Vox Populi, Vox Dei ! L'ancien régime a été dégagé mais au change, les Sénégalais sont en face de nouvelles autorités qui vont passer les premières années à singer l’ancien régime. Mais, compte tenu de l'évolution de l'Afrique en particulier qui, pour l'essentiel avait rompu certaines de ses chaînes par rapport aux différentes métropoles, on aurait pu penser que la France ne pouvait plus être cet horizon vers lequel on regarde forcément.
En prenant les deux exemples du Conseil économique, social et environnemental et la commission chargée des institutions, il peut sembler à la limite choquant qu'au même moment où les Français fonctionnent de cette manière, qu'on puisse faire exactement la même chose au Sénégal.
Cela peut être choquant pour les uns, étonnant pour certains, mais pour les autres qui ont posé un regard analytique sur la chose, rien de nouveau ne se passe sous le soleil.
Tel que les choses s'agencent, même lorsqu'on était au plus fort du combat pour faire partir l'ancien président Wade, la main de la France et la manipulation est très manifeste dans le camp de l'actuel pouvoir qui était dans l'opposition il n’y a guère longtemps.
On craignait moins une autre alternance politique qu’une allégeance à l’exemple institutionnel français. Les esprits se sont plutôt tournés vers l'aspect économique craignant un retour en force des intérêts français, ce qui est d’ailleurs en train de se faire. On n'avait pas pensé retomber dans autant de désuétude et d’obsolescence politico-institutionnelle qui plus est avec des institutions en complètes déphasage avec les réalités socio-économiques du Sénégal.
Seulement, personne n’est dupe : dans ce changement d'appellation au niveau du Conseil économique et social, il y a aussi un gain politique de la part du nouveau régime qui permet de dissoudre l'actuel Conseil dominé par des gens de l'ancien régime. En effet, comment casser une institution qui a priori n'a pas de caractère politique sans pour autant choquer si ce n'est en lui trouvant une nouvelle appellation.
Mais l'appellation elle-même montre que tout a été fait à la va-vite et dans un souci purement politicien. On prend référence sur la France ! L'actuel Président Macky Sall est ainsi allé chercher son Conseil économique, social et environnemental dans les ornières de la tradition républicaine de la France qui n'a ajouté la compétence environnementale qu'en 2008 avec la loi constitutionnelle du 23 juillet de la même année.
Cela aurait pu s'arrêter là. Mais toujours parce qu'en France par le Décret n° 2012-875 du 16 juillet 2012 portant création d'une commission de rénovation et de déontologie de la vie publique à la tête de laquelle Lionel Jospin a été installé par François Hollande, on nous ajoute maintenant la fameuse commission chargée des institutions. Sans trop personnaliser le débat autour de la personne d’Amadou Moctar Mbow, pour qui on a beaucoup de respect, on pourrait être choqué en revenant en arrière lorsque les gens se sont abattus contre Abdoulaye Wade et son âge comme s'il y avait une sorte de malédiction à être un homme âgé.
On peut considérer maintenant qu’il y a un effet boomerang qui revient à la figure du nouveau régime et que cela ne fait que commencer. Aujourd'hui, c'est Amadou Moctar Mbow qui est concerné. Demain, c'est d'autres qui sont au sommet des institutions qui auront ce genre de problème. Et les mêmes positions qu'ils ont pu prendre pour défenestrer Wade, seront totalement reniées pour ne pas dire jetées aux oubliettes. Et le fameux wax-waxeet aura changé de camp en quelques mois.
Enfin, ceux-là même qui parlaient redimensionnement des services de l'Etat, de meilleure gestion de personnel d'institutions pléthorique se retrouvent à se redistribuer des postes. Les sentinelles supposées de la démocratie d’hier sont ceux-là même qui se querellent aujourd’hui pour des privilèges républicains. Il ne faut pas s’y tromper : le nouveau Conseil va être une sorte de Sénat bis où les gens vont avoir les mêmes avantages. On nous parle même de gouvernement, de partage, qui devra augmenter de taille. En quelques mois, toutes les promesses se sont envolées et cela ne fait que commencer et touchera tous les secteurs d'une manière insidieuse de temps en temps et, le plus souvent, d'une manière froide. La France revient au grand galop et au détriment de l'intérêt du Sénégal.
xamle.net
En prenant les deux exemples du Conseil économique, social et environnemental et la commission chargée des institutions, il peut sembler à la limite choquant qu'au même moment où les Français fonctionnent de cette manière, qu'on puisse faire exactement la même chose au Sénégal.
