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Que va donc faire Macky Sall, de cette bande d’incapables ?

Le président de la République ne restera pas longtemps avant d’agir, convaincu que le temps lui est désormais compté, soucieux de laisser son empreinte dans l’histoire de son pays. Cela pourrait commencer par un bon ménage autour de lui et dans son Gouvernement.


Rédigé par leral.net le Mardi 25 Janvier 2022 à 09:07 | | 35 commentaire(s)|

Que s’est-il donc passé ce soir du 23 janvier, où tout s’est écroulé dans la concession Benno, la maison Apr, au point de remettre en cause tous les acquis ? Une Bérézina ? Non, pas assez, plutôt un Waterloo, disent les plus sarcastiques. Au premier regard, oui, quelque chose s’est passé : le candidat de Dakar, capitale du pays, n’a pas seulement perdu à l’élection à la ville. Il a aussi perdu dans sa commune, battu par un jeune sans prétention. Puis tombent les communes de la capitale, les unes après les autres : Derklé, Médina, Grand-Yoff, Golf Sud, Yeumbeul Sud et même Guédiawaye, où se présentait Aliou Sall, frère du président de la République. Ministres et Dg ont tous mordu la poussière face à de jeunes inconnus.

Mais ils pourront se consoler : Idrissa Seck, leader de Rewmi, arrivé second à la dernière présentielle, est battu dans sa ville, jusque dans son propre bureau de vote. Quand on regarde à l’échelle du pays, il n’y a guère mieux : défaite des candidats Benno à Rufisque, Kaolack, Tambacounda. Le clou de la soirée restera la large victoire d’Ousmane Sonko à Ziguinchor. Il s’agit de quelques défaites qui masquent une large victoire au plan du pays. Environ 500 communes et départements sur 550. Mais le symbole reste grand, donnant l’image d’une déroute cuisante. Macky Sall n'a jamais gagné Dakar ou Ziguinchor, pour les perdre.

Que s’est-il donc passé pour que pareille défaite intervienne dans une élection présentée par tous, comme un premier tour de la présidentielle de 2024 ? « Tout le monde avait vu venir sauf eux », crient les plus avisés.

Il n’empêche. Macky Sall est crédité d’un si bon bilan que même les observateurs les plus sceptiques, ne s’attendaient pas à pareille déconvenue. Dakar est en train de se moderniser à grands pas. La ville est maintenant reliée au reste du pays par des autoroutes et des grandes voies dominées par des viaducs. Signe de cette modernité, le président de la République a inauguré le 24 décembre dernier, un Train express régional qui doit, à terme, relier Dakar à son aéroport, situé à 45 kilomètres du centre-ville. L’année prochaine, une voie rapide de transit reliera Dakar à la partie sud de son agglomération. Les infrastructures sortent partout de terre, témoignant des grandes ambitions que nourrit le pays, un an avant le début d’exploitation de son gaz et de son pétrole. Lors de la pandémie de Covid-19, l’Etat a fait fort, en contenant la propagation du virus, en distribuant 62 milliards de francs Cfa aux populations, en lançant un plan de résilience de 1000 milliards de francs Cfa.

Macky Sall pouvait donc s’estimer en droit d’attendre mieux de ses ministres et directeurs généraux, tous engagés dans la bataille pour les « Locales ». Bien souvent, à leur demande insistante. Pour se prouver quelque chose. Le chef leur facilité la tâche, s’il n’a pas fait le boulot à la place de certains.

Mais voilà : depuis trois ans, un gouvernement, qu’il a mis en place à l’issue de la Présidentielle, est demeuré amorphe, transparent, incapable de se défendre, de se battre face à des jeunes opposants qui ont décidé d’éprouver le chef de l’Etat, en l’agressant de manière quasi quotidienne. Il ne se passe plus une semaine sans une attaque venant d’un opposant. En face, le silence radio. Ils sont très peu, deux ou trois, sur un gouvernement de 32 membres, qui daignent aller au front pour défendre leur bilan, celui de leur camp. Seuls Amadou Hott , Oumar Guèye , Abdoulaye Sow et Karim Fofana se montraient combattifs. Dans un désert, un silence hilare.

Le porte-parole du Gouvernement, « ce n’est pas son métier, on ne sait pas pourquoi il est à ce poste », s’indignent ses propres camarades.

Le ministre de la Communication lui, comble du paradoxe, ne s’est jamais exprimé, n'a jamais donné d’entrevue, jamais de déclaration, alors qu’il devait être au-devant, à la manœuvre. Il ne parle jamais.

D’où vient donc le problème ? « L’animation », crie-t-on dans l’Apr même. Nous avons une opposition jeune, adepte des algorithmes, des réseaux sociaux, de Zoom et de Whatsapp.


Pour nombre d’observateurs, le président de la République est hors de cause: « Il a quand même un bilan extraordinaire, en matière de réalisations. Il a transformé le pays avec ses programmes et projets. Ses performances économiques sont saluées dans le monde entier. Mais au plan politique, au plan du choix de ses hommes, il y a un véritable problème ».

Les partisans déçus s’attendent à un grand ménage. Une révolution, ajoutent certains. Le Président Sall, lui, reste, comme toujours, emmuré dans son silence, prend son temps. Mais cette fois-ci, le temps semble compté, et il pourrait agir vite: faire payer tous ceux qui, investis de ses charges, de sa confiance, se sont laissés abattre. Le plus décevant est sans doute certains, incapables de gagner même dans leur commune, alors qu’il ont tout fait pour imposer leur candidature au président de la République, en instrumentalisant des communautés.

L’avenir proche le dira, le président de la République pourrait mettre une équipe radicalement différente, avec un seul but, achever le programme titanesque qu’il a engagé depuis qu’il est à la tête du Sénégal, et qui porte ses fruits. Laisser son nom à la postérité, marquer l’histoire, voilà ce qu’il serait tenté de faire, convaincu que pour le reste, les Sénégalais jugeront.


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