Le programme tel que publié dans la presse laisse croire que l’hôte des Ivoiriens ne vient pas en villégiature. Pas plus qu’il ne vienne pour inaugurer les chrysanthèmes. Les rencontres qu’il aura avec les différents acteurs de la crise et les responsables de la classe politique prouvent, si besoin en était, qu’il s’agit bel et bien d’une nouvelle médiation que vient mener le premier magistrat du pays de la Terrenga. En soit, ce n’est pas une mauvaise chose. C’est un langage trivial bien de chez nous qui le dit: «Beaucoup de viandes ne gâtent pas la sauce». Par conséquent, une autre médiation, si tant est que c’en était une, ne devrait que contribuer à la résolution de la crise. En effet, le constat saute aux yeux que l’Accord politique de Ouagadougou, ces derniers temps, est en panne. Une panne provoquée par le chef de file du clan présidentiel, à savoir Laurent Gbagbo. Suite à la double dissolution de la Commission électorale indépendante (CEI) et du gouvernement, le 12 février dernier, on ne sait trop pour quelles raisons, suivi d’innombrables revendications du camp présidentiel (désarmement, audit, réunification du pays etc.). Depuis lors, le processus de paix piétine. Même la visite au pas de course du Facilitateur Blaise à Abidjan le 22 février, n’a pas permis de relancer les choses. Le début du contentieux portant sur la liste électorale qui avait été interrompu, a été repoussé au 1er mars 2010. Il devait prendre fin le 22 mars dernier. Mais ce contentieux électoral sous l’ère Youssouf Bakayoko n’a jamais démarré. La date des élections alors? N’en parlons pas. Pourtant, le successeur de Beugré Mambé a pris fonction le 5 mars dernier. Et ses quatre vice-présidents ont reçu le témoin de leurs prédécesseurs quatre jours plus tard, soit le 9 mars dernier. Depuis, plus rien. Ah si. Il y a eu de nombreuses visites de courtoisie ici et là. Il y a eu aussi l’organisation d’un séminaire et le 8 avril, une autre réunion de la commission centrale s’est tenue. Maigre comme bilan.
abidjan.net
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