Les pays du monde dans presque leur globalité se réjouissent pour ces populations de ce qui s'y est passé (en Tunisie, ou en Egypte). Y compris dans les Etats dits démocratiques (France, Etats Unis…), qui pourtant ont cautionné ces politiques menées durant des décennies (quelle cynique hypocrisie). Puisque, au grand mépris innommable des souffrances continues des populations, ils ont condamné « softement » les répressions, humiliations, et autres brimades de ces peuples, pour leurs seuls intérêts. Par exemple, les émeutes de la faim de 2008 en Tunisie, qui avaient fait au moins un mort, et autant de blessés, confirment notre analyse. L'Egypte n'est nullement en reste, avec le « pogrom » et/ou la répression des frères musulmans depuis fort longtemps.
Pourtant, la fuite du président Ben Aly, a bien pris ses racines dans sa politique de toujours (répressive, corruptive, limitative des libertés, bâillonnement de la presse…). Et les grandes puissances qui l'ont lâché pour les mêmes causes, et les mêmes raisons pouvaient bien le faire depuis longtemps, évitant au peuple tunisien autant d'affres, et de souffrances en plus. Volontiers nous concevons, qu'un vent nouveau souffle sur le monde démocratique avec des présidents qui ont un esprit plus ouvert, et une autre vision plus pragmatique de la politique (Barack Obama, Nicolas Sarkozy…). Ce qui, sans nul doute augure, d'autres mouvements populaires dans les temps à venir.
Comme nous l'avons souvent relevé dans nos contributions, après un peu plus de cinquante ans d'indépendance, le Sénégal n'a pas beaucoup avancé. Entendu, selon nous, l'avancement est synonyme de progrès, de développement économique et/ou social, ou encore de bien être pour la majorité de la population. En pareille situation, aux risques d'hypothéquer pour des années encore, sinon à jamais son destin, nous ne pouvons, et nous ne devons indéfiniment, refuser d'aborder la question de son devenir (politique, social, économique…). En repoussant cette refondation, ou reconfiguration nécessaire, pour rester longtemps en marge de tout espoir de développement. En ne permettant pas à notre pays, de rentrer dans une ère nouvelle, et d'assainir des pratiques qui limitent, ou freinent toute possibilité de poser les fondements de sortie du sous développement.
Ainsi, cette révolution culturelle (au sens de changement d'orientation, et/ou de cap), ou ces états généraux du renouveau, nous les aurions voulu maintenant, sous le magistère du président Abdoulaye Wade. Etant donné qu'il faut circonscrire les dérives qui se sont vraiment accrues (dans bien des domaines), durant sa décennie aux affaires, pour poser à jamais les prémices d'un pays moderne. Purgé entre autres, du clientélisme, de la corruption, ou de l'affairisme, et dont, le système de gouvernement n'a que, pour seule visée d'objectif à atteindre l'intérêt général.
Pourtant, l'historiographie politique récente enseigne, la plupart des nations développées sont passées par cette phase, qui les a permis, dans un certain sens, de bien se (re)positionner, et être dans la voie du progrès (social, culturel, économique, politique…). Il en est ainsi, par exemple des pays dits aujourd'hui émergents (Brésil, Russie, Inde, Afrique du Sud…). En ne voulant pas affronter la question, ou en la remisant continuellement, nous sommes sans nul doute entrain d'anéantir pour plusieurs années encore le socle fondateur de notre société (unité, solidarité…), sous le prétexte fallacieux d'hypothétiques troubles, constamment insinués. Pourtant, à force de bricolage, ou de peur d'affronter le problème pour ne pas engager les réformes nécessaires, ou en les différant (sciemment ou inconsciemment), nous préparons très méthodiquement pour la jeune génération, en legs une grenade subtilement dégoupillée.
Hélas, nous préférons faire de l'évitement, ou nous réfugier derrière la paix sociale, alors que celle-ci n'est qu'artificielle si entre autres, la majorité de la population vit en survie ; ou si la plupart des jeunes sont sans formation, sans instruction, sans qualification, sans diplôme, et de surcroit sans emploi. Ou encore, si des personnes ne peuvent profiter des libertés élémentaires de la vie (aller et venir sans crainte, se soigner, vivre en toute sécurité, de choisir librement, de décider…). Au-delà de ce constat, nous aurions aussi voulu, que les métastases de l'effet dominos qui secouent, certains pays, nous en préservent. Malheureusement, à défaut d'un virage notoire notamment dans la manière de penser, d'agir, et de faire des gouvernants, une révolution même très douce nous parait inévitable. Car, l'exaspération est fortement contenue, au sein de la population. Et, les causes de la révolte sont en germe depuis très longtemps (chômage, insécurité démagogie, gabegie, vie chère, inflation galopante, désespoir et désarroi des jeunes…), pour ainsi dire, présentement le Sénégal repose, sur une poudrière en sommeil.
