L’attitude actuelle des tenants du pouvoir laisse apparaître un aveu de taille : les libéraux ne sont pas dans la logique de défendre leur bilan à la tête de l’Etat avec, en toile de fond, la volonté de reconquérir l’électorat sénégalais en 2012, comme ce fut le cas en 2007. Tout laisse à penser qu’ils sont dans la posture de ceux qui veulent, vaille que vaille, assurer leur survie. La dernière sortie du député libéral, Modou Diagne Fada corrobore parfaitement une telle assertion. Le natif de Darou Moukhty soutient, en effet, que, quelles soient les divergences qui existent au sein des responsables de son parti, tout le monde doit se retrouver pour que la mouvance présidentielle conserve le pouvoir en 2012. Cette déclaration de l’ancienne tête de file des jeunesses libérales et l’inattendue visite d’Idrissa Seck au Palais, vendredi dernier, en même temps que les appels du pied de Me Wade à Macky Sall et Aminata Tall en disent long sur la panique qui règne, actuellement du côté du pouvoir. C’est que les libéraux semblent persuadés, sans le dire, que la météo politique n’augure rien de bon à l’horizon 2012 pour leur camp.
En 2007, la mouvance présidentielle avait eu la prouesse de faire passer son candidat dès le 1er tour du scrutin. En dépit des contestations de l’opposition, sans que, d’ailleurs, soient apportées des preuves que des irrégularités sérieuses aient pu entacher la sincérité du scrutin, Me Wade avait pu se maintenir au pouvoir pour un second mandat. Pourtant, à la veille de cette élection présidentielle, la situation sociale était aussi carabinée qu’actuellement. Pénurie de gaz, graves spéculations sur le riz (première denrée alimentaire du pays) au point que le gouvernement en vint à supprimer la subvention étatique sur ce produit importé et ayant entraîné sa rareté, coupures de courant intempestives avec leur corollaire de dégâts matériels considérables et de baisse de production dans les entreprises… Sans compter les inondations de 2005 ayant causé d’importants dégâts dans la banlieue. Ces fléaux ont été le lot des Sénégalais à quelques mois de l’échéance électorale. Mais, à l’arrivée et contre toute attente, le candidat Wade passe avec 55% des suffrages exprimés. L’atmosphère au lendemain de l’élection était, d’ailleurs, assez révélatrice du malaise et de la déception qui avaient frappé nombre de Sénégalais. Même dans le camp victorieux, l’on s’est gardé d’exulter, tant la surprise du résultat obtenu par son candidat restait perceptible au niveau des responsables et des militants. Mais, si Me Wade a su convaincre, à l’époque, les Sénégalais de lui renouveler leur confiance, c’est qu’il avait pu trouver un slogan salvateur. ‘ Donnez-moi un nouveau mandat pour que je puisse terminer mes chantiers ! ’, telle était la rengaine servie durant la campagne électorale. En fin politicien, le président Wade avait entamé des chantiers dont il était sûr qu’ils ne se termineront pas avant la fin de son premier septennat. Et les multiples reports du sommet de l’Organisation de la Conférence islamique dont dépendait la réalisation desdits chantiers entraient dans ce schéma de trouver un thème de campagne.
En 2012, une telle stratégie politique ne saurait prospérer dans la mesure où les travaux pour lesquels Wade avait eu à solliciter de ses concitoyens un deuxième mandat seront, en principe, terminés. Aujourd’hui, face aux multiples problèmes sociaux qui assaillent les Sénégalais (inondations, coupures de courant, cherté des factures d’électricité et du coût de la vie, grèves de la faim à cause de pertes d’emplois ou d’arriérés de salaires, malaise paysan), et face auxquels le président Wade semble impuissant, l’on se demande bien avec quel thème mobilisateur il engagerait la prochaine campagne électorale. Puisque tout porte à croire que le patron du Pds sera candidat à la présidentielle qui se profile à l’horizon.
Devant tant d’équations et d’incertitudes, mais, également, face à l’alerte du 22 mars 2009, Me Wade n’a, actuellement, qu’une seule alternative : recoller les morceaux au sein de son parti et faire en sorte que ses ouailles aillent en rangs serrés à la prochaine et fatidique bataille. Pour ce faire, il a décidé de rappeler les bannis d’hier. Ainsi, après avoir reçu, pour la énième fois, Idrissa Seck, il entend prendre langue avec Macky Sall et Aminata Tall. Mais, là aussi rien encore n’est joué. Si pour le cas de Mme Tall, une entente peut être vite trouvée puisque l’ex-maire de Diourbel ne demande pas plus qu’une réhabilitation, il en est autrement pour Seck et Sall. En effet, si, malgré plusieurs conciliabules, le maire de Thiès peine à retrouver la maison du père d’où il avait été chassé, c’est que beaucoup de comptes restent à solder. Le retour de Idrissa seck sera, non seulement, synonyme de la mort politique de Wade-fils mais d’un remous aux conséquences incalculables au sein du Pds. Quant à l’ancien Président de l’Assemblée nationale, pour incertaine que paraît sa réconciliation avec le locataire du palais de l’ex-avenue Roume, on voit mal comment il pourrait (re)cohabiter avec Idrissa Seck et certains responsables libéraux qui lui avaient, ouvertement, mené la guerre et poussé vers la sortie.
