« Il est normal de s’inquiéter de la santé de Hissène Habré, mais lui n’en avait rien à faire quand c’est nous qui pourrissions dans ses prisons. Affamés, torturés, humiliés. Il se fichait que ses détenus mourraient dans ses cellules.
Depuis sa condamnation en 2016 pour crimes contre l’humanité, incluant notamment la torture systématique et l'esclavage sexuel, Hissène Habré a toujours refusé de verser aux victimes l’indemnisation que le tribunal nous a accordée.
Il est naturel qu’il continue de purger sa peine en prison où il est bien protégé du virus dans sa cellule individuelle. Nous saluons une fois encore l’engagement du gouvernement du Sénégal en faveur de la justice.”
Abdourahmane Guèye
Abdourahmane Guèye, commerçant sénégalais de 74 ans, a été jeté en prison avec son compagnon Demba Gaye lors d’un voyage au Tchad en 1987.
Abdourahmane Guèye a été libéré au bout de sept mois grâce à l’intervention du gouvernement du Sénégal, mais Demba Gaye est décédé en prison dans la fameuse « cellule de la mort » de Hissène Habré.
Depuis sa condamnation en 2016 pour crimes contre l’humanité, incluant notamment la torture systématique et l'esclavage sexuel, Hissène Habré a toujours refusé de verser aux victimes l’indemnisation que le tribunal nous a accordée.
Il est naturel qu’il continue de purger sa peine en prison où il est bien protégé du virus dans sa cellule individuelle. Nous saluons une fois encore l’engagement du gouvernement du Sénégal en faveur de la justice.”
Abdourahmane Guèye
Abdourahmane Guèye, commerçant sénégalais de 74 ans, a été jeté en prison avec son compagnon Demba Gaye lors d’un voyage au Tchad en 1987.
Abdourahmane Guèye a été libéré au bout de sept mois grâce à l’intervention du gouvernement du Sénégal, mais Demba Gaye est décédé en prison dans la fameuse « cellule de la mort » de Hissène Habré.
Rappel des faits de Human Right
Depuis la condamnation de Hissène Habré par les Chambres africaines extraordinaires pour torture et crimes contre l’humanité, incluant notamment l'esclavage sexuel, ainsi que pour crimes de guerre, M. Habré a refusé de verser l’indemnisation de 82 milliards de francs CFA en dommages et intérêts que le tribunal a accordé au profit de ses victimes tandis que ses soutiens faisaient des pieds et des mains pour qu’il soit libéré.
Le 6 avril 2020, le juge de l’application des peines a rendu une ordonnance accordant une permission de sortir d’une durée de 60 jours dans sa résidence de Ouakam à Dakar. L’ordonnance ajoute que Hissène Habré « réintégrera l’établissement pénitentiaire du Cap Manuel, immédiatement, à l’expiration de la permission de sortir ». Cette décision a été motivée par la crise sanitaire actuelle du Covid-19.
Le président sénégalais Macky Sall a donné un gage important lorsqu’il a déclaré, lors d’une interview à RFI et France 24 le 17 avril 2020, que « le président Habré a été jugé, condamné et il était en prison. Il est toujours en prison au moment où nous parlons, c’est seulement le lieu de sa réclusion qui a changé. […] Ce n’est pas du tout un prétexte pour le faire libérer mais c’est une mesure d’ordre humanitaire et une précaution pour éviter, évidemment, des risques inconsidérés le concernant. […] Le juge a fait un arrêt pour 60 jours, ou pour la durée de la pandémie. Quand elle finira, naturellement il devra rejoindre sa cellule. »
Le ministre de la Justice sénégalais, Malick Sall, avait reconnu que comme Habré « n’était pas un détenu du Sénégal, mais celui de la communauté internationale », le Sénégal ne pouvait pas le gracier. En effet, une grâce accordée à Habré violerait le Statut des Chambres africaines extraordinaires qui prévoit que « L’État d’exécution [le Sénégal] est lié par la durée de la peine ».
Une libération anticipée violerait aussi l’obligation du Sénégal de réprimer de manière effective ces crimes, comme l’a indiqué clairement le Comité des Nations unies contre la torture. Ce dernier a rappelé au Sénégal au mois de décembre que « la libération prématurée des auteurs de crimes internationaux les plus graves n’est pas conforme aux obligations découlant de la Convention [contre la torture] ».
Après la première permission accordée à Habré, le Rapporteur spécial de l’ONU sur la promotion de la vérité, de la justice, de la réparation et des garanties de non-répétition, Fabián Salvioli, a exhorté les États le 30 avril 2020 à ne pas accorder de grâces, d’amnisties ou d’avantages dans l’exécution des peines de personnes condamnées pour crimes contre l’humanité ou crimes de guerre. Dans la crise sanitaire actuelle, selon Fabián Salvioli, s’il est « impossible » d’assurer la bonne santé des détenus en prison, la détention à domicile devrait être permise, avec les dispositifs de contrôle appropriés. Toutefois, « les individus doivent retourner en prison une fois que cette situation d’urgence sera finie, afin de purger le reste de leur peine ».
Le 6 avril 2020, le juge de l’application des peines a rendu une ordonnance accordant une permission de sortir d’une durée de 60 jours dans sa résidence de Ouakam à Dakar. L’ordonnance ajoute que Hissène Habré « réintégrera l’établissement pénitentiaire du Cap Manuel, immédiatement, à l’expiration de la permission de sortir ». Cette décision a été motivée par la crise sanitaire actuelle du Covid-19.
Le président sénégalais Macky Sall a donné un gage important lorsqu’il a déclaré, lors d’une interview à RFI et France 24 le 17 avril 2020, que « le président Habré a été jugé, condamné et il était en prison. Il est toujours en prison au moment où nous parlons, c’est seulement le lieu de sa réclusion qui a changé. […] Ce n’est pas du tout un prétexte pour le faire libérer mais c’est une mesure d’ordre humanitaire et une précaution pour éviter, évidemment, des risques inconsidérés le concernant. […] Le juge a fait un arrêt pour 60 jours, ou pour la durée de la pandémie. Quand elle finira, naturellement il devra rejoindre sa cellule. »
Le ministre de la Justice sénégalais, Malick Sall, avait reconnu que comme Habré « n’était pas un détenu du Sénégal, mais celui de la communauté internationale », le Sénégal ne pouvait pas le gracier. En effet, une grâce accordée à Habré violerait le Statut des Chambres africaines extraordinaires qui prévoit que « L’État d’exécution [le Sénégal] est lié par la durée de la peine ».
Une libération anticipée violerait aussi l’obligation du Sénégal de réprimer de manière effective ces crimes, comme l’a indiqué clairement le Comité des Nations unies contre la torture. Ce dernier a rappelé au Sénégal au mois de décembre que « la libération prématurée des auteurs de crimes internationaux les plus graves n’est pas conforme aux obligations découlant de la Convention [contre la torture] ».
Après la première permission accordée à Habré, le Rapporteur spécial de l’ONU sur la promotion de la vérité, de la justice, de la réparation et des garanties de non-répétition, Fabián Salvioli, a exhorté les États le 30 avril 2020 à ne pas accorder de grâces, d’amnisties ou d’avantages dans l’exécution des peines de personnes condamnées pour crimes contre l’humanité ou crimes de guerre. Dans la crise sanitaire actuelle, selon Fabián Salvioli, s’il est « impossible » d’assurer la bonne santé des détenus en prison, la détention à domicile devrait être permise, avec les dispositifs de contrôle appropriés. Toutefois, « les individus doivent retourner en prison une fois que cette situation d’urgence sera finie, afin de purger le reste de leur peine ».