Effluves enivrants d’encens et de parfum haut de gamme : il fleure bon chez Rokhaya. Bien à l’aise dans son sofa, l’invité du jour de «Recto Verso» se dévoile : carrière d’actrice, avis sur le cinéma sénégalais, l’affiche de ses rêves et l’homme qu’elle attend... Entretien.
Racontez-nous vos premiers pas sur le grand écran ?
J’ai fait mes premiers au cinéma avec le film de Mansour Sora Wade Le prix du Pardon. Un jour, alors que j’étais dans un défilé, Mansour est venu, avec deux de ses producteurs. Ils cherchaient une fille élancée de teint noir. Quand on s’est croisé, ils avaient déjà fini de choisir les filles qu’ils voulaient auditionner. C’est après le choix de ces filles qu’ils m’ont vue et m’ont demandé de participer au casting, qui devait se tenir le mercredi suivant, au centre culturel Blaise Senghor. Le jour du casting, grande surprise : il y avait du monde qui voulait se faire auditionner. Finalement, je faisais partie des 10 à qui on avait demandé de revenir le samedi, pour une séance de maquillage et quelques scènes-test. Durant l’une des scènes, qui représentait un des moments forts du film, j’ai demandé qu’on me laisse le temps pour m’imprégner du rôle. Pendant que j’essayais d’entrer dans la peau du personnage, la caméra avait continué de tourner. Apres le casting, je suis rentrée tranquillement, sans me soucier de la suite. Et c’est une semaine après que j’ai appris que j’étais retenue pour le rôle. Une chance qui m’a permis de travailler avec des professionnels du cinéma, qui m’ont beaucoup aidé.
Qui sont ces professionnels du cinéma dont vous parlez et qu’est-ce qu’ils vous ont apporté concrètement ?
Hubert Coundé, Feux Nare Séne, James Campbell, Dieynaba Niang et Thierno Ndiaye Doss. Les premiers jours étaient difficiles pour la novice que j’étais. J’avais du mal devant le monde qu’il y avait autour de moi lors des tournages. Le cinéma, ce n’est pas comme la télévision. Dans un film, il y a toute une équipe de tournage, les décorateurs, les techniciens, etc. Les premières semaines ont été difficiles, mais je m’en suis sortie, grâce aux techniciens qui m’avaient pris sous leurs ailes. Je leurs avais expliqué que je venais de commencer le cinéma et qu’il fallait qu’ils me rectifient, quand ils sentaient que ça n’allait pas.
«Le cinéma peut rapporter gros, malheureusement, les Sénégalais ne le savent pas. Ils préfèrent investir dans des immeubles»
Comment trouvez-vous le cinéma sénégalais actuellement ?
Ce n’est pas seulement le cinéma sénégalais, mais celle de l’Afrique noire qui est malade. Une maladie causée par la crise économique. Maintenant, le cinéma n’a plus de financement. Avant, les Européens et les Canadiens finançaient notre cinéma. Maintenant, il n’y a plus cet argent. Il n’existe plus de salles de cinéma. Ce qui fait que les films qui sortent, on ne les voit pas. Normalement, quand un film sort, il doit rester à l’affiche 2 ou 3 semaines. Pour un film africain, avec l’absence des salles, on fait juste l’avant-première et puis c’est fini. Après, c’est soit au centre culturel français qu’on peut voir le film ou 2 ans après, à la télévision. Heureusement que le Grand Théâtre est disponible. Et Macky Sall nous a promis 1 milliard en 2014 ; ça va redonner de l’espoir à notre cinéma. Et puis, avec l’actuel directeur du cinéma, qui abat un travail colossal, les choses sont sur la bonne voie. Si cela continue et que les budgets de production sont là, peut-être qu’en 2015, au Fespaco, nous auront 3 longs métrages qui seront titrés, et des échos. Le cinéma peut rapporter gros, malheureusement, les Sénégalais ne le savent pas. Ils ont peur du grand écran et préfèrent investir dans des immeubles.
Quel est le tournage qui vous a le plus marqué ?
