La fête a eu lieu au cours d’une soirée de gala retransmise en directe sur les antennes de la télévision nationale. C’est l’aspect de la fête qui nous occupera tout au long des développements qui suivent. La quasi-totalité des Sénégalais qui, comme moi, était intéressée par cette soirée de gala et qui n’avait pas la chance d’y être conviée, s’est finalement contentée des images de la télévision nationale, pour célébrer avec les acteurs de l’événement le bouclage de la première année de football professionnel. Nous n’avons pas été gâtés. C’est le moins que l’on puisse dire, après avoir suivi la prestation médiocre et dramatiquement pauvre en réalisation de la télévision nationale, lors de son reportage servi en direct. Les performances fournies aux téléspectateurs n’honorent point les prétentions annoncées dans les slogans d’autopromotion qui assurent que : « quand c’est important, c’est sur la RTS… ». On se garde bien après de nous dire comment cela s’est passé. Cette fois-ci très mal. Nul, en matière de présentation de spectacle. Nul donc en termes de valeur ajoutée aux images brutes recueillies sur le terrain de l’action et balancées sur l’antenne pour informer mais surtout pour divertir le téléspectateur. Un téléspectateur qui, en pareilles circonstances, est en droit d’attendre du prestataire une production qui va au-delà d’un captage ronronnant et en vase clos d’images, servies à la faveur d’un fil conducteur d’émissions approximatif, hésitant sur le choix des différentes séquences et composantes scéniques du produit servi sur les écrans cathodiques. Les millions de téléspectateurs installés dans leurs salons pour suivre l’événement ont été déçus.
A la fin de l’émission, ils avaient sûrement hâte, comme moi, de voir défiler sur l’écran le générique de final. Ils étaient pressés de se renseigner sur les acteurs qui ont travaillé sur la présentation du direct, pour être fixés sur le nom de son réalisateur. Ce générique n’est pas venu. La vérité est que cette émission n’a pas été réalisée. Sinon, par les deux animateurs qui ont joué en un duo dissonant et manquant singulièrement de préparation. Ceux-là n’ont pas su donner cette touche émotionnelle particulière qui confère à tout spectacle télévisuel, conçu dans une perspective de divertissement, les moyens de ses prétentions. De telles prétentions ne peuvent être concrétisées que dans la seule mesure où l’image choisie, la séquence dans laquelle elle s’insère, et enfin, la manière de la filmer, s’intègrent dans un ensemble fécondé par une création artistique qui sublime pour rendre compte. Ce qui rend magique la télévision, c’est sa dimension subliminale. Celle-ci qui tient d’abord à l’esthétique de l’œuvre est en réalité une donnée constructive par l’œuvre de construction artistique. Et cette œuvre est la touche particulière que le réalisateur apporte.
Je suis sûr que les réalisateurs chevronnés de la télévision nationale n’ont pas conçu ce direct. Je m’avance un peu trop, peut-être. Je ne serai, cependant, pas surpris d’apprendre qu’ils étaient loin de cette prestation médiocre. Une prestation dépourvue d’âme et d’imagination. Tout au plus deux caméras ont tourné l’événement au cours de cette soirée du samedi 23 janvier, pour rendre compte de la soirée de gala de la Ligue professionnelle. Elles ont fixé leur objectif sur un décor pauvre, avec un fond blanc massif qui a donné un rendu désastreux. Manifestement, aucun travail préalable n’a été fait pour le choix de ce décor qui est pourtant un élément essentiel pour rendre de façon agréable, chaleureux et comestibles des images captées et envoyées en régie finale. Le blanc, tous les professionnels de la télévision le savent, est une couleur que la télévision évite en particulier, car il se traite difficilement. Les tables autour desquelles les convives de la Ligue étaient installés, les chaises, comme de nombreux invités étaient enveloppés dans un blanc écarlate qui a fait baver les images, en multipliant les reflets de lumière intempestifs sur les visages et sur l’ensemble des images proposées. Le choix des images semblait obéir à autre chose qu’à un souci de réaliser un document audiovisuel adossé sur une trame cohérente et hautement instructive, sur la base d’un enchaînement séquentiel de données brutes travaillées avec une esthétique certaine.
