L’accélération de la cadence tant théorisée par le président de la République, Macky Sall, dès les premières heures de son accession à la magistrature suprême tarde véritablement à être effective, malgré la volonté affichée par son gouvernement. On se rappelle que le 16 septembre 2013, le Premier ministre, Aminata Touré, en prélude à sa Déclaration de politique générale du lundi 28 octobre, par souci d’accélérer la cadence comme elle aime bien le rappeler, avait fait une lettre circulaire adressée aux différents départements ministériels et dans laquelle elle leur demandait qu’ils lui fissent le point sur tous les projets et programmes «faisables» sur la période 2013-2017.
Cependant, au regard du premier rapport produit par la Direction de suivi et d’évaluation des marchés publics (Dsemp), on est bien loin des objectifs visés jusqu’ici et les chiffres parlent d’eux-mêmes. D’ailleurs, l’on se de- mande si le Sénégal émergera vraiment avec son «Plan», puisque la cadence est apparemment au ralenti.
Selon le rapport de la Dsemp, au premier trimestre 2014, «le niveau global des engagements budgétaires (Présidence, Primature et ministères) s’élève à 17% des autorisations annuelles». L’essentiel porte sur «les transferts courants et en capital qui couvrent environ 63% des dépenses déjà engagées».
Les ministères en charge de la Santé, des Infrastructures, de l’Agriculture, de l’Economie et des Finances, de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et des Forces armées, dont les dotations budgétaires dépassent 50 milliards de francs Cfa, couvrent 45,2% du total des montants engagés par l’ensemble des autorités contractantes.
En fin mars 2014, dit le rapport, «la quasi-totalité des montants engagés ont été liquidés (90,5%)», même si des efforts restent à consentir au niveau du titre «investissements exécutés par l’Etat».
Par ailleurs, 90,2% des montants ordonnancés ont été payés. Le pourcentage le plus important concerne les transferts courants (98,9%) et ceux en capital (93,7%). Pour ce qui concerne les plans de passation de marché, 4002 marchés publics ont été recensés au titre de l’année 2014. Pour le 1er trimestre, 85,2% des marchés sont prévus pour lancement et concernent principalement les fournitures et les services courants (80,9% des marchés). Il est à noter que 3442 marchés ont été passés au premier trimestre, dont 655 appels d’offres ouverts, 10 appels d’offres ouverts avec pré qualification, 1 appel d’offres ouvert en deux étapes, 152 appels publics à manifestation d’intérêt, 14 avenant et 2600 Demandes de renseignements et de prix (Drp).
Les investissements exécutés par l’Etat encore «très faibles»
Néanmoins, le directeur de la planification nationale (Dpn), Bamba Diop, estime qu’il est encore «très tôt» pour parler d’une cadence au ralenti. A l’en croire, «ce qu’on a dit et constaté, c’est qu’effectivement au niveau du premier trimestre de 2014, on a des niveaux d’engagements relativement faibles». «Mais, dit-il, on peut toujours trou- ver des explications pour les justifier».
D’après M. Diop, il faut que dans l’administration on nomme des administrateurs de crédits, que les gens s’installent et préparent toute la procédure pour lancer les marchés publics. Donc, estime-t-il, «c’est un peu normal dans une certaine mesure qu’on con- state ces lenteurs au niveau des engagements de l’Etat».
«Maintenant, pour ne pas aller vite en besogne, il faudra attendre le deuxième semestre et même peut-être le troisième trimestre pour «pouvoir vraiment comparer avec ce qui se faisait en 2013 et 2012. Par exemple, pour savoir si on a opéré une rupture et un changement dans le processus d’absorption de crédit ou pas», conseille-t-il.
Mais pour l’instant, le constat est qu’il y a une faible absorption des crédits, si l’on se fie au rapport. Malgré tout, le directeur de la Dpn souhaite qu’on attende encore, car on revient juste du Groupe consultatif même s’ils n’ont pu s’empêcher de donner un signal par rapport à ce qu’ils ont constaté au niveau de l’absorption des crédits.
Et pour M. Diop, «si on veut réaliser les objectifs de croissance économique fixés dans le Pse, on est obligé en tous les cas d’accélérer le rythme d’absorption des crédits pour pouvoir implémenter les projets». C’est ce qui, selon lui, justifie le focus fait sur les ministères en charge d’exécuter le Pse, à savoir le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, de la Santé et de l’Action sociale, de l’Agriculture et de l’Equipement rural, de l’Economie et des Finances, de l’Education nationale, des Forces armées, des Infrastructures et des Transports.
Et M. Diop de rappeler que les investissements exécutés par l’Etat restent encore «très faibles» et sont de l’ordre de 14 à 17%. Donc, pour atteindre le taux de 4,9% de croissance, indique-t-il, «il faudra booster le niveau d’engagement des crédits». Toutefois, Bamba Diop pense qu’il faut relativiser. Car il y a «de bons niveaux d’engagements», même s’ils ont été atténués par le faible niveau d’engagement des investissements.
Recommandations
La Direction du suivi de l’exécution des marchés publics (Dsemp), chargée d’élaborer un rapport périodique de suivi de l’exécution des marchés publics, et qui est rattachée au ministère du Plan, a formulé des recommandations.
Elle estime que le suivi rapproché de la commande publique nécessite une «interconnexion entre Sigfip et Sygmap et une étroite collaboration entre les structures en charge du suivi des marchés publics et de l’exécution budgétaire».
