Cette fin de matinée, le soleil certes au zénith, mais pas un rayon solaire ardent. Personne ne pouvait se plaindre même exposée au soleil. Les activités se mènent dans une atmosphère de jour gai. E t nous sommes à Nord-foire. Notre point d’atterrissage, c’est le garage Tally boubess. C’est un garage de taxis « clando » qui tient son « business » à quelques jets de pierre de la Cité Damel qui de cesse reçoit des bribes sonores d’un bruit qui par moment vient du rond point très animé, témoin de rotations de véhicules, surtout « cars rapides et ndiaga Ndiaye » défilant dans tous les sens. Sur les lieux, la cible est toute trouvée : un « coxeur » est à l’angle d’un arrêt cars.
Et c’est le petit boulot qui fait le « coxeur » le bonhomme d’affaires qui jalonne les artères empruntées par tous les véhicules de transport urbain de Dakar. Invraisemblable. Que cela est étonnant ! Le métier de « Coxeur » nourrit son homme. Ils sont plus d’un, les jeunes qui dépendent de ce boulot à impact économique apparemment imperceptible. Et pourtant, les « coxeurs », ce sont des hommes d’un univers et d’une communauté des « débrouillards » caractéristiquement singuliers. Ils sont pour la plupart de jeunes gens, d’honnêtes garçons décidés à « vivre de la sueur du front » et non de « coups de montagnes de biceps ». Ils sont en corporation organisée.
Khadim Ndiaye est un « coxeur » aux aguets d’un car qui va incessamment pointer le bout du nez. Ce garçon à la taille moyenne, d’une allure sahélienne, n’impressionne apparemment pas. Eh oui ! Pourtant, ce « coxeur » d’un type parfait est bien dans sa peau de travailleur digne de nom, se fait de l’argent selon que les véhicules stationnent, embarquent et partent. C’est en valeurs insignifiantes des pièces de cent francs par coup, mais qui font bonne recette une fois totalisée en fin de journée. De quoi procurer à Khadim Ndiaye un gain quotidien qui avoisine mille cinq cent ou plus. C’est selon les journées.
L'ère des bandits coxeurs révolue
Des « Coxeurs » comme Khadim, courent les rues. Ils sont soit des d’anciens apprentis au chômage, déterminés à jouer franc, ou des gens qui y sont en attendant de trouver mieux. De Nord-foire, à Case bi en passant par la police des Parcelles Assainies, les « coxeurs » règnent en maîtres de la circulation dont ils tirent profit.
A Case bi, un Homme, un « coxeur » qui sort du commun règne en chef des lieux après avoir assaini les coins et recoins du garage où jadis régnait un désordre à perte de sous. Ce « coxeur » s’appelle Idrissa Ndiaye. Le quinquagénaire. Le doyen devrait-on dire si tenté que le titre « doyen » est contenu dans le lexique des « coxeurs ». Idrissa Ndiaye se confie : « Il a fallu batailler dur pour restaurer l’ordre. Avant, c’était n’importe quoi dans ce garage. Des « coxeurs » qui ne croyaient en rien ont souvent semer l’amalgame et désordre ; entraînant des pertes d’argent énorme. Quand je suis arrivé, j’ai imposé une conduite à tenir. Certains se sont vus chassés des lieux. Il fallait compter avec ma bravoure car j’ai pratiqué des arts martiaux, choses qui font que je suis craint. » Idrissa qui est depuis marié et père de sept bouts de bois. Suffisant pour convaincre les plus sceptiques que ce métier peut entretenir.
Grand Idy ou l’intrus qui fait office de Boss
Il déroge à la règle. Cap bien vissé sur la tête, des lunettes de soleil cachent ses yeux, drapé dans un pull de couleur bleue sous une grande veste noire, le tout renvoie à un vigile de marché. Grand Idy, Idrissa Ndiaye dans le civil, édenté, n’est pas un chauffeur encore moins un apprentit-chauffeur. Et il aime jouer les exceptions. « Je suis ancien militaire », glisse-t-il. « Je suis de la classe 22 2-2 et j’ai été libéré en 1984 », dégaine le « coxeur » aux dent longues par moment chocolatées. Pour montrer qu’il est un intrus qui veut se frayer une place au soleil des « fruits » du transport, Grand Idy s’extirpe de son fauteuil de garant des lieux et place : « je suis électricien bâtiment de métier ».