En 2000 nous avions, presque tous cru au candidat/président Abdoulaye Wade, pour une démocratie apaisée, consolidée, tout comme nous avions rêvé de développement parce qu'il est resté longtemps dans l'opposition. Mais encore, nous nous attentions avec son âge avancé, à une très grande sagesse dans la conduite de l'Etat. Plus de dix ans après, déçus, et floués par lui, majoritairement nous souhaitons ardemment sa retraite. A part accentuer plus l'injustice, voire la misère des populations, pourquoi, devrions-nous, lui faire encore confiance, et surtout, que pourrions-nous attendre encore de lui, à moins de nous inscrire d'avantage dans cette léthargie ? C'est pourquoi, aux risques de déplaire, ou de surprendre les « wadocrates ou wadistes » comme Iba Der Thiam, ou Serigne Mbacké Ndiaye par exemple, le président Abdoulaye Wade est vieux, usé, fatigué, et dépassé. Et, il ne peut plus être au sommet de l'Etat, sur un fondement de légalité constitutionnelle. Donc, il doit partir à la fin de son deuxième mandat (en 2012), et le plus tôt serait le mieux, pour nous épargner une convulsion, dont nul ne peut prédire maintenant, les réelles conséquences. Et, il serait non seulement très aléatoire, mais trop malsain de supputer sur la passivité, ou sur le détachement, ou sur le fatalisme de nos concitoyens.
Aussi, avec les défis incertains d'un monde multipolaire, et en mutation constante, devrions-nous risquer, encore d'affirmer notre singulière exception sénégalaise (ne faisant rien comme les autres), en se démarquant du reste du monde. Pour faire réélire en 2012, un vieillard de plus de 85 ans (Abdoulaye Wade), soi-disant encore vif d'esprit, ou en pleine possession de ses capacités intellectuelles, et/ou de discernement ( ??). Pour nous, un tel discours, n'a aucun fondement rationnel, pour le permettre d'être de nouveau candidat. Par ailleurs, la question ne se pose pas en ces termes, à notre avis, étant donné qu'il va terminer deux mandats consécutifs en 2012, et qu'il y a des personnes beaucoup plus jeunes que lui, et capables de remplir la fonction de président de la République (Idrissa Seck, Macky Sall, Ousmane Tanor Dieng…).
Face à un pouvoir dirigeant entêté, et/ou jusqu'auboutiste, il est de pédagogie de rappeler, le peuple vainc souvent, par les urnes, ou par la rue. Surtout lorsqu'il est vraiment décidé pour prendre sa destinée en main, et les exemples des égyptiens et des tunisiens le prouvent. Car un réveil populaire n'est jamais tardif, et est quelque fois nécessaire, pour « signifier » à l'exécutif ses obligations, et lui rappeler notre existence.
Daouda N'DIAYE
Juriste/Analyste politique (France)
*Article dédié à Marie-Sarah N'DIAYE
Pourtant, la fuite du président Ben Aly, a bien pris ses racines dans sa politique de toujours (répressive, corruptive, limitative des libertés, bâillonnement de la presse…). Et les grandes puissances qui l'ont lâché pour les mêmes causes, et les mêmes raisons pouvaient bien le faire depuis longtemps, évitant au peuple tunisien autant d'affres, et de souffrances en plus. Volontiers nous concevons, qu'un vent nouveau souffle sur le monde démocratique avec des présidents qui ont un esprit plus ouvert, et une autre vision plus pragmatique de la politique (Barack Obama, Nicolas Sarkozy…). Ce qui, sans nul doute augure, d'autres mouvements populaires dans les temps à venir.
Comme nous l'avons souvent relevé dans nos contributions, après un peu plus de cinquante ans d'indépendance, le Sénégal n'a pas beaucoup avancé. Entendu, selon nous, l'avancement est synonyme de progrès, de développement économique et/ou social, ou encore de bien être pour la majorité de la population. En pareille situation, aux risques d'hypothéquer pour des années encore, sinon à jamais son destin, nous ne pouvons, et nous ne devons indéfiniment, refuser d'aborder la question de son devenir (politique, social, économique…). En repoussant cette refondation, ou reconfiguration nécessaire, pour rester longtemps en marge de tout espoir de développement. En ne permettant pas à notre pays, de rentrer dans une ère nouvelle, et d'assainir des pratiques qui limitent, ou freinent toute possibilité de poser les fondements de sortie du sous développement.
Ainsi, cette révolution culturelle (au sens de changement d'orientation, et/ou de cap), ou ces états généraux du renouveau, nous les aurions voulu maintenant, sous le magistère du président Abdoulaye Wade. Etant donné qu'il faut circonscrire les dérives qui se sont vraiment accrues (dans bien des domaines), durant sa décennie aux affaires, pour poser à jamais les prémices d'un pays moderne. Purgé entre autres, du clientélisme, de la corruption, ou de l'affairisme, et dont, le système de gouvernement n'a que, pour seule visée d'objectif à atteindre l'intérêt général.
