La bataille a été rude au premier tour de l'élection présidentielle dans le département de Bambey. Les résultats du scrutin ont vu émerger la coalition Fal 2012 et celle de Macky 2012, qualifiées au second tour. La spécificité dans ce département de Diourbel est que le face-à-face oppose en toile de fond une sœur et un frère en l'occurrence la ministre Aïda Mbodj (Fal 2012) et Pape Mbodj (Macky 2012 moulée dans Bennoo Bokk Yakaar). Une affaire de famille, diront certains observateurs. Malgré cette « proximité », aucune concession n'est faite dans un combat âprement disputé où chaque partie taxe son vis-à-vis d'user de pratiques d'achat de conscience, avant d'afficher une certaine confiance pour le second tour. Entretien croisé avec Aïda Mbodj et Pape Mbodj, trouvés chacun, le dimanche 18 mars 2012, dans son domicile, dans le même quartier à Bambey.
Quelle analyse faites-vous des résultats du premier tour ?
Aïda Mbodj, Responsable libéral et Maire de Bambey : «Le deuxième tour a l’avantage de nous permettre de tirer les leçons du premier tour du scrutin du 26 février 2012 pour effectivement remédier à certains couacs, certaines insuffisances telles que la gestion de proximité. Nous sommes un ancien parti structuré, hiérarchisée et qui a été organisé. Justement, une organisation réalisée en 2005-2006 par l’actuel challenger de notre secrétaire général. Contrairement à l’adversaire qui en a profité pour l’infiltrer dans toute sa dimension, jusqu’à la base.
Compte tenu de la structuration du parti, nous avons considéré que les leaders sont les relais et nous nous sommes limités à eux. Certainement, nous avons dormi sur nos lauriers.Après le scrutin du 26 février passé, on s’est rendu compte que le nouveau parti qui est aujourd’hui en face de nous connait bien le nôtre. Il connait les frustrations, les poches à remplir, les gaps à résorber. Donc, il a profité de cette connaissance du Pds pour effectivement nous infiltrer et travailler avec la base. Nous, on a pris l’option de travailler avec les leaders. Ce qui n’est pas mauvais, si je prends l’exemple de Bambey où il y a un petit écart au premier tour.
Je pense que nos adversaires ont travaillé directement avec le fichier et nous, jusqu’à présent, on n’a pas cette possibilité malgré le fait que nous soyons le parti au pouvoir. Moi, en tant que membre du gouvernement, j’ai des difficultés à accéder au fichier. Nos adversaires ont pris individuellement les membres de chaque bureau.
Ils ont jeté leur dévolu sur mon bureau de vote. Leur façon de travailler, c’était la gestion à la base contrairement à nous qui avons dormi sur nos lauriers. Parce que nous sommes un parti dont le sommet était un peu en dysfonctionnement avec la base. Il y a aussi le fait que nous étions trop confiants de nos réalisations, de notre présence aux côtés des populations. Nous ne savions pas qu’il y une chose nouvelle à intégrer avec une autre personnalité même s’il est une nouvelle tête. On ne pouvait pas s’attendre à ça et je pense que c’est ce qui nous a un peu desservis par rapport à l’organisation du scrutin du 26 février».
Pape Mbodj, le représentant de l’Apr dans la commune de Bambey : « Pour les résultats du premier tour dans la commune, à 87 voix près, on est à égalité avec la coalition Fal 2012. Il ne fait aucun doute qu’avec l’apport de nos amis de Rewmi, Bennoo Siggil Senegaal, Bennoo ak Tanor…, évidemment nous ne faisons aucun souci sur le deuxième tour.
Mieux, il y a même des électeurs qui, au premier tour, avaient voté pour la coalition Fal 2012, qui nous ont rejoint. Donc nous sommes confiants en ce qui concerne la commune. C’est la raison pour laquelle, pour le second tour, j’ai surtout battu campagne dans les zones où effectivement on était devancé de beaucoup de voix par les Fal 2012, en l’occurrence les communautés rurales de Thiakhar, de Keur Samba Kane, Dinguiraye, Baba Garage. Avec d’ailleurs le soutien important de certains de nos aînés comme le doyen Papa Ndiamé Sène qui est venu nous rejoindre à Thieytou, comme un leader très connu, le ministre Assane Diagne qui bat campagne dans le Baba Garage, à Dinguiraye et à Keur Samba Kane.
