leral.net | S'informer en temps réel

REUNIFICATION DE LA FAMILLE LIBERALE, PRESIDENTIELLE, ELECTIONS GENERALES OU LEGISLATIVES ANTICIPEE ? PAUSE POLITIQUE:Coûteuse campagne prématurée

A deux ans et demi de la présidentielle, si elle se tient à date en 2012 comme prévu, la classe politique est en effervescence. Tiendra-t-elle le rythme d’une campagne électorale longue et coûteuse ou dispose-t-elle d’information inconnue du grand public qui anticiperait la consultation populaire ? Le président Wade et son camp prendront-ils le risque de faire organiser des élections en démissionnant de la présidence pour mettre son mandat en jeu ?


Rédigé par leral.net le Lundi 9 Novembre 2009 à 11:10 | | 1 commentaire(s)|

REUNIFICATION DE LA FAMILLE LIBERALE, PRESIDENTIELLE, ELECTIONS GENERALES OU LEGISLATIVES ANTICIPEE ? PAUSE POLITIQUE:Coûteuse campagne prématurée
Qu’est-ce qui justifie la frénésie du moment ? Le Sénégal peut-il faire l’économie d’une pause politique, économique et sociale au moment où il fait face à toutes les incertitudes ainsi que le préconise Mohamadou Mbodji du Forum Civil ? Pour l’heure, c’est la fièvre du samedi soir au sein de la classe politique. Le peuple danse-t-il pour autant ?

La classe politique est en effervescence depuis la déclaration qu’elle a jugée pourtant en majorité, « prématurée » de la candidature à sa propre succession du président Wade. Une déclaration depuis les Etats Unis où il se trouvait en visite le mois dernier qui semble ainsi installer le pays dans une campagne électorale rythmée déjà par l’affaire Alex Ségura du nom de l’ancien représentant du Fonds monétaire international (Fmi) à Dakar qui a bénéficié des largesses présidentielles à son départ, l’organisation à un ou deux tours de la future présidentielle, des élections générales plutôt à la place, la demande sociale, le débat sur la candidature unique ou plurielle etc. A deux ans et demi de l’élection présidentielle si elle se tient à date comme prévu, la classe politique tiendra-t-elle la cadence ? Le pays peut-il en supporter le coût financier, économique et social ? Doit-on se résoudre à une pause le temps de dissiper les incertitudes ?

Le pays compte aujourd’hui près de 100 partis politiques divisés essentiellement en deux camps distincts : la mouvance présidentielle regroupée au tour du Parti démocratique sénégalais (Pds) que dirige le chef de l’Etat en personne et l’opposition dite significative réunie au sein de la coalition Benno Siggil Senegaal. Mais, précise Mohamadou Mbodji du Forum civil qui milite, lui, ardemment pour une pause politique, économique et sociale sur la base d’accords minimas, « personne ne sait qui pèse quoi aujourd’hui aussi bien au sein de la majorité où les enjeux bousculent la cohésion que dans l’opposition qui est une véritable auberge espagnole ».

« Le chantier des nids de poule pour chiffonner les deniers publics » Pour Abdoulaye Bathily de la Ld, « il ne fait aucun doute, c’est le président Wade qui cherche à installer le pays dans une campagne électorale avant l’heure. Mais le problème de fond auquel il n’a aucune solution, c’est la forte aspiration du peuple à mettre fin à son système. Sa candidature prématurément avancée a exacerbé le rejet et le dégoût pour sa gouvernance et affermi la volonté populaire d’en finir le plus rapidement ». Selon lui, « c’est le désarroi au Pds où personne ne croit à la chimère de sa candidature. Quant à celle de Karim Wade, l’intéressé lui-même n’y croit plus. Le retour de Idrissa Seck ne change rien à cette situation ». Doit-on s’attendre à une présidentielle anticipée ou à des élections générales anticipées dans un tel contexte ? « Il se trouve certains pour avancer de telles hypothèses. Pour ma part, je serais très étonné de voir Wade démissionner conformément à la Constitution et laisser depuis le Point E qu’il aura rallié ainsi son intérimaire fut-il Pape Diop, le président du Sénat organiser les élections. Quitter le palais pour laisser un autre organiser la présidentielle, c’est là une équation à plusieurs inconnus dont il ne prendrait pas le risque à mon sens. Il cherche simplement à faire diversion et tente de nous installer dans une campagne électorale prématurée et Karim qui après avoir échoué avec les chantiers de l’Anoci nous parle maintenant de celui des nids de poules des routes de la banlieue pour chiffonner encore les deniers publics ». Mais l’opposition également est en campagne électorale avec notamment le débat sur la candidature unique qui s’est fait jour dans ses rangs. « Non, l’opposition se refuse d’être en campagne électorale. Elle travaille aujourd’hui à asseoir un programme commun et définir les voies et moyens de mettre en œuvre les conclusions des Assises nationales. Le débat sur la candidature unique ou plurielle n’est pas d’actualité », répond Abdoulaye Bathily.