En prenant sur lui de rappeler ceux qu’il avait honnis hier, le président Wade s’est résolu à opter pour le moindre mal : mieux vaut sacrifier son fils et accepter de courber l’échine face à Seck et Sall que de se faire succéder par Niasse ou Tanor puisque les conséquences qui découleraient d’une nouvelle alternance risquent d’être beaucoup plus dramatiques pour lui, sa famille et son parti.
Aguibou KANE
Source Walfadjri
En 2007, la mouvance présidentielle avait eu la prouesse de faire passer son candidat dès le 1er tour du scrutin. En dépit des contestations de l’opposition, sans que, d’ailleurs, soient apportées des preuves que des irrégularités sérieuses aient pu entacher la sincérité du scrutin, Me Wade avait pu se maintenir au pouvoir pour un second mandat. Pourtant, à la veille de cette élection présidentielle, la situation sociale était aussi carabinée qu’actuellement. Pénurie de gaz, graves spéculations sur le riz (première denrée alimentaire du pays) au point que le gouvernement en vint à supprimer la subvention étatique sur ce produit importé et ayant entraîné sa rareté, coupures de courant intempestives avec leur corollaire de dégâts matériels considérables et de baisse de production dans les entreprises… Sans compter les inondations de 2005 ayant causé d’importants dégâts dans la banlieue. Ces fléaux ont été le lot des Sénégalais à quelques mois de l’échéance électorale. Mais, à l’arrivée et contre toute attente, le candidat Wade passe avec 55% des suffrages exprimés. L’atmosphère au lendemain de l’élection était, d’ailleurs, assez révélatrice du malaise et de la déception qui avaient frappé nombre de Sénégalais. Même dans le camp victorieux, l’on s’est gardé d’exulter, tant la surprise du résultat obtenu par son candidat restait perceptible au niveau des responsables et des militants. Mais, si Me Wade a su convaincre, à l’époque, les Sénégalais de lui renouveler leur confiance, c’est qu’il avait pu trouver un slogan salvateur. ‘ Donnez-moi un nouveau mandat pour que je puisse terminer mes chantiers ! ’, telle était la rengaine servie durant la campagne électorale. En fin politicien, le président Wade avait entamé des chantiers dont il était sûr qu’ils ne se termineront pas avant la fin de son premier septennat. Et les multiples reports du sommet de l’Organisation de la Conférence islamique dont dépendait la réalisation desdits chantiers entraient dans ce schéma de trouver un thème de campagne.
En 2012, une telle stratégie politique ne saurait prospérer dans la mesure où les travaux pour lesquels Wade avait eu à solliciter de ses concitoyens un deuxième mandat seront, en principe, terminés. Aujourd’hui, face aux multiples problèmes sociaux qui assaillent les Sénégalais (inondations, coupures de courant, cherté des factures d’électricité et du coût de la vie, grèves de la faim à cause de pertes d’emplois ou d’arriérés de salaires, malaise paysan), et face auxquels le président Wade semble impuissant, l’on se demande bien avec quel thème mobilisateur il engagerait la prochaine campagne électorale. Puisque tout porte à croire que le patron du Pds sera candidat à la présidentielle qui se profile à l’horizon.
Devant tant d’équations et d’incertitudes, mais, également, face à l’alerte du 22 mars 2009, Me Wade n’a, actuellement, qu’une seule alternative : recoller les morceaux au sein de son parti et faire en sorte que ses ouailles aillent en rangs serrés à la prochaine et fatidique bataille. Pour ce faire, il a décidé de rappeler les bannis d’hier. Ainsi, après avoir reçu, pour la énième fois, Idrissa Seck, il entend prendre langue avec Macky Sall et Aminata Tall. Mais, là aussi rien encore n’est joué. Si pour le cas de Mme Tall, une entente peut être vite trouvée puisque l’ex-maire de Diourbel ne demande pas plus qu’une réhabilitation, il en est autrement pour Seck et Sall. En effet, si, malgré plusieurs conciliabules, le maire de Thiès peine à retrouver la maison du père d’où il avait été chassé, c’est que beaucoup de comptes restent à solder. Le retour de Idrissa seck sera, non seulement, synonyme de la mort politique de Wade-fils mais d’un remous aux conséquences incalculables au sein du Pds. Quant à l’ancien Président de l’Assemblée nationale, pour incertaine que paraît sa réconciliation avec le locataire du palais de l’ex-avenue Roume, on voit mal comment il pourrait (re)cohabiter avec Idrissa Seck et certains responsables libéraux qui lui avaient, ouvertement, mené la guerre et poussé vers la sortie.
En prenant sur lui de rappeler ceux qu’il avait honnis hier, le président Wade s’est résolu à opter pour le moindre mal : mieux vaut sacrifier son fils et accepter de courber l’échine face à Seck et Sall que de se faire succéder par Niasse ou Tanor puisque les conséquences qui découleraient d’une nouvelle alternance risquent d’être beaucoup plus dramatiques pour lui, sa famille et son parti.
Aguibou KANE
Source Walfadjri