Parmi ces derniers, on compte le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner et le conseiller Afrique de l’Elysée, André Parant. Seulement, la force qui avait maintenu M. Ruffin au Sénégal a migré vers celui qui se battait depuis longtemps pour son départ du pays de la Téranga. En fin de compte, les manœuvres souterraines dirigées par le fils du chef de l’Etat, Karim Wade, aidé par ses relais français comme l’avocat Albert Bourgi et l’ami de la famille présidentielle, Guéant, ont fini par abréger le séjour de Ruffin au Sénégal. D’ailleurs, les choses sont allées tellement vite que M. Ruffin a été surpris par son départ annoncé. En effet, l’ambassadeur et écrivain s’activait depuis quelques jours à un forum d’échanges sur son nouveau livre, « Katiba ». Cette manifestation programmée pour le 8 juillet prochain devrait enregistrer la participation du directeur de la Rfm, Mamadou Ibra Kane. En effet, si Jean Christophe Ruffin avait été briefé sur son départ, il aurait annulé son programme. Ce départ surprise n’est pas un fait du hasard, car il fallait, pour ses adversaires, accélérer la cadence pour ne pas lui donner l’occasion d’inverser la tendance. En effet, selon des interlocuteurs, faire partir un ambassadeur sans l’en informer au préalable ne fait pas partie des convenances diplomatiques. Mais comme Ruffin a des appuis solides au Quai d’Orsay, il fallait passer plus haut et jouer sur la rapidité de la mesure de relèvement. Cette opération menée par le fils de Wade est une œuvre de salubrité publique, selon des sources proches du Palais, dans la mesure où la difficulté des relations entre Karim Wade et l’ambassadeur ne souffre d’aucun doute. Mais cette inimitié s’explique par l’impossibilité pour Karim Wade d’accepter les critiques acerbes que M. Ruffin ne cessait d’émettre sur le régime de son père. Il s’y ajoute que l’ambassadeur est accusé d’avoir joué un rôle dans la poursuite des travaux des Assises nationales. Sans compter sa tendance à lier amitié avec les plus grands pourfendeurs de Wade à la tête desquels on cite l’opposition radicale.
NDIAGA NDIAYE
Source L'Observateur
NDIAGA NDIAYE
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