Un tournage au Maroc. C’était dur pour l’Africaine que je suis, qui ne connait pas la neige. On devait traverser une forêt enneigée et les chaussures que j’avais n’étaient pas adéquates pour ce climat ; je pleurais à chaque pause et à chaque reprise. Dans ce film, on m’a aussi demandé d’entrer dans un puits. A un moment donné, je me demandais si j’arriverai à terminer le tournage. Et dans Le prix du pardon aussi, la scène où je tombais dans la mer était vraiment difficile, au point qu’après, je suis tombée malade. Mais, à un moment donné dans tous ces films, je tire ma force sur la parole donnée pour le respect du contrat. Et pourtant, un jour Thierno Ndiaye Doss m’avait dit que le métier d’acteur était très dur, qu’il fallait l’aimer pour s’en sortir. Il avait ajouté : «Un jour, tu vas pleurer, ma fille, en te disant pourquoi j’ai accepté ce scénario». Et cette prédiction, je l’ai vécue.
En 2004, vous disiez qu’une actrice ne doit pas jouer des scènes de nudité ou osées. Près de dix ans après, gardez-vous toujours cette position ?
Oui, 10 ans après, je suis du même avis. J’ai refusé des rôles qui présentaient des scènes de nudité. Les gens me l’ont reproché, arguant qu’une professionnelle ne devait pas dire cela. Je réponds toujours que l’argent est bien, mais demain, je suis appelée à avoir un mari et des enfants, et l’image reste ; elle est éternelle. Je suis catégorique sur cette question : je suis africaine et on a nos réalités.
«Je veux un rôle de chef de gang. Les femmes n’ont pas la chance d’avoir souvent ces rôles-là. Et comme le rêve est gratuit, j’aimerai partager une affiche avec Denzel Washington».
Tey d’Alain Gomis a décroché l’Etalon d’or de Yennenga. Comment avez-vous accueilli cette distinction pour un film sénégalais ?
L’Etalon de Yennenga, c’était un prix qu’on attendait depuis très longtemps. Et c’était des moments très forts pour le cinéma sénégalais. Et cette année, la mobilisation qu’il y a eu pour supporter les films sénégalais était exceptionnelle, contrairement aux autres Fespaco où chaque Sénégalais tentait de nuire au film de l’autre. Cette année, grâce à Dieu, tout le monde était uni derrière les films sénégalais en compétition et nous avons eu l’Etalon avec fierté.
Actuellement, vous êtes en tournage pour la série Garmi. Pouvez-vous nous parler de votre rôle dans cette série ?
C’est un téléfilm de Cheikh Diallo, un jeune qui m’apprécie beaucoup. Dans la série, je viens pour me venger d’un monsieur qui a tué mon père et l’a dépouillé de tous ses biens.
Quel rôle vous fait rêver ?
Je veux un rôle de femme forte, de chef de gang. Je reproche toujours aux scénaristes d’écrire pour les hommes. Les femmes n’ont pas la chance d’avoir souvent ces rôles-là. Ce sont toujours les hommes qui sont devant. Je continue de rêver et je sais que ça va venir. Si ce n’est pas pour le grand écran, ce sera peut-être pour la télévision.
Avec qui rêvez-vous de partager une affiche ?
Si c’est au Sénégal, je préfère jouer avec Ibrahima Mbaye Baye Fall. J’ai fait avec lui Madame Brouette puis Téranga Blues, ensuite Ramata. Parce que c’est un comédien que je sens bien, qui me donne la réplique et me rends la monnaie sur scène. Sur un plateau de tournage, tous les deux, ça passe. Sur le plan international, mon acteur préféré est Denzel Washington. J’ai la collection de tous ses films. Comme le rêve est gratuit et qu’on ne sait jamais, j’aimerai partager une affiche avec lui.
Jusqu’à quel âge comptez-vous rester actrice ?
Cela dépend du mari que j’aurai. Toutefois, je souhaite avoir un mari compréhensif. Pour l’instant, je ne pense pas arrêter, parce que c’est un métier que j’aime beaucoup. Il y a des hommes qui n’aiment pas être avec une fille qui voyage tout le temps. Et souvent, je suis appelée à être membre de jury ou maitresse de cérémonie dans certains festivals, ce qui fait que je suis, la plupart du temps, hors du pays. Peut-être que je verrai l’homme qui voudra supporter tout cela. Pour le moment, je ne l’ai pas encore trouvé.
Comment le voudriez-vous, votre homme ?