Pourtant, l'historiographie politique récente enseigne, la plupart des nations développées sont passées par cette phase, qui les a permis, dans un certain sens, de bien se (re)positionner, et être dans la voie du progrès (social, culturel, économique, politique…). Il en est ainsi, par exemple des pays dits aujourd'hui émergents (Brésil, Russie, Inde, Afrique du Sud…). En ne voulant pas affronter la question, ou en la remisant continuellement, nous sommes sans nul doute entrain d'anéantir pour plusieurs années encore le socle fondateur de notre société (unité, solidarité…), sous le prétexte fallacieux d'hypothétiques troubles, constamment insinués. Pourtant, à force de bricolage, ou de peur d'affronter le problème pour ne pas engager les réformes nécessaires, ou en les différant (sciemment ou inconsciemment), nous préparons très méthodiquement pour la jeune génération, en legs une grenade subtilement dégoupillée.
Hélas, nous préférons faire de l'évitement, ou nous réfugier derrière la paix sociale, alors que celle-ci n'est qu'artificielle si entre autres, la majorité de la population vit en survie ; ou si la plupart des jeunes sont sans formation, sans instruction, sans qualification, sans diplôme, et de surcroit sans emploi. Ou encore, si des personnes ne peuvent profiter des libertés élémentaires de la vie (aller et venir sans crainte, se soigner, vivre en toute sécurité, de choisir librement, de décider…). Au-delà de ce constat, nous aurions aussi voulu, que les métastases de l'effet dominos qui secouent, certains pays, nous en préservent. Malheureusement, à défaut d'un virage notoire notamment dans la manière de penser, d'agir, et de faire des gouvernants, une révolution même très douce nous parait inévitable. Car, l'exaspération est fortement contenue, au sein de la population. Et, les causes de la révolte sont en germe depuis très longtemps (chômage, insécurité démagogie, gabegie, vie chère, inflation galopante, désespoir et désarroi des jeunes…), pour ainsi dire, présentement le Sénégal repose, sur une poudrière en sommeil.
En 2000 nous avions, presque tous cru au candidat/président Abdoulaye Wade, pour une démocratie apaisée, consolidée, tout comme nous avions rêvé de développement parce qu'il est resté longtemps dans l'opposition. Mais encore, nous nous attentions avec son âge avancé, à une très grande sagesse dans la conduite de l'Etat. Plus de dix ans après, déçus, et floués par lui, majoritairement nous souhaitons ardemment sa retraite. A part accentuer plus l'injustice, voire la misère des populations, pourquoi, devrions-nous, lui faire encore confiance, et surtout, que pourrions-nous attendre encore de lui, à moins de nous inscrire d'avantage dans cette léthargie ? C'est pourquoi, aux risques de déplaire, ou de surprendre les « wadocrates ou wadistes » comme Iba Der Thiam, ou Serigne Mbacké Ndiaye par exemple, le président Abdoulaye Wade est vieux, usé, fatigué, et dépassé. Et, il ne peut plus être au sommet de l'Etat, sur un fondement de légalité constitutionnelle. Donc, il doit partir à la fin de son deuxième mandat (en 2012), et le plus tôt serait le mieux, pour nous épargner une convulsion, dont nul ne peut prédire maintenant, les réelles conséquences. Et, il serait non seulement très aléatoire, mais trop malsain de supputer sur la passivité, ou sur le détachement, ou sur le fatalisme de nos concitoyens.
Aussi, avec les défis incertains d'un monde multipolaire, et en mutation constante, devrions-nous risquer, encore d'affirmer notre singulière exception sénégalaise (ne faisant rien comme les autres), en se démarquant du reste du monde. Pour faire réélire en 2012, un vieillard de plus de 85 ans (Abdoulaye Wade), soi-disant encore vif d'esprit, ou en pleine possession de ses capacités intellectuelles, et/ou de discernement ( ??). Pour nous, un tel discours, n'a aucun fondement rationnel, pour le permettre d'être de nouveau candidat. Par ailleurs, la question ne se pose pas en ces termes, à notre avis, étant donné qu'il va terminer deux mandats consécutifs en 2012, et qu'il y a des personnes beaucoup plus jeunes que lui, et capables de remplir la fonction de président de la République (Idrissa Seck, Macky Sall, Ousmane Tanor Dieng…).
Face à un pouvoir dirigeant entêté, et/ou jusqu'auboutiste, il est de pédagogie de rappeler, le peuple vainc souvent, par les urnes, ou par la rue. Surtout lorsqu'il est vraiment décidé pour prendre sa destinée en main, et les exemples des égyptiens et des tunisiens le prouvent. Car un réveil populaire n'est jamais tardif, et est quelque fois nécessaire, pour « signifier » à l'exécutif ses obligations, et lui rappeler notre existence.
Daouda N'DIAYE
Juriste/Analyste politique (France)
*Article dédié à Marie-Sarah N'DIAYE