Reprise des cours en présentiel à l’Ucad: Les étudiants ont renoué avec l’ambiance des amphithéâtres
Conformément à la décision du Conseil académique, les étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar ont repris, cette semaine, les chemins des amphithéâtres. Un acte qu’ils ont tenu à saluer, après des mois de fermeture du campus pédagogique.
Dès les premières heures de la matinée, l’allée principale du Cesti, plus connue sous le nom de « couloir de la mort » a renoué avec les grandes foules d’étudiants pressés de rejoindre le campus pédagogique. Avec un regard panoramique, on peut déjà sentir la reprise des enseignements en présentiel. Une mesure prise par le Conseil académique de l’université.
Les étudiants venus en masse ont arpenté ce couloir qui mène tout droit aux amphithéâtres, certains le nez couvert de masques. La longue pause observée depuis juin 2023 a eu un impact dans cette rue. La cadence des pas a occasionné, par moment, de la poussière dans l’air. Les rayons de soleil zèbrent déjà de leurs ternes lueurs. De fortes voix titillent les oreilles. Chaque étudiant tenait à saluer son camarade qu’il n’avait plus revu avec la fermeture de l’université. Nombre de cours se faisaient jusque-là à distance.
Les photographes qui jalonnent cette artère principale ainsi que les vendeurs d’articles offrent à ce lieu, un décor spécial.
À quelques mètres se trouve la Faculté des Lettres et des sciences humaines. Ici, les étudiants sont venus en masse avec un seul objectif : terminer l’année universitaire 2022-2023 en beauté. C’est le cas des étudiants inscrits en Licence 1 comme ceux qui sont en Licence 2. Ce lundi 26 février a été donc un jour spécial pour ces apprenants. C’est non seulement la reprise en présentiel, mais aussi pour ces derniers, c’est également un jour d’examen pour boucler le second semestre. « On est resté presque neuf mois sans faire cours. Lorsque le communiqué du Conseil académique a été publié, c’était une immense joie pour tous les étudiants », s’est réjoui Assane Bâ. Document à la main, cet étudiant de la Faculté des Lettres avait du mal à cacher la gaieté qui l’habite. Pendant que certains étudiants profitent du jardin aménagé devant le nouveau bâtiment, d’autres font la queue pour l’enrôlement.
C’est la même ambiance qui prévalait aussi à la Faculté de médecine. Dans cette entité, la reprise annoncée est désormais effective. Les enseignements ont commencé et l’enrôlement des cartes d’étudiants est en cours. Abdou Fall, nouveau bachelier, s’impatiente. « Je dois attendre vers 15 heures pour faire l’enrôlement », dit-il. Tout comme ses camarades interpellés plus haut, le jeune étudiant souhaite que cette reprise des cours en présentiel soit accompagnée de la réouverture du campus social.
La réouverture du campus social, une urgence partagée
Fama Sow, étudiante en deuxième année au département d’histoire, insiste sur cet aspect. « C’est paradoxal, car après les cours, les étudiants ne vont pas passer la nuit dans les rues. C’est pourquoi beaucoup d’étudiants ne sont pas encore de retour, car ils n’ont pas de logement à Dakar », lâche-t-elle, écarquillant ces cils.
Son camarade, Ablaye Diouf, abonde dans le même sens. «La question la plus urgente, c’est l’ouverture du campus social. Quand on n’a pas bien dormi la nuit et qu’on a l’estomac vide, on ne pourra pas être bon au tableau », dit-il.
Cette situation ne laisse pas indifférent Alla Kane, président de l’amicale de la Faculté des Lettres et sciences humaines. Rayonnant dans sa chemise blanche, des gouttes de sueur perlent sur son front. Il lance un appel à la direction du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud). Depuis huit mois, dit-il, l’amicale mène ce combat pour la réouverture de l’université. « Nous apprécions cette mesure à sa juste valeur. Les étudiants ont même fait des examens aujourd’hui dans les amphis. Mais notre combat ne s’arrête pas à l’ouverture du campus pédagogique. Nous réclamons aussi la réouverture des restaurants et des pavillons », a dit M. Kane. La réouverture du campus social est, selon lui, une urgence. « La vie à Dakar est tellement chère et les étudiants n’ont pas les moyens de se payer, à la fois, un logement et la restauration », a fait remarquer l’étudiant.
Modou Diagne, président de l’Amicale des étudiants de la Faculté des sciences juridiques et politiques, ne dit pas le contraire. « Nous invitons le Recteur à convoquer rapidement le Conseil d’administration afin de statuer sur la disponibilité du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud). Les étudiants en ont vraiment besoin. Ouvrir le campus pédagogique et fermer le campus social n’a pas de sens. C’est une décision partielle et nous voulons une réouverture complète », a-t-il indiqué.
Adama NDIAYE (Stagiaire)
Source : https://lesoleil.sn/reprise-des-cours-en-presentie...