Il y a le soutien de l’ancien député-maire de Bambey, Mbaar Fall qui nous a également envoyé ses deux jeunes frères, Abdou Fall et Amadou Fall pour battre campagne dans le Thiakhar. Avec tous ces apports, je ne me fais aucun doute sur le fait qu’au deuxième tour la coalition Bennoo Bokk Yakaar remportera l’élection présidentielle dans le département de Bambey. Pour nous, il ne s’agit pas seulement de gagner dans la commune mais de l’emporter dans le département ».
Est-ce que les chances de votre candidat restent intactes ?
AM : « Bien sûr ! Même s’il y a deux ou trois têtes qui sont parties, parce que n’étant pas en confiance, tous les candidats se sont ligués contre celui de la majorité.
Pour la première, les gens qui avaient voté au premier tour sont revenus pour dire qu’ils ne voteront pas pour Macky Sall. C’est étonnant parce qu’il est supposé être le favori compte tenu de toutes les alliances qui se sont formés autour de lui. Aujourd’hui, quand d’anciens « apéristes » viennent nous dire qu’ils ne voteront pas au deuxième tour pour Macky Sall, on peut avoir deux explications. La première est liée à une question de profil. C’est-à-dire que la culture politique du Sénégalais aujourd’hui ne permet pas de faire une comparaison entre Macky Sall et Abdoulaye Wade. Macky Sall est quand même un dérivé d’Abdoulaye Wade. D’ailleurs, un dérivé qui n’est pas encore accompli. Il est trop limité dans beaucoup de domaines et nous le connaissons. La deuxième chose c’est que les Sénégalais suivent l’actualité parce qu’il y a certains qui sont venus nous dire que ce gars-là n’est pas sérieux parce qu’il ne sait pas dire non avec ses promesses ».
On parle beaucoup de cas d’achat de conscience à Bambey, qu’en est-il ?
PM : «En réalité, on n’a pas du tout de crainte par rapport aux actes d’achat de conscience parce que ces gens-là s’ils ont de l’argent à donner, ils peuvent le faire. Je peux vous confirmer qu’il y a des militants de chez nous à qui on est venu emprunter des pièces d’identité et de cartes d’électeur juste pour bénéficier des grosses enveloppes qu’ils distribuent. Si les responsables de comité du Pds veulent récupérer les enveloppes, voilà ce qu’ils font. Mais ce qu’ils appellent achat de conscience, s’il s’agit d’emprunter des pièces d’identité ou des cartes d’électeurs pour montrer que j’ai 100 membres, donner de l’argent et partir, je pense qu’ils se trompent drôlement. Pour la bonne et simple raison que certains de nos membres ont été même sollicités pour prêter leurs pièces d’identité. Nous verrons justement le jour de l’élection que ça n’a aucun sens ce qu’ils sont en train de faire».
AM : «Si nos adversaires parlent d’achat de conscience, nous au niveau de Bambey, nous avons un exemple concret. Il y a un professeur très proche du leader de l’Apr qui a été pris la main dans le sac en train d’acheter des cartes à 2500 F Cfa. Nous, nous ne le faisons pas parce que nous utilisons nos structures, nous allons voir nos militants. Il y a même deux de nos militants qui ont été victimes de ça. On leur a remis de l’argent pour qu’ils aillent récupérer leur carte auprès de ces responsables de l’autre camp pour pouvoir voter au second tour».
Que pensez-vous du débat sur les consignes de vote ou ndigueul données par certains marabouts?
PM : «Très sincèrement, tout le monde a vu que les grands chefs religieux n’ont pas donné de consigne de vote. Ce n’est ni le khalif de Touba, ni celui de Tivaouane, encore mois celui des Layène ou de Médina Baye. Aucun grand chef religieux n’a donné de consigne de vote et nous sommes rassurés par cela. Qu’il y ait maintenant de petits chefs religieux qui donnent des consignes de vote, surtout que l’ont sait que c’est moyennant un côté financier, très sincèrement cela ne nous inquiète pas quand on voit les mouvements de foules qui sont derrière Macky Sall. Quand nous voyons concrètement sur le terrain les gens qui nous rallient, nous savons que nous ne nous faisons aucune inquiétude pour le département de Bambey que je contrôle».