(Elle éclate de rire) Laissez-moi tranquille. Qu’il soit noir, blanc, grand, petit, je prendrai celui que Dieu me réserve. Mais, je souhaite avoir un homme compréhensif, plein de compassion et intelligent, un homme qui pourra m’aider sur beaucoup de plans.
Vous êtes donc un cœur à prendre ?
Je suis avec quelqu’un. Je m’en arrête là, je n’en dirai pas plus.
Est-ce qu’il vous parle de mariage ?
Il ne faut pas parler de ces choses-là, à cause du mauvais œil.
«Mes copines se moquaient de moi, me disant que je suis trop noire. Mais, j’ai tenu à conserver mon teint, parce qu’à l’extérieur, je suis respectée pour cela».
Vous avez gardé votre peau noire. Est-ce un choix librement consenti ou dicté par votre métier ?
C’est juste un choix personnel. Mes copines se moquaient souvent de moi, me disant que je suis trop noire. Mais, j’ai tenu à conserver mon teint, parce que je suis africaine avant tout. Et à l’extérieur, je suis respectée pour cela. Quand je suis entourée de Blancs, je suis fière de n’avoir jamais tenté d’avoir leur couleur de peau. Ceux qui se dépigmentent la peau pensent peut-être que sans cela, elles ne peuvent pas être belles. C’est une erreur.
Quel est votre secret pour échapper aux nombreuses tentations qui ne manquent pas dans le milieu du cinéma ?
Une personne doit savoir qui elle est et ce qu’elle veut dans la vie. Le cinéma est un milieu où il y a beaucoup d’argent et où on peut croiser n’importe qui. Dans tout cela, l’éducation est très importante ; c’est ce qui peut nous éloigner des tentations. J’ai souvent été taxée de lesbienne, parce qu’il y a des gens de ce milieu qui, depuis plus de 10 ans, ont tout fait pour m’avoir. Je n’ai jamais cédé à leurs avances. Je le dis à mes petites sœurs qui font du cinéma : elles verront des gens qui leur diront : «j’ai un scénario et je vais te prendre comme actrice principale». Si tu es une fille qui ne cherche que la célébrité, ils vont t’utiliser et après, tu ne verras aucun film. Donc, il faut beaucoup faire attention dans ce milieu.
Propos recueillis par
Christine MENDY et Aïssata DIA (Stagiaire)
REWMI.COM
Racontez-nous vos premiers pas sur le grand écran ?
J’ai fait mes premiers au cinéma avec le film de Mansour Sora Wade Le prix du Pardon. Un jour, alors que j’étais dans un défilé, Mansour est venu, avec deux de ses producteurs. Ils cherchaient une fille élancée de teint noir. Quand on s’est croisé, ils avaient déjà fini de choisir les filles qu’ils voulaient auditionner. C’est après le choix de ces filles qu’ils m’ont vue et m’ont demandé de participer au casting, qui devait se tenir le mercredi suivant, au centre culturel Blaise Senghor. Le jour du casting, grande surprise : il y avait du monde qui voulait se faire auditionner. Finalement, je faisais partie des 10 à qui on avait demandé de revenir le samedi, pour une séance de maquillage et quelques scènes-test. Durant l’une des scènes, qui représentait un des moments forts du film, j’ai demandé qu’on me laisse le temps pour m’imprégner du rôle. Pendant que j’essayais d’entrer dans la peau du personnage, la caméra avait continué de tourner. Apres le casting, je suis rentrée tranquillement, sans me soucier de la suite. Et c’est une semaine après que j’ai appris que j’étais retenue pour le rôle. Une chance qui m’a permis de travailler avec des professionnels du cinéma, qui m’ont beaucoup aidé.
Qui sont ces professionnels du cinéma dont vous parlez et qu’est-ce qu’ils vous ont apporté concrètement ?
Hubert Coundé, Feux Nare Séne, James Campbell, Dieynaba Niang et Thierno Ndiaye Doss. Les premiers jours étaient difficiles pour la novice que j’étais. J’avais du mal devant le monde qu’il y avait autour de moi lors des tournages. Le cinéma, ce n’est pas comme la télévision. Dans un film, il y a toute une équipe de tournage, les décorateurs, les techniciens, etc. Les premières semaines ont été difficiles, mais je m’en suis sortie, grâce aux techniciens qui m’avaient pris sous leurs ailes. Je leurs avais expliqué que je venais de commencer le cinéma et qu’il fallait qu’ils me rectifient, quand ils sentaient que ça n’allait pas.
