tiens ce témoignage du Président de la Banque mondiale lui-même, avec qui j’ai voyagé dans le même avion. Il m’a dit ‘est-ce que vous savez que Macky Sall est le meilleur président du monde ?’, et j’en étais fier. Mais d’autres responsables du monde me l’ont dit. Ils vont même jusqu’à vous comparer à Mahatir », a déclaré ce jour-là, le marabout politicien.
 
Jusqu’à quand ce marabout fantoche gardera-t-il ses nouvelles convictions sur les états de service de Macky Sall ? Un de ses anciens amis du quartier latin ne s’en trouve pas affligé, bien au contraire. Il fut un temps, au début des années 70, où Mansour Sy Jamil gambadait les rues du quartier latin à Paris, la barbe moussée, la pipe serrée entre les dents, en compagnie d’un philosophe sénégalais aujourd’hui décédé, prônant le Capital contre le Coran, se méfiant de la religion comme de « l’opium ».
 
 Ce n’est qu’au contact des agents de la Banque islamique de développement, où il fut casé comme traducteur et non cadre comme il le prétend, que ses convictions anciennes sont revenues à sa rescousse. Les cocos de Khar Yalla s’en souviennent avec délectation. Et ce n’est qu’à Fass que l’on s’avise parfois, au petit soir, le grand étant enterré depuis longtemps, que le marabout à la manoeuvre fut aussi un virevoltant "jeune guerrier".




 
Ibrahima Sarr
Ancien ambassadeur