Submergé par la peine, perdu dans un monde en ruine, dévasté… Il est bien difficile d’envisager les bénéfices secondaires du chagrin d’amour qui nous emporte. Et pourtant… ne serait-ce pas aussi l’occasion d’une renaissance ? Nous avons avant tout immensément mal. Bien au-delà, souvent, de notre amour déchu. À croire que nous perdons beaucoup plus qu’une âme soeur. « L’être humain a une grande difficulté à se définir par lui-même, observe la psychanalyste Valérie Blanco, auteure de Dits de divan (L’Harmattan, 2010). La relation amoureuse lui donne, justement, l’illusion d’être complet : en pensant combler les manques de sa moitié, il trouve un sens à son existence ; en étant aimé en retour, il croit ses manques comblés. » Mais tout cela n’est qu’illusion.
Un sentiment de vide
Quand le voile se déchire, nous réalisons que nous sommes « existentiellement » incomplet. Le vide de l’appartement résonne avec celui que nous portons en nous. Un moment de vertige parfois vécu comme un passage du tout au rien. « Surtout lorsque nous avons besoin de l’autre pour soutenir une image idéale, forte et positive de soi. L’enjeu narcissique est alors si important que la réponse est dans la dépréciation, voire la dépression », note le psychiatre et psychanalyste Didier Lauru, auteur de Père-Fille, une histoire de regard (Albin Michel, 2006).
Une angoisse d’abandon
Avec cette question terrible qui, depuis le complexe d’OEdipe, nous taraude : ne suis-je donc pas aimable ? Car si, depuis la toute première séparation qu’est la naissance, nous avons appris à nous débrouiller seul, la fin du couple réveille aussi une angoisse d’abandon tout enfantine. Surtout pour les femmes, qui l’ont déjà vécue à deux reprises. Selon la théorie freudienne, rappelle Didier Lauru, « la petite fille veut inconsciemment que sa mère lui donne un phallus, son amour exclusif et un enfant. Contrariée de ne rien recevoir, elle le demande alors à son père. Nouvelle déception quand elle comprend qu’il aime sa mère et fait des bébés avec elle… »
Tandis que les garçons ne subissent qu’une seule renonciation à leur désir : « Déjà pourvus d’un phallus, ils ne se tournent que vers leur mère, le père étant un rival », ajoute le psychiatre. Comme lors de nos premières années, nous nous sentons impuissant, passif, vulnérable.
Reconnaître son chagrin
D’abord, parer au plus urgent : encaisser la violence de la perte, la peur du vide, de l’avenir, éponger la déception, panser nos blessures narcissiques… Peu à peu, se retrouver, et, chemin faisant, apprendre, grandir, se redéfinir.
Comment ? En commençant par reconnaître le chagrin. Tandis que le mot « rupture » banalise l’événement (tout le monde se sépare de nos jours), « en parlant de chagrin d’amour, j’admets la douleur, je prends ma place de sujet, souligne Valérie Blanco, donc mes responsabilités ». « Comme il y a eu coconstruction du couple, il y a coséparation », révèle Jean-Paul Sauzède, gestalt-thérapeute et auteur avec Daniel Grosjean de Trouver la force d’oser (InterÉditions, 2011). Ce n’est jamais le méchant qui part et le gentil qui est abandonné mais, « constatant l’impasse dans laquelle le couple s’est mis, l’un des deux s’est désinvesti et peut quitter l’autre sans trop de dommages », poursuit Didier Lauru.