Mais au Garage Guédiawaye de Case Bi, c’est Grand Idy qui fait sa loi. Son corps frêle qu’il déplace sur son mètre 75 n’en fait pas moins un redoutable « karatéka ». Statut qui lui a permis d’assainir les lieux car admet-il : « Quand je suis venu, j’ai trouvé ici des malfrats qui s’adonnaient à de larcins et se droguaient ». Comme il ne faut pas compter sur Idrissa pour prospérer dans ce vagabondage, ces petits voyous qui se faisaient appeler Coxeur ont du quitter les lieux. « Je me suis battu bon avec nombre des jeunes que j’ai trouvé ici. Mais comme je finissais toujours par leur faire mordre la poussière, ils ne pouvaient rester. C’est comme ça que je suis devenu le boss dans ce garage », se glorifie Idy.
Le milieu assaini, Idrissa Ndiaye, 49 ans, fait son nid et les deux bouts ne sont difficiles à joindre pour lui. « Je ne me plains pas vraiment », soutient-il. Mieux : « je nourris ma famille composée de ma femme et de mes 7 gosses avec ce que je gagne ici », renchérit-il. Comme pour mettre la barre très haut, le « coxeur » particulier griffonne « j’aide beaucoup de personnes avec mes maigres recettes qui peuvent avoisiner les 4000 francs la journée ». « Et dans ce garage, on garde 1000 francs pour les clients qui n’ont pas de quoi payer le ticket du transport », essaie-t-il de convaincre. En tout cas une femme qui attendait son car, n’a pas attendu que Grand Idy termine pour acquiescer. « Grand bou baakh la », affirme-t-elle. Arrachant à Ndiaye un large sourire qui met en valeur ses dents marron. « fo dieum guédiawaye ? yégueul fii, accoste ndiaye un homme qui paraissait dans l’embarras du choix entre deux cars rapides dont les apprentis sont aux aguets du premier client. C’est vrai que ce Grand Idy n’est pas petit…
Bakary NDIAYE et Abdou Khadir Cissé
Et c’est le petit boulot qui fait le « coxeur » le bonhomme d’affaires qui jalonne les artères empruntées par tous les véhicules de transport urbain de Dakar. Invraisemblable. Que cela est étonnant ! Le métier de « Coxeur » nourrit son homme. Ils sont plus d’un, les jeunes qui dépendent de ce boulot à impact économique apparemment imperceptible. Et pourtant, les « coxeurs », ce sont des hommes d’un univers et d’une communauté des « débrouillards » caractéristiquement singuliers. Ils sont pour la plupart de jeunes gens, d’honnêtes garçons décidés à « vivre de la sueur du front » et non de « coups de montagnes de biceps ». Ils sont en corporation organisée.
Khadim Ndiaye est un « coxeur » aux aguets d’un car qui va incessamment pointer le bout du nez. Ce garçon à la taille moyenne, d’une allure sahélienne, n’impressionne apparemment pas. Eh oui ! Pourtant, ce « coxeur » d’un type parfait est bien dans sa peau de travailleur digne de nom, se fait de l’argent selon que les véhicules stationnent, embarquent et partent. C’est en valeurs insignifiantes des pièces de cent francs par coup, mais qui font bonne recette une fois totalisée en fin de journée. De quoi procurer à Khadim Ndiaye un gain quotidien qui avoisine mille cinq cent ou plus. C’est selon les journées.
L'ère des bandits coxeurs révolue
Des « Coxeurs » comme Khadim, courent les rues. Ils sont soit des d’anciens apprentis au chômage, déterminés à jouer franc, ou des gens qui y sont en attendant de trouver mieux. De Nord-foire, à Case bi en passant par la police des Parcelles Assainies, les « coxeurs » règnent en maîtres de la circulation dont ils tirent profit.