«Le cinéma peut rapporter gros, malheureusement, les Sénégalais ne le savent pas. Ils préfèrent investir dans des immeubles»
Comment trouvez-vous le cinéma sénégalais actuellement ?
Ce n’est pas seulement le cinéma sénégalais, mais celle de l’Afrique noire qui est malade. Une maladie causée par la crise économique. Maintenant, le cinéma n’a plus de financement. Avant, les Européens et les Canadiens finançaient notre cinéma. Maintenant, il n’y a plus cet argent. Il n’existe plus de salles de cinéma. Ce qui fait que les films qui sortent, on ne les voit pas. Normalement, quand un film sort, il doit rester à l’affiche 2 ou 3 semaines. Pour un film africain, avec l’absence des salles, on fait juste l’avant-première et puis c’est fini. Après, c’est soit au centre culturel français qu’on peut voir le film ou 2 ans après, à la télévision. Heureusement que le Grand Théâtre est disponible. Et Macky Sall nous a promis 1 milliard en 2014 ; ça va redonner de l’espoir à notre cinéma. Et puis, avec l’actuel directeur du cinéma, qui abat un travail colossal, les choses sont sur la bonne voie. Si cela continue et que les budgets de production sont là, peut-être qu’en 2015, au Fespaco, nous auront 3 longs métrages qui seront titrés, et des échos. Le cinéma peut rapporter gros, malheureusement, les Sénégalais ne le savent pas. Ils ont peur du grand écran et préfèrent investir dans des immeubles.
Quel est le tournage qui vous a le plus marqué ?
Un tournage au Maroc. C’était dur pour l’Africaine que je suis, qui ne connait pas la neige. On devait traverser une forêt enneigée et les chaussures que j’avais n’étaient pas adéquates pour ce climat ; je pleurais à chaque pause et à chaque reprise. Dans ce film, on m’a aussi demandé d’entrer dans un puits. A un moment donné, je me demandais si j’arriverai à terminer le tournage. Et dans Le prix du pardon aussi, la scène où je tombais dans la mer était vraiment difficile, au point qu’après, je suis tombée malade. Mais, à un moment donné dans tous ces films, je tire ma force sur la parole donnée pour le respect du contrat. Et pourtant, un jour Thierno Ndiaye Doss m’avait dit que le métier d’acteur était très dur, qu’il fallait l’aimer pour s’en sortir. Il avait ajouté : «Un jour, tu vas pleurer, ma fille, en te disant pourquoi j’ai accepté ce scénario». Et cette prédiction, je l’ai vécue.
En 2004, vous disiez qu’une actrice ne doit pas jouer des scènes de nudité ou osées. Près de dix ans après, gardez-vous toujours cette position ?
Oui, 10 ans après, je suis du même avis. J’ai refusé des rôles qui présentaient des scènes de nudité. Les gens me l’ont reproché, arguant qu’une professionnelle ne devait pas dire cela. Je réponds toujours que l’argent est bien, mais demain, je suis appelée à avoir un mari et des enfants, et l’image reste ; elle est éternelle. Je suis catégorique sur cette question : je suis africaine et on a nos réalités.
«Je veux un rôle de chef de gang. Les femmes n’ont pas la chance d’avoir souvent ces rôles-là. Et comme le rêve est gratuit, j’aimerai partager une affiche avec Denzel Washington».
Tey d’Alain Gomis a décroché l’Etalon d’or de Yennenga. Comment avez-vous accueilli cette distinction pour un film sénégalais ?
L’Etalon de Yennenga, c’était un prix qu’on attendait depuis très longtemps. Et c’était des moments très forts pour le cinéma sénégalais. Et cette année, la mobilisation qu’il y a eu pour supporter les films sénégalais était exceptionnelle, contrairement aux autres Fespaco où chaque Sénégalais tentait de nuire au film de l’autre. Cette année, grâce à Dieu, tout le monde était uni derrière les films sénégalais en compétition et nous avons eu l’Etalon avec fierté.
Actuellement, vous êtes en tournage pour la série Garmi. Pouvez-vous nous parler de votre rôle dans cette série ?
