Cette question pour ceux de ma génération a été déjà le titre d’un ouvrage "Où va le Sénégal?", Anthropos 1970, rédigé à l’époque par le Professeur Pierre Fougeyrollas, philosophe, sociologue et anthropologue français, enseignant à l’université de Dakar dans les années 70.
Le simple citoyen que je suis ne peut comprendre :
Comment des personnes qui se sont sacrifiées pour défendre l’intégrité du territoire national et la sécurité des citoyens de ce pays, soient humiliés de la sorte comme l’ont été ces militaires invalides ;
Que des jeunes auxiliaires de police, (ont-ils été bien instruits de leur devoir et de la vaillance de ces invalides et mutilés de guerre ?), puissent s’en prendre avec autant de sauvagerie à des personnes sans défense, qui n’ont eu que le tort de réclamer l’application d’une loi pour l’amélioration de leur condition d’existence. A ces militaires invalides, l’exigence primaire pour toute nation qui se respecte est de leur manifester avec sincérité gratitude et reconnaissance.
Qu’au moment où notre pays fête ses 50 ans d’indépendance, qu’on puisse se livrer à ces pratiques d’un autre âge qui ne peuvent que fragiliser notre cher Sénégal ;
Qu’à l’exception de quelques journalistes courageux à qui je rends hommage, que de tels actes ne puissent pas bénéficier de la couverture médiatique appropriée. A notre humble avis, nous pensons que le traitement subi par vos confrères Kambel Dieng et Karamoko Thioune ne méritent pas plus d’égard que nos braves soldats qui se sont toujours illustrés avec bravoure dans les différents théâtres opérationnels aussi bien national, régional et international.
Si les informations révélées par la presse concernant l’octroi par le chef de l’Etat de 150 villas à des calots bleus s’avèrent exactes, méritent-ils plus de la nation que ses vaillants soldats ?
Le silence assourdissant des organisations « droitsdel’hommistes » face à la répression brutale de la manifestation pacifique de l’Association des Militaires Invalides du Sénégal par les « forces dites de l’ordre » ; ce type d’acharnement sur des personnes sans défense est indigne de notre époque.
A mon humble avis, le rôle de la police dans un Etat qui se dit démocratique, est de maintenir l’ordre publique et non de procéder sans discernement à une répression aveugle sur de malheureux citoyens sans défense. Qu’on ne vienne surtout pas nous divertir avec les termes du genre « marche non autorisée » car toutes les conquêtes démocratiques ont été acquises après des luttes menées par des citoyens contre l’ordre établi (Maitre Abdoulaye Wade, actuellement Président de la République en a été l’illustre exemple : manifestations non autorisées, prières du mardi à 09h00 au marché Sandaga, et d’autres encore).
Je pense que l’une des missions de la Police est la protection des citoyens mais nous notons avec beaucoup d’inquiétudes que la situation actuelle de notre pays n’est pas loin de nous rappeler étrangement les périodes de turbulence qui ont précédé les douloureux événements d’un certain 16 février 1994.
Je suis convaincu que les images de la répression violente de cette manifestation qui ont défilé dans nos écrans ont humilié plus d’un militaire, qu’il soit en activité ou à la retraite car c’est notre brave armée qui a été humiliée.
Nos jeunes auxiliaires de Police doivent toujours avoir à l’esprit le proverbe ouolof « dounde bou diéékhoul, louné khadjna thi » ( tout peut arriver dans une vie) et qu’en aucun moment ils ne oublier qu’ils peuvent se retrouver par la volonté divine, à la place de ceux qu’ils ont eu à humilier ce vendredi 19 février 2010.
Pour ces valeureux soldats, la devise de notre armée nationale qui est « on nous tue mais on ne nous déshonore pas » s’est transformée en ce vendredi 19 février 2010 « on nous humilie et on nous tue après ». Tout sénégalais épris de justice a du ressentir un profond malaise en regardant ces images. J’ai honte pour mon Pays !
L’histoire retiendra que le 19 février 2010, de jeunes policiers ont réprimé avec une violence inouïe une marche de militaires mutilés; des hommes qui ont versé de leur sang, pour la défense du pays, et qui aujourd’hui vivent dans un dénuement total. Je ne vois pas comment leurs frères d’armes, après un acte aussi ignoble, pourront bomber le torse lors des défilés de Fêtes nationales en scandant « Gnani Bagnena ».
Je ne saurai terminer ma réflexion en confessant que je n’ai pas la réponse à mon propos liminaire « où va le Sénégal » car je doute fort que même ceux qui ont la responsabilité d’amener à bon port le navire « Sunugal » puisse donner une réponse exacte et acceptée par les populations à la question que je ne cesse de me poser.
Que Dieu bénisse notre cher pays et nous mène sur la voie du salut.
