11 heures à Petersen, gare routière faisant également office de marché (très fréquenté). Le ramadan, encore moins, la canicule, n'ont pas découragé les clients ou les badauds qui viennent tout juste passer le temps. Petersen grouille de monde. Cette ambiance cache mal, à première vue, quelques changements en ce qui concerne les tenues vestimentaires.
Les vendeurs de cassettes de musique qui passaient du « mbalax » au rythme de tamas à longueur de journée, ont « baissé le son ». Certains d'entre eux ont choisi, à la place de la musique, des versets coraniques et des « khassaïdes ».
Dans cette mouvance de « sellal », le temps du Ramadan, les tenues traditionnelles dictent la loi. Les grands boubous, pagnes, « Jallab », « xartoum », etc. ont remplacé les pantalons serrés, jupes courtes, hauts décolletés ou autres. Et, comme pour couronner le tout, certaines personnes ne se séparent pas de leur chapelet qu'ils égrainent à tout moment. Histoire des rester « purs », en ce mois béni de Ramadan. C'est ce qu’on appelle en wolof « Sellal » (langue locale).
L'exigence de pureté
Fatimata Diallo, dans sa tenue traditionnelle « xartoum » est l’une d’elles. «En général, je porte un pantalon ou une jupe, et le vendredi, je m'habille en tenue traditionnelle comme toutes les filles ». Et la demoiselle d’ajouter « mais le mois de Ramadan m'a poussé à changer de tenue pour tous les jours et cela jusqu'à la fin du jeûne. Je porte des tenues traditionnelles ».
Même son de cloche chez Marieme Sall, jeune étudiante à la faculté de Droit « le mois de Ramadan, je porte un pantalon et haut long. Personnellement, il y a certains habits que je ne porte pas, comme par exemple, les jupes courtes, les pantelons serrés ». Et de poursuivre «Quand je vais en ville, je préfère porter des habits décents. Il faut respecter ce mois parce que c'est un mois béni ». Et Fatou Sall, agent à l’Onu de renchérir : « quand je vais au travail ou bien en ville, je porte des habits corrects, en plus c'est le mois de ramadan et il faut s’habiller décemment ».
A quelques mètres, dans une autre cantine du marché Petersen, Rokhaya Sarr vendeuse d’habits, dans son boubou et le foulard bien noué sur la tête, est d’avis que la femme doit s’habiller décemment à tout moment et de tout temps. « La femme doit s'habiller correctement. Elle ne doit pas attendre le Ramadan pour être pure. Et notre religion nous recommande de ne pas exposer notre corps, surtout chez la femme ».
Rajiad étudiante abonde dans le même sens. « Avant, je n'y faisais pas vraiment attention, mais cette année j'ai presque carrément mis le voile. En faite ce qui est le plus important pour moi c'est qu'on ne voit pas le corps, c'est à dire pas de tenue serrée ni courte, pas de maquillage et en plus un voile qui recouvre presque entièrement mes cheveux, par ce que je n'ose pas encore le porter entièrement. J’ai peur de ne pas assumer, surtout après que le mois sacré soit passé ». Et de poursuivre « Je pense souvent à commencer à enlever le voile, mais j'hésite encore surtout dans un pays qui n'est pas le votre, ça me désole vraiment malheureusement ».
Attention aux faux dévots …
Chez les hommes, on ne constate pas de changement. Bacary Fall architecte rencontré au rond-point de Sandaga confirme. « En ce qui me concerne, je n'ai pas changé ma manière de s'habiller, encore moins ma manière de faire. Et je me demande si nous les hommes nous avons besoin de changer de port vestimentaire », note le bonhomme tout en s’interrogeant : « est ce que ces personnes qui changent d'accoutrement, le font de bonne foi ? Je pense que la foi en l'Islam, on la vit intérieurement et cela n'a rien à voir avec la tenue vestimentaire ». Et de poursuivre : « Il faut porter des habits décents dans la vie, le reste n’a pas d’importance. Attention aux faux dévots qui affichent une certaine « pureté » alors que dans le fond, ce sont des personnes qui ne respectent les prescriptions de l'Islam »
Babacar Fall pense qu’au delà de l’Islam, il s’agit du respect de nos valeurs. «Il ya des comportements vestimentaires qui sont indécents, c’est le cas de ces jeunes garçons ou jeunes filles qui laissent tomber leur pantalon. Du n’importe quoi. C’est vraiment une question de personnalité », dira t-il.
Période de vaches maigres chez les vendeurs
C’est pourquoi Malick, un marchand ambulant assimile cette valse dans l’habillement d’hypocrisie, ce qui est dommage. « C’est vraiment de l’hypocrisie d’attendre le mois de Ramadan pour porter des tenues traditionnelles. Je m’habille correctement, je n’ai jamais perdu de vue qu’il ya des tenues de ville, de soirée, de plage. Dommage, les gens confondent tout ».
Ce changement de port vestimentaire chez les jeunes filles surtout ne fait pas que des heureux. Et s’il y a des gens que cette situation n’arrange pas, ce sont les vendeurs de deux pièces, de jeans et hauts qui se plaignent de la mévente. Selon Pape Fall, « depuis l’entame du ramadan, je ne vois pas beaucoup de clients. Il m’arrive de rester toute la journée sans rien vendre. La plupart des jeunes filles n’achètent que des robes longues ».
