Une douche froide pour le professeur Babacar Kanté, nouveau président de la Commission cellulaire du Dialogue politique, et les autres acteurs engagés dans les concertations politiques au sein de cette dite commission, avec ce quatrième report des élections locales et départementales, acté lors de la réunion du Conseil des ministres du mercredi 24 mars dernier.
En effet, alors qu’ils n’avaient pas encore fini d’avaler la pilule amère de la décision prise de façon unilatérale par le pouvoir en place, de ne plus organiser ces élections locales au plus tard le 28 mars prochain, comme arrêté de manière consensuelle, mais plutôt vers la fin de cette année, voilà que le Président Macky Sall en rajoute une nouvelle couche sur sa démarche au forceps dans la conduite du processus électoral.
Il faut dire que cette démarche du régime en place est d’autant plus surprenante qu’elle pourrait compliquer davantage les choses en cette période de décrispation de la tension politique, après la série des manifestations meurtrières qui ont « fortement secoué l’Etat et les institutions de la République » sur l’ensemble du territoire national, suite à l’interpellation du leader de Pastef-Les Patriotes, Ousmane Sonko, dans le cadre d’une plainte pour « viols répétés » et « menaces de mort » déposée à son encontre par une jeune employée d’un salon de massage.
Puisque le respect du calendrier électoral concernant la tenue de ces élections locales et départementales fait partie des exigences des acteurs politiques, membres de l’opposition, regroupés au sein du Front de résistance national qui est une partie prenante au Dialogue politique et les responsables du Mouvement pour la défense de la démocratie (M2D) qui était au-devant de la scène, lors de cette série de manifestations.
Réserves des experts électoraux
A cela s’ajoute également le fait que plusieurs experts électoraux dont Moundiaye Cissé, Directeur exécutif de l’Ong 3d, estiment que, techniquement, rien ne s’oppose à la bonne organisation de ces élections en décembre 2021.
«Nous pensons qu’il est techniquement possible d’organiser les élections locales avant fin 2021. Nous avons fait une simulation sur toutes les opérations électorales: de la revue du code électoral au dépôt des candidatures en passant par la révision des listes électorales, la publication des listes provisoires, nous avons besoin juste d’un délai de sept à neuf mois pour faire tout ce processus », explique-t-il.
Poursuivant son propos, Moundiaye Cissé qui dénonce ce passage en force orchestré par la majorité au pouvoir contre l’avis de tous les autres acteurs engagés dans le Dialogue politique, notamment les deux autres pôles (opposition et non-alignés) et la société civile, n’a pas manqué d’exprimer ses craintes sur les conséquences que pourrait engendrer cette démarche unilatérale du régime en place, non seulement sur la tenue des prochaines concertations, mais aussi sur le calendrier des prochaines élections législatives prévues en 2022.
« L’enjeu du dialogue politique est de trouver des consensus sur les règles du jeu électoral pour restaurer la confiance entre les acteurs. Le problème qui se pose aujourd’hui, concerne la durée du report. Seule la majorité est pour 2022. Sinon, les autres pôles (opposition et les Non-alignés) et la société civile, pensent qu’il est bel et bien possible de tenir ces élections en décembre 2021 », a-t-il insisté, avant de prévenir.
« Si on décide de reporter ces élections en 2022, on risque de reporter également les Législatives ou de les coupler avec les Locales, ce qui va poser un autre problème puisque c’est deux élections totalement différentes. Rien que les Locales, ça demande une organisation très lourde puisque l’électeur est appelé à voter deux fois (municipale et départementale) et si on veut y rajouter une autre élection, vous imaginez ce que cela risque de créer comme confusion ».
Il faut dire sur cette question de couplage de ces deux élections, son collègue, Ababacar Fall, Secrétaire général du Groupe de Recherches et d’Appui à la Démocratie participative et la bonne Gouvernance (GRADEC), avait déjà lui-aussi tenu à alerter de façon formelle, sur les risques d’un chargement de notre système électoral en ce sens que les deux élections n’ont pas la même fonction, ni les mêmes objectifs.
Risque tendancieux de couplage des locales et des législatives
«Les deux élections (locales et législatives) n’ont pas la même fonction, ni les mêmes objectifs. L’une étant une forme d’expression de la démocratie participative tandis que l’autre est l’expression de la démocratie représentative, où le citoyen délègue sa voix aux élus qui sont chargés de voter les lois qui régissent le fonctionnement de la République et de contrôler l’action de l’Exécutif. Les élections locales ont un spectre plus réduit dans l’espace, représenté ici par la commune ou le département alors que les élections législatives ont un caractère national, qui implique tous ceux qui ont la qualité d’électeurs (militaires et paramilitaires d’une part et Sénégalais de la diaspora qui ont des députés à eux dédiés, d’autre part », a-t-il souligné le vendredi 8 mars dernier sur cette question, suite à notre interpellation.
L’expert électoral de marteler : « Du point de vue des règles d’organisation, le couplage créerait un désordre tel que les électeurs auront du mal à s’y retrouver. Si tel devait être le cas, il faudra mettre dans chaque bureau de vote, 03 urnes: une pour les législatives, une pour les élections départementales et une pour les élections municipales, sans compter les nombreux bulletins de vote pour chaque liste et chaque type d’élection. Aux dernières élections locales, nous avons eu environ 2700 listes avec une moyenne de 12 listes par communes et pour les législatives, nous avions 47 listes».
