En réécoutant le speech de Mr Ndoye, on note qu’il déclarait, avec certitude, que la bataille rangée s’était déroulée à l’intérieur de la demeure du Cheikh, et qu’il était impossible que ce dernier ne soit pas au courant des bruits occasionnés par la rixe. Le contexte, ainsi campé dans l’intimité du Guide établissait, de facto, sa culpabilité et sa complicité. Mais durant la reconstitution des faits, la mimique de la bagarre s’est effectuée à l’extérieur de cette concession de plus sept hectares, sur la place centrale de la cité, située en face de la maison du Cheikh. Ce glissement de lieu constitue l’une des premières surprises de la reconstitution, si on se réfère au discours outrecuidant et catégorique du parquet de Thiès durant le point de presse du 23 avril 2012.
Il était également fait état, durant « le réquisitoire du procureur », de la détonation étourdissante du fusil utilisé à priori par un nommé Khadim Seck, produisant un bruit qui ne saurait échapper, en aucun cas, au manque de vigilance du maître des lieux. La reconstitution des faits donna lieu à un fait inédit raconté ainsi par un témoin qui se trouvait dans le salon du Cheikh, avec des avocats, des gendarmes et les personnes supposées avoir été présentes dans ce lieu, le jour du drame :
«Le procureur rentre avec le Cheikh dans sa chambre, accompagné du Juge d’instruction. Au bout de vingt minutes, il sort de la chambre, se rend dans le grand salon et passe un coup de fil aux gendarmes restés devant la maison en leur réitérant cet ordre:
--Allez-y, tirez !
Ils lui répondirent :
--C’est la quatrième fois qu’on tire !
Il retourne hagard à l’intérieur des appartements du Cheikh en rouspétant, l’air de dire:
-- C’est impossible, c’est impossible…
Par bonne foi, le Cheikh lui proposa même d’éteindre la télévision et de reprendre les coups de feu, pour constater, si dans ce cas le bruit des détonations lui parviendrait. »
A propos d’ailleurs de l’arme utilisée par Khadim Seck, il a été dit dans une certaine presse déformatrice à dessein, qu’elle lui a été remise par le Cheikh, avant de rajouter récemment qu’« elle était cachée derrière la cuisine ». Dans quelle cuisine ? Une de ces nombreuses qui se trouvent dans la résidence de Madinatou Salam ou celle de la maison de Khadim Seck ? La rétention de
l’information voulut aussi, qu’il soit omis exprès, que Mr Seck était le berger qui s’occupait d’une centaine de bovins appartenant au Guide des Thiantakones, et que c’est à ce titre qu’il disposait d’un fusil pour se prémunir contre d’éventuels vols la nuit, comme tous les milliers de bergers existant à travers le territoire sénégalais.
Durant sa conférence de presse, le procureur déclarait que le Cheikh aurait participé à l’acheminement des corps et à leur inhumation. Il avait déclaré d’abord que l’acheminement des dépouilles avait été fait par une charrette, « appartenant à Mr Thioune »_ comme d’ailleurs tout ce qui se trouve sur le territoire de Madinatou Salam_ avant de revenir sur son propos pour évoquer leur déplacement à bord de véhicules appartenant naturellement au Guide, pour renforcer la « thèse de l’implication directe de M. Cheikh Béthio Thioune » (le procureur). Mais la reconstitution des faits, pour ce qu’on en sait, se déroule différemment. A aucun moment, le Cheikh n’a participé à la reconstitution de la séquence du convoi mortuaire. Il est entré dans sa demeure à 9h 13minutes, pour n’en sortir qu’à 18h 20minutes. La version initiale du procureur qui prétendait que le Cheikh était du cortège nocturne d’inhumation, a-t-elle laissé la place à une nouvelle version entre temps ?
Et quelle valeur le droit donne-t-il à l’oubli du parquet de mentionner que dans le Groupe mené par Bara Sow, il y avait des hommes valides armés? Oubli, dissimulation ou destruction de la vidéo filmée avant le départ du groupe de Mbour, montrant clairement la stratégie de ceux qui avaient été peut-être les assaillants (en sachant que le procureur était au courant des troubles répétés de ces hommes, portés à la demeure du Cheikh)?
Ces variations sur le discours généralisateur du point de presse, ainsi que toute la sélection et l’orientation des informations dans un dessein accusateur, nous semblent plus que suspectes. A cela s’ajoutent les violations des principes primaires du Droit, ainsi que le silence notoire des organisations de Droits de l’homme qui avec cette affaire, semblent révéler qu’elles sont des organisations de défense de droits de certains hommes, et pas d’autres.
