Décidément, à ce brave homme, qui aurait dû être sacralisé comme héros africain pour avoir notamment infligé une défaite mémorable à la soldatesque du défunt colonel Kadhafi- et aussi tenu tête aux Français-, à ce brave homme, donc, on aura tout fait.
Car non seulement le tribunal devant le juger et son procès lui-même sont financés par l’homme qui aurait dû être jugé à sa place pour crimes de guerre et tortures, c’est-à-dire le dictateur tchadien Idriss Déby Itno, non seulement toutes les victimes survivantes- ou prétendues telles !- des atrocités dont il est accusé sont choisies par le régime de ce même Déby pour venir témoigner, non seulement ce dernier est partie civile au procès alors qu’il devrait être au box des accusés mais encore, voilà que maintenant, les Chambres dites africaines extraordinaires qui vont organiser cette parodie de procès, menacent de lui choisir des avocats ! Vous aurez compris, des avocats commis d’office comme pour un vulgaire malfrat désargenté.
Et ce alors que le Président Habré dispose de ses propres avocats qui l’assistent à toutes les étapes de la procédure. La ficelle est trop grosse et la manœuvre manque de finesse mais, puisque l’ancien chef de l’Etat tchadien réfugié au Sénégal depuis 1990 refuse à juste raison de répondre aux questions des juges de ce tribunal qu’il trouve illégitime- et pour cause car financé à hauteur de deux milliards de francs par le dictateur Idriss Déby Itno-, alors ces braves juges, comme s’il ne disposait pas d’avocats, veulent lui en affecter.
Ces avocats commis d’office seront rémunérés par un fonds prévu à cet effet et provenant forcément des deux milliards de francs versés par Déby. Lequel mettrait donc à la disposition de l’homme dont il souhaite la mort des avocats dont on peut imaginer qu’ils feront tout pour enfoncer leur client !
Et tout cela avec la complicité des juges des Chambres africaines extraordinaires dont tous les frais et indemnités, billets d’avion en business et per diem royaux sont aussi payés indirectement par ce même Déby que, dans un monde normal, ils auraient dû inculper et placer sous mandat de dépôt.
Au lieu de quoi, ils veulent dénier à un brave homme, vivant tranquillement au Sénégal depuis 24 ans, d’organiser sa propre défense comme bon lui semble. On comprend bien que le but de la manœuvre c’est de le condamner parce que le président Idriss Déby Itno a payé le Sénégal pour cela, mais enfin il convient quand même d’y mettre les formes…
Car, pour le reste, nul ne doute que le président Habré a été condamné avant d’avoir été jugé. Et tout ce que font les magistrats des Chambres extraordinaires, notamment leurs multiples voyages princiers au Tchad aux fins d’enquête, ressemble fort à un cirque, pour ne pas dire un cinéma.
Curieux procès en réalité que celui-là où même des agences de communication ont été payées à hauteur de 50 millions pour en assurer la médiatisation ! Il s’agit, en particulier, de tenir les populations tchadiennes martyrisées par le redoutable Déby Itno, au courant des moindres péripéties de ce jugement destiné à discréditer et mettre hors d’état de nuire un homme qui empêche l’ex-chef des services de sécurité tchadiens de dormir.
Oui, au moment où Habré était président de la République, c’est Déby qui régnait sur les forces de défense et de sécurité et qui, à ce titre, avait la haute main sur les commissariats de police, les brigades de gendarmerie et les prisons !
Naturellement, si des tortures et autres actes cruels, inhumains et dégradants ont été commis dans ces lieux de détention, il ne peut pas ne pas en répondre en cas de procès juste et équitable. Au lieu de quoi, il se retrouve dans la position privilégiée de principal bailleur de fonds du procès de son ancien patron dont, si basses œuvres il y a eu sous son régime, lui Déby n’a pu qu’en être l’exécutant. Logique, non ?
Sauf pour nos juges des Chambres africaines extraordinaires qui, eux, ne regardent que dans une seule direction, celle indiquée par Déby, et n’instruisent qu’à charge. Contre le président Habré, évidemment. Et ne voilà-t-il pas qu’ils poussent le zèle jusqu’à vouloir lui choisir ses propres avocats ? Sur suggestion de Déby, n’en doutons pas.
PAR MAMADOU OUMAR NDIAYE
Post scriptum :
Et voilà qu’à peine après avoir fini d’écrire ce petit article, on apprend- et on voit même les images sur le Net !- que Me El Hadj Diouf, le plus teigneux des avocats du président Habré, a été malmené par les policiers du Groupement Mobile d’Intervention (GMI). Bien qu’il ait revêtu sa robe d’avocat, et nonobstant sa qualité de député, Me El Hadj Diouf a été brutalisé comme un vulgaire malfrat. Son crime ? Avoir voulu assister à la perquisition du domicile de son client, M. Hissène Habré, enlevé manu militari de sa cellule de la prison du Cap Manuel pour être reconduit chez lui. Et ce aux fins d’une perquisition. Comme le lui permet la loi, l’avocat a voulu participer à cette dernière. On ne sait jamais car, comme il l’a expliqué plus tard, les enquêteurs auraient même pu emporter de la drogue avec eux et prétendre qu’ils l’ont trouvée sur place ! Pour avoir donc voulu assister à cette perquisition, Me El Hadj Diouf a été sérieusement malmené par les policiers du GMI. Que ne feraient décidément les juges des chambres africaines extraordinaires pour faire plaisir au dictateur Idriss Déby Itno !