AM : «Le Ndigueul est à considérer. Le malheur de Macky Sall c’est de ne pas connaitre la réalité sénégalaise. Parce que quelqu’un qui sous estime le Ndigueul ne sait pas comment fonctionne le mécanisme de gestion des marabouts vis-à-vis de leurs talibés et disciples. L’autre problème c’est qu’il y a l’environnement réel avec des réalités purement sénégalaises. Nous autres du Baol, on ne peut pas prendre au sérieux quelqu’un qui ne connait pas ces réalités et qui ignore le poids des marabouts, qui sous estime ces marabouts qu’il considère de citoyens ordinaires. Cela nous ne pouvons pas l’accepter. Nous sommes sûr que c’est quelqu’un qui va nous mener à la dérive donc nous ne lui faisons pas confiance».
Pape Mbodj contre Aïda Mbodj, est ce qu’une affaire de famille?
PM : «Moi j’ai toujours demandé aux gens pourquoi on veut vraiment cantonner ce problème à une histoire de famille. Je respecte les convictions de ma sœur, je demande simplement qu’elle respecte les miennes.
Dans ce Sénégal démocratique, aujourd’hui, vous retrouvez bien la fille de Ibrahima Sène de Bennoo Siguiil Senegaal (Léna Sène, ndlr) avec Idriss Seck. Il y a bien le fils de Jean Paul Dias d’APR Yakaar (Barthélémy Dias, ndlr) avec Ousmane Tano Dieng du Parti socialiste. Il y a la fille de Madieyna Diouf que vous retrouvez avec Karim Wade. Donc pourquoi on ne retrouverait pas le frère d’Aïda Mbodj avec Macky Sall. Je pense que c’est un faux débat. En tout cas, moi, quand bien même que Aïda Mbodj est ma sœur, si je n’ai aucune envie de voter Wade, rien de m’empêchera de voter pour Macky Sall».
AM : «D’autres politiques beaucoup plus introduits dans cette localité avaient refusé, disant qu’ils ne soutiendraient pas un conflit familial et le transposer dans un milieu politique pour une question d’éthique. Au niveau de Bambey, Macky Sall a fait une forfaiture inacceptable. Voilà quelqu’un qui ne crache sur rien et ne lésine sur rien pour accéder au pouvoir. C’est cette ambition démesurée que les Sénégalais ont pu constater pour découvrir véritablement l’homme Macky. Je pense qu’ils commencent à se détourner de lui. A cela s’ajoutent d’autres bourdes que les populations prennent en compte et qui font que Wade a beaucoup plus de chances que lui de passer au deuxième tour».
SOURCE:Source Sudonline.sn
Quelle analyse faites-vous des résultats du premier tour ?
Aïda Mbodj, Responsable libéral et Maire de Bambey : «Le deuxième tour a l’avantage de nous permettre de tirer les leçons du premier tour du scrutin du 26 février 2012 pour effectivement remédier à certains couacs, certaines insuffisances telles que la gestion de proximité. Nous sommes un ancien parti structuré, hiérarchisée et qui a été organisé. Justement, une organisation réalisée en 2005-2006 par l’actuel challenger de notre secrétaire général. Contrairement à l’adversaire qui en a profité pour l’infiltrer dans toute sa dimension, jusqu’à la base.
Compte tenu de la structuration du parti, nous avons considéré que les leaders sont les relais et nous nous sommes limités à eux. Certainement, nous avons dormi sur nos lauriers.Après le scrutin du 26 février passé, on s’est rendu compte que le nouveau parti qui est aujourd’hui en face de nous connait bien le nôtre. Il connait les frustrations, les poches à remplir, les gaps à résorber. Donc, il a profité de cette connaissance du Pds pour effectivement nous infiltrer et travailler avec la base. Nous, on a pris l’option de travailler avec les leaders. Ce qui n’est pas mauvais, si je prends l’exemple de Bambey où il y a un petit écart au premier tour.
Je pense que nos adversaires ont travaillé directement avec le fichier et nous, jusqu’à présent, on n’a pas cette possibilité malgré le fait que nous soyons le parti au pouvoir. Moi, en tant que membre du gouvernement, j’ai des difficultés à accéder au fichier. Nos adversaires ont pris individuellement les membres de chaque bureau.
