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Répression en Russie : Quatre journalistes condamnés pour leur soutien à Navalny

Rédigé par leral.net le Jeudi 17 Avril 2025 à 14:04 | | 0 commentaire(s)|

Quatre Russes ont été accusés de «participation à un groupe extrémiste», ce mardi, à Moscou. En France, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, considère que «ce procès est une nouvelle démonstration des autorités russes, pour réprimer toute opinion dissidente». «La Russie  n’a jamais été différente, il n’y a […]

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Atlanticactu/ Russie/ Serigne Ndong

Quatre Russes ont été accusées de «participation à un groupe extrémiste» ce mardi à Moscou. En France, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, considère que «ce procès est une nouvelle démonstration des autorités russes pour réprimer toute opinion dissidente».

«La Russie  n’a jamais été différente, il n’y a rien de nouveau dans la situation actuelle», clame Konstantin Gabov, un journaliste condamné à cinq ans et demi de prison par le tribunal du district de Nagatinsky à Moscou. Avec trois autres de ses confrères, ils ont été accusés de «participation à un groupe extrémiste» après avoir travaillé pour un organisme anticorruption fondé par le défunt chef de l’opposition Alexeï Navalny, raconte The Guardian .

Antonina Kravtsova, Sergueï Kareline, Artiom Krieger et Konstantin Gabov avaient affirmé leur innocence en expliquant qu’ils étaient poursuivis pour avoir effectué leur travail de journalistes. L’AFP rapporte les paroles de Ivan Novikov, avocat de l’un des accusés, qui affirme que «tout le monde fera appel».

Les quatre condamnés ont été arrêtés au printemps et à l’été derniers, avant d’être jugés à huis clos. Artiom Krieger travaillait pour SOTAvision, un organe de presse russe indépendant pour lequel Antonina Kravtsova couvrait très régulièrement les procès d’Alexeï Navalny. Travaillant sous le nom d’Antonina Favorskaïa, elle est notamment à l’origine de la dernière vidéo montrant l’opposant encore en vie, au cours d’une audience à la veille de sa mort. Lors d’une précédente comparution, elle avait expliqué être ciblée par l’État à cause d’un article qu’elle avait écrit sur les abus subis par Navalny en prison. Elle estimait également avoir été punie pour son aide lors de l’organisation des funérailles de ce dernier. S’exprimant devant la presse avant le début du procès, la journaliste avait prévenu : «Souvenez-vous, les ténèbres qui nous entourent ne dureront pas toujours. Il y a toujours de l’espoir». Les reporters Sergueï Kareline et Konstantin Gabov étaient quant à eux accusés d’avoir produit des vidéos pour l’équipe de Navalny. Le premier a collaboré avec l’agence de presse Reuters et le second, avec Associated Press.

En Russie, «le journalisme est assimilé à l’extrémisme»
C’est un verdict «illégal et injuste» selon Elena Cheremetieva, l’avocate d’Artiom Krieger. Pour Irina Birioukova, qui défend Konstantin Gabov, «il n’y a aucune preuve qu’ils aient commis un quelconque délit». Dans une déclaration finale préparée pour le tribunal et publiée par le journal indépendant Novaya Gazeta, le journaliste déplore qu’en Russie, «le journalisme indépendant soit assimilé à l’extrémisme». Une fois la sanction prononcée, Krieger a cinglé: «Tout ira bien, tout changera! Ceux qui m’ont condamné seront assis ici à ma place».

Des diplomates européens étaient également présents au tribunal. La délégation allemande a rapidement réagi en affirmant que la liberté de la presse «ne vaut rien» en Russie, où «les journalistes sont jetés en prison». En France, Christophe Lemoine, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, considère que «ce procès des journalistes est une nouvelle démonstration des autorités russes pour réprimer toute opinion dissidente» et a appelé ce mercredi «à la libération immédiate et inconditionnelle de tous ceux poursuivis pour motifs politiques».

Je ne voulais pas fuir et avoir peur, je voulais insister sur le fait qu’il était possible et nécessaire de faire du journalisme en Russie. Si je dois payer cette conviction de ma liberté ou de ma vie, je suis prêt à le faire

«Antonina, Artiom, Sergueï et Konstantin sont de vrais journalistes et des gens honnêtes et courageux», a réagi sur X Kira Iarmych, la porte-parole de Ioulia Navalnaïa, la veuve d’Alexeï Navalny.



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