Car non seulement le tribunal devant le juger et son procès lui-même sont financés par l’homme qui aurait dû être jugé à sa place pour crimes de guerre et tortures, c’est-à-dire le dictateur tchadien Idriss Déby Itno, non seulement toutes les victimes survivantes- ou prétendues telles !- des atrocités dont il est accusé sont choisies par le régime de ce même Déby pour venir témoigner, non seulement ce dernier est partie civile au procès alors qu’il devrait être au box des accusés mais encore, voilà que maintenant, les Chambres dites africaines extraordinaires qui vont organiser cette parodie de procès, menacent de lui choisir des avocats ! Vous aurez compris, des avocats commis d’office comme pour un vulgaire malfrat désargenté.
Et ce alors que le Président Habré dispose de ses propres avocats qui l’assistent à toutes les étapes de la procédure. La ficelle est trop grosse et la manœuvre manque de finesse mais, puisque l’ancien chef de l’Etat tchadien réfugié au Sénégal depuis 1990 refuse à juste raison de répondre aux questions des juges de ce tribunal qu’il trouve illégitime- et pour cause car financé à hauteur de deux milliards de francs par le dictateur Idriss Déby Itno-, alors ces braves juges, comme s’il ne disposait pas d’avocats, veulent lui en affecter.
Ces avocats commis d’office seront rémunérés par un fonds prévu à cet effet et provenant forcément des deux milliards de francs versés par Déby. Lequel mettrait donc à la disposition de l’homme dont il souhaite la mort des avocats dont on peut imaginer qu’ils feront tout pour enfoncer leur client !
Et tout cela avec la complicité des juges des Chambres africaines extraordinaires dont tous les frais et indemnités, billets d’avion en business et per diem royaux sont aussi payés indirectement par ce même Déby que, dans un monde normal, ils auraient dû inculper et placer sous mandat de dépôt.
Au lieu de quoi, ils veulent dénier à un brave homme, vivant tranquillement au Sénégal depuis 24 ans, d’organiser sa propre défense comme bon lui semble. On comprend bien que le but de la manœuvre c’est de le condamner parce que le président Idriss Déby Itno a payé le Sénégal pour cela, mais enfin il convient quand même d’y mettre les formes…
Car, pour le reste, nul ne doute que le président Habré a été condamné avant d’avoir été jugé. Et tout ce que font les magistrats des Chambres extraordinaires, notamment leurs multiples voyages princiers au Tchad aux fins d’enquête, ressemble fort à un cirque, pour ne pas dire un cinéma.
Curieux procès en réalité que celui-là où même des agences de communication ont été payées à hauteur de 50 millions pour en assurer la médiatisation ! Il s’agit, en particulier, de tenir les populations tchadiennes martyrisées par le redoutable Déby Itno, au courant des moindres péripéties de ce jugement destiné à discréditer et mettre hors d’état de nuire un homme qui empêche l’ex-chef des services de sécurité tchadiens de dormir.
Oui, au moment où Habré était président de la République, c’est Déby qui régnait sur les forces de défense et de sécurité et qui, à ce titre, avait la haute main sur les commissariats de police, les brigades de gendarmerie et les prisons !
Naturellement, si des tortures et autres actes cruels, inhumains et dégradants ont été commis dans ces lieux de détention, il ne peut pas ne pas en répondre en cas de procès juste et équitable. Au lieu de quoi, il se retrouve dans la position privilégiée de principal bailleur de fonds du procès de son ancien patron dont, si basses œuvres il y a eu sous son régime, lui Déby n’a pu qu’en être l’exécutant. Logique, non ?
Sauf pour nos juges des Chambres africaines extraordinaires qui, eux, ne regardent que dans une seule direction, celle indiquée par Déby, et n’instruisent qu’à charge. Contre le président Habré, évidemment. Et ne voilà-t-il pas qu’ils poussent le zèle jusqu’à vouloir lui choisir ses propres avocats ? Sur suggestion de Déby, n’en doutons pas.
PAR MAMADOU OUMAR NDIAYE
Post scriptum :
Et voilà qu’à peine après avoir fini d’écrire ce petit article, on apprend- et on voit même les images sur le Net !- que Me El Hadj Diouf, le plus teigneux des avocats du président Habré, a été malmené par les policiers du Groupement Mobile d’Intervention (GMI). Bien qu’il ait revêtu sa robe d’avocat, et nonobstant sa qualité de député, Me El Hadj Diouf a été brutalisé comme un vulgaire malfrat. Son crime ? Avoir voulu assister à la perquisition du domicile de son client, M. Hissène Habré, enlevé manu militari de sa cellule de la prison du Cap Manuel pour être reconduit chez lui. Et ce aux fins d’une perquisition. Comme le lui permet la loi, l’avocat a voulu participer à cette dernière. On ne sait jamais car, comme il l’a expliqué plus tard, les enquêteurs auraient même pu emporter de la drogue avec eux et prétendre qu’ils l’ont trouvée sur place ! Pour avoir donc voulu assister à cette perquisition, Me El Hadj Diouf a été sérieusement malmené par les policiers du GMI. Que ne feraient décidément les juges des chambres africaines extraordinaires pour faire plaisir au dictateur Idriss Déby Itno !