Comprendre les raisons de la rupture
Pour nous qui restons seul, passé le nuage de haine qui nous permet de nous préserver en désignant l’autre comme coupable, il convient d’élucider ce qui a raté et comment nous avons participé à cet échec. « Quels projets avions-nous ensemble, quels engagements avions-nous pris ? Avions-nous réactualisé le contrat qui nous liait sur la fidélité, l’indépendance de chacun ? Qui avait le pouvoir, qui décidait des vacances, de l’éducation des enfants… ? » énumère Jean- Paul Sauzède. Autant de questions qui permettent, lorsque nous parvenons à y voir clair, d’éviter, plus tard, l’exact même fiasco. Si nous jouons toujours nos histoires d’amour sur le même air, nous pouvons en effet apprendre, d’un couple à l’autre, quelques variations. Une pointe de créativité, de souplesse, qui colore notre paysage de Sisyphe en quête d’affection…
Une occasion de se redéfinir
Le sevrage, le premier jour de crèche, de colo, les chagrins d’amitié, d’amour… Chaque expérience de séparation – et la douleur qui va avec – nous apprend pourtant un peu mieux l’essentiel : comment faire avec notre manque fondamental ? Une question angoissante, mais riche de promesses. La solitude nous offre alors l’occasion de nous redéfinir. Certains réalisent qu’« à trop avoir voulu coller aux attentes de leur conjoint, ils se sont perdus », rapporte le gestalt-thérapeute.
L’occasion est venue de se retrouver, de reprendre contact avec les amis délaissés, voire de tenter de nouvelles façons d’être. En constatant que nous ne nous effondrons pas, que nous pouvons compter sur notre entourage, la crise met aussi à jour des ressources, intérieures et extérieures, insoupçonnées ou oubliées. Petit à petit, nous découvrons que nous parvenons à vivre sans l’âme soeur. À rire sans elle. Et même à être bien tout seul. « À l’adolescence, traverser cette épreuve de la première déception amoureuse est le début de l’autonomie psychique », précise Didier Lauru.
La douleur apaisée, nous voici alors suffisamment averti pour faire « le pari de l’amour », propose Valérie Blanco : « Savoir que nous n’y trouverons jamais de satisfaction totale ne nous empêche pas de nous y risquer à nouveau, avec des attentes plus légères, moins existentielles. » Un « amour plus digne », disait Jacques Lacan, débarrassé de ses illusions. Un amour mûri par les chagrins précédents.
Les femmes souffrent-elles plus que les hommes ?
Oui, car le chagrin d’amour ravive, chez elles, la douleur de la castration. « Au moment où les enfants découvrent leurs différences, le petit garçon se définit par un sexe visible, la fille par une absence », souligne Valérie Blanco, psychanalyste. Un manque radical d’être qu’elle cherche toute sa vie à combler, en particulier dans la relation amoureuse. « Lors d’une séparation, reprend-elle, les femmes sont renvoyées à ce “rien”, au risque parfois de s’y identifier. »
Moins définis sur l’être, les hommes se questionnent eux sur leur capacité à avoir ce qu’il faut pour rendre une femme heureuse, et, notamment, la faire jouir. Une angoisse moins existentielle, qu’ils cherchent à apaiser au fil de quelques aventures. Sauf que, affirmait Lacan, « aimer féminise » : « Lorsqu’un homme aime vraiment, il accepte de voir qu’il est, comme nous tous, un être humain manquant », résume Valérie Blanco. Son chagrin d’amour est alors aussi dévastateur…
« Je n’ai plus peur d’être seule »
Marie-Hélène, 45 ans, trois enfants
« Quand il m’a quittée, tout mon être a volé en éclats. Deux mois durant, je suis restée allongée, inerte, sur mon lit, volets fermés, avec l’impression d’avoir échoué dans un désert, sans aucun point de repère. Je ne savais plus qui j’étais, j’étais perdue. Je m’enfonçais dans un puits sans fond et ne voyais pas d’issue possible. J’étais en manque de lui physiquement, dépendante, comme une droguée. Le médecin m’a prescrit un arrêt de travail. Peu à peu, j’ai refait surface et ressenti le désir de m’ouvrir à l’extérieur. En surfant sur le site Internet On va sortir, je suis tombée sur des ateliers de développement personnel que j’ai suivis. Ils m’ont donné envie d’approfondir. J’ai intégré l’École d’analyse transactionnelle de Montpellier.