Sud Quotidien
En effet, alors qu’ils n’avaient pas encore fini d’avaler la pilule amère de la décision prise de façon unilatérale par le pouvoir en place, de ne plus organiser ces élections locales au plus tard le 28 mars prochain, comme arrêté de manière consensuelle, mais plutôt vers la fin de cette année, voilà que le Président Macky Sall en rajoute une nouvelle couche sur sa démarche au forceps dans la conduite du processus électoral.
Il faut dire que cette démarche du régime en place est d’autant plus surprenante qu’elle pourrait compliquer davantage les choses en cette période de décrispation de la tension politique, après la série des manifestations meurtrières qui ont « fortement secoué l’Etat et les institutions de la République » sur l’ensemble du territoire national, suite à l’interpellation du leader de Pastef-Les Patriotes, Ousmane Sonko, dans le cadre d’une plainte pour « viols répétés » et « menaces de mort » déposée à son encontre par une jeune employée d’un salon de massage.
Puisque le respect du calendrier électoral concernant la tenue de ces élections locales et départementales fait partie des exigences des acteurs politiques, membres de l’opposition, regroupés au sein du Front de résistance national qui est une partie prenante au Dialogue politique et les responsables du Mouvement pour la défense de la démocratie (M2D) qui était au-devant de la scène, lors de cette série de manifestations.
Réserves des experts électoraux
A cela s’ajoute également le fait que plusieurs experts électoraux dont Moundiaye Cissé, Directeur exécutif de l’Ong 3d, estiment que, techniquement, rien ne s’oppose à la bonne organisation de ces élections en décembre 2021.
«Nous pensons qu’il est techniquement possible d’organiser les élections locales avant fin 2021. Nous avons fait une simulation sur toutes les opérations électorales: de la revue du code électoral au dépôt des candidatures en passant par la révision des listes électorales, la publication des listes provisoires, nous avons besoin juste d’un délai de sept à neuf mois pour faire tout ce processus », explique-t-il.
Poursuivant son propos, Moundiaye Cissé qui dénonce ce passage en force orchestré par la majorité au pouvoir contre l’avis de tous les autres acteurs engagés dans le Dialogue politique, notamment les deux autres pôles (opposition et non-alignés) et la société civile, n’a pas manqué d’exprimer ses craintes sur les conséquences que pourrait engendrer cette démarche unilatérale du régime en place, non seulement sur la tenue des prochaines concertations, mais aussi sur le calendrier des prochaines élections législatives prévues en 2022.
« L’enjeu du dialogue politique est de trouver des consensus sur les règles du jeu électoral pour restaurer la confiance entre les acteurs. Le problème qui se pose aujourd’hui, concerne la durée du report. Seule la majorité est pour 2022. Sinon, les autres pôles (opposition et les Non-alignés) et la société civile, pensent qu’il est bel et bien possible de tenir ces élections en décembre 2021 », a-t-il insisté, avant de prévenir.
« Si on décide de reporter ces élections en 2022, on risque de reporter également les Législatives ou de les coupler avec les Locales, ce qui va poser un autre problème puisque c’est deux élections totalement différentes. Rien que les Locales, ça demande une organisation très lourde puisque l’électeur est appelé à voter deux fois (municipale et départementale) et si on veut y rajouter une autre élection, vous imaginez ce que cela risque de créer comme confusion ».
Il faut dire sur cette question de couplage de ces deux élections, son collègue, Ababacar Fall, Secrétaire général du Groupe de Recherches et d’Appui à la Démocratie participative et la bonne Gouvernance (GRADEC), avait déjà lui-aussi tenu à alerter de façon formelle, sur les risques d’un chargement de notre système électoral en ce sens que les deux élections n’ont pas la même fonction, ni les mêmes objectifs.
Risque tendancieux de couplage des locales et des législatives
«Les deux élections (locales et législatives) n’ont pas la même fonction, ni les mêmes objectifs. L’une étant une forme d’expression de la démocratie participative tandis que l’autre est l’expression de la démocratie représentative, où le citoyen délègue sa voix aux élus qui sont chargés de voter les lois qui régissent le fonctionnement de la République et de contrôler l’action de l’Exécutif. Les élections locales ont un spectre plus réduit dans l’espace, représenté ici par la commune ou le département alors que les élections législatives ont un caractère national, qui implique tous ceux qui ont la qualité d’électeurs (militaires et paramilitaires d’une part et Sénégalais de la diaspora qui ont des députés à eux dédiés, d’autre part », a-t-il souligné le vendredi 8 mars dernier sur cette question, suite à notre interpellation.
L’expert électoral de marteler : « Du point de vue des règles d’organisation, le couplage créerait un désordre tel que les électeurs auront du mal à s’y retrouver. Si tel devait être le cas, il faudra mettre dans chaque bureau de vote, 03 urnes: une pour les législatives, une pour les élections départementales et une pour les élections municipales, sans compter les nombreux bulletins de vote pour chaque liste et chaque type d’élection. Aux dernières élections locales, nous avons eu environ 2700 listes avec une moyenne de 12 listes par communes et pour les législatives, nous avions 47 listes».
Sud Quotidien