L’histoire nous dira si un jour, le Parquet de Thiès répondra devant un tribunal, pour actes de manipulation, d’acharnement sur un homme, de mensonges répétées et de calomnies orchestrées. Elle nous dira si seul le procureur paiera ou si tous les maillons de la chaîne du mensonge seront révélés, pour une mémoire collective saine.
Pape M. Mbao
Il était également fait état, durant « le réquisitoire du procureur », de la détonation étourdissante du fusil utilisé à priori par un nommé Khadim Seck, produisant un bruit qui ne saurait échapper, en aucun cas, au manque de vigilance du maître des lieux. La reconstitution des faits donna lieu à un fait inédit raconté ainsi par un témoin qui se trouvait dans le salon du Cheikh, avec des avocats, des gendarmes et les personnes supposées avoir été présentes dans ce lieu, le jour du drame :
«Le procureur rentre avec le Cheikh dans sa chambre, accompagné du Juge d’instruction. Au bout de vingt minutes, il sort de la chambre, se rend dans le grand salon et passe un coup de fil aux gendarmes restés devant la maison en leur réitérant cet ordre:
--Allez-y, tirez !
Ils lui répondirent :
--C’est la quatrième fois qu’on tire !
Il retourne hagard à l’intérieur des appartements du Cheikh en rouspétant, l’air de dire:
-- C’est impossible, c’est impossible…
Par bonne foi, le Cheikh lui proposa même d’éteindre la télévision et de reprendre les coups de feu, pour constater, si dans ce cas le bruit des détonations lui parviendrait. »
A propos d’ailleurs de l’arme utilisée par Khadim Seck, il a été dit dans une certaine presse déformatrice à dessein, qu’elle lui a été remise par le Cheikh, avant de rajouter récemment qu’« elle était cachée derrière la cuisine ». Dans quelle cuisine ? Une de ces nombreuses qui se trouvent dans la résidence de Madinatou Salam ou celle de la maison de Khadim Seck ? La rétention de
l’information voulut aussi, qu’il soit omis exprès, que Mr Seck était le berger qui s’occupait d’une centaine de bovins appartenant au Guide des Thiantakones, et que c’est à ce titre qu’il disposait d’un fusil pour se prémunir contre d’éventuels vols la nuit, comme tous les milliers de bergers existant à travers le territoire sénégalais.
Durant sa conférence de presse, le procureur déclarait que le Cheikh aurait participé à l’acheminement des corps et à leur inhumation. Il avait déclaré d’abord que l’acheminement des dépouilles avait été fait par une charrette, « appartenant à Mr Thioune »_ comme d’ailleurs tout ce qui se trouve sur le territoire de Madinatou Salam_ avant de revenir sur son propos pour évoquer leur déplacement à bord de véhicules appartenant naturellement au Guide, pour renforcer la « thèse de l’implication directe de M. Cheikh Béthio Thioune » (le procureur). Mais la reconstitution des faits, pour ce qu’on en sait, se déroule différemment. A aucun moment, le Cheikh n’a participé à la reconstitution de la séquence du convoi mortuaire. Il est entré dans sa demeure à 9h 13minutes, pour n’en sortir qu’à 18h 20minutes. La version initiale du procureur qui prétendait que le Cheikh était du cortège nocturne d’inhumation, a-t-elle laissé la place à une nouvelle version entre temps ?
Et quelle valeur le droit donne-t-il à l’oubli du parquet de mentionner que dans le Groupe mené par Bara Sow, il y avait des hommes valides armés? Oubli, dissimulation ou destruction de la vidéo filmée avant le départ du groupe de Mbour, montrant clairement la stratégie de ceux qui avaient été peut-être les assaillants (en sachant que le procureur était au courant des troubles répétés de ces hommes, portés à la demeure du Cheikh)?
Ces variations sur le discours généralisateur du point de presse, ainsi que toute la sélection et l’orientation des informations dans un dessein accusateur, nous semblent plus que suspectes. A cela s’ajoutent les violations des principes primaires du Droit, ainsi que le silence notoire des organisations de Droits de l’homme qui avec cette affaire, semblent révéler qu’elles sont des organisations de défense de droits de certains hommes, et pas d’autres.
L’histoire nous dira si un jour, le Parquet de Thiès répondra devant un tribunal, pour actes de manipulation, d’acharnement sur un homme, de mensonges répétées et de calomnies orchestrées. Elle nous dira si seul le procureur paiera ou si tous les maillons de la chaîne du mensonge seront révélés, pour une mémoire collective saine.
Pape M. Mbao