Adama Aissé rencontrée sur le rond point Petersen en est une illustration. « Chaque ramadan, je dépense de l’argent pour acheter des tenues traditionnelles » confie-t-elle.
par Racky LY
source Sudonline.sn
Les vendeurs de cassettes de musique qui passaient du « mbalax » au rythme de tamas à longueur de journée, ont « baissé le son ». Certains d'entre eux ont choisi, à la place de la musique, des versets coraniques et des « khassaïdes ».
Dans cette mouvance de « sellal », le temps du Ramadan, les tenues traditionnelles dictent la loi. Les grands boubous, pagnes, « Jallab », « xartoum », etc. ont remplacé les pantalons serrés, jupes courtes, hauts décolletés ou autres. Et, comme pour couronner le tout, certaines personnes ne se séparent pas de leur chapelet qu'ils égrainent à tout moment. Histoire des rester « purs », en ce mois béni de Ramadan. C'est ce qu’on appelle en wolof « Sellal » (langue locale).
L'exigence de pureté
Fatimata Diallo, dans sa tenue traditionnelle « xartoum » est l’une d’elles. «En général, je porte un pantalon ou une jupe, et le vendredi, je m'habille en tenue traditionnelle comme toutes les filles ». Et la demoiselle d’ajouter « mais le mois de Ramadan m'a poussé à changer de tenue pour tous les jours et cela jusqu'à la fin du jeûne. Je porte des tenues traditionnelles ».
Même son de cloche chez Marieme Sall, jeune étudiante à la faculté de Droit « le mois de Ramadan, je porte un pantalon et haut long. Personnellement, il y a certains habits que je ne porte pas, comme par exemple, les jupes courtes, les pantelons serrés ». Et de poursuivre «Quand je vais en ville, je préfère porter des habits décents. Il faut respecter ce mois parce que c'est un mois béni ». Et Fatou Sall, agent à l’Onu de renchérir : « quand je vais au travail ou bien en ville, je porte des habits corrects, en plus c'est le mois de ramadan et il faut s’habiller décemment ».
A quelques mètres, dans une autre cantine du marché Petersen, Rokhaya Sarr vendeuse d’habits, dans son boubou et le foulard bien noué sur la tête, est d’avis que la femme doit s’habiller décemment à tout moment et de tout temps. « La femme doit s'habiller correctement. Elle ne doit pas attendre le Ramadan pour être pure. Et notre religion nous recommande de ne pas exposer notre corps, surtout chez la femme ».
Rajiad étudiante abonde dans le même sens. « Avant, je n'y faisais pas vraiment attention, mais cette année j'ai presque carrément mis le voile. En faite ce qui est le plus important pour moi c'est qu'on ne voit pas le corps, c'est à dire pas de tenue serrée ni courte, pas de maquillage et en plus un voile qui recouvre presque entièrement mes cheveux, par ce que je n'ose pas encore le porter entièrement. J’ai peur de ne pas assumer, surtout après que le mois sacré soit passé ». Et de poursuivre « Je pense souvent à commencer à enlever le voile, mais j'hésite encore surtout dans un pays qui n'est pas le votre, ça me désole vraiment malheureusement ».
Attention aux faux dévots …
Chez les hommes, on ne constate pas de changement. Bacary Fall architecte rencontré au rond-point de Sandaga confirme. « En ce qui me concerne, je n'ai pas changé ma manière de s'habiller, encore moins ma manière de faire. Et je me demande si nous les hommes nous avons besoin de changer de port vestimentaire », note le bonhomme tout en s’interrogeant : « est ce que ces personnes qui changent d'accoutrement, le font de bonne foi ? Je pense que la foi en l'Islam, on la vit intérieurement et cela n'a rien à voir avec la tenue vestimentaire ». Et de poursuivre : « Il faut porter des habits décents dans la vie, le reste n’a pas d’importance. Attention aux faux dévots qui affichent une certaine « pureté » alors que dans le fond, ce sont des personnes qui ne respectent les prescriptions de l'Islam »
Babacar Fall pense qu’au delà de l’Islam, il s’agit du respect de nos valeurs. «Il ya des comportements vestimentaires qui sont indécents, c’est le cas de ces jeunes garçons ou jeunes filles qui laissent tomber leur pantalon. Du n’importe quoi. C’est vraiment une question de personnalité », dira t-il.
Période de vaches maigres chez les vendeurs
C’est pourquoi Malick, un marchand ambulant assimile cette valse dans l’habillement d’hypocrisie, ce qui est dommage. « C’est vraiment de l’hypocrisie d’attendre le mois de Ramadan pour porter des tenues traditionnelles. Je m’habille correctement, je n’ai jamais perdu de vue qu’il ya des tenues de ville, de soirée, de plage. Dommage, les gens confondent tout ».
Ce changement de port vestimentaire chez les jeunes filles surtout ne fait pas que des heureux. Et s’il y a des gens que cette situation n’arrange pas, ce sont les vendeurs de deux pièces, de jeans et hauts qui se plaignent de la mévente. Selon Pape Fall, « depuis l’entame du ramadan, je ne vois pas beaucoup de clients. Il m’arrive de rester toute la journée sans rien vendre. La plupart des jeunes filles n’achètent que des robes longues ».
Adama Aissé rencontrée sur le rond point Petersen en est une illustration. « Chaque ramadan, je dépense de l’argent pour acheter des tenues traditionnelles » confie-t-elle.
par Racky LY
source Sudonline.sn