Après la publication du rapport public 2012 de la Cour des comptes, les magistrats de ladite institution ont fait face à la presse hier. Ils sont revenus sur plusieurs questions, mais surtout celle qui a trait à l’Eurobond de 90 milliards de Francs Cfa. Sur cette affaire, la Cour n’a pas aimé le jeu de cache-cache que lui a joué le ministère de l’Economie et des Finances à l’époque.
«ON S’EST HEURTE A UNE RETENTION DE DOCUMENTS»
La Cour des comptes qui voulait auditer cette opération, a vu le ministère de l’Economie et des Finances, à l’époque, lui refuser tout document ayant trait à cet Eurobond. «On s’est heurté à une rétention de documents qui sont relatifs à l’emprunt Eurobond lancé en 2009 pour lever 90 milliards sur le marché financier international. Nous nous sommes heurtés à ce mur», a déclaré Amadou Ba Mbodj, rapporteur général de la Cour des Comptes.
Le magistrat de la Cour des comptes de revenir plus amplement sur cette question, en explicitant en détail, comment ils ont été embarqués dans une spirale de rétention de documents: «Quand on nous a donné les données des engagements du Sénégal, il y avait un emprunt au niveau international de 90 milliards. Et on demande à ceux qui nous ont donné l’information, à la direction générale des finances, comment cet emprunt a été géré et quelles sont les structures qui ont monté l’opération, et c’est là qu’ils nous ont renvoyés au cabinet du ministre».
«ON N’ESPERAIT PAS QU’ON ALLAIT AUTANT NOUS FERMER LES PORTES»
Les auditeurs qui n’en revenaient pas, sont allés en informer leur Président. «Et c’est là que nous avons saisi notre président, car il s’agissait là d’un incident. Si je puis m’exprimer ainsi. Car le cabinet du ministre n’était pas l’objet de notre vérification», précise M. Mbodj. Et après moult correspondances, les portes leur étaient toujours fermées. Aucune information n’a filtré. Aucun document ne leur a été transmis. «Nous avons adressé une lettre, et après plusieurs appels cette question était bloquée. On n’a pas eu les documents», regrette le magistrat.
Bien que la Cour des comptes, de par son expérience, se prépare à vivre de telles situations, elle ne s’attendait cependant pas à se heurter, de cette manière, à une telle spirale de rétention d’information. «On n’espérait pas que sur cette question on allait autant nous fermer les portes», s’est indigné M. Mbodj.
LA COUR N’EST PAS DESARMEE
Cependant, M Mbodj et ses collègues ne comptent pas abandonner : «Mais, nous ne lâchons pas le morceau ! Parce que les faits ne sont pas prescrits», dit-il. Le ministre qui a été saisi d’une correspondance n’a pas répondu. Mais d’après l’information qu’ils ont eue, le taux d’intérêt de l’Eurobond était de 9.82% en 2009, à un moment où le monde était en pleine crise des subprimes. «Les informations que nous avons eues nous ont montré que ces opérations avaient été menées par le cabinet du ministre. Et que les services qui avaient en charge de la dette n’étaient pas intervenues du tout dans cette opération» dit-il.
Autant dire que l’Etat pouvait faire bien mieux. Le Premier président de la Cour des comptes, d’emboucher la même trompette. «Ne pensez pas qu’à chaque fois qu’on bute sur un obstacle la Cour est désarmée. Non. Il y a une procédure d’entrave qui existe au niveau de la Cour très contraignante avec une amende et astreinte. Ce cas-là est très particulier, c’est le cabinet du ministre, les ministres ne sont pas justiciables devant la Cour des comptes», a indiqué Mamadou Hady Sarr.
Source: Le populaire
«ON S’EST HEURTE A UNE RETENTION DE DOCUMENTS»
La Cour des comptes qui voulait auditer cette opération, a vu le ministère de l’Economie et des Finances, à l’époque, lui refuser tout document ayant trait à cet Eurobond. «On s’est heurté à une rétention de documents qui sont relatifs à l’emprunt Eurobond lancé en 2009 pour lever 90 milliards sur le marché financier international. Nous nous sommes heurtés à ce mur», a déclaré Amadou Ba Mbodj, rapporteur général de la Cour des Comptes.
Le magistrat de la Cour des comptes de revenir plus amplement sur cette question, en explicitant en détail, comment ils ont été embarqués dans une spirale de rétention de documents: «Quand on nous a donné les données des engagements du Sénégal, il y avait un emprunt au niveau international de 90 milliards. Et on demande à ceux qui nous ont donné l’information, à la direction générale des finances, comment cet emprunt a été géré et quelles sont les structures qui ont monté l’opération, et c’est là qu’ils nous ont renvoyés au cabinet du ministre».
«ON N’ESPERAIT PAS QU’ON ALLAIT AUTANT NOUS FERMER LES PORTES»
Les auditeurs qui n’en revenaient pas, sont allés en informer leur Président. «Et c’est là que nous avons saisi notre président, car il s’agissait là d’un incident. Si je puis m’exprimer ainsi. Car le cabinet du ministre n’était pas l’objet de notre vérification», précise M. Mbodj. Et après moult correspondances, les portes leur étaient toujours fermées. Aucune information n’a filtré. Aucun document ne leur a été transmis. «Nous avons adressé une lettre, et après plusieurs appels cette question était bloquée. On n’a pas eu les documents», regrette le magistrat.
Bien que la Cour des comptes, de par son expérience, se prépare à vivre de telles situations, elle ne s’attendait cependant pas à se heurter, de cette manière, à une telle spirale de rétention d’information. «On n’espérait pas que sur cette question on allait autant nous fermer les portes», s’est indigné M. Mbodj.
LA COUR N’EST PAS DESARMEE
Cependant, M Mbodj et ses collègues ne comptent pas abandonner : «Mais, nous ne lâchons pas le morceau ! Parce que les faits ne sont pas prescrits», dit-il. Le ministre qui a été saisi d’une correspondance n’a pas répondu. Mais d’après l’information qu’ils ont eue, le taux d’intérêt de l’Eurobond était de 9.82% en 2009, à un moment où le monde était en pleine crise des subprimes. «Les informations que nous avons eues nous ont montré que ces opérations avaient été menées par le cabinet du ministre. Et que les services qui avaient en charge de la dette n’étaient pas intervenues du tout dans cette opération» dit-il.
Autant dire que l’Etat pouvait faire bien mieux. Le Premier président de la Cour des comptes, d’emboucher la même trompette. «Ne pensez pas qu’à chaque fois qu’on bute sur un obstacle la Cour est désarmée. Non. Il y a une procédure d’entrave qui existe au niveau de la Cour très contraignante avec une amende et astreinte. Ce cas-là est très particulier, c’est le cabinet du ministre, les ministres ne sont pas justiciables devant la Cour des comptes», a indiqué Mamadou Hady Sarr.
Source: Le populaire
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