Cela peut être choquant pour les uns, étonnant pour certains, mais pour les autres qui ont posé un regard analytique sur la chose, rien de nouveau ne se passe sous le soleil.
Tel que les choses s'agencent, même lorsqu'on était au plus fort du combat pour faire partir l'ancien président Wade, la main de la France et la manipulation est très manifeste dans le camp de l'actuel pouvoir qui était dans l'opposition il n’y a guère longtemps.
On craignait moins une autre alternance politique qu’une allégeance à l’exemple institutionnel français. Les esprits se sont plutôt tournés vers l'aspect économique craignant un retour en force des intérêts français, ce qui est d’ailleurs en train de se faire. On n'avait pas pensé retomber dans autant de désuétude et d’obsolescence politico-institutionnelle qui plus est avec des institutions en complètes déphasage avec les réalités socio-économiques du Sénégal.
Seulement, personne n’est dupe : dans ce changement d'appellation au niveau du Conseil économique et social, il y a aussi un gain politique de la part du nouveau régime qui permet de dissoudre l'actuel Conseil dominé par des gens de l'ancien régime. En effet, comment casser une institution qui a priori n'a pas de caractère politique sans pour autant choquer si ce n'est en lui trouvant une nouvelle appellation.
Mais l'appellation elle-même montre que tout a été fait à la va-vite et dans un souci purement politicien. On prend référence sur la France ! L'actuel Président Macky Sall est ainsi allé chercher son Conseil économique, social et environnemental dans les ornières de la tradition républicaine de la France qui n'a ajouté la compétence environnementale qu'en 2008 avec la loi constitutionnelle du 23 juillet de la même année.
Cela aurait pu s'arrêter là. Mais toujours parce qu'en France par le Décret n° 2012-875 du 16 juillet 2012 portant création d'une commission de rénovation et de déontologie de la vie publique à la tête de laquelle Lionel Jospin a été installé par François Hollande, on nous ajoute maintenant la fameuse commission chargée des institutions. Sans trop personnaliser le débat autour de la personne d’Amadou Moctar Mbow, pour qui on a beaucoup de respect, on pourrait être choqué en revenant en arrière lorsque les gens se sont abattus contre Abdoulaye Wade et son âge comme s'il y avait une sorte de malédiction à être un homme âgé.
On peut considérer maintenant qu’il y a un effet boomerang qui revient à la figure du nouveau régime et que cela ne fait que commencer. Aujourd'hui, c'est Amadou Moctar Mbow qui est concerné. Demain, c'est d'autres qui sont au sommet des institutions qui auront ce genre de problème. Et les mêmes positions qu'ils ont pu prendre pour défenestrer Wade, seront totalement reniées pour ne pas dire jetées aux oubliettes. Et le fameux wax-waxeet aura changé de camp en quelques mois.
Enfin, ceux-là même qui parlaient redimensionnement des services de l'Etat, de meilleure gestion de personnel d'institutions pléthorique se retrouvent à se redistribuer des postes. Les sentinelles supposées de la démocratie d’hier sont ceux-là même qui se querellent aujourd’hui pour des privilèges républicains. Il ne faut pas s’y tromper : le nouveau Conseil va être une sorte de Sénat bis où les gens vont avoir les mêmes avantages. On nous parle même de gouvernement, de partage, qui devra augmenter de taille. En quelques mois, toutes les promesses se sont envolées et cela ne fait que commencer et touchera tous les secteurs d'une manière insidieuse de temps en temps et, le plus souvent, d'une manière froide. La France revient au grand galop et au détriment de l'intérêt du Sénégal.
xamle.net