Faire revenir Aminata Tall auprès de Wade n’a pas été chose aisée. Conscient de la capacité de nuisance de l’ex-maire de Diourbel, ce dernier avait commencé, dès le mercredi 14 octobre, à reprendre langue avec sa compagne des années de braises dans l’opposition pour la convaincre de reprendre service à ses côtés. Les choses allaient se précipiter ce jour, date d’ouverture de la session ordinaire de l’Assemblée nationale. Alors qu’elle avait répondu présente comme tous ses collègues parlementaires, Aminata Tall adopta ce jour, une attitude suspecte. Quand elle pénétra dans la salle, confient des sources dignes de foi ayant requis l’anonymat, l’ancienne ministre prit place aux côtés des députés de l’opposition. Une attitude qui avait intrigué ses collègues libéraux. Les interrogations avaient fusé de partout, mais personne n’a osé lui poser la question. Cette interrogation finit par être portée à l’attention de Me Wade. Le Président, informé de la situation, poursuivent nos interlocuteurs, entra en contact avec Mme Bâ. Le chef de l’Etat, ajoutent ces mêmes sources, lui propose de venir à la présidence de la République et lui offre un portefeuille à ses côtés. Refus poli de l’actuelle Secrétaire générale de la Présidence, qui lui suggère de nommer à ce poste, un cadre de Diourbel. Wade lui oppose un niet catégorique et lui dit : «C’est de vous qu’il s’agit et de personne d’autre.» S’ensuivent d’âpres négociations qui, avant de se terminer, verront une chose inédite se produire : pour couper l’herbe sous les pieds de Mme Aminata Tall, un communiqué est balancé à la télévision nationale qui annonce de façon laconique, à 16h, les nominations de l’égérie libérale à la Présidence sans aucune précision et de Abdoulaye Baldé aux Forces armées. Ces négociations entre Wade et l’ancien maire de Diourbel ne finiront que vers 19h30mn avec, à la clé, sa nomination au poste de ministre d’Etat, Secrétaire générale de la présidence de la République et la promesse ferme de caser ses cadres et militants, mais surtout la réalisation d’infrastructures et l’aboutissement enfin du programme spécial Indépendance 2007, objet de tant de brouilles entre les deux. C’est cela le compromis entre les deux responsables libéraux, diront nos sources.
Il faut noter que depuis le 22 août 2009, date de l’entrée en rébellion ouverte de Mme Tall contre lui, Wade n’avait cessé de vouloir reprendre le fil du dialogue avec elle. Cette dernière opposait toujours une fin de non recevoir. D’ailleurs, elle quittera le pays pour effectuer un périple qui la conduira en Arabie saoudite et en France.
Méfiance
La nomination de Aminata Tall n’a pas entraîné une liesse populaire. En effet, les gens gardent toujours en mémoire les paroles que Wade avait prononcées à l’endroit de la responsable du Pds, un soir d’octobre 2006 devant une délégation de femmes libérales : «Je n’ai plus confiance en vous.» Ces mots avaient suscité une réaction épidermique de Aminata Tall, qui avait fini par rendre le tablier ; sa démission ne sera acceptée qu’en février 2007. Aussi, avait-elle demandé à ses militants et sympathisants d’adopter un profil bas et de ne pas manifester leur joie. «Si vous le faites, Wade va dire que nous sommes satisfaits, alors que nous ne le serons que lorsque les promesses qu’il avait faites aux Diourbellois seront réalisées», confie-t-elle à un cercle restreint de cinq responsables libéraux. D’ailleurs, Mbaye Diakhaté vice-président de la fédération Pds de Diourbel ne dit pas autre chose : «Si Wade n’était pas d’accord avec les termes posés par Aminata Tall, elle n’allait pas accepter de revenir travailler à ses côtés. Nous attendons la prise en compte de Diourbel et des cadres qui, depuis l’Alternance, sont restés en dehors des gouvernements mis en place par Wade.»
Le camp de Aminata Tall qui se méfie de Wade comme de la peste attend la publication prochaine du décret de répartition des services entre la Présidence, le Secrétariat général et les ministères pour apprécier. C’est d’ailleurs ce qui explique que les cadres libéraux aient différé leur conférence de presse jusqu’à la semaine prochaine après la passation de services entre Aminata Tall et Abdoulaye Baldé.
Les termes de l’accord entre Wade et Aminata Tall sont aussi la réorganisation du Pds. De l’avis de Mbaye Diakhaté, «le parti est malade depuis longtemps. Il est temps d’arrêter, parce qu’un grand parti comme le Pds ne peut plus être géré comme cela. Il faut que la démocratie interne soit restaurée, le comportement partisan soit mieux apprécié que ce qui se passe actuellement. En le faisant, le parti remportera les prochaines échéances».
Source le quotidien correspondant Aliou Boucar Diallo
Il faut noter que depuis le 22 août 2009, date de l’entrée en rébellion ouverte de Mme Tall contre lui, Wade n’avait cessé de vouloir reprendre le fil du dialogue avec elle. Cette dernière opposait toujours une fin de non recevoir. D’ailleurs, elle quittera le pays pour effectuer un périple qui la conduira en Arabie saoudite et en France.
Méfiance
La nomination de Aminata Tall n’a pas entraîné une liesse populaire. En effet, les gens gardent toujours en mémoire les paroles que Wade avait prononcées à l’endroit de la responsable du Pds, un soir d’octobre 2006 devant une délégation de femmes libérales : «Je n’ai plus confiance en vous.» Ces mots avaient suscité une réaction épidermique de Aminata Tall, qui avait fini par rendre le tablier ; sa démission ne sera acceptée qu’en février 2007. Aussi, avait-elle demandé à ses militants et sympathisants d’adopter un profil bas et de ne pas manifester leur joie. «Si vous le faites, Wade va dire que nous sommes satisfaits, alors que nous ne le serons que lorsque les promesses qu’il avait faites aux Diourbellois seront réalisées», confie-t-elle à un cercle restreint de cinq responsables libéraux. D’ailleurs, Mbaye Diakhaté vice-président de la fédération Pds de Diourbel ne dit pas autre chose : «Si Wade n’était pas d’accord avec les termes posés par Aminata Tall, elle n’allait pas accepter de revenir travailler à ses côtés. Nous attendons la prise en compte de Diourbel et des cadres qui, depuis l’Alternance, sont restés en dehors des gouvernements mis en place par Wade.»
Le camp de Aminata Tall qui se méfie de Wade comme de la peste attend la publication prochaine du décret de répartition des services entre la Présidence, le Secrétariat général et les ministères pour apprécier. C’est d’ailleurs ce qui explique que les cadres libéraux aient différé leur conférence de presse jusqu’à la semaine prochaine après la passation de services entre Aminata Tall et Abdoulaye Baldé.
Les termes de l’accord entre Wade et Aminata Tall sont aussi la réorganisation du Pds. De l’avis de Mbaye Diakhaté, «le parti est malade depuis longtemps. Il est temps d’arrêter, parce qu’un grand parti comme le Pds ne peut plus être géré comme cela. Il faut que la démocratie interne soit restaurée, le comportement partisan soit mieux apprécié que ce qui se passe actuellement. En le faisant, le parti remportera les prochaines échéances».
Source le quotidien correspondant Aliou Boucar Diallo