Selon des sources proches de Me Wade, reclus dans sa retraite dakaroise de Fann-Résidence, le vieux “Pape du Sopi” est plus que jamais déterminé à réussir ce qu’il n’avait pas réalisé en tant que président de la République : offrir le Pds sur un plateau à son fils.
Les péripéties qui entourent le procès de Karim Wade, poursuivi par la Cour de répression de l’enrichissement illicite, et surtout son issue incertaine pour l’accusé, n’ont en rien entamé le projet du fondateur du Pds : à défaut de l’Etat, ce sera le parti, “son” parti, fondé en 1974, qu’il a créé, financé, théorisé l’idéologie, incarné au plus haut point de sorte qu’une fusion s’était établie entre l’homme et sa formation politique.
Aujourd’hui, à nouveau dans l’opposition, Me Wade entend donc, selon nos interlocuteurs, écarter un à un, ceux (peu nombreux) qui veulent lui succéder à la tête du Pds. Et Modou Diagne Fada est de ceux-là. Même si les principaux responsables libéraux contactés dégagent en touche, et invoquent “un pétard mouillé”, une stratégie d’affaiblissement de l’ancien dirigeant du mouvement étudiant, à l’Ucad, est bien dans l’agenda de “Gorgui”.
“Il n’a pas intérêt à fragiliser davantage son parti, en malmenant quelqu’un comme Fada”, soupire un membre influent de la direction du Pds ; “mais on a vu pire depuis que le projet de faire de Karim Wade son principal héritier politique a tourné à l’obsession chez lui”, ajoute-t-il parlant de l’ancien président de la République.
Les manœuvres ont commencé et, naturellement, Modou Diagne Fada (quatre fois ministre sous le régime de la première alternance), n’entend nullement se laisser mener à l’abattoir. Jusqu’où iront-ils ? En cas de bras de fer, l’implosion du groupe est bien réelle, car les potentiels successeurs de l’ancien patron des jeunesses libérales ne sont pas mieux “assis” que lui.
Le groupe des “Démocrates et libéraux” à l’Assemblée nationale est fragile. Peu après l’entame de la présente législature, déjà, la démission de l’ancien Premier ministre, Souleymane Ndéné Ndiaye, avait fait désordre. Aujourd’hui, il ne peut se permettre des scissions. Le nouveau “projet” de Me Wade sera d’autant plus compliqué que l’actuelle représentation du Pds à la Place Soweto n’offre pas beaucoup de possibilités.
Oumar Sarr (coordonnateur national du Pds), Mme Fatou Thiam, le Pr Iba Der Thiam, Mamadou Diop Decroix (Aj/Pads), Mme Awa Diop, Me Ousmane Ngom, Mme Aïda Mbodji, Lamine Thiam, Woré Sarr, tous élus sur la liste nationale ; Mouhamad Dieng et Nafy Ngom (Koungheul) et Mamadou Cissé (Kédougou), eux, doivent leur présence à l’hémicycle à leur victoire sur la liste majoritaire départementale.
Modou Diagne devrait trouver son adversaire sur cette liste. Et les noms de Mamadou Diop Decroix et Lamine Thiam sont cités avec insistance...
Ce n’est pas la première fois que les Wade vont trouver sur leur chemin Modou Diagne Fada. Ce dernier n’a jamais fait mystère de ses ambitions nationales. Il n’a jamais été “pro-Karim” et en a fait les frais à partir de 2005, quand l’ancien boss de l’Anoci commençait sa montée en puissance.
Jusqu’en 2007, il sera marginalisé ; Me Wade n’hésite pas un seul instant à faire émerger de nouvelles têtes à son détriment. “La politique est avant tout une question de rapports de forces”, rappelle notre interlocuteur qui souligne que “Fada a eu l’intelligence d’esquisser sa propre voie quand il a fallu se déterminer”.
En effet, lors des législatives de juillet 2007, Modou Diagne conduit une liste dissidente “Waar-Wi” (lopin de terre en wolof) et obtient trois députés. C’est donc au forceps qu’il fera son retour dans le dispositif du président Wade, qui le nomme ministre de la Santé et de la Prévention en 2009 ; fonction ministérielle qu’il occupera jusqu’à la défaite de février-mars 2012 et l’avènement de Macky Sall à la magistrature suprême.
Fragiliser un historique du Pds pour préparer le terrain à Karim Wade, c’est avant tout spéculer sur la décision que rendra la Crei à propos de son cas et celui de ses présumés complices ; c’est aussi vouloir montrer qu’on est toujours seul maître à bord ; mais c’est surtout un mauvais signal aux militants restés fidèles.