Grâce aux cours et à la pratique, j’ai compris que, pendant toutes ces années, j’avais nié mon identité, mes besoins fondamentaux. Qu’en amour, j’avais accepté l’inacceptable pour être aimée. Ce comportement était lié à mon enfance. Je ne regrette pas la souffrance que cette rupture m’a infligée. Cette épreuve difficile a eu le mérite de me contraindre à me redéfinir, puis à retrouver confiance en moi. Je sais désormais ce que je veux, qui je suis. J’ai démissionné il y a peu de mon entreprise pour me consacrer à mes études et devenir psychothérapeute. Je me sens libérée de mes chaînes, je n’ai plus peur d’être seule. Il m’aura fallu deux longues années. »
Propos recueillis par Marie Le Marois
« Je me suis réveillé, libéré et léger »
Mikaël, 39 ans, un enfant
« Quand j’ai réalisé que ma femme me trompait, j’ai tout envoyé valser. Je me suis terré chez un ami, et j’ai vécu trois semaines de descente aux enfers. Je ne dormais plus, ne mangeais plus, ne travaillais plus. Je m’avachissais devant la télévision pour éviter de penser, je déroulais le film de nos dix ans de vie commune. J’avais envie de frapper cet homme qui avait pris ma femme, je courais tous les jours pour oublier. J’ai démissionné de mon travail. Mes amis m’ont recueilli un à un, entouré, écouté. Un jour de mai, je me suis réveillé, libéré et léger. J’ai cherché un appartement et écouté mes désirs. Je suis parti en Espagne suivre un stage de kitesurf de quatre jours. J’y suis resté six semaines. Je passais mes journées sur la plage. J’étais bien, en accord avec moi-même.
En septembre, j’ai réalisé mon rêve : créer ma propre entreprise, un fish spa. Avec du recul, je pense que cette infidélité m’a servi de prétexte pour rompre, cette rupture a fait office d’électrochoc. Depuis longtemps, nous vivions une relation destructrice. Et moi, je n’étais plus moi-même. Je m’étais enfermé dans une vie et un boulot qui ne me convenaient pas. La page n’est pas encore refermée, je ressens un sentiment d’échec. Mais j’ai repris confiance en moi. Je suis heureux.
by 123dakar
Un sentiment de vide
Quand le voile se déchire, nous réalisons que nous sommes « existentiellement » incomplet. Le vide de l’appartement résonne avec celui que nous portons en nous. Un moment de vertige parfois vécu comme un passage du tout au rien. « Surtout lorsque nous avons besoin de l’autre pour soutenir une image idéale, forte et positive de soi. L’enjeu narcissique est alors si important que la réponse est dans la dépréciation, voire la dépression », note le psychiatre et psychanalyste Didier Lauru, auteur de Père-Fille, une histoire de regard (Albin Michel, 2006).
Une angoisse d’abandon
Avec cette question terrible qui, depuis le complexe d’OEdipe, nous taraude : ne suis-je donc pas aimable ? Car si, depuis la toute première séparation qu’est la naissance, nous avons appris à nous débrouiller seul, la fin du couple réveille aussi une angoisse d’abandon tout enfantine. Surtout pour les femmes, qui l’ont déjà vécue à deux reprises. Selon la théorie freudienne, rappelle Didier Lauru, « la petite fille veut inconsciemment que sa mère lui donne un phallus, son amour exclusif et un enfant. Contrariée de ne rien recevoir, elle le demande alors à son père. Nouvelle déception quand elle comprend qu’il aime sa mère et fait des bébés avec elle… »
Tandis que les garçons ne subissent qu’une seule renonciation à leur désir : « Déjà pourvus d’un phallus, ils ne se tournent que vers leur mère, le père étant un rival », ajoute le psychiatre. Comme lors de nos premières années, nous nous sentons impuissant, passif, vulnérable.