Pour reparler des deux animateurs du direct, on a eu l’impression que les deux braves hommes de service se croyaient dans un studio de diffusion radiophonique tant leur verve à parler et accaparer tout l’espace du direct laissait croire au téléspectateur qu’ils en avaient oublié que leur rôle était de commenter des images mais non de débiter un récit écrit d’avance, parfois sans cohérence, ni ancrage certain avec les images projetées sur l’écran. Le rendu était très agaçant. Avec ce reportage en direct dépourvu d’émotions, donc pauvre en spectacle, la prestation de l’artiste Titi fut lamentable. Avec une présence scénique, à la limite du désastre, la performance de l’artiste résume à elle seule la pauvreté et l’insipidité du spectacle d’ensemble. Il n’est pas sûr qu’une autre télévision n’ait pas mieux fait que la RTS. Car il n’est pas simplement possible d’aller en deçà de sa performance en la matière. Une seule recommandation pour les responsables de la Ligue : l’année prochaine, attachez-vous les services de spécialistes, pour élaborer un cahier des charges précis, pour la retransmission de votre prochain gala sur les antennes de la télévision. Procédez à un Appel d’offres public pour arrêter un adjudicataire. Cette procédure épargnera sûrement le téléspectateur d’une prestation aussi médiocre que celle que la RTS a fourni le samedi 23 janvier 2010.
Abdou Latif COULIBALY
lagazette.sn
A la fin de l’émission, ils avaient sûrement hâte, comme moi, de voir défiler sur l’écran le générique de final. Ils étaient pressés de se renseigner sur les acteurs qui ont travaillé sur la présentation du direct, pour être fixés sur le nom de son réalisateur. Ce générique n’est pas venu. La vérité est que cette émission n’a pas été réalisée. Sinon, par les deux animateurs qui ont joué en un duo dissonant et manquant singulièrement de préparation. Ceux-là n’ont pas su donner cette touche émotionnelle particulière qui confère à tout spectacle télévisuel, conçu dans une perspective de divertissement, les moyens de ses prétentions. De telles prétentions ne peuvent être concrétisées que dans la seule mesure où l’image choisie, la séquence dans laquelle elle s’insère, et enfin, la manière de la filmer, s’intègrent dans un ensemble fécondé par une création artistique qui sublime pour rendre compte. Ce qui rend magique la télévision, c’est sa dimension subliminale. Celle-ci qui tient d’abord à l’esthétique de l’œuvre est en réalité une donnée constructive par l’œuvre de construction artistique. Et cette œuvre est la touche particulière que le réalisateur apporte.
Je suis sûr que les réalisateurs chevronnés de la télévision nationale n’ont pas conçu ce direct. Je m’avance un peu trop, peut-être. Je ne serai, cependant, pas surpris d’apprendre qu’ils étaient loin de cette prestation médiocre. Une prestation dépourvue d’âme et d’imagination. Tout au plus deux caméras ont tourné l’événement au cours de cette soirée du samedi 23 janvier, pour rendre compte de la soirée de gala de la Ligue professionnelle. Elles ont fixé leur objectif sur un décor pauvre, avec un fond blanc massif qui a donné un rendu désastreux. Manifestement, aucun travail préalable n’a été fait pour le choix de ce décor qui est pourtant un élément essentiel pour rendre de façon agréable, chaleureux et comestibles des images captées et envoyées en régie finale. Le blanc, tous les professionnels de la télévision le savent, est une couleur que la télévision évite en particulier, car il se traite difficilement. Les tables autour desquelles les convives de la Ligue étaient installés, les chaises, comme de nombreux invités étaient enveloppés dans un blanc écarlate qui a fait baver les images, en multipliant les reflets de lumière intempestifs sur les visages et sur l’ensemble des images proposées. Le choix des images semblait obéir à autre chose qu’à un souci de réaliser un document audiovisuel adossé sur une trame cohérente et hautement instructive, sur la base d’un enchaînement séquentiel de données brutes travaillées avec une esthétique certaine.
Pour reparler des deux animateurs du direct, on a eu l’impression que les deux braves hommes de service se croyaient dans un studio de diffusion radiophonique tant leur verve à parler et accaparer tout l’espace du direct laissait croire au téléspectateur qu’ils en avaient oublié que leur rôle était de commenter des images mais non de débiter un récit écrit d’avance, parfois sans cohérence, ni ancrage certain avec les images projetées sur l’écran. Le rendu était très agaçant. Avec ce reportage en direct dépourvu d’émotions, donc pauvre en spectacle, la prestation de l’artiste Titi fut lamentable. Avec une présence scénique, à la limite du désastre, la performance de l’artiste résume à elle seule la pauvreté et l’insipidité du spectacle d’ensemble. Il n’est pas sûr qu’une autre télévision n’ait pas mieux fait que la RTS. Car il n’est pas simplement possible d’aller en deçà de sa performance en la matière. Une seule recommandation pour les responsables de la Ligue : l’année prochaine, attachez-vous les services de spécialistes, pour élaborer un cahier des charges précis, pour la retransmission de votre prochain gala sur les antennes de la télévision. Procédez à un Appel d’offres public pour arrêter un adjudicataire. Cette procédure épargnera sûrement le téléspectateur d’une prestation aussi médiocre que celle que la RTS a fourni le samedi 23 janvier 2010.
Abdou Latif COULIBALY
lagazette.sn