leral.net | S'informer en temps réel

Recrudescence et impact des divorces sur la vie scolaire des enfants : enseignants, élèves et parents dans la rue, pour sensibiliser l’opinion

Le Complexe scolaire Marie Reine Bénie a initié une randonnée pédestre hier, pour sensibiliser les populations sur la recrudescence et l’impact des divorces sur la vie scolaire des enfants. A la fin de leur activité, les randonneurs ont exprimé une double satisfaction : celle de la pratique du sport et celle d’avoir pu faire passer un message.


Rédigé par leral.net le Lundi 30 Mai 2022 à 12:47 | | 0 commentaire(s)|

Recrudescence et impact des divorces sur la vie scolaire des enfants : enseignants, élèves et parents dans la rue, pour sensibiliser l’opinion
C’est un dimanche pas de tout repos pour l’administration du Complexe scolaire Marie Reine Bénie, les élèves et les parents d’élèves. En effet, ils ont arpenté les rues des Maristes, malgré un soleil accablant, pour une double cause.

En sus d’offrir aux populations la possibilité de faire du sport, l’administration a voulu en profiter pour sensibiliser sur la recrudescence et l’impact des divorces sur la vie scolaire des enfants. Placée sous le thème : «Non aux divorces et séparations des parents et attention aux répercussions dans la vie scolaire des enfants», les élèves qui étaient au-devant de la marche ont scandé et brandi des messages touchant la fibre émotionnelle. On pouvait lire : «Nous ne voulons pas de divorce» ; «Nous dirons à nos parents que nous ne voulons pas de divorce» «Malheureusement, mes parents se sont séparés.»

Pendant plus de 2h, les marcheurs marquaient chaque fois un arrêt pour s’adresser au public. Que ce soit devant l’espace Président ou devant la Brioche d’orée, entre autres. Tout est parti d’un constat fait par l’administration, sur les régressions notées dans les performances des élèves à l’issue des différentes évaluations. Ainsi, pour en savoir davantage sur les causes qui sous-tendent cette baisse de niveau et pour un diagnostic participatif, une journée de partage entre l’administration, les élèves et leurs parents, a été organisée dans l’enceinte de l’établissement. Laquelle rencontre a abouti sur la conclusion que pour la plupart, ce sont des enfants dont les parents ont soit divorcé ou sont séparés, qui ont décroché sur le plan scolaire.

«Depuis l’avènement du Covid-19, nous nous sommes rendus compte que beaucoup d’élèves ont eu des difficultés dans les enseignements-apprentissages. C’est pour cela qu’on a voulu, à travers cette randonnée, tirer la sonnette d’alarme, pour interpeller toute la communauté qu’il y a une souffrance que les enfants sont en train de vivre en sourdine et qui est sur le point d’hypothéquer leurs études», déclare Mirelle Kandé Anani, directrice de l’établissement Marie Reine Bénie .

Mme Kandé Anani ajoute qu’après évaluation des enseignements-apprentissages, il a été remarqué que les élèves ne parviennent pas à exprimer leur détresse à haute et intelligible voix, mais la manifestent d’une autre manière. «En tant qu’éducatrice, on ne pouvait pas être aphone par rapport à cette hémorragie sociale. Nous nous sommes dit qu’il fallait l’arrêter le plus rapidement possible.» La directrice, qui a préféré taire le nombre de couples en difficultés pour des raisons de confidentialité, a décrit une situation alarmante.

«Nous sommes des acteurs sociaux, c’est pourquoi on a voulu apporter notre pièce à l’édifice, à travers cette randonnée pédestre. Cette activité a été une occasion pour l’administration de l’institution Marie Reine Bénie Bénie, de sensibiliser l’opinion que véritablement, dans les écoles, les enfants sont en train de souffrir à cause de la séparation des parents et que quand les élèves le vivent mal, forcément, il peut y avoir des répercussions sur les performances des élèves, à savoir la baisse des notes, le dégoût des études et la stigmatisation.»

Elle poursuit : «Certains élèves vont même jusqu’à simuler certaines violences en milieu scolaire, parce qu’ils les voient et les vivent ».

L’administration scolaire a invité la communauté à être à l’écoute des enfants. Elle a aussi exhorté les parents à développer une certaine complicité avec le personnel enseignant.






Le Quotidien

Ndèye Fatou Kébé