Son camarade de coalition, Serigne Mbaye Thiam du Parti socialiste (Ps) ne dit pas autre chose. Pour lui, « c’est le président Wade qui devait être le dernier à annoncer sa candidature, mais qui s’est empressé de déclarer la sienne depuis les Etats Unis qui a installé le pays en campagne électorale. On le voit déjà en regardant la télévision nationale avec ces spots vantant ses mérites notamment avec la case des tous petits. L’opposition n’a fait que réagir surtout face à la gravité de la situation actuelle marquée par le scandale de l’affaire Ségura ». Et le débat sur la candidature au sein de l’opposition ? « Ecoutez, ce n’est qu’un point inscrit à l’ordre du jour d’une commission qui s’occupe des perspectives politiques et qui a déjà reçu les contributions écrites de 23 partis politiques. Ce n’est que samedi dernier qu’elle s’est réunie pour préparer le premier séminaire des leaders sur la question des perspectives politiques y compris la question de la candidature si cela se trouve, séminaire prévu dans la deuxième quinzaine du mois de décembre. C’est dire qu’il n’y a pas à proprement parlé de débat sur cette question au sein de Benno ».

« C’est l’opposition qui a installé le pays en campagne »

Apportant la réplique, Doudou Wade, président du groupe parlementaire majoritaire « Liberal et démocratique » (Ld) à l’Assemblée nationale s’étonne de voir l’opposition s’émouvoir de la question, elle qui a installé depuis longtemps le pays en campagne électorale permanente. « Toute l’opposition n’a-t-elle pas déféré à la convocation de Talla Sylla à Thiès dans le dessein de faire partir Wade par le biais même d’une campagne que l’on peut qualifier de dolécratie ». « Que dire des conclusions de ses assises si ce n’est pour raccourcir le mandat du chef de l’Etat. N’est-ce pas là une campagne électorale ? Moustapha Niasse n’a-t-il pas déclaré à Africa 24 avant les élections gabonaises qu’il était candidat à la prochaine présidentielle ? Il y a peu un parti de l’opposition ne préconisait-il pas la mise sur pied d’un gouvernement de transition après avoir sorti Wade de la présidence pour aller à d’autres élections après une transition de six mois ? Macky Sall n’a-t-il pas déclaré sa candidature ? De qui se moque-t-on ? Il se trouve simplement que notre candidature, elle, rassemble, unifie et solidifie notre camp où il n’y a aucune voix discordante. Il ne faut pas qu’ils s’époumonent déjà. Nous, nous ne le cachons pas, nous sommes en campagne et travaillons à raffermir notre programme que les Sénégalais ont plébiscité en majorité ».

« Les incertitudes qui plombent le Sénégal »

Pour Mohamadou Mbodji du Forum Civil, « au-delà de cette campagne électorale prématurée, le problème du pays réside sur le fait qu’il est aujourd’hui confronté à trop d’incertitudes qui focalisent toutes les incertitudes. L’âge avancé du président de la République fait douter de beaucoup de choses y compris sa propre volonté de se représenter. Il est trop âgé pour réguler quoi que ce soit.

Deuxièmement, on n’a aucune visibilité sur les forces en présence dans le champ public et politique. Si la présidentielle avait semblé dessiner les contours du paysage, le boycott des législatives est venu tout brouiller à nouveau. Les locales de mai dernier n’ont pas aidé à dégrossir à ce niveau. Benno est une véritable auberge espagnole. On trouve la même incohérence dans le camp de la majorité où les candidatures risqueront d’être aussi plurielles ». Et le Droit de l’hommiste d’indiquer que le défaut de clarification ajouté aux enjeux affecte la cohésion au sein des coalitions. Quatrième incertitude : « les effets combinés des crises alimentaires, financières et énergétique qui affectent ainsi la prévisibilité, exacerbent les tensions sociales, hypothèquent la croissance et les objectifs du millénaire », note-t-il. Autre incertitude : « les alliés traditionnels du pouvoir sont confrontés à une grave crise de leadership qui les affaiblit ». Mohamadou Mbodji de poursuivre : « quelles sont les capacités de l’Etat à restaurer sa crédibilité auprès des institutions après l’Affaire Ségura ? C’est là une autre incertitude. Tout comme celle induite par les changements climatiques avec ses conséquences qui nous éprouvent déjà : inondation, érosion côtière etc ». Toutes ces incertitudes font que Mohamadou Mbodji préconise une pause politique, économique et sociale, car « aucune force politique du moment n’est capable seule de faire face à tous ces problèmes ». Selon lui cela pourra se faire au sortir d’un dialogue politique dont le pré-requis serait, la dissolution du Sénat et l’organisation d’élections législatives anticipées en 2010 qui définirait ainsi les blocs et travaillerait à la cohésion d’un reclassement politique plus légitime.

Que nenni, rétorque Doudou Wade. « Pour quelle raison devrait-on dissoudre l’Assemblée nationale pour organiser des élections anticipées ? Je trouve cette proposition de M. Mbodji irresponsable et partisan. Pourquoi ne préconise-t-il pas la dissolution des collectivités locales. En fait l’opposition qui tente de singer Wade en tout sans tenir compte que les contextes sont différents a eu tort de boycotter les législatives de 2007 ». Soit, mais le Sénégal peut-il, confronté qu’il est à toutes les incertitudes dont certaines ont été listées par Mohamadou Mbodji, faire l’économie d’une pause « électorale » ?
sud quotidien

Pape Alé Niang


1.Posté par Soupou Kandia le 09/11/2009 22:53 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Qui vous a dit que Wade atteindra 2012 vivant ?

Nouveau commentaire :

Tout commentaire à caractère commercial, insultant, pornographique, raciste, homophobe, incitant à la violence ou contraire aux lois sénégalaises sera supprimé, Peut entraîner votre bannissement total du site