Ils ont jeté leur dévolu sur mon bureau de vote. Leur façon de travailler, c’était la gestion à la base contrairement à nous qui avons dormi sur nos lauriers. Parce que nous sommes un parti dont le sommet était un peu en dysfonctionnement avec la base. Il y a aussi le fait que nous étions trop confiants de nos réalisations, de notre présence aux côtés des populations. Nous ne savions pas qu’il y une chose nouvelle à intégrer avec une autre personnalité même s’il est une nouvelle tête. On ne pouvait pas s’attendre à ça et je pense que c’est ce qui nous a un peu desservis par rapport à l’organisation du scrutin du 26 février».
Pape Mbodj, le représentant de l’Apr dans la commune de Bambey : « Pour les résultats du premier tour dans la commune, à 87 voix près, on est à égalité avec la coalition Fal 2012. Il ne fait aucun doute qu’avec l’apport de nos amis de Rewmi, Bennoo Siggil Senegaal, Bennoo ak Tanor…, évidemment nous ne faisons aucun souci sur le deuxième tour.
Mieux, il y a même des électeurs qui, au premier tour, avaient voté pour la coalition Fal 2012, qui nous ont rejoint. Donc nous sommes confiants en ce qui concerne la commune. C’est la raison pour laquelle, pour le second tour, j’ai surtout battu campagne dans les zones où effectivement on était devancé de beaucoup de voix par les Fal 2012, en l’occurrence les communautés rurales de Thiakhar, de Keur Samba Kane, Dinguiraye, Baba Garage. Avec d’ailleurs le soutien important de certains de nos aînés comme le doyen Papa Ndiamé Sène qui est venu nous rejoindre à Thieytou, comme un leader très connu, le ministre Assane Diagne qui bat campagne dans le Baba Garage, à Dinguiraye et à Keur Samba Kane.
Il y a le soutien de l’ancien député-maire de Bambey, Mbaar Fall qui nous a également envoyé ses deux jeunes frères, Abdou Fall et Amadou Fall pour battre campagne dans le Thiakhar. Avec tous ces apports, je ne me fais aucun doute sur le fait qu’au deuxième tour la coalition Bennoo Bokk Yakaar remportera l’élection présidentielle dans le département de Bambey. Pour nous, il ne s’agit pas seulement de gagner dans la commune mais de l’emporter dans le département ».
Est-ce que les chances de votre candidat restent intactes ?
AM : « Bien sûr ! Même s’il y a deux ou trois têtes qui sont parties, parce que n’étant pas en confiance, tous les candidats se sont ligués contre celui de la majorité.
Pour la première, les gens qui avaient voté au premier tour sont revenus pour dire qu’ils ne voteront pas pour Macky Sall. C’est étonnant parce qu’il est supposé être le favori compte tenu de toutes les alliances qui se sont formés autour de lui. Aujourd’hui, quand d’anciens « apéristes » viennent nous dire qu’ils ne voteront pas au deuxième tour pour Macky Sall, on peut avoir deux explications. La première est liée à une question de profil. C’est-à-dire que la culture politique du Sénégalais aujourd’hui ne permet pas de faire une comparaison entre Macky Sall et Abdoulaye Wade. Macky Sall est quand même un dérivé d’Abdoulaye Wade. D’ailleurs, un dérivé qui n’est pas encore accompli. Il est trop limité dans beaucoup de domaines et nous le connaissons. La deuxième chose c’est que les Sénégalais suivent l’actualité parce qu’il y a certains qui sont venus nous dire que ce gars-là n’est pas sérieux parce qu’il ne sait pas dire non avec ses promesses ».
On parle beaucoup de cas d’achat de conscience à Bambey, qu’en est-il ?
PM : «En réalité, on n’a pas du tout de crainte par rapport aux actes d’achat de conscience parce que ces gens-là s’ils ont de l’argent à donner, ils peuvent le faire. Je peux vous confirmer qu’il y a des militants de chez nous à qui on est venu emprunter des pièces d’identité et de cartes d’électeur juste pour bénéficier des grosses enveloppes qu’ils distribuent. Si les responsables de comité du Pds veulent récupérer les enveloppes, voilà ce qu’ils font. Mais ce qu’ils appellent achat de conscience, s’il s’agit d’emprunter des pièces d’identité ou des cartes d’électeurs pour montrer que j’ai 100 membres, donner de l’argent et partir, je pense qu’ils se trompent drôlement. Pour la bonne et simple raison que certains de nos membres ont été même sollicités pour prêter leurs pièces d’identité. Nous verrons justement le jour de l’élection que ça n’a aucun sens ce qu’ils sont en train de faire».
