Une société méconnue derrière cette étude douteuse
Ce jeudi 4 juin 2020, la prestigieuse revue médicale The Lancet a annoncé via un communiqué de presse retirer l’étude niant l’efficacité de l’hydroxychloroquine. La raison : les coauteurs de l’étude ont fait machine arrière et ont demandé le retrait de l’étude. Or, Sapan Desai, le chirurgien et fondateur de la société Surgisphere, à l’origine de la collecte des données médicales de 96 000 patients, est resté silencieux.
Selon The Lancet, les coauteurs Mandeep Mehra, Frank Ruschitzka (hôpital universitaire de Zurich) et Amit Patel (université de l’Utah), s’étant basés sur les données apportées par la société Surgisphere, « n’ont pas été en mesure d’effectuer un audit indépendant des données qui sous-tendent leur analyse » et « ne peuvent plus garantir la véracité des sources de données primaires » . D’où la suppression de l’article dans ce journal médical à la renommée internationale.
À côté, le New England Journal Of Medicine affirme que la demande de rétractation de l’étude était signée par les trois coauteurs ainsi que le fondateur de la société Surgisphere. Dans la justification apportée, des nouveaux éléments viennent éclairer l’affaire. En effet, des chercheurs auraient été mandatés pour effectuer une analyse indépendante, or « Surgisphere ne transmettrait pas l’ensemble des données, les contrats des clients et l’audit de leur certification ISO » . C’est la douche froide.
Les conséquences de cette sombre étude
Après la publication de cette étude dans The Lancet le 22 mai 2020, le débat sur l’hydroxychloroquine s’est enflammé ! En effet, l’étude niait totalement l’efficacité de la l’hydroxychloroquine et affirmait même que ce médicament augmentait la mortalité et les arythmies cardiaques chez les patients hospitalisés.
Face à ces déclarations dramatiques, l’Organisation Mondiale de la Santé a suspendu le recrutement de patients sous hydroxychloroquine dans le cadre d’un essai clinique international, Solidarity. À côté, les 16 essais cliniques français testant ce traitement avaient été arrêtés sur le champs par l’Agence nationale de sécurité des médicaments.
Le traitement faisait l’objet d’une dérogation en France, afin que certains médecins puissent l’utiliser. Face aux révélations de The Lancet sur l’hydroxychloroquine, Olivier Véran avait supprimé cette dérogation.
C’est une affaire à suivre…
Source : [Le Monde. ]urlblank:https://www.lemonde.fr/sciences/article/2020/06/04/hydroxychloroquine-trois-auteurs-de-l-etude-du-lancet-se-retractent_6041803_1650684.html
Publié par Salomee le 05 Juin 2020