C’est un téléfilm de Cheikh Diallo, un jeune qui m’apprécie beaucoup. Dans la série, je viens pour me venger d’un monsieur qui a tué mon père et l’a dépouillé de tous ses biens.
Quel rôle vous fait rêver ?
Je veux un rôle de femme forte, de chef de gang. Je reproche toujours aux scénaristes d’écrire pour les hommes. Les femmes n’ont pas la chance d’avoir souvent ces rôles-là. Ce sont toujours les hommes qui sont devant. Je continue de rêver et je sais que ça va venir. Si ce n’est pas pour le grand écran, ce sera peut-être pour la télévision.
Avec qui rêvez-vous de partager une affiche ?
Si c’est au Sénégal, je préfère jouer avec Ibrahima Mbaye Baye Fall. J’ai fait avec lui Madame Brouette puis Téranga Blues, ensuite Ramata. Parce que c’est un comédien que je sens bien, qui me donne la réplique et me rends la monnaie sur scène. Sur un plateau de tournage, tous les deux, ça passe. Sur le plan international, mon acteur préféré est Denzel Washington. J’ai la collection de tous ses films. Comme le rêve est gratuit et qu’on ne sait jamais, j’aimerai partager une affiche avec lui.
Jusqu’à quel âge comptez-vous rester actrice ?
Cela dépend du mari que j’aurai. Toutefois, je souhaite avoir un mari compréhensif. Pour l’instant, je ne pense pas arrêter, parce que c’est un métier que j’aime beaucoup. Il y a des hommes qui n’aiment pas être avec une fille qui voyage tout le temps. Et souvent, je suis appelée à être membre de jury ou maitresse de cérémonie dans certains festivals, ce qui fait que je suis, la plupart du temps, hors du pays. Peut-être que je verrai l’homme qui voudra supporter tout cela. Pour le moment, je ne l’ai pas encore trouvé.
Comment le voudriez-vous, votre homme ?
(Elle éclate de rire) Laissez-moi tranquille. Qu’il soit noir, blanc, grand, petit, je prendrai celui que Dieu me réserve. Mais, je souhaite avoir un homme compréhensif, plein de compassion et intelligent, un homme qui pourra m’aider sur beaucoup de plans.
Vous êtes donc un cœur à prendre ?
Je suis avec quelqu’un. Je m’en arrête là, je n’en dirai pas plus.
Est-ce qu’il vous parle de mariage ?
Il ne faut pas parler de ces choses-là, à cause du mauvais œil.
«Mes copines se moquaient de moi, me disant que je suis trop noire. Mais, j’ai tenu à conserver mon teint, parce qu’à l’extérieur, je suis respectée pour cela».
Vous avez gardé votre peau noire. Est-ce un choix librement consenti ou dicté par votre métier ?
C’est juste un choix personnel. Mes copines se moquaient souvent de moi, me disant que je suis trop noire. Mais, j’ai tenu à conserver mon teint, parce que je suis africaine avant tout. Et à l’extérieur, je suis respectée pour cela. Quand je suis entourée de Blancs, je suis fière de n’avoir jamais tenté d’avoir leur couleur de peau. Ceux qui se dépigmentent la peau pensent peut-être que sans cela, elles ne peuvent pas être belles. C’est une erreur.
Quel est votre secret pour échapper aux nombreuses tentations qui ne manquent pas dans le milieu du cinéma ?
Une personne doit savoir qui elle est et ce qu’elle veut dans la vie. Le cinéma est un milieu où il y a beaucoup d’argent et où on peut croiser n’importe qui. Dans tout cela, l’éducation est très importante ; c’est ce qui peut nous éloigner des tentations. J’ai souvent été taxée de lesbienne, parce qu’il y a des gens de ce milieu qui, depuis plus de 10 ans, ont tout fait pour m’avoir. Je n’ai jamais cédé à leurs avances. Je le dis à mes petites sœurs qui font du cinéma : elles verront des gens qui leur diront : «j’ai un scénario et je vais te prendre comme actrice principale». Si tu es une fille qui ne cherche que la célébrité, ils vont t’utiliser et après, tu ne verras aucun film. Donc, il faut beaucoup faire attention dans ce milieu.
Propos recueillis par
Christine MENDY et Aïssata DIA (Stagiaire)
REWMI.COM