Reconnaître son chagrin
D’abord, parer au plus urgent : encaisser la violence de la perte, la peur du vide, de l’avenir, éponger la déception, panser nos blessures narcissiques… Peu à peu, se retrouver, et, chemin faisant, apprendre, grandir, se redéfinir.
Comment ? En commençant par reconnaître le chagrin. Tandis que le mot « rupture » banalise l’événement (tout le monde se sépare de nos jours), « en parlant de chagrin d’amour, j’admets la douleur, je prends ma place de sujet, souligne Valérie Blanco, donc mes responsabilités ». « Comme il y a eu coconstruction du couple, il y a coséparation », révèle Jean-Paul Sauzède, gestalt-thérapeute et auteur avec Daniel Grosjean de Trouver la force d’oser (InterÉditions, 2011). Ce n’est jamais le méchant qui part et le gentil qui est abandonné mais, « constatant l’impasse dans laquelle le couple s’est mis, l’un des deux s’est désinvesti et peut quitter l’autre sans trop de dommages », poursuit Didier Lauru.
Comprendre les raisons de la rupture
Pour nous qui restons seul, passé le nuage de haine qui nous permet de nous préserver en désignant l’autre comme coupable, il convient d’élucider ce qui a raté et comment nous avons participé à cet échec. « Quels projets avions-nous ensemble, quels engagements avions-nous pris ? Avions-nous réactualisé le contrat qui nous liait sur la fidélité, l’indépendance de chacun ? Qui avait le pouvoir, qui décidait des vacances, de l’éducation des enfants… ? » énumère Jean- Paul Sauzède. Autant de questions qui permettent, lorsque nous parvenons à y voir clair, d’éviter, plus tard, l’exact même fiasco. Si nous jouons toujours nos histoires d’amour sur le même air, nous pouvons en effet apprendre, d’un couple à l’autre, quelques variations. Une pointe de créativité, de souplesse, qui colore notre paysage de Sisyphe en quête d’affection…
Une occasion de se redéfinir
Le sevrage, le premier jour de crèche, de colo, les chagrins d’amitié, d’amour… Chaque expérience de séparation – et la douleur qui va avec – nous apprend pourtant un peu mieux l’essentiel : comment faire avec notre manque fondamental ? Une question angoissante, mais riche de promesses. La solitude nous offre alors l’occasion de nous redéfinir. Certains réalisent qu’« à trop avoir voulu coller aux attentes de leur conjoint, ils se sont perdus », rapporte le gestalt-thérapeute.
L’occasion est venue de se retrouver, de reprendre contact avec les amis délaissés, voire de tenter de nouvelles façons d’être. En constatant que nous ne nous effondrons pas, que nous pouvons compter sur notre entourage, la crise met aussi à jour des ressources, intérieures et extérieures, insoupçonnées ou oubliées. Petit à petit, nous découvrons que nous parvenons à vivre sans l’âme soeur. À rire sans elle. Et même à être bien tout seul. « À l’adolescence, traverser cette épreuve de la première déception amoureuse est le début de l’autonomie psychique », précise Didier Lauru.
La douleur apaisée, nous voici alors suffisamment averti pour faire « le pari de l’amour », propose Valérie Blanco : « Savoir que nous n’y trouverons jamais de satisfaction totale ne nous empêche pas de nous y risquer à nouveau, avec des attentes plus légères, moins existentielles. » Un « amour plus digne », disait Jacques Lacan, débarrassé de ses illusions. Un amour mûri par les chagrins précédents.
Les femmes souffrent-elles plus que les hommes ?