A Case bi, un Homme, un « coxeur » qui sort du commun règne en chef des lieux après avoir assaini les coins et recoins du garage où jadis régnait un désordre à perte de sous. Ce « coxeur » s’appelle Idrissa Ndiaye. Le quinquagénaire. Le doyen devrait-on dire si tenté que le titre « doyen » est contenu dans le lexique des « coxeurs ». Idrissa Ndiaye se confie : « Il a fallu batailler dur pour restaurer l’ordre. Avant, c’était n’importe quoi dans ce garage. Des « coxeurs » qui ne croyaient en rien ont souvent semer l’amalgame et désordre ; entraînant des pertes d’argent énorme. Quand je suis arrivé, j’ai imposé une conduite à tenir. Certains se sont vus chassés des lieux. Il fallait compter avec ma bravoure car j’ai pratiqué des arts martiaux, choses qui font que je suis craint. » Idrissa qui est depuis marié et père de sept bouts de bois. Suffisant pour convaincre les plus sceptiques que ce métier peut entretenir.
Grand Idy ou l’intrus qui fait office de Boss
Il déroge à la règle. Cap bien vissé sur la tête, des lunettes de soleil cachent ses yeux, drapé dans un pull de couleur bleue sous une grande veste noire, le tout renvoie à un vigile de marché. Grand Idy, Idrissa Ndiaye dans le civil, édenté, n’est pas un chauffeur encore moins un apprentit-chauffeur. Et il aime jouer les exceptions. « Je suis ancien militaire », glisse-t-il. « Je suis de la classe 22 2-2 et j’ai été libéré en 1984 », dégaine le « coxeur » aux dent longues par moment chocolatées. Pour montrer qu’il est un intrus qui veut se frayer une place au soleil des « fruits » du transport, Grand Idy s’extirpe de son fauteuil de garant des lieux et place : « je suis électricien bâtiment de métier ».
Mais au Garage Guédiawaye de Case Bi, c’est Grand Idy qui fait sa loi. Son corps frêle qu’il déplace sur son mètre 75 n’en fait pas moins un redoutable « karatéka ». Statut qui lui a permis d’assainir les lieux car admet-il : « Quand je suis venu, j’ai trouvé ici des malfrats qui s’adonnaient à de larcins et se droguaient ». Comme il ne faut pas compter sur Idrissa pour prospérer dans ce vagabondage, ces petits voyous qui se faisaient appeler Coxeur ont du quitter les lieux. « Je me suis battu bon avec nombre des jeunes que j’ai trouvé ici. Mais comme je finissais toujours par leur faire mordre la poussière, ils ne pouvaient rester. C’est comme ça que je suis devenu le boss dans ce garage », se glorifie Idy.
Le milieu assaini, Idrissa Ndiaye, 49 ans, fait son nid et les deux bouts ne sont difficiles à joindre pour lui. « Je ne me plains pas vraiment », soutient-il. Mieux : « je nourris ma famille composée de ma femme et de mes 7 gosses avec ce que je gagne ici », renchérit-il. Comme pour mettre la barre très haut, le « coxeur » particulier griffonne « j’aide beaucoup de personnes avec mes maigres recettes qui peuvent avoisiner les 4000 francs la journée ». « Et dans ce garage, on garde 1000 francs pour les clients qui n’ont pas de quoi payer le ticket du transport », essaie-t-il de convaincre. En tout cas une femme qui attendait son car, n’a pas attendu que Grand Idy termine pour acquiescer. « Grand bou baakh la », affirme-t-elle. Arrachant à Ndiaye un large sourire qui met en valeur ses dents marron. « fo dieum guédiawaye ? yégueul fii, accoste ndiaye un homme qui paraissait dans l’embarras du choix entre deux cars rapides dont les apprentis sont aux aguets du premier client. C’est vrai que ce Grand Idy n’est pas petit…
Bakary NDIAYE et Abdou Khadir Cissé