Massar Badiane
Pikine
Talliboumack
Dakar, Sénégal
*1Pierre Fougeyrollas fut professeur à l’Université de Dakar. Il devient un proche du président de la république sénégalaise Léopold Sédar Senghor. Il soutient le général de Gaulle, notamment lors de l'élection de 1965. Mais son nationalisme africain radical et ses prises de position lors des événements de 1968 au Sénégal l'éloignent de Senghor. Il meurt le 29 mai 2008 à l'âge de 85 ans
Le simple citoyen que je suis ne peut comprendre :
Comment des personnes qui se sont sacrifiées pour défendre l’intégrité du territoire national et la sécurité des citoyens de ce pays, soient humiliés de la sorte comme l’ont été ces militaires invalides ;
Que des jeunes auxiliaires de police, (ont-ils été bien instruits de leur devoir et de la vaillance de ces invalides et mutilés de guerre ?), puissent s’en prendre avec autant de sauvagerie à des personnes sans défense, qui n’ont eu que le tort de réclamer l’application d’une loi pour l’amélioration de leur condition d’existence. A ces militaires invalides, l’exigence primaire pour toute nation qui se respecte est de leur manifester avec sincérité gratitude et reconnaissance.
Qu’au moment où notre pays fête ses 50 ans d’indépendance, qu’on puisse se livrer à ces pratiques d’un autre âge qui ne peuvent que fragiliser notre cher Sénégal ;
Qu’à l’exception de quelques journalistes courageux à qui je rends hommage, que de tels actes ne puissent pas bénéficier de la couverture médiatique appropriée. A notre humble avis, nous pensons que le traitement subi par vos confrères Kambel Dieng et Karamoko Thioune ne méritent pas plus d’égard que nos braves soldats qui se sont toujours illustrés avec bravoure dans les différents théâtres opérationnels aussi bien national, régional et international.
Si les informations révélées par la presse concernant l’octroi par le chef de l’Etat de 150 villas à des calots bleus s’avèrent exactes, méritent-ils plus de la nation que ses vaillants soldats ?
Le silence assourdissant des organisations « droitsdel’hommistes » face à la répression brutale de la manifestation pacifique de l’Association des Militaires Invalides du Sénégal par les « forces dites de l’ordre » ; ce type d’acharnement sur des personnes sans défense est indigne de notre époque.
A mon humble avis, le rôle de la police dans un Etat qui se dit démocratique, est de maintenir l’ordre publique et non de procéder sans discernement à une répression aveugle sur de malheureux citoyens sans défense. Qu’on ne vienne surtout pas nous divertir avec les termes du genre « marche non autorisée » car toutes les conquêtes démocratiques ont été acquises après des luttes menées par des citoyens contre l’ordre établi (Maitre Abdoulaye Wade, actuellement Président de la République en a été l’illustre exemple : manifestations non autorisées, prières du mardi à 09h00 au marché Sandaga, et d’autres encore).
Je pense que l’une des missions de la Police est la protection des citoyens mais nous notons avec beaucoup d’inquiétudes que la situation actuelle de notre pays n’est pas loin de nous rappeler étrangement les périodes de turbulence qui ont précédé les douloureux événements d’un certain 16 février 1994.
Je suis convaincu que les images de la répression violente de cette manifestation qui ont défilé dans nos écrans ont humilié plus d’un militaire, qu’il soit en activité ou à la retraite car c’est notre brave armée qui a été humiliée.
Nos jeunes auxiliaires de Police doivent toujours avoir à l’esprit le proverbe ouolof « dounde bou diéékhoul, louné khadjna thi » ( tout peut arriver dans une vie) et qu’en aucun moment ils ne oublier qu’ils peuvent se retrouver par la volonté divine, à la place de ceux qu’ils ont eu à humilier ce vendredi 19 février 2010.
Pour ces valeureux soldats, la devise de notre armée nationale qui est « on nous tue mais on ne nous déshonore pas » s’est transformée en ce vendredi 19 février 2010 « on nous humilie et on nous tue après ». Tout sénégalais épris de justice a du ressentir un profond malaise en regardant ces images. J’ai honte pour mon Pays !
L’histoire retiendra que le 19 février 2010, de jeunes policiers ont réprimé avec une violence inouïe une marche de militaires mutilés; des hommes qui ont versé de leur sang, pour la défense du pays, et qui aujourd’hui vivent dans un dénuement total. Je ne vois pas comment leurs frères d’armes, après un acte aussi ignoble, pourront bomber le torse lors des défilés de Fêtes nationales en scandant « Gnani Bagnena ».
Je ne saurai terminer ma réflexion en confessant que je n’ai pas la réponse à mon propos liminaire « où va le Sénégal » car je doute fort que même ceux qui ont la responsabilité d’amener à bon port le navire « Sunugal » puisse donner une réponse exacte et acceptée par les populations à la question que je ne cesse de me poser.
Que Dieu bénisse notre cher pays et nous mène sur la voie du salut.
Massar Badiane
Pikine
Talliboumack
Dakar, Sénégal
*1Pierre Fougeyrollas fut professeur à l’Université de Dakar. Il devient un proche du président de la république sénégalaise Léopold Sédar Senghor. Il soutient le général de Gaulle, notamment lors de l'élection de 1965. Mais son nationalisme africain radical et ses prises de position lors des événements de 1968 au Sénégal l'éloignent de Senghor. Il meurt le 29 mai 2008 à l'âge de 85 ans