EnQuête
Les péripéties qui entourent le procès de Karim Wade, poursuivi par la Cour de répression de l’enrichissement illicite, et surtout son issue incertaine pour l’accusé, n’ont en rien entamé le projet du fondateur du Pds : à défaut de l’Etat, ce sera le parti, “son” parti, fondé en 1974, qu’il a créé, financé, théorisé l’idéologie, incarné au plus haut point de sorte qu’une fusion s’était établie entre l’homme et sa formation politique.
Aujourd’hui, à nouveau dans l’opposition, Me Wade entend donc, selon nos interlocuteurs, écarter un à un, ceux (peu nombreux) qui veulent lui succéder à la tête du Pds. Et Modou Diagne Fada est de ceux-là. Même si les principaux responsables libéraux contactés dégagent en touche, et invoquent “un pétard mouillé”, une stratégie d’affaiblissement de l’ancien dirigeant du mouvement étudiant, à l’Ucad, est bien dans l’agenda de “Gorgui”.
“Il n’a pas intérêt à fragiliser davantage son parti, en malmenant quelqu’un comme Fada”, soupire un membre influent de la direction du Pds ; “mais on a vu pire depuis que le projet de faire de Karim Wade son principal héritier politique a tourné à l’obsession chez lui”, ajoute-t-il parlant de l’ancien président de la République.
Les manœuvres ont commencé et, naturellement, Modou Diagne Fada (quatre fois ministre sous le régime de la première alternance), n’entend nullement se laisser mener à l’abattoir. Jusqu’où iront-ils ? En cas de bras de fer, l’implosion du groupe est bien réelle, car les potentiels successeurs de l’ancien patron des jeunesses libérales ne sont pas mieux “assis” que lui.
Le groupe des “Démocrates et libéraux” à l’Assemblée nationale est fragile. Peu après l’entame de la présente législature, déjà, la démission de l’ancien Premier ministre, Souleymane Ndéné Ndiaye, avait fait désordre. Aujourd’hui, il ne peut se permettre des scissions. Le nouveau “projet” de Me Wade sera d’autant plus compliqué que l’actuelle représentation du Pds à la Place Soweto n’offre pas beaucoup de possibilités.
Oumar Sarr (coordonnateur national du Pds), Mme Fatou Thiam, le Pr Iba Der Thiam, Mamadou Diop Decroix (Aj/Pads), Mme Awa Diop, Me Ousmane Ngom, Mme Aïda Mbodji, Lamine Thiam, Woré Sarr, tous élus sur la liste nationale ; Mouhamad Dieng et Nafy Ngom (Koungheul) et Mamadou Cissé (Kédougou), eux, doivent leur présence à l’hémicycle à leur victoire sur la liste majoritaire départementale.
Modou Diagne devrait trouver son adversaire sur cette liste. Et les noms de Mamadou Diop Decroix et Lamine Thiam sont cités avec insistance...
Ce n’est pas la première fois que les Wade vont trouver sur leur chemin Modou Diagne Fada. Ce dernier n’a jamais fait mystère de ses ambitions nationales. Il n’a jamais été “pro-Karim” et en a fait les frais à partir de 2005, quand l’ancien boss de l’Anoci commençait sa montée en puissance.
Jusqu’en 2007, il sera marginalisé ; Me Wade n’hésite pas un seul instant à faire émerger de nouvelles têtes à son détriment. “La politique est avant tout une question de rapports de forces”, rappelle notre interlocuteur qui souligne que “Fada a eu l’intelligence d’esquisser sa propre voie quand il a fallu se déterminer”.
En effet, lors des législatives de juillet 2007, Modou Diagne conduit une liste dissidente “Waar-Wi” (lopin de terre en wolof) et obtient trois députés. C’est donc au forceps qu’il fera son retour dans le dispositif du président Wade, qui le nomme ministre de la Santé et de la Prévention en 2009 ; fonction ministérielle qu’il occupera jusqu’à la défaite de février-mars 2012 et l’avènement de Macky Sall à la magistrature suprême.
Fragiliser un historique du Pds pour préparer le terrain à Karim Wade, c’est avant tout spéculer sur la décision que rendra la Crei à propos de son cas et celui de ses présumés complices ; c’est aussi vouloir montrer qu’on est toujours seul maître à bord ; mais c’est surtout un mauvais signal aux militants restés fidèles.
EnQuête