Le constat est qu’il n'y a rien de nouveau sous le soleil ; une sorte de changement dans la continuité. Au delà de la passion, des supputations et autres commentaires que ce remaniement a suscités, rien ne laisse espérer des lendemains enchanteurs pour les populations.
Etant donné que ce nouvel attelage gouvernemental est constituée par l’ossature de celui qui l’a précédé, pourra t-il tirer les Sénégalais de la galère dans laquelle ils pataugent ? Si l’on se fie aux précédents gouvernements et à leur mode de fonctionnement, on pourrait dire sans risque de se tromper, que le peuple risque de rester sur sa faim.
D’autant que l’ambition première de cette nouvelle équipe de politiques purs et durs, est de faire réélire leur champion en 2019, un commando de choc diraient certains. Ce qui laisse penser que les préoccupations des populations seront une fois de plus reléguées au second plan au profit du second mandat de leur bienfaiteur et protecteur.
Inutile d’espérer un nouveau type de ministre, avec un sens élevé de l’Etat, qui mettra les intérêts de la patrie avant ceux du parti. Un ministre sous nos cieux, ne doit sa promotion ni à son talent ni à ses compétences, mais à sa proximité et à son dévouement au président ou à la…Première dame. Comme pour dire que les ministres qui sont nommés, seront condamnés à la même impuissance que leurs prédécesseurs, sauf miracle, rien ne les distinguera.
Avec ce nouveau remaniement, seul l’emballage a changé mais le contenu reste le même. C’est par exemple le cas pour le ministère de la Bonne Gouvernance chargé de la protection de l’enfant, le nouveau ministre pourra t-il mettre fin à la mal gouvernance à laquelle les dirigeants ont habitué le peuple et devant laquelle Abdou Latif Coulibaly, redresseur de torts et chantre de la bonne gouvernance, s’est cassé les dents ? Pourra t-il mettre un terme au spectacle désolant des enfants talibés exploités par des usurpateurs qui revêtent le boubou de marabout pour s’adonner à leur sale besogne ?
Si l’on sait que même le président de la République qui avait maintes fois promis de retirer les enfants de la rue, a fini par se rétracter, alors, le rêve n’est plus permis. Le nouveau ministre de l’Emploi de l’Insertion professionnelle et de l’intensification de la main-d’œuvre, pourra-t-il intensifier le niveau de recrutement pour atteindre la barre des 5OO mille emplois annuels promis par le chef de l’Etat ? Ces exemples pourraient être multipliés à l’envi. Pour dire qu’il ne faudra pas s’attendre à grand-chose de ce remaniement qui n’est rien d’autre qu’une sorte de maquillage opéré sur l’existant.
Quant au nouveau ministre de l’Intérieur, réussira t-il là ou son prédécesseur a échoué ? Parce qu’il ne s’agit en fait qu’un jeu de chaises musicales entre l’ancien et le nouveau, qui appartiennent toujours au même clan. Ce qui ne va sans doute pas tempérer l’ardeur de l’opposition, qui va remettre sur la table la sempiternelle question de la neutralité de l’arbitre.
Ce n’est pas le fait de changer les hommes qui réglera le problème mais c’est plutôt le système qu’il faut revoir étant donné, qu’il a atteint ses limites objectives.
La rédaction de Leral.net