Cela permettrait, d’après la Dsemp, de mener une «analyse corrélative entre le niveau d’absorption des crédits alloués aux différentes structures et le montant global de l’ensemble des marchés lancés durant la période sous-revue».
La Dsemp pense qu’une coopération plus accrue entre les autorités contractantes et le ministère du Plan donnerait «l’information précise sur l’état de mise en œuvre des marchés programmés au lancement».
Le Populaire
Cependant, au regard du premier rapport produit par la Direction de suivi et d’évaluation des marchés publics (Dsemp), on est bien loin des objectifs visés jusqu’ici et les chiffres parlent d’eux-mêmes. D’ailleurs, l’on se de- mande si le Sénégal émergera vraiment avec son «Plan», puisque la cadence est apparemment au ralenti.
Selon le rapport de la Dsemp, au premier trimestre 2014, «le niveau global des engagements budgétaires (Présidence, Primature et ministères) s’élève à 17% des autorisations annuelles». L’essentiel porte sur «les transferts courants et en capital qui couvrent environ 63% des dépenses déjà engagées».
Les ministères en charge de la Santé, des Infrastructures, de l’Agriculture, de l’Economie et des Finances, de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et des Forces armées, dont les dotations budgétaires dépassent 50 milliards de francs Cfa, couvrent 45,2% du total des montants engagés par l’ensemble des autorités contractantes.
En fin mars 2014, dit le rapport, «la quasi-totalité des montants engagés ont été liquidés (90,5%)», même si des efforts restent à consentir au niveau du titre «investissements exécutés par l’Etat».
Par ailleurs, 90,2% des montants ordonnancés ont été payés. Le pourcentage le plus important concerne les transferts courants (98,9%) et ceux en capital (93,7%). Pour ce qui concerne les plans de passation de marché, 4002 marchés publics ont été recensés au titre de l’année 2014. Pour le 1er trimestre, 85,2% des marchés sont prévus pour lancement et concernent principalement les fournitures et les services courants (80,9% des marchés). Il est à noter que 3442 marchés ont été passés au premier trimestre, dont 655 appels d’offres ouverts, 10 appels d’offres ouverts avec pré qualification, 1 appel d’offres ouvert en deux étapes, 152 appels publics à manifestation d’intérêt, 14 avenant et 2600 Demandes de renseignements et de prix (Drp).
Les investissements exécutés par l’Etat encore «très faibles»
Néanmoins, le directeur de la planification nationale (Dpn), Bamba Diop, estime qu’il est encore «très tôt» pour parler d’une cadence au ralenti. A l’en croire, «ce qu’on a dit et constaté, c’est qu’effectivement au niveau du premier trimestre de 2014, on a des niveaux d’engagements relativement faibles». «Mais, dit-il, on peut toujours trou- ver des explications pour les justifier».
D’après M. Diop, il faut que dans l’administration on nomme des administrateurs de crédits, que les gens s’installent et préparent toute la procédure pour lancer les marchés publics. Donc, estime-t-il, «c’est un peu normal dans une certaine mesure qu’on con- state ces lenteurs au niveau des engagements de l’Etat».
«Maintenant, pour ne pas aller vite en besogne, il faudra attendre le deuxième semestre et même peut-être le troisième trimestre pour «pouvoir vraiment comparer avec ce qui se faisait en 2013 et 2012. Par exemple, pour savoir si on a opéré une rupture et un changement dans le processus d’absorption de crédit ou pas», conseille-t-il.
Mais pour l’instant, le constat est qu’il y a une faible absorption des crédits, si l’on se fie au rapport. Malgré tout, le directeur de la Dpn souhaite qu’on attende encore, car on revient juste du Groupe consultatif même s’ils n’ont pu s’empêcher de donner un signal par rapport à ce qu’ils ont constaté au niveau de l’absorption des crédits.
Et pour M. Diop, «si on veut réaliser les objectifs de croissance économique fixés dans le Pse, on est obligé en tous les cas d’accélérer le rythme d’absorption des crédits pour pouvoir implémenter les projets». C’est ce qui, selon lui, justifie le focus fait sur les ministères en charge d’exécuter le Pse, à savoir le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, de la Santé et de l’Action sociale, de l’Agriculture et de l’Equipement rural, de l’Economie et des Finances, de l’Education nationale, des Forces armées, des Infrastructures et des Transports.
Et M. Diop de rappeler que les investissements exécutés par l’Etat restent encore «très faibles» et sont de l’ordre de 14 à 17%. Donc, pour atteindre le taux de 4,9% de croissance, indique-t-il, «il faudra booster le niveau d’engagement des crédits». Toutefois, Bamba Diop pense qu’il faut relativiser. Car il y a «de bons niveaux d’engagements», même s’ils ont été atténués par le faible niveau d’engagement des investissements.
Recommandations
La Direction du suivi de l’exécution des marchés publics (Dsemp), chargée d’élaborer un rapport périodique de suivi de l’exécution des marchés publics, et qui est rattachée au ministère du Plan, a formulé des recommandations.
Elle estime que le suivi rapproché de la commande publique nécessite une «interconnexion entre Sigfip et Sygmap et une étroite collaboration entre les structures en charge du suivi des marchés publics et de l’exécution budgétaire».
Cela permettrait, d’après la Dsemp, de mener une «analyse corrélative entre le niveau d’absorption des crédits alloués aux différentes structures et le montant global de l’ensemble des marchés lancés durant la période sous-revue».
La Dsemp pense qu’une coopération plus accrue entre les autorités contractantes et le ministère du Plan donnerait «l’information précise sur l’état de mise en œuvre des marchés programmés au lancement».
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