Dans le brouhaha de la recherche de buzz, certains opposants y vont avec une bonne dose de surenchère comme pour essayer vainement de conjurer le sort des chiffres qu’ils savent largement défavorables pour eux. En vérité, dans la stratégie d’attaque tous azimuts, certains comme pour oublier leurs poids respectifs, veulent simplement s’arroger dans le subconscient collectif une position de leadership dans l’opposition.
Que pèse l’opposition sénégalaise à un an de la présidentielle de février 2019 ? Que pèsent « les oppositions » devrions-nous dire ?
Le meilleur baromètre actuel pour mesurer le poids des uns et des autres semble être la dernière élection législative du 30 juillet 2017 qui a permis au moins de tirer quatre leçons majeures en rapport avec les poids électoraux réels des opposant irréductibles et frontaux.
- Coalition gagnante Wattu Sénégal
- Coalition Manko Taxawu Sénégal
Dans ce bloc hétérogène, certains sont déjà en campagne pour grignoter une part du maigre potentiel et essayer de forcer le destin. C’est le cas d’Idrissa Seck parti en campagne avant la course et qui ne mesure pas assez sa chute libre tendancielle irréversible. Idy oublie qu’en cinq ans (2007-2012), son score avait été divisé par deux avec lors de la présidentielle de 2007 les 510 922 voix, soit 14,92% et les 212 853 voix qu’il avait lors de la présidentielle de 2012 soit 7,86%. Quand on perd près de 300 000 voix en cinq ans, on doit faire une introspection. En 2016, il avait avec tout le camp du NON réuni largement perdu le département de Thiès. En 2017, Benno l’avait encore battu dans le même département de Thiès. Le problème de ce candidat à l’envergure départemental refoulée est qu’il est en rupture de confiance avec le subconscient sénégalais et il semble être le seul à l’ignorer.
- Récap sur Principaux opposants frontaux
- Le premier groupe est constitué de Pape Diop, Mamadou Lamine Diallo, Mamadou Diop Decroix et un éventuel candidat PDS pour la Coalition gagnante Wattu Sénégal. Il va sans dire que la candidature au PDS créera au moins deux nouveaux camps dans ce parti sans compter ce que la mouvance présidentielle récupèrera de facto.
- Dans le deuxième groupe il y a Khalifa Babacar Sall, Malick Gakou, Idrissa Seck, Serigne Mansour Sy Djamil et Cheikh Mamadou Abiboulaye Dieye pour Manko Taxawu Sénégal.
Les amnésiques semblent oublier que lors des législatives de 2017, Benno sans avoir le Président Macky comme candidat a devancé la liste de Wade de plus d’un million de voix et les deux principales listes cumulées de l’opposition de près de 700 000 voix. Voir ci-dessous les écarts.
Voix | ||
BENNO | 1 637 731 | |
Voix | Écart positif de Benno par rapport aux principaux opposants | |
CGWS | 552 095 | 1 085 636 |
MTS | 388 188 | 1 249 543 |
Total CGWS ET MTS | 940 283 | 697 448 |
- Nouveaux opposants frontaux
- L’ancien Premier Ministre Abdoul Mbaye dont le parti ACT était en alliance avec quatre autres formations n’a même pas été repêché comme député lors de ces élections du 30 juillet 2017. Il s’est retrouvé avec 0,43 % des votants soit exactement 14 231 voix. Quand un ancien Premier Ministre obtient ce score minable dans une élection à laquelle ont participé 3 337 494 votants, il devrait au nom de la dignité raser les murs. Après ce score lamentable, le maintien d’Abdoul Mbaye dans une course présidentielle pourrait relever de l’obsession.
- Ousmane Sonko en dépit de son bouillonnement médiatique outrancier oublie qu’avec une coalition composée de plusieurs partis dont PASTEF, RND, PPAS, MRDS il n’a pu récolter que 1,13 % des votants avec exactement 37 535 voix sur 3 337 494 suffrages exprimés lors des élections législatives du 30 juillet 2017. Ce score qui a permis de repêcher au plus fort reste le député Ousmane Sonko ne rime pas avec la frénésie débordante du concerné. Il fait plus de bruits que son poids réel. Pour faire une analyse objective du score de 37 535 voix de sa coalition, il faut juste se souvenir qu’un de ses alliées de 2017 en l’occurrence le MRDS avait eu cinq ans plus tôt en 2012 un score de 70 655 voix représentant à l’époque 3,60 % des suffrages. En clair, l’alliance avec Sonko a fait que le MRDS a vu que ses voix ont été divisées par deux en valeur absolue et par trois en valeur relative, en termes de pourcentage par rapport aux suffrages. En vérité, Sonko a tiré le MRDS largement vers le bas, poussant l’Imam Mbaye Niang troisième sur sa liste, à perdre son poste à l’Assemblée nationale. Il n’est pas interdit en démocratie de rester dans le virtuel avec un discours populiste sans prise sur un peuple intelligent. Dur sera le réveil pour ce candidat Facebook.
Au total, l’opposition adepte du buzz médiatique à outrance sait pertinemment que la présidentielle de 2019 est perdue d’avance pour elle parce que le Président Macky Sall est sur le chantier énorme de l’émergence du Sénégal avec un taux de croissance 2017 projeté à 7,1% après deux années successives à plus de 6% (ce que nous n’avons jamais eu). Il sera difficile pour l’opposition de nier la réalité économique et sociale d’un Sénégal en émergence en pleine transformation structurelle prenant en compte une dimension sociale sans commune mesure.
Lors de dernières élections législatives de 2017, le score de BBY frôlant les 50% (49,47% exactement) ne doit pas donner un faux espoir de deuxième tour à une opposition amnésique. Comme en atteste le dernier sondage d’une chancellerie occidentale avec 69% de satisfaction, le candidat Macky Sall dépasse largement le score des législatives de BBY pour quatre raisons simples.
- Le Président Macky Sall n’était pas candidat lors des législatives de 2017.
- Toutes les 47 listes des législatives n’étaient pas antagoniques à Benno.
- Le Président Macky sera s’il plait à Dieu sur la piste en 2019 avec un bilan visible et palpable et des perspectives claires que la majorité des Sénégalais voient et apprécient
- Nous avons un peuple intelligent qui sait reconnaitre les efforts énormes de ce vaste Sénégal en chantier.
Chaque jour, les opposants rivaliseront dans le buzz et le vide. Chaque jour le Président Macky sera dans l’action, les réalisations et les perspectives vers l’émergence.
En démocratie on compte les voix même si chacun peut élever trop la voix. L’opposition continuera à élever la voix au-delà de son poids réel. C’est son rôle. La mission de Benno est de porter le débat concret sur les réalisations palpables et les perspectives clairement en vue. Quelle que soit la frénésie des opposants chercheurs de buzz, Benno doit imprimer la marque et rester sur le fil conducteur du débat concret, cet axe qui désarçonne les opposants frontaux.
Mamadou NDIONE
Économiste Écrivain Logisticien
Conseiller Départemental à Mbour
Responsable politique APR DIASS