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RDC - Des biscuits au soja pour lutter contre la malnutrition

Rédigé par leral.net le Lundi 18 Juin 2012 à 12:27 | | 0 commentaire(s)|

Comment lutter contre la malnutrition et la faim qui sévissent en République démocratique du Congo?


RDC - Des biscuits au soja pour lutter contre la malnutrition

Officiellement lancée le 16 juin par l’archidiocèse catholique de Kananga (province du Kasaï Occidental, à plus de 800 km de Kinshasa), une biscuiterie pour lutter contre l’insuffisance alimentaire devrait être mise en place dans ce district, annonce Radio Okapi.

L’initiative de production de biscuit et de farines de soja et de maïs est saluée par la directrice de l'ONG Caritas Développement, Delphine Bilowa qui indique que la capacité journalière de l’unité de production sera de 1000kg.

«Cette usine va permettre la production d’un supplément nutritionnel local à base de soja et de redynamiser la culture du soja et de maïs à travers les associations paysannes ainsi augmenter le revenu des paysans pauvres», s’est-elle réjouie.

Monseigneur Marcel Madila, archevêque catholique de Kananga, précise prudemment que Bisoka, la biscuiterie, ne rapportera pas de revenus à l’archidiocèse qui en est le propriétaire, l’usine étant une association sans but lucratif:

Cette initiative, si elle demeure limitée, pourrait inspirer d’autres entrepreneurs dans la lutte contre la malnutrition, véritable fléau en RDC et plus généralement en Afrique subsaharienne.

La faim et la malnutrition passent souvent au second plan en RDC, relégué derrière d’autres maux récurrents comme l’instabilité politique, les conflits ethniques ou encore les violences sexuelles. La situation est pourtant alarmante.

Un rapport de l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) daté de septembre 2011, estime à 4,5 millions (6% de la population totale) la population congolaise en état de crise alimentaire.

Ce chiffre correspond à la troisième phase de l’indicateur IPC (le cadre intégré de classification de la phase humanitaire et de la sécurité alimentaire) composé de cinq échelons.

L’ensemble du pays «demeure en insécurité alimentaire chronique». Il s’agit de la phase 2 de l’IPC: insécurité alimentaire modérée/limite.

La FAO pointe du doigt les causes de cette insécurité alimentaire. Elle évoque la «persistance du conflit armé dans la partie est du pays (Nord Kivu, Sud Kivu, Province Oriental et Equateur) et des conflits intercommunautaires, particulièrement dans les zones du centre, ouest et sud (Kasaï, Bandundu, Katanga, etc.).»

La «poursuite des expulsions des Congolais vivant en Angola», (Bandundu, Bas-Congo, Kasaï, Katanga, etc) qui augmente la pression démographique et donc les problèmes de nutrition, «la perte des moyens d’existence pour les populations vivant autour des parcs et réserves protégés» (Equateur, Kasaï, Bandundu, etc.), ou encore «l’accès limité à la terre des agriculteurs dans les zones minières» (attribution des carrés miniers à des concessionnaires) font partie du tableau dressé par la FAO.

Certaines provinces sont particulièrement touchées telles que le Kasaï oriental ou le Sud et le Nord Kivu. Dans ces deux dernières provinces, les conflits armés poussent les populations à fuir leurs terres. Un exode qui a pour effet de détériorer encore les conditions d’existence et l’accès à la nourriture.

En bref, il faudra encore beaucoup de biscuiteries avant que les congolais ne mangent à leur faim.

Lu sur Radio Okapi, FAO