AM : «Si nos adversaires parlent d’achat de conscience, nous au niveau de Bambey, nous avons un exemple concret. Il y a un professeur très proche du leader de l’Apr qui a été pris la main dans le sac en train d’acheter des cartes à 2500 F Cfa. Nous, nous ne le faisons pas parce que nous utilisons nos structures, nous allons voir nos militants. Il y a même deux de nos militants qui ont été victimes de ça. On leur a remis de l’argent pour qu’ils aillent récupérer leur carte auprès de ces responsables de l’autre camp pour pouvoir voter au second tour».
Que pensez-vous du débat sur les consignes de vote ou ndigueul données par certains marabouts?
PM : «Très sincèrement, tout le monde a vu que les grands chefs religieux n’ont pas donné de consigne de vote. Ce n’est ni le khalif de Touba, ni celui de Tivaouane, encore mois celui des Layène ou de Médina Baye. Aucun grand chef religieux n’a donné de consigne de vote et nous sommes rassurés par cela. Qu’il y ait maintenant de petits chefs religieux qui donnent des consignes de vote, surtout que l’ont sait que c’est moyennant un côté financier, très sincèrement cela ne nous inquiète pas quand on voit les mouvements de foules qui sont derrière Macky Sall. Quand nous voyons concrètement sur le terrain les gens qui nous rallient, nous savons que nous ne nous faisons aucune inquiétude pour le département de Bambey que je contrôle».
AM : «Le Ndigueul est à considérer. Le malheur de Macky Sall c’est de ne pas connaitre la réalité sénégalaise. Parce que quelqu’un qui sous estime le Ndigueul ne sait pas comment fonctionne le mécanisme de gestion des marabouts vis-à-vis de leurs talibés et disciples. L’autre problème c’est qu’il y a l’environnement réel avec des réalités purement sénégalaises. Nous autres du Baol, on ne peut pas prendre au sérieux quelqu’un qui ne connait pas ces réalités et qui ignore le poids des marabouts, qui sous estime ces marabouts qu’il considère de citoyens ordinaires. Cela nous ne pouvons pas l’accepter. Nous sommes sûr que c’est quelqu’un qui va nous mener à la dérive donc nous ne lui faisons pas confiance».
Pape Mbodj contre Aïda Mbodj, est ce qu’une affaire de famille?
PM : «Moi j’ai toujours demandé aux gens pourquoi on veut vraiment cantonner ce problème à une histoire de famille. Je respecte les convictions de ma sœur, je demande simplement qu’elle respecte les miennes.
Dans ce Sénégal démocratique, aujourd’hui, vous retrouvez bien la fille de Ibrahima Sène de Bennoo Siguiil Senegaal (Léna Sène, ndlr) avec Idriss Seck. Il y a bien le fils de Jean Paul Dias d’APR Yakaar (Barthélémy Dias, ndlr) avec Ousmane Tano Dieng du Parti socialiste. Il y a la fille de Madieyna Diouf que vous retrouvez avec Karim Wade. Donc pourquoi on ne retrouverait pas le frère d’Aïda Mbodj avec Macky Sall. Je pense que c’est un faux débat. En tout cas, moi, quand bien même que Aïda Mbodj est ma sœur, si je n’ai aucune envie de voter Wade, rien de m’empêchera de voter pour Macky Sall».
AM : «D’autres politiques beaucoup plus introduits dans cette localité avaient refusé, disant qu’ils ne soutiendraient pas un conflit familial et le transposer dans un milieu politique pour une question d’éthique. Au niveau de Bambey, Macky Sall a fait une forfaiture inacceptable. Voilà quelqu’un qui ne crache sur rien et ne lésine sur rien pour accéder au pouvoir. C’est cette ambition démesurée que les Sénégalais ont pu constater pour découvrir véritablement l’homme Macky. Je pense qu’ils commencent à se détourner de lui. A cela s’ajoutent d’autres bourdes que les populations prennent en compte et qui font que Wade a beaucoup plus de chances que lui de passer au deuxième tour».
SOURCE:Source Sudonline.sn