Oui, car le chagrin d’amour ravive, chez elles, la douleur de la castration. « Au moment où les enfants découvrent leurs différences, le petit garçon se définit par un sexe visible, la fille par une absence », souligne Valérie Blanco, psychanalyste. Un manque radical d’être qu’elle cherche toute sa vie à combler, en particulier dans la relation amoureuse. « Lors d’une séparation, reprend-elle, les femmes sont renvoyées à ce “rien”, au risque parfois de s’y identifier. »
Moins définis sur l’être, les hommes se questionnent eux sur leur capacité à avoir ce qu’il faut pour rendre une femme heureuse, et, notamment, la faire jouir. Une angoisse moins existentielle, qu’ils cherchent à apaiser au fil de quelques aventures. Sauf que, affirmait Lacan, « aimer féminise » : « Lorsqu’un homme aime vraiment, il accepte de voir qu’il est, comme nous tous, un être humain manquant », résume Valérie Blanco. Son chagrin d’amour est alors aussi dévastateur…
« Je n’ai plus peur d’être seule »
Marie-Hélène, 45 ans, trois enfants
« Quand il m’a quittée, tout mon être a volé en éclats. Deux mois durant, je suis restée allongée, inerte, sur mon lit, volets fermés, avec l’impression d’avoir échoué dans un désert, sans aucun point de repère. Je ne savais plus qui j’étais, j’étais perdue. Je m’enfonçais dans un puits sans fond et ne voyais pas d’issue possible. J’étais en manque de lui physiquement, dépendante, comme une droguée. Le médecin m’a prescrit un arrêt de travail. Peu à peu, j’ai refait surface et ressenti le désir de m’ouvrir à l’extérieur. En surfant sur le site Internet On va sortir, je suis tombée sur des ateliers de développement personnel que j’ai suivis. Ils m’ont donné envie d’approfondir. J’ai intégré l’École d’analyse transactionnelle de Montpellier.
Grâce aux cours et à la pratique, j’ai compris que, pendant toutes ces années, j’avais nié mon identité, mes besoins fondamentaux. Qu’en amour, j’avais accepté l’inacceptable pour être aimée. Ce comportement était lié à mon enfance. Je ne regrette pas la souffrance que cette rupture m’a infligée. Cette épreuve difficile a eu le mérite de me contraindre à me redéfinir, puis à retrouver confiance en moi. Je sais désormais ce que je veux, qui je suis. J’ai démissionné il y a peu de mon entreprise pour me consacrer à mes études et devenir psychothérapeute. Je me sens libérée de mes chaînes, je n’ai plus peur d’être seule. Il m’aura fallu deux longues années. »
Propos recueillis par Marie Le Marois
« Je me suis réveillé, libéré et léger »
Mikaël, 39 ans, un enfant
« Quand j’ai réalisé que ma femme me trompait, j’ai tout envoyé valser. Je me suis terré chez un ami, et j’ai vécu trois semaines de descente aux enfers. Je ne dormais plus, ne mangeais plus, ne travaillais plus. Je m’avachissais devant la télévision pour éviter de penser, je déroulais le film de nos dix ans de vie commune. J’avais envie de frapper cet homme qui avait pris ma femme, je courais tous les jours pour oublier. J’ai démissionné de mon travail. Mes amis m’ont recueilli un à un, entouré, écouté. Un jour de mai, je me suis réveillé, libéré et léger. J’ai cherché un appartement et écouté mes désirs. Je suis parti en Espagne suivre un stage de kitesurf de quatre jours. J’y suis resté six semaines. Je passais mes journées sur la plage. J’étais bien, en accord avec moi-même.
En septembre, j’ai réalisé mon rêve : créer ma propre entreprise, un fish spa. Avec du recul, je pense que cette infidélité m’a servi de prétexte pour rompre, cette rupture a fait office d’électrochoc. Depuis longtemps, nous vivions une relation destructrice. Et moi, je n’étais plus moi-même. Je m’étais enfermé dans une vie et un boulot qui ne me convenaient pas. La page n’est pas encore refermée, je ressens un sentiment d’échec. Mais j’ai repris confiance en moi